Fédérales canadiennes 2011 (2)

Analyse du programme du Nouveau Parti Démocratique du Canada

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Fédérales canadiennes 2011 (2)

Publié le 27 avril 2011
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Dans le cadre des élections fédérales canadiennes qui auront lieu bientôt, j’analyse les programmes des quatre principaux partis politiques.

Fédérales canadiennes 2011 (1) – Parti libéral du Canada

Il faut donner crédit au Nouveau Parti Démocratique (NPD) d’avoir réussi à mettre en 32 pages (plus 4 pages pour le cadre budgétaire) ce que le PLC a mis en 106 pages ! En effet, le programme du NPD est presque identique à celui du PLC, mais avec moins de détails. Il est difficile pour moi de trouver des points sur lesquels ces deux partis ne s’entendraient pas. Ils auraient intérêt à fusionner pour consolider leur électorat ! Il propose, comme le PLC, de grandement augmenter l’ingérence du fédéral dans les compétences provinciales, voire même municipales… Ceci étant dit, le programme du NPD est mal ficelé et contient peu d’idées intéressantes. Il est de plus financièrement irréalisable. En fait, si vous supportez les idées de M. Layton, je vous conseille fortement de voter pour le Parti Libéral, qui fait essentiellement les mêmes promesses, mais dans un cadre beaucoup mieux élaboré et qui vous offre en plus une meilleure chance d’accéder au pouvoir. Certes, s’il y a une chose que j’accorde à M. Layton, c’est qu’il est de loin le plus sympatique des quatre !

Tout comme le PLC, le NPD veut aussi s’ingérer dans la santé, l’éducation et les services sociaux, qui sont des compétences provinciales. Il favorise le maintien d’un système à payeur unique (donc pas de privé). Il voudrait investir en formation du personnel médical, créer un transfert fédéral pour soins à domicile et soins longue durée ($500 million), réduire les coûts des médicaments (en centralisant les achats) et introduire des initiatives pour améliorer la nutrition des enfants. Il voudrait doubler les prestations de retraite, permettre une contribution volontaire au régime public de pensions (comme le PLC et le PCC) et augmenter le supplément de revenu garanti ($400 million). Par ailleurs, M. Layton voudrait bonifier la prestation de compassion à 6 mois ainsi qu’introduire un transfert de $1.500/an pour aidant naturel (autre enjeu visé par le PLC). Tout comme le PLC, le NPD voudrait créer 25.000 nouvelles places en garderies (mais on ne sait trop comment…) et financer des centres d’éducation pré-scolaire. Il voudrait dédier une somme de $800 million à l’éducation post-secondaire, plus $200 million spécifiquement attribués aux autochtones, handicapés et personnes à faible revenu. Il établirait aussi un fonds d’éducation autochtone de $1,25 milliard. Tout comme le PLC, le NPD voudrait investir dans le logement abordable et rendre permanent le programme de rénovations éco-énergétiques. En plus, le NPD voudrait aider à financer les rénovations pour domiciles multi-générationnels. Il introduirait finalement un salaire minimum fédéral, une mesure qui créerait évidemment du chômage si jamais celui-ci était supérieur à celui de certaines provinces (on ne doute pas que ce serait le cas). Il prolongerait de plus la durée de l’assurance-emploi, ce qui a généralement comme impact de prolonger la durée moyenne du chômage, donc une mesure inutile.

Mais ne vous inquiétez pas pour le chômage : le NPD veut créer des emplois ! Comment ? Tout d’abord, en réduisant les impôts des petites entreprises ; un objectif louable, mais pourquoi ne pas réduire ceux des grandes entreprises aussi, qui pourtant versent des salaires presque deux fois plus élevés que les PMEs ? M. Layton introduirait aussi un crédit d’impôt à la création d’emploi (donc si vous embauchez de nouveaux employés, votre entreprise obtient un crédit d’impôt). Pour créer encore plus d’emplois, M. Layton introduirait une politque d’achat canadien pour le gouvernement fédéral. Il investirait dans les énergies renouvelables (comme le PLC), dans le développement des autoroutes du Nord et dans le traitement des eaux usées (n’est-ce pas une compétence municipale ?)

Le NPD n’échappe pas à la tendance écolo qui prend dorénavant tant de place dans le système politique depuis une décennie. En plus de gaspiller de l’argent en subventionnant les énergies renouvelables, le NPD voudrait introduire un système cap-and-trade, comme le PLC. Il introduirait un programme de formation en énergies renouvables et mettrait en place des politiques décourageant les exportations de resources non-transformées (ce qui détruirait beaucoup d’emplois dans les industries primaires). Finalement, le NPD augmenterait de $0,01 la taxe sur l’essence pour augmenter le financement du transport en commun (un autre aspect de juridiction provinciale/municipale).

L’autre volet du programme NPD, intitulé « Leadership », vise à distribuer divers bonbons électoraux à certaines clientèles électorales, telles que les autochtones, les agriculteurs, les pompiers/policiers, les anciens combattants et les artistes. Comme le PLC, il souhaiterait protéger le contenu télévisuel canadien et les industries culturelles, ainsi qu’augmenter les subventions pour le cinéma. Tout comme le PLC, il augmenterait le budget du Conseil des Arts. Le NPD mettrait en place un crédit d’impôt pour pompiers volontaires, un fonds des héros pour les pompiers/policiers décédés en service, la restitution du programme de contestation judiciaire, l’équité salariale au fédéral et l’Internet haute vitesse en régions. D’ailleurs, au niveau de l’internet, le NPD voudrait interdire la facturation à l’usage, une belle façon de faire augmenter la facture de l’ensemble des consommateurs d’internet au profit des gros téléchargeurs. Il reverrait l’achat des avions F-35, mais contrairement au PLC, il ne s’engage pas à annuler la commande. Le NPD voudrait introduire un programme fédéral de prévention du crime et engager 2.500 nouveaux policiers (à la GRC ?) Comme le PLC, le NPD voudrait améliorer la règlementation quant à l’étiquettage des aliments. Il voudrait aussi maximiser le taux d’intérêt sur les cartes de crédit au taux préférentiel plus 5%, ce qui aurait comme impact de réduire l’accès au crédit à des gens qui pourraient en avoir besoin. Il propose aussi de s’attaquer aux frais de transactions bancaires « injustes », sans toutefois définir de quoi il s’agit. Si c’est ça la réforme bancaire du NPD, non seulement c’est inutile, mais en plus c’est contre-productif.

En dernier lieu, tout comme le PLC, le NPD voudrait réformer la démocratie canadienne en réduisant la capacité du gouvernement à proroger le Parlement, en abolissant le Sénat (ça je suis pour !) et en s’engageant à rétablir l’équilibre budgétaire en 4 ans, chose impossible étant donné toutes ces nouvelles dépenses promises par M. Layton.

Dans quelques jours, ce sera au tour du Bloc Québécois… à suivre !

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