Patients de race noire

Quand l’Afssaps atteint des sommets du politiquement correct

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Patients de race noire

Publié le 27 mars 2011
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L’Afssaps rectifie depuis quelques mois des notices de médicaments contre l’hypertension qui utilisaient le mot « race noire ». L’agence sanitaire invoque une mauvaise traduction européenne.

« Patients de race noire ». Une formulation qui peut faire bondir puisqu’il est admis qu’il n’existe aucune autre race que la race humaine chez les hommes. L’Afssaps, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, s’emploie depuis quelques mois à corriger un problème de traduction sur la notice de médicaments contre l’hypertension, révèle vendredi le quotidien régional La Marseillaise. Il est noté que ces médicaments auraient un effet moindre « chez les patients de race noire ».

Les médicaments concernés sont des antihypertenseurs contenant la molécule Sartan ou une autre, l’IEC. Le laboratoire Menarini France, qui commercialise l’un d’eux, affirme au quotidien que la mention des particularités ethniques du produit lui était imposée par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, Afssaps. Pour sa défense, l’agence sanitaire précise que la mention de la « race noire » dans les notices résultait de la traduction d’une procédure européenne d’autorisation de mise sur le marché. Le problème a été découvert avec l’arrivée de génériques de ces médicaments.

À l’été 2010, l’agence s’est saisie du sujet et va proposer au niveau européen des termes moins stigmatisants mais permettant toutefois une bonne information des patients concernés par ces différences d’efficacité potentielles des médicaments », souligne Fabienne Bartoli, adjoint au directeur général de l’Afssaps, interrogée par La Marseillaise.

La modification qui concerne un « très grand nombre » de produits commercialisés de longue date se fera progressivement au gré des renouvellements des autorisations de mise sur le marché.

On atteint là des sommets du politiquement correct. Presquʼun siècle après la  biologie stalinienne de Lyssenko, les autorités françaises – sanitaires dans le cas présent – redécouvrent les délices du concept : la science subordonnée à l’idéologie.

Rappelons pour ceux qui voudraient encore échapper à ce lavage de cerveau que les races humaines existent bel et bien. Même si le concept même de race a une définition biologique aux contours flous, il semblerait que la génétique confirme ce que le bon sens commun avait perçu depuis des siècles. Pour les débats conceptuels à ce sujet, un premier aperçu se trouve là. En tout cas, lʼexistence de débats sur le sujet montre au moins quʼil nʼest pas du tout unanimement admis quʼil nʼexiste aucune autre race que la race humaine chez les Hommes.

Rappelons aussi que pour certaines maladies le risque nʼest pas le même selon la  race. Idem pour ce qui est de lʼefficacité de certains médicaments. Il sʼagit là de constats factuels. Tout étudiant en médecine le sait.

Ne pas ignorer ces différences entre races est fort utile pour mieux soigner. Demandez à toutes fins utiles à un noir : voudrait-il être soigné de son hypertension artérielle avec des médicaments inefficaces dans son cas, juste pour des raisons de  non-discrimination ? Autrement dit : préfère-t-il mourir à 40 ans en tant que blanc ou bien vivre jusquʼà 80 ans en tant que noir ?

Le grand acquis de l’humanisme moderne à été de proclamer l’égalité en droits des Hommes, indépendamment de leur sexe, race, conviction religieuse. Cette égalité en droits, pour sʼaffirmer, a dû combattre pendant des décennies les arguments qui  justifiaient  lʼinégalité des races : convictions sur des capacités intellectuelles (prétendument génétiquement plus faibles chez les noirs), sur lʼinaptitude génétique des noirs dʼavoir une morale, etc.

En sʼembourbant dans ce genre de combats intellectuels, les partisans de lʼégalité en droits ont hélas perdu rapidement les pédales : se sentant obligés de réfuter tous les arguments adverses, ils se sont attelés à démontrer quʼil nʼy avait aucune inégalité naturelle entre les races. Et la confusion entre aucune inégalité et aucune différence est si facile à faire !

Ainsi donc par glissements successifs, de confusions en amalgames conceptuels, on finit de nos jours par avoir droit à l’ânerie monumentale que nous citons en début dʼarticle : puisquʼil nʼy a pas de différence, cʼest que les races nʼexistent tout simplement pas ! Sottise émanant non pas de la part de je ne sais quelle obscure association battant de manière hystérique le pavé mais de la part dʼune institution étatique, lʼAfssaps, dont les membres sont souvent bardés de titres universitaires.

Rappelons y compris aux membres de lʼAfssaps quelques éléments de logique basique :

Deux individus peuvent être dʼégale valeur sans nécessairement être identiques. Michael Jordan est certainement meilleur au basket que Placido Domingo. Quand il sʼagit de chanter, cʼest lʼinverse. Ces différences fondent-elles une quelconque différence de droits ? On nʼa donc pas besoin de nier l’existence des différences entre les gens pour affirmer leur égalité juridique. Lʼégalité en droits ne nécessite aucune identité de qualités. Pour chaque qualité (calcul, force physique, talent musical, etc.) les gens sont naturellement inégaux. Jʼaurais beau mʼadresser au juge, il ne pourra pas imposer à ce que ma voix soit considérée comme tout aussi belle que celle de Placido Domingo.

Supposons maintenant que lʼon trouve deux individus pour lesquels le premier (Monsieur A) est systématiquement meilleur que le deuxième (Monsieur B) : en chant, en peinture, en maths, au tarot, aux échecs, partout ! Lʼhypothèse parait peu plausible mais pourquoi pas ? Question : par conséquent, Monsieur A devra-t-il avoir plus de droits civiques que Monsieur B ? À lʼévidence non.

Cette dernière remarque nous amène en fait au vice de fond de tout ce bavardage sur les égalités ou inégalités de valeur entre individus : la seule égalité quʼil sʼagit de défendre est lʼégalité en droits. Or celle-ci est une exigence éthique et de nos jours juridique, concernant les relations entre êtres humains. Elle est donc, par nature, artificielle : cʼest un projet humain. Elle a émergé, au fil des siècles, justement par opposition aux relations inter-humaines naturelles, relations essentiellement de type dominant-dominé, basées le plus souvent sur la violence.

Par conséquent, vouloir justifier lʼégalité en droits par des arguments biologiques et innés est un contre-sens. Si lʼégalité entre êtres humains avait été naturelle, la question ne se serait jamais posée et on nʼen parlerait même pas.

Accessoirement, vouloir justifier lʼégalité en droits par une équivalence ès qualités (je suis meilleur en musique mais tu es meilleur en peinture, nous sommes donc à égalité) est également une stupidité. Ces hiérarchies de valeur multiples vont certainement générer des positions sociales ou des fortunes différentes. Mais elles ne fondent aucune inégalité en droit.

Lʼégalité en droits de tous les Hommes est donc un concept artificiel, dʼorigine humaine, de nature éthique ; qui sʼest forgé malgré les inégalités entre les Hommes, fussent-elles innées ou sociales.

À ce titre lʼexigence dʼégalité en droits des Hommes nʼa aucun besoin de se justifier. Ni en invoquant dʼimprobables arguments naturels ou sociaux, ni en essayant de nier lʼévidence des faits.

Or la démarche de lʼAfssaps est bien cela : au pire une négation des faits (les différences entre races ) ; au « moins pire » un escamotage des faits derrière une novlangue douteuse.

Les deux activités, très proches en substance, étaient bel et bien du ressort du même ministère de la Vérité, non ?

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  • La Constitution du 4 Octobre 1958 – République Française
    Art. 1. – La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

    Cet article ne revéle-t-il tout simplement pas l’existence de races, tout en indiquant que celle-ci sont égales devant la loi ?
    Si les races n’existaient pas, que voudrait dire « sans distinction de race » ?

  • J’avais également voulu insérer cet argument dans l’article. Puis… un texte, fût-il petit, évolue presque seul.
    Bien entendu !
    Juste un bémol:
    Ne soyons pas « vaches »: l’Afssaps semble juste chercher « des mots moins stigmatisants ». C’est le rédacteur du Marseillais qui affirme que les « races » n’existeraient pas.
    Je renvoyais, dans le texte ( mais le « link » n’a pas fonctionné) vers l’article de Wikipedia : « races humaines ». Le concept parait difficilement réfutable. Ce qui chagrine nos dirigeants, c’est donc:
    – faut-il appeller les « races » par ce mot ou bien par des locutions autres ? (vieille occupation de nos fonctionnaires: on n’a plus des femmes de ménage mais des « techniciens de surface », etc. )
    – faut-il designer la « race » (désolé, je ne connais aucun autre mot pour désigner la chose) noire par le mot « noir » ou bien par des locutions tarabiscotées, censées « ne pas blesser » ?

    Vraiment, encu…de de mouches ! Tout cela, au dépens du chèr contribuable (que vous êtes, parrmi d’autres).
    A défaut d’avoir vu le fond des problèmes (Médiator et autres) l’Afssaps fait de la cosmétique linguistique.

  • L’illustration du « be treated equally » est bien trouvée 😀

    Je me demande dans quelle mesure l’impossibilité légale (en France} d’établir des statistiques personnelles portant sur la couleur de la peau et les caractères ethniques freine la recherche médicale – car ces facteurs ont une importance dans beaucoup de maladies… Il faudrait voir si les professionnels de la médecine ont droit à une exemption. Sinon, ce serait passablement navrant.

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