Inflation, spoliation, illusion

L’État augmente malhonnêtement ses capacités de paiement en spoliant tous les détenteurs de liquidités

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Inflation, spoliation, illusion

Publié le 17 juin 2011
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Par Christian Dion (*)

Trichet & Bernanke

Pour équilibrer ses budgets sans cesse déficitaires, l’État français a eu recours depuis 1914 à l’inflation, c’est-à-dire à la dépréciation de la monnaie par un accroissement plus rapide de la masse monétaire que celui des richesses qu’elle représente. Par ce biais, l’État augmente malhonnêtement ses capacités de paiement en spoliant tous les détenteurs de liquidités, en particulier les épargnants.

Évaluons l’incidence d’une inflation de 5% sur les 1400 milliards € d’épargne actuelle des Français (assurances-vie et livrets d’épargne). A l’issue d’un an d’inflation, il leur faudrait disposer de 1470 milliards € pour conserver le pouvoir d’achat de leurs économies. L’État les a donc spoliés de 70 milliards.

Cependant, personne ne se plaint car numériquement le montant des avoirs est inchangé. C’est la spoliation douce ou l’impôt masqué. C’est bien plus indolore qu’un rappel ou une hausse d’impôts qui pourrait coûter la réélection à de nombreux élus.

Au passage, l’inflation est à l’origine d’autres rentrées. Elle permet de taxer des plus-values tout à fait surfaites, voire inexistantes, car calculées sur la simple différence entre le prix de vente et le prix d’achat sans corriger ce dernier de la dépréciation de la monnaie.

Enfin, grâce à ce processus, l’État reprend rapidement d’une main ce qu’il a accordé de l’autre. C’est ainsi que les hausses de salaires sont « mangées » rapidement par la hausse des prix due à l’inflation au point que l’indexation automatique des salaires sur l’inflation avait fini par être réclamée.

En résumé, l’inflation ruine les riches et maintient les pauvres dans la misère. C’est le vol, la « tricherie » permanente, le vivre dans l’illusion. Avec la monnaie unique, les États ne peuvent plus user aussi librement de cette facilité pour réduire les déficits qui désormais apparaissent davantage au grand jour et doivent être comblés par des emprunts auprès de créanciers le plus souvent étrangers.

Nos « illusionnistes » doivent désormais apprendre à vivre dans la vérité, la transparence et la rigueur budgétaire qui est la condition sine qua non d’un progrès pour tous au lieu de se contenter comme trop souvent de jeter de la poudre aux yeux.

Il est intéressant d’évaluer sur une période assez longue la dépréciation de la monnaie. Considérons un taux d’inflation constant de 7% l’an, tout à fait raisonnable sachant qu’il y a trente ans le taux était encore à deux chiffres.

Après un an, pour conserver le pouvoir d’achat d’une unité monétaire, il en faut 1,07 ; après deux ans 1,07^2 et après dix ans 1,07^10, soit le double. La monnaie ne vaut plus que la moitié de sa valeur initiale. Après vingt ans, elle ne vaut plus que le quart si bien qu’au bout d’un siècle, elle vaut moins d’un millième. Ce résultat a de quoi surprendre et pourtant il est bien vrai.

Dans les faits c’est encore pire. Pour l’apprécier, observons qu’une pièce de 20 F or de 1914 vaut aujourd’hui de l’ordre de 200 € , soit environ 1.300 francs (nouveaux francs) ou 130 000 anciens francs qui sont les héritiers directs des francs de 1914. L’ancien franc vaut 6500 fois moins que le franc de 1914 !

S’il suffisait d’imprimer des billets pour créer des richesses, cela se saurait. A force d’en émettre de façon débridée, leur valeur finit par tendre vers celle de leur poids de papier tandis qu’une pièce d’or vaut en toutes circonstances au moins son poids d’or.

L’expérience des assignats de la Révolution l’avait déjà montré. Mais la vertu des dirigeants succombe toujours à la tentation de la facilité qui conduit tôt ou tard au désastre et à la faillite.

—-
(*) Article paru initialement sur le Cri du Contribuable

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  • Très bon article à reproduire encore et encore pour que tout le monde finisse par comprendre que l’inflation est un poison.

  • « Inexact, cela date d’avant la monnaie unique, de la loi Rotshild-Pompidou comme on l’a appelée »… Caramba ! Encore une erreur !

  • L’inflation n’est un problème que pour les riches.
    Dans les années 70, des centaines de milliers de français ont payé leur maison grâce à l’inflation.
    L’inflation remet les rentiers au travail en grignotant leur rente. Elle est donc très utile socialement et économiquement pour une nation dans son ensemble. Elle l’est nettement moins pour son élite.

    • Ces mêmes centaines de milliers vont voir leur patrimoine détruit par la même inflation ! Sur le long terme, l’inflation est toujours un jeu de dupes qui détruit l’économie et désagrège la société. Vous confondez élite (hauts fonctionnaires, politiciens, oligarchie gestionnaires des entreprises excroissances étatiques) et rentiers (retraités et bénéficiaires des aides sociales).

    • Vous voulez dire : des centaines de milliers d’infâmes spéculateurs chanceux se sont enrichi en spoliant leur prêteurs, prêteurs qui ont présenté la facture à des centaines de milliers d’infâmes spéculateurs malchanceux qui, eux, ont payé deux fois leur maison…

  • L’inflation ne détruit que le patrimoine que l’on a. Les pauvres n’ont soit aucun patrimoine, soit un patrimoine négatif (ca s’appelle de la dette). En réduire la valeur permet de sortir de cette même dette. Aujourd’hui, il est sans doute plus intéressant de se mettre en location (et dans pas mal de cas la seule solution) que d’acheter son bien. Résultat, une France des locataires désagrège bien plus surement la société que ne le fait l’inflation.

    Vous confondez valeur financière et valeur d’usage. La valeur de ma maison, c’est qu’elle me protège moi et ma famille de la météo et me permette de vivre confortablement. Cette valeur est totalement dé corrélée de sa valeur financière. Si la bulle immobilière éclate, ma maison gardera exactement la même valeur d’usage que je n’exprimerai pas en Euros.

    La valeur financière n’est importante que si je veux vendre et il est probable que dans ce cas, je souhaiterai également racheter, ce qui fait que le prix réel de l’immobilier n’est pas très important.

    Votre définition de la rente est bien trop restrictive. Il faut y ajouter tous les revenus qui ne proviennent pas du travail : les revenus de produits financiers par exemple.

    • Ah, bien, vous avez fait un pas sur le chemin de la réalité ! Contrairement à ce que vous semblez avoir compris de mes propos, je vous rejoins sur la confusion valeur usage / financière qui explique pourquoi de nombreux adeptes de la « bubulle » immobilière n’apprécient pas correctement la situation. Il n’y a pas de bulle immobilière en France, mais bien une bulle étatique (taxes, réglementations). Cela étant, si vous prenez une perspective sur plusieurs générations, le problème de l’inflation apparaît. De même, si vous considérez la question de la dépendance, vous n’êtes plus dans une circonstance où la vente est suivie d’un achat.

      La limite immédiate de votre raisonnement peut se résumer ainsi : les pauvres, on s’en fout, comme des riches d’ailleurs ! C’est uniquement ce qu’on appelle improprement la classe moyenne qui compte. Or, les salariés ou les rentiers (les allocataires de l’Etat) verront leur pouvoir d’achat s’éroder avec l’inflation, qu’ils peuvent supporter quelque temps sous condition que leur patrimoine rapporte encore un peu.

      Votre haine irraisonnée des riches vous conduit à justifier ce qui ruinera la classe moyenne. Comme je ne doute pas une seconde que vous en faites partie, cela revient à vous suicider. Je comprend que ce soit dur à avaler, compte tenu de l’environnement collectiviste qui nous est imposé, mais c’est la défense des riches et non des pauvres qui vous permettra de vivre mieux. Dites vous bien une chose, les riches sont insensibles à une variation absolue de leur patrimoine, contrairement aux classes moyennes.

      L’inflation, c’est tout simplement la spoliation des classes moyennes organisée par la véritable élite, celle de la puissance publique (fonctionnaires, oligarchie). Sur la base de quelle fausse morale vous sentez-vous légitime à espérer détruire le patrimoine d’autrui, souvent l’effort de toute une vie, que des parents souhaitent transmettre à leurs enfants ? Comment pouvez-vous justifier de les condamner à retomber dans la pauvreté ?

    • Tout faux.
      L’inflation ne change rien au patrimoine, et c’est bien ce que vous dites d’ailleurs en affirmant que votre maison garde la même valeur. Les riches s’en foutent, de l’inflation.

      Le danger de l’inflation c’est qu’elle change la valeur des biens échangés, donc elle biaise les échanges, les rend risqués, et donc plus couteux/moins rentables, et donc l’inflation attaque l’activité économique à la racine. La conséquence sociales c’est qu’elle fige la société, les riches restant riches et les pauvres restant pauvres puisque leur travail n’est plus récompensés.

  • Idem pour la citation d’Allais qui est détournée de son sens profond. Ce qu’il critique à juste titre, c’est le système des réserves fractionnaires qui fait des déposants les véritables porteurs des risques, plutôt que les actionnaires des banques. Jusque-là, tout va bien. Mais Allais se trompe de conclusion quand il veut confier la création monétaire à l’Etat (c’était un fonctionnaire, ne l’oublions pas). Non, Maurice ! L’Etat doit contrôler la création monétaire, pas en profiter. L’Etat doit être l’arbitre, pas un joueur parmi les joueurs. Chaque individu, chaque entreprise, est co-responsable, avec sa banque, de la création monétaire. Sûrement pas l’Etat, qui n’a jamais réellement besoin de s’endetter.

  • synthèse :

    – oui la création monétéaire crée de l’inflation
    – de même que les effets de leviers des banques.
    – oui l’inflation nuit aux rentiers (et c’est bien)
    – mais l’inflation nuit aussi aux citoyens, surtout ceux dont le revenu n’est pas indexé (prof libérales, inactifs etc.)
    – dans l’idéal, oui il faut un budget à l’équilibre
    – sauf qu’aujourd’hui on n’arrive plus à taxer de manière juste : les fortunés défiscalisent tout comme les entreprises.

    bref on tourne un peu en rond. Alors imaginons une solution alternative :

    Oui, créons 5% de monnaie en + par année MAIS cette création monétaire doit être distribuée directement aux citoyens et non aux états. Sous la forme d’un « dividende universelle »

    C’est à mes yeux le seul moyen de :

    – rendre acceptable l’inflation (car le dividende versé compense la perte de pouvoir d’achat)
    – créer de la monnaie sans cautionner la mauvaise gestion des comptes publics des politiques.
    – taxer de manière plus juste (il n’y a pas de niche fiscale contre l’inflation)
    – garantir une dignité à tous via un revenu universel

    • C’est la création de valeur, le travail, qui assure la dignité de tous, pas le revenu qui est une conséquence. Comme toute création monétaire artificielle, le DU ne sert à rien, sinon à décourager l’activité. On ne tourne pas en rond : il n’y aucune alternative.

    • « créons 5% de monnaie en + par année »

      Ce que vous ne voulez pas comprendre (vous au sens large, les tenants de cette idée lumineuse) c’est que ceci finit TOUJOURS par se retourner contre les citoyens et ceux qui l’ont mis en place. Pas une fois de temps en temps. Pas par hasard. TOUJOURS.

      Et la raison est simple : créer un bidule à partir de rien, c’est faire du vent. Qui sème le vent …

  • @bubulle

    « C’est la création de valeur, le travail, qui assure la dignité de tous, pas le revenu qui est une conséquence. Comme toute création monétaire artificielle, le DU ne sert à rien, sinon à décourager l’activité. On ne tourne pas en rond : il n’y aucune alternative. »

    Créer de la valeur par le travail quand on ne possède rien, signifie être obligé de travailler pour autrui. Manifestement, mais ça changera peut être, la plupart des libéraux cautionnent implicitement le travail forcé, ce qui n’est pas compatible avec la liberté.

    Plus généralement un libéral qui nie la pertinence de la Clause Lockéenne, accepte qu’un individu puisse être privé de tout. C’est à dire qu’il doive compter sur le travail forcé, ou la charité.

    Nous, nous libérons l’individu (dans une certaine mesure) du travail forcé ou de la charité en reconnaissant son droit de copropriété sur cette planète terre. Le dividende universel ne repose pas sur rien, donc.

    L’argument de la désincitation à l’activité est invalidé par l’expérience. Voir les SELs l’expérience en Namibie, voir aussi peut être les WIRs en Suisse.
    __________________________

    @h16

    « Ce que vous ne voulez pas comprendre (vous au sens large, les tenants de cette idée lumineuse) c’est que ceci finit TOUJOURS par se retourner contre les citoyens et ceux qui l’ont mis en place. Pas une fois de temps en temps. Pas par hasard. TOUJOURS.

    Et la raison est simple : créer un bidule à partir de rien, c’est faire du vent. Qui sème le vent … »

    Ce n’est pas à proprement parler créer un bidule à partir de rien. Nous créons une comptabilité commune. En outre, nous posons que l’unité de production fondamentale est l’individu. Le dividende universel représente donc un accès suffisant à la matière (aux ressources) nécessaire pour que l’individu en tant qu’unité de production fondamental soit… libre.

    • Pottofil, vous déclarez « créer de la valeur par le travail quand on ne possède rien, signifie être obligé de travailler pour autrui », puis vous assimilez le travail au travail forcé.

      En réalité, c’est l’essence même du travail que vous rejetez, car le travail consiste toujours à rendre service à autrui, par la production et l’échange. La patrimoine initial ne rentre pas dans l’équation, bien que la valorisation du patrimoine privé soit un travail tout à fait utile et légitime au service d’autrui, bien loin des idioties socialistes à propos des rentiers ou des spéculateurs.

      Plus vous travaillez, plus vous rendez service à autrui. Le travail, c’est la seule solidarité.

      On comprend bien qu’à travers le DU (ou l’AU), vous voulez permettre à une classe d’inactifs volontaires de prospérer sur le dos des producteurs. Isolés volontairement du marché, ces nouveaux parasites perdront tout sens des valeurs et parce qu’ils seront non contraints par le marché, leurs besoins seront illimités : le DU devra inévitablement augmenter jusqu’à collectiviser la quasi totalité de la production. Comme les biens ne sont jamais disponibles de façon illimitée, l’assouvissement des désirs des inactifs volontaires nécessitera la mise en servitude de l’essentiel de la population productive, ainsi qu’une idéologie constructiviste violente permettant au dictateur et aux oligarques de justifier le choix des rares individus qui bénéficieront réellement du DU, c’est-à-dire uniquement eux-mêmes.

      En créant une nouvelle classe d’inactifs volontaires, le DU réinvente l’Ancien Régime.

      Ceci dit, rien ne vous empêche d’adhérer à un système collectiviste limité à un petit groupe de volontaires. Bon, je vous rassure tout de suite, vous échouerez collectivement pour les mêmes raisons évoquées plus haut, mais c’est votre droit de tenter l’expérience. En revanche, vous êtes totalement illégitime dès que vous tentez de nous imposer cette idéologie par la force, et vos fariboles sur la clause lockéenne ou la copropriété de la planète pour tenter de légitimer l’injustifiable n’y changent rien.

  • « Pottofil, vous déclarez « créer de la valeur par le travail quand on ne possède rien, signifie être obligé de travailler pour autrui », puis vous assimilez le travail au travail forcé. »

    Oui, « être obligé de travailler pour autrui » c’est la définition du « travail forcé ». Avec un dividende universel, je peux, au moins en partie, me passer de ce travail pour autrui. Vous n’irez quand même pas jusqu’à me dire qu’un clochard est libre, si ? Dans ce cas il serait libre d’accepter n’importe quel travail en échange de nourriture ou la charité, pour moi ce sont des contraintes, pas des libertés.
    ___________________________________

    « En réalité, c’est l’essence même du travail que vous rejetez, car le travail consiste toujours à rendre service à autrui, par la production et l’échange. »

    Van Gogh ? Einstein ? …

    Cette vision du travail me paraît dépassée, elle ne s’applique pas à wikipedia, openstreetmap, tcp/ip, gnu/linux etc. Ceux qui contribuent donnent leur travail à la communauté, il n’y a pas à proprement parler d’échange au sens ou vous l’entendez.
    ___________________________________

    « La patrimoine initial ne rentre pas dans l’équation, bien que la valorisation du patrimoine privé soit un travail tout à fait utile et légitime au service d’autrui, bien loin des idioties socialistes à propos des rentiers ou des spéculateurs. »

    Initialement, le patrimoine n’appartient à personne, c’est la planète Terre, elle existe bien avant que l’homme existe. On a commencé par loger dans des grottes, il a bien fallu à un moment donné dire « cette grotte là est ma propriété, pas touche ou tu paye », c’est à dire limiter la liberté des autres d’y loger. On peut trouver ça juste… ou pas. La théorie développée par galuel, et d’autres avant lui (Thomas Paine, Yoland Bresson…) , a pour but de résorber cette injustice.
    ___________________________________

    « Plus vous travaillez, plus vous rendez service à autrui. Le travail, c’est la seule solidarité. »

    Donc pour vous la solidarité doit être obligatoire, via travail forcé. Le travail c’est la solidarité, on ne me l’avait jamais faite celle-là, l’esclavage c’est la liberté, oui. J’exagère, je sais. 😉
    ___________________________________

    « On comprend bien qu’à travers le DU (ou l’AU), vous voulez permettre à une classe d’inactifs volontaires de prospérer sur le dos des producteurs. »

    Le DU est distribué à tout le monde, de plus nous n’obligeons personne à travailler pour autrui. Si personne ne veut balayer les rues des autres, chacun devra balayer sa rue, tout simplement. Ou payer plus. Mais personne ne disposera plus d’une main d’œuvre pas chère car privée de tout…
    __________________________________

    « Isolés volontairement du marché, ces nouveaux parasites perdront tout sens des valeurs et parce qu’ils seront non contraints par le marché, leurs besoins seront illimités : »

    Je crois que cet argument est invalidé par le fait que le DU est distribué à tous sans exception, c’est symétrique, il n’y a pas les uns parasites et les autres producteurs. Le DU donne à chacun le pouvoir d’échanger avec autrui a minima, chacun est libre d’en faire ce qu’il veut. Van Gogh aurait probablement acheté de quoi peindre, ce qui aurait enrichi le vendeur de pinceaux.
    _________________________________

     » le DU devra inévitablement augmenter jusqu’à collectiviser la quasi totalité de la production. Comme les biens ne sont jamais disponibles de façon illimitée, l’assouvissement des désirs des inactifs volontaires nécessitera la mise en servitude de l’essentiel de la population productive, ainsi qu’une idéologie constructiviste violente permettant au dictateur et aux oligarques de justifier le choix des rares individus qui bénéficieront réellement du DU, c’est-à-dire uniquement eux-mêmes. »

    Vous vous n’avez pas lu la TRM. 😉 (à propos de l’augmentation illimitée du DU)
    Celui-ci doit être de 5% de la masse monétaire par an pour une espérance de vie de 80 ans. Il serait en effet inacceptable de favoriser les uns au détriment des autres, l’augmenter de façon illimité aurait cette conséquence :

    « Le résultat est donc qu’un Dividende Universel opti-
    misé est inversement proportionnel à l’espérance de
    vie.
    En dessous de la courbe un dividende trop faible
    aura tendance à favoriser les anciens, tandis qu’au des-
    sus un dividende trop élevé aura tendance à favoriser
    les nouveaux entrants. »

    TRM p35.
    ____________________________

    « En créant une nouvelle classe d’inactifs volontaires, le DU réinvente l’Ancien Régime. »

    http://arecom-geneos.com/~fbosque/rev-exe/revenudexistence-et-namibie.pdf

    Au contraire, l’activité augmente elle change disons : moins de criminels, plus de travailleurs. De privés de tout, ils sont devenus copropriétaires, ça change une vie.
    ___________________________

    « Ceci dit, rien ne vous empêche d’adhérer à un système collectiviste limité à un petit groupe de volontaires. »

    Les municipalités qui passent en régie publique leur réseau d’eau et qui ont de bonnes raisons de le faire (moins cher, moins de fuites), sont-elles collectivistes? Eux http://www.fdn.fr/ sont-ils collectivistes? Si oui, alors nous sommes collectivistes, effectivement, en ce que nous prônons une comptabilité commune, qui respecte les droits de l’homme, la liberté de l’individu producteur, la propriété telle que nous la définissons.
    ___________________________

    « Bon, je vous rassure tout de suite, vous échouerez collectivement pour les mêmes raisons évoquées plus haut, mais c’est votre droit de tenter l’expérience. »

    Me voilà rassuré, merci. 😉
    ___________________________

    « En revanche, vous êtes totalement illégitime dès que vous tentez de nous imposer cette idéologie par la force, et vos fariboles sur la clause lockéenne ou la copropriété de la planète pour tenter de légitimer l’injustifiable n’y changent rien. »

    Nous n’imposons rien, nous faisons œuvre de pédagogie, nous proposons.

    Une proposition :

    http://www.open-udc.org/fr/start
    (en cours de développement)

    • Non, travailler volontairement pour autrui, ce n’est pas la définition du travail forcé. Et je réaffirme que le travail volontaire, c’est la solidarité, la vraie, la seule. Le travail forcé peut être défini ainsi : « tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein gré ». En l’occurrence, votre définition et la suite de votre raisonnement sont infondées car vous confondez contrainte naturelle qui s’impose à toute l’humanité et sujétion impérative d’une tierce personne.

      « Cette vision du travail me paraît dépassée, elle ne s’applique pas à wikipedia… » Non seulement cette vision n’est pas dépassée, mais elle est plus d’actualité que jamais, alors qu’il va falloir rembourser les dettes d’une manière ou d’une autre. Le don est parfaitement assimilable au travail au sens que vous considérez « dépassé ». Lorsque vous donnez, il s’agit bien d’échanger une production : vous recevez en contrepartie non seulement l’apport des autres membres de la communauté, mais également une satisfaction plus ou moins développée de votre ego. Le fait que le don soit démonétisé est accessoire.

      « Le DU est distribué à tous sans exception, c’est symétrique ». Puisqu’il n’y a pas symétrie de la charge du travail, il n’y a aucune symétrie ! Il y a indubitablement spoliation de celui qui travaille par rapport à celui qui ne travaille pas.

      « Initialement, le patrimoine n’appartient à personne ». Vous n’avez pas compris ce qu’est le patrimoine. Dans votre exemple de la grotte, vous croyez que la grotte est le patrimoine. Non, c’est la grotte vidée des animaux sauvages, nettoyée, sécurisée et chauffée, qui forme le patrimoine. Autrement dit, le patrimoine n’est pas autre chose que du travail épargné. Mais il faut d’abord travailler (au sens que vous croyez « dépassé ») !

      « La propriété telle que nous la définissons » : démarche démagogique classique, au service des idéologues et des gourous, qui consiste à modifier le sens des mots.

      « Nous faisons œuvre de pédagogie, nous proposons. » Clairement, vous proposez d’imposer à tous au lieu de vous limiter à votre communauté. Même si une majorité était d’accord, elle ne serait pas pour autant légitime d’imposer le DU à tous, puisqu’aucune majorité ne peut légitimement priver un individu de ses droits fondamentaux (vie, liberté, propriété).

      « Le DU doit être de 5% de la masse monétaire ». La production artificielle de monnaie n’a jamais créé la richesse : elle la détourne. Autrement dit, vous détournerez par la force le travail de certains pour donner à d’autres. Et comme dans tout système constructiviste, vous glisserez progressivement vers la dictature. Dès lors, vos 5% ne seront jamais respectés.

  • @bubulle : vous vivez dans une bulle : votre valeur travail, le mérite, tout ça c’est dans vos rêves. Regardez un peu le monde autour de vous, discutez avec les gens, les travailleurs. Elle est un peu DTC la valeur travail quand il y a 15% de chômage (avec les radiés, oui oui) et qu’il faut bien gagner sa croûte.

    La solidarité ça va dans les deux sens. Quand on travaille dur et qu’on se fait éjecter comme un kleenex dès que les marchés financiers s’emballent, on est en droit de douter de l’existence d’une quelconque solidarité dans le rapport au travail salarié.

    Bref, personne parmi les partisans du DU ne rejette la véritable valeur « travail ». Bien au contraire, c’est parce que le travail est autrement plus noble qu’un simple échange monétaire que nous considérons qu’il est normal de dissocier une partie du revenu du travail. De sorte que le consentement à travailler pour autrui dépasse la seule relation monétaire. Et le DU, s’il spolie quelqu’un, ce n’est certainement pas les travailleurs (qui peuvent parfaitement cumuler DU et salaire), mais plutôt les rentiers.

    Concernant la propriété justement, nulle n’en remet en cause l’origine : il est en effet acceptable, dans un monde encore infini, que celui qui a débroussaillé un champ se l’approprie. Mais lorsque chaque parcelle de terre est allouée ?

    Vous dites qu’il faut alors travailler. Enfin bon, encore faut-il faire de bonnes (et chères) études… Et puis avoir un peu de capital à présenter au banquier, ça aide aussi à obtenir un meilleur taux….

    Bref, le mieux reste tout de même d’être né de bonne famille et d’emprunter à taux zéro à la fortunée famille. Et je le dis d’autant mieux que je suis plutôt dans cette situation. Je pourrais m’en accommoder, mais je ne peux m’empêche de me sentir privilégié, de ne pas être né à égalité de certains de mes concitoyens.

    « La production artificielle de monnaie n’a jamais créé la richesse : elle la détourne.  »

    Ca tombe bien, le but du DU n’est pas tant de créer de la richesse que de donner la même chance à tous de pouvoir en créer.

    Pour finir, nous n’imposons rien à personne. Nous argumentons, et nous construisons des alternatives. Et d’ailleurs, personne ne m’a jamais demandé si j’étais d’accord avec le système monétaire de l’euro. On me l’a un peu imposé en fait. On m’a même foutu 30.000 euros de dettes sur le dos au nom de ce foutu état.

    Ben franchement, j’aurais largement préféré que les gouvernements monétisent leur dette, quitte à avoir de l’inflation. A chaque génération sa merde.

    • Ridicule : vous vous focalisez sur la relation monétaire alors que vous prétendez la rejeter. Bien au contraire, et vos propos le prouvent, c’est uniquement la relation monétaire qui vous intéresse, surtout pas l’effort, ce faisant vous méconnaissez la création de richesses. Bien sûr que vous rejetez le travail puisque vous proposez de ne plus le rémunérer à sa juste valeur. Ce que vous proposez conduira inéluctablement à l’esclavagisme au profit de nouveaux nobles.

      Vous manipulez des concepts qui vous dépassent et vous reprochez aux autres de vivre dans une bulle ! Au fond, vous exigez de l’Etat collectiviste qu’il vous biberonne par la création monétaire, ni plus ni moins. Vous en appelez à l’Etat-providence en argumentant sur le chômage, la dette, les marchés financiers, alors que c’est justement de trop plein d’Etat-providence, et d’ores et déjà trop de création monétaire, qui créent ces dérives que vous agitez comme un étendard.

      Promoteurs du DU ou de l’AU, vous n’avez rien compris au travail, encore moins à la solidarité. Noyés dans vos contradictions, vous vous leurrez : le DU sera une perte de chance pour tout le monde. Votre DU sera à l’économie ce que la saignée a été à la médecine !

      Il n’y a strictement aucune alternative.

  • Je me focalise sur une relation brisée entre le travail libre et l’échange monétaire.

    Je constate que le travail vraiment choisi n’existe que très peu aujourd’hui car le chômage met pression sur la main d’oeuvre pendant que le capitalisme exploite toujours plus la force de travail.

    Je constate qu’il existe un seuil de revenu en dessous duquel l’homme est prêt à faire n’importe que pour assurer sa survie. Ce seuil explique pourquoi tant de gens acceptent des boulots pour lesquels ils n’ont aucune affection. Et inversement, les gens n’ont pas tous une appétence infinie pour l’argent, et se contenterait bien d’un salaire plus modeste (mais garanti) si cela leur permet d’exercer un métier qui les passionne. Bref, la courbe de la motivation au travail n’est pas linéaire comme le pensez. la relation est beaucoup complexe, et l’instauration d’un revenu minimum garanti ne briserait en rien le gout pour le travail. Au contraire il prend mieux en compte la complexité de cette relation.

    Je constate également que le système monétaire et financier est en train de s’effondrer et qu’une nouvelle fois, les politiques accepteront de se mettre à genoux devant les banques et dans l’injustice la plus totale nous feront payer le prix de leur sauvetage. (mais bon, après tout le beau travail des banquiers sera alors surement reconnu à sa juste valeur…)

    Bref, je constate que les belles théories monétaristes sont dans la pratique totalement désastreuses.

    d’ailleurs quand vous dites « et d’ores et déjà trop de création monétaire », vous parlez bien de la création monétaire par les banques privées n’est-ce pas ?

    Enfin, votre dernière phrase en dit long : vous êtes enfermé dans vos dogmes. Avant même de discuter vous avez un jour décidé que votre position ne changerait pas là dessus.

    Je vais donc éviter de perdre davantage mon temps ici. Je garde la satisfaction de vos non réponses – révélatrices – pour moi.

    • Banques privées ? Vous ne comprenez pas le fonctionnement de la monnaie, encore moins son utilité ! La création monétaire des banques privées, j’en suis, vous en êtes, nous en sommes tous co-responsables, de même que la destruction monétaire, qui aura lieu inéluctablement un jour prochain, puisque la monnaie finit toujours par rejoindre le niveau de la richesse réelle. Décrire le fonctionnement économique, certes compliqué, souvent même complexe, n’est pas prendre parti, pour ou contre une quelconque théorie, contrairement à ce que vous semblez imaginer dans votre bulle idéologique. En revanche, toute théorie qui ignore les fondements économiques est vouée à l’échec, ainsi que toute politique qui s’en inspirerait. Le DU, parce que fondamentalement constructiviste, est voué à l’échec.

      Il n’y a aucune alternative.

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