Le bimétallisme n’a t-il pas échoué historiquement ?

Le bimétallisme consistait à pouvoir payer en pièces d’or et en pièces d’argent

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Le bimétallisme n’a t-il pas échoué historiquement ?

Publié le 21 avril 2011
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Qu’est-ce que l’homme ?Qu’est-ce que le Droit naturel ?La vie en société fonde-t-elle des droits innés ?Comment passe-t-on de la prédation à l’échange ?Quels sont les principes d’un droit humain ?Qu’est-ce qu’une économie de services mutuels ?L’économie n’est-elle pas le champ de bataille des intérêts ?L’homme est-il captif des phénomènes économiques ?L’économie au service de qui ?Peut-on déterminer un juste prix ?Comment des valeurs subjectives peuvent-elles se traduire en prix objectifs ?Peut-on donner un prix au travail comme à de simples marchandises ?Qui a le droit de battre la monnaie ?L’or n’est-il pas trop rare pour servir de monnaie universelle ?

Par Raoul Audouin

Le bimétallisme consistait à pouvoir payer en pièces d’or et en pièces d’argent. Leur valeur faciale en monnaie nationale était gravée sur ces pièces (livres, dollars etc.) L’utilité du système consistait à recourir, pour opérer des paiements de faible montant, à un métal peu coûteux. Le poids d’or correspondant, par exemple, à un franc d’ar­gent, serait trop minime pour constituer une pièce manipu­lable.

L’erreur du bimétallisme était de mettre en circulation des pièces exprimant non pas un poids de métal or, et un poids de métal argent, mais une unité de compte nationale. Il était arbitraire, et vain, de prétendre que tel poids d’ar­gent « valait » constamment tel poids d’or, parce que les deux pièces portaient un même chiffre d’unités de compte nationales. Le coût de revient de l’argent a considérable­ment baissé au cours du 19e siècle, et sa proportion initiale avec le coût de revient de l’or s’est trouvée entiè­rement faussée. Dans un cas semblable, la mauvaise monnaie chasse la bonne, c’est-à-dire que les porteurs thésaurisent l’or, et prétendent ne payer qu’en argent.

En France, l’expédient fut de ne conférer à l’argent monnayé qu’un pouvoir libératoire limité : les dettes dépassant une certaine somme étaient exigibles en or. Une solution théorique, conforme au principe de liberté de contrat, aurait consisté à frapper des pièces d’or en francs, et des pièces d’argent dans une autre unité, par exemple en thalers. Leur pouvoir d’achat aurait suivi l’évolution de leur coût de revient respectif, et il y aurait eu un change franc contre thaler, traduisant ce rapport mouvant.

Un tel système a été appliqué en fait tout au long du Moyen-Âge par les changeurs. On en trouve une applica­tion dérivée dans les centres commerciaux des lignes aériennes. Les prix en monnaie nationale sont simplement complétés par le barème fluctuant des taux de convertibi­lité (francs contre marks, florins, etc.) La seule différence — mais essentielle — est que les changeurs de jadis fournis­saient, par exemple en ducats, un poids de métal fin équi­valent à celui acheté en écus ou pistoles (moins leur commission, bien entendu) tandis que nous n’échangeons plus que des monnaies de compte, figurées par du papier imprimé.

(À suivre : Qui est souverain en matière de monnaie ?)

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