De nouvelles informations sur les dernières minutes du vol AF447

Les enregistreurs semblent montrer que les causes principales du crash sont dues à une avionique défaillante et des réactions inadaptées des pilotes.

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De nouvelles informations sur les dernières minutes du vol AF447

Publié le 28 mai 2011
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Suite à la lecture des enregistreurs de vol retrouvés dernièrement, le BEA a publié ce jour un point d’enquête sur les quatre dernières minutes de l’accident de l’AF447 reliant Rio à Paris et qui s’est crashé le 1er Juin 2009.

Pour le moment, les informations récupérées montrent qu’à 02H01 du matin, le premier copilote est assis en place gauche et le second en place droite. Le commandant de bord est parti se reposer. Les pilotes avertissent l’équipage que l’avion va rentrer dans une zone de turbulence. Le niveau de vol s’établit alors à 35.000 pieds (environ 10.600 m). L’orage, identifié au radar, sera contourné par la droite, et la vitesse est réduite de mach 0.82 (un peu plus de 900 km/h) à 0.80 (autour de 880 km/h).

Apparemment, à 02H10:05, le pilote automatique et l’auto-poussée des moteurs se désengagent. Le pilote en fonction déclare avoir les commandes. L’avion part en roulis à droite et se cabre. L’alarme de décrochage de l’avion se déclenche deux fois. Les indicateurs de vitesse annoncent alors une chute de la vitesse de 275 à 60 nœuds ; l’assiette de l’avion augmente jusqu’à 10° ce que le pilote tente de contrer tandis que s’enchaînent des mouvements désordonnés en roulis.

La vitesse repasse à 215 nœuds alors que l’avion monte à 37.500 pieds. Une nouvelle alarme de décrochage se déclenche à 02H10:51 ; pendant que la gouverne de profondeur passe de 3 à 13°, la manette de poussée des moteurs est poussé à un seuil proche de la pleine puissance. L’altitude atteint 38.000 pieds. À la suite de quoi, des vitesses incohérentes s’afficheront sur les deux indicateurs pendant un peu plus de 50 secondes.

À 02H11:40, le commandant de bord rejoint son poste, sans pouvoir s’asseoir à sa place à cause des mouvements désordonnés de l’avion. Le pilote en fonction met finalement les moteurs au ralenti. À 02H13:12, l’avion atteint les 10.000 pieds, soit une chute de 25.000 pieds en deux minutes, équivalente à 200 km/h de vitesse verticale. L’avion touchera la mer une centaine de secondes plus tard, toujours en décrochage.

À ce stade, les enquêteurs ont noté que les instruments ont affiché des vitesses incohérentes, que l’alarme de décrochage s’est déclenchée et que l’avion a réellement décroché pendant 3’30 ». Le pilote a choisi majoritairement de cabrer ; normalement, la procédure à suivre en cas de décrochage prévoit de laisser le manche, diminuer l’assiette pour piquer légèrement et retrouver une vitesse de sustentation, puis ajuster la poussée des moteurs. Ils ont aussi noté que les moteurs ont toujours fonctionné correctement.

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  • Les pilotes ont peut être perdu la notion de repérage dans l’avion. Ils ne savaient pas si le nez de l’avion est vers le haut ou vers le bas. Et ils ont décidé aller vers le haut.

  • Il se peut que l’on sache jamais les décisions prises mentalement par les pilotes si l’électronique de l’avionique a connu une panne généralisé sévere, dû par exemple à un impact de flux d’anti-électrons émis par le système orageux de grande magnitude. Leurs gestes- probablement apropriés -ont alors été ignorés ou inversés par la panne électronique chaotique.

  • Ah oui? et l’horizon artificiel , à quoi sert-il?
    Les équipage ne sont pas qualifiés IFR chez air france?
    Il est à noté qu’a aucun moment le compensateur n’a été touché alors que l’appareil était en direct law.

    • je ne connais pas votre expérience aéronautique.
      j’ai pour ma part effectué 4000 vols en monoplace de combat et environ 15 enquêtes d’accident comme pilote enquêteur ou président de commission d’enquête.
      Avec des commande électrique, la chaîne comporte: le pilote donneur d’ordres, le « calculateur » qui les reçoit, les transforme en signaux de commande, les lignes de commande et les moteurs de gouvernes, les gouvernes elles-mêmes. Pour porter un jugement, il faut avoir les données tout le long de la chaîne et pas seulement un bref raccourci journalistique qui laisse penser à une faute de pilotage aussi simpliste qu’énorme. Contrer un décrochage est le premier geste qu’apprend un élève pilote à l’instruction. Il y avait 3 pilotes à bord. Comment penser que les 3 aient oublié à ce point leurs fondamentaux. Pas plus que le givrage des sondes Pitot ne peut être la cause de cet accident. Un avion peut se piloter sans ces indications en attendant que le dégivrage s’opère. A la limite, en lâchant les commandes et en lui « foutant la paix ». Un avion vole seul s’il est bien « trimé ».

      • Avis aux Ripolins de tous poils !

        Propos plein de sagesse de la part de » rolmen « :

        Cela nous change du « Buzz » ambiant qui ne vit que sur des rumeurs, d’autant plus que dans ce cas, les pilotes étant des professionnels , on ne doit pas décemment les accabler : il est trop facile de le faire sans rien connaitre des conditions en étant bien calé sur son fauteuil à bascule et à roulettes !

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