Des actifs plus nombreux et plus âgés

Le financement de la protection sociale et des retraites reposera en France sur une part toujours plus réduite d’actifs

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Des actifs plus nombreux et plus âgés

Publié le 23 avril 2011
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Selon des projections démographiques de l’Insee, le financement de la protection sociale et des retraites reposera en France sur une part toujours plus réduite d’actifs.

La population active continue de croître à un rythme soutenu. Selon le scénario central des nouvelles projections, le nombre d’actifs augmenterait encore fortement jusqu’en 2025, pour ensuite se stabiliser avant de repartir légèrement à la hausse à partir de 2035 sous l’effet de la fécondité élevée de ces dernières années. En France métropolitaine, le nombre d’actifs serait de 30,1 millions en 2030 et atteindrait 31,2 millions en 2060, soit 2,85 millions de plus qu’en 2010.

Ces projections prennent en compte les nouvelles projections de population totale, les dernières informations sur le marché du travail ainsi que l’impact de la réforme des retraites de 2010. Une remontée de l’activité des seniors induite par les réformes des retraites et une population totale légèrement plus dynamique du fait d’une hypothèse de fécondité plus forte expliquent en grande partie ce nouveau profil. Du fait de la croissance de la population âgée, il n’y aurait tout de même plus que 1,5 actif pour un inactif de plus de 60 ans en 2060, contre 2,1 en 2010. Une variation du solde migratoire aurait un effet immédiat sur le nombre d’actifs alors qu’une remontée ou une baisse de la fécondité ne jouerait qu’après 2030. Ces variantes n’auraient cependant que peu d’impact sur le rapport entre actifs et inactifs de plus de 60 ans.

Projection de population active en moyenne annuelle selon le scénario central.

30 millions d’actifs en 2025

En 2010, la France métropolitaine comptait en moyenne 28,35 millions d’actifs au sens du BIT : 25,7 millions ont un emploi et 2,65 millions sont chômeurs. En dix ans, la population active, qui rassemble la main-d’œuvre disponible pour contribuer à la production, a augmenté de 2,1 millions de personnes.

Les projections de population active s’appuient sur les nouvelles projections de population totale pour la France métropolitaine, sur des projections de taux d’activité actualisées au vu des dernières observations et sur la prise en compte du contexte institutionnel. En particulier, elles prennent en compte les impacts des réformes des retraites de 1993, 2003 et 2010. Le scénario central décrit un des avenirs possibles en prolongeant les grandes tendances démographiques et d’activité. Des variantes permettent de mesurer l’impact d’évolutions démographiques différentes ou de modifications structurelles du marché du travail. D’autres mettent en lumière l’incertitude statistique qui entoure les estimations de tendances des taux d’activité.

À l’horizon 2025, selon le scénario central de projection, la population active pourrait gagner près de 1,7 million de personnes, atteignant 30 millions (graphique 1), soit une croissance annuelle moyenne de 110 000 personnes. Elle se stabiliserait ensuite autour de ce niveau. À partir de 2035, elle progresserait à un rythme plus lent (+ 45 000 personnes par an), pour atteindre 31,2 millions de personnes en 2060.

Le taux d’activité des 15-69 ans resterait stable jusqu’en 2015 du fait de la hausse de la part des 65-69 ans de 6 à 8,5 % dans cette population. Puis il augmenterait sur les dix années suivantes : de 66,6 % en 2010, il gagnerait 2 points d’ici 2025 et serait de 69,7 % en 2060.

Parallèlement, le ratio « nombre d’actifs »/« nombre d’inactifs » de 60 ans et plus continuerait de diminuer du fait de la forte croissance à venir de la population âgée. De 2,1 actifs pour un inactif de 60 ans ou plus en 2010, on passerait à 1,5 en 2060 (graphique 2). La moyenne d’âge de la population active continuerait d’augmenter elle aussi, du fait d’une activité plus forte des seniors de plus de 55 ans et de l’arrivée des générations nombreuses dans ces tranches d’âge. La part des plus de 55 ans, qui est de 12,4 % en 2010, atteindrait 17,9 % en 2060 alors que celle des 25-54 ans diminuerait de 5 points. Celle des moins de 25 ans resterait stable à 10 %.

Ratio actifs sur inactifs et taux d’activité des 15-69 ans.

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  • Argh, j’ai du rater la conclusion pourtant annoncée en introduction.

    Donc je vous propose une variante à ces chiffres alarmants auxquels dans un premier temps France Infos nous aurait donné une lecture rassurante en commentant une valeur absolue pour mieux éluder le contexte :

    Regardons l’intéressant plateau de la période 2025-2035 au milieu d’une zone mollassonne plus étendue de l’évolution de la population active projetée. Il correspond parfaitement à mon calcul pour moi et mon père.

    Papa, né en 1946, aura 84 ans en 2030, et moi qui suis de 1974, 56. J’ai donc intérêt à être en train de trimer (et dur) à ce moment là si on ne veut pas avoir un petit souci, ne pas être trop malade, bien formé, dans une économie compétitive.

    En 2040, papa, 94, maman 90 et leur rejeton de 66 ans, tous à la retraite, ne devront pas tous tomber malades et coûter en hosto en même temps si on veut que les Junior de 40 ans suivent. A moins que tien de tout cela n’advienne…

    Bref tout repose sur la génération des enfants des baby boomers. La génération suivante, oubliez, si on n’a rien fait ils fuiront l’Exception Française par containers.

    Avec les comptes public actuels et un tel avenir, il va donc falloir envoyer du pâté pendant qu’on peut question croissance, modernisation du pays et réforme de l’Etat inefficace, genre dès maintenant et au moins pendant les 20 prochaines années, tant que la fameuse pop. active « augmente » et qu’on est pas tous trop gloglotants.

    Question 1 : on s’y met quand ?
    Question 2 : quand est-ce que l’Etat nous les lâche et nous laisse nous y mettre ?
    Question 3 : et sinon, où va t-on ? 😉

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