Comment des valeurs subjectives peuvent-elles se traduire en prix objectifs ?

Mettre en lumière la nécessité de lier tous les prix à une vraie monnaie

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Comment des valeurs subjectives peuvent-elles se traduire en prix objectifs ?

Publié le 2 avril 2011
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Qu’est-ce que l’homme ?Qu’est ce que le Droit naturel ?La vie en société fonde-t-elle des droits innés ?Comment passe-t-on de la prédation à l’échange ?Quels sont les principes d’un droit humain ?Qu’est ce qu’une économie de services mutuels ?L’économie n’est-elle pas le champ de bataille des intérêts ?L’homme est-il captif des phénomènes économiques ?L’économie au service de qui ? – Peut-on déterminer un juste prix ?

Par Raoul Audouin

L’analyse précédente permet de le comprendre, en se référant parallèlement à l’histoire des moyens de paiement. C’est effectivement un point très important car il met en lumière la nécessité de lier tous les prix à une vraie monnaie, c’est-à-dire à une « tierce marchandise » réelle et universellement désirée.

On nous excusera donc de reprendre succinctement cette classique question d’école. Deux valeurs d’usage inégalement désirées aboutissent à un troc, qui dégage deux valeurs d’échange relatives (1 bœuf contre 4 chèvres ; une chèvre contre 10 lapins donc un bœuf contre 40 lapins). Mais le troc engendre autant de « marchés » que le troqueur trouve de contreparties (bœuf contre mouton, contre poulet, contre farine…) Seule l’apparition d’un bien acceptée par tous en règlement de la vente du bien qu’on possède ou qu’on fabrique, donne naissance à un véritable marché où le vendeur fait face à tous les acheteurs, quel que soit le bien qu’ils possèdent ou fabriquent initialement. L’échange indirect, la vente du bien contre de la monnaie et l’achat d’un autre bien contre cette monnaie, simplifie considérablement l’économie.

C’est le marché qui engendre une monnaie — un instrument de transfert de pouvoir d’achat — qui est d’abord la marchandise la plus commode à échanger parce que la plus courante. Dans la Rome primitive, qui était un bourg rural, la première monnaie a précisément été la « tête de bétail » (pecunia), remplacée ensuite par son signe monétaire : un lingot de bronze portant l’image d’un bœuf. (D’où l’expression « avoir un bœuf sur la langue », avoir été payé pour se taire). Le métal est en effet plus facile à conserver et transporter que le bétail.

L’unité de marchandise-référence devient un poids de métal déterminé : la livre est un nom dérivé du mot « balance » (libra, d’où dérive « équi-libre », poids égaux). Comme ce poids de métal peut se diviser en petites frac­tions homogènes, il est pratique de se servir de pièces, en échange desquelles les marchandises de peu de valeur peuvent également être achetées ou vendues plus aisément que troquées. D’où la généralisation du prix en monnaie métallique (implicitement en poids de métal) et l’incorpo­ration du système des prix au système des poids et mesures.

La valeur d’usage de telle ou telle quantité de monnaie ne cesse pas pour autant d’être subjective, car les encaisses que les individus désirent conserver sont variables de l’un à l’autre. Et, pour chacun, elles sont variables dans le temps selon les emplois possibles du pouvoir d’achat qu’elles représentent. Mais comme le métal monnayé a un coût de revient, et que ce coût peut être comparé à celui de toutes les autres marchandises, il s’établit à partir de cet « étalon » relativement stable une échelle des prix générale.

(À suivre : Peut-on donner un prix au travail comme à de simples marchandises ?)

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