Le pacte immoral

L’Éducation nationale, la preuve que l’on ne peut se fier à l’État

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Le pacte immoral

Publié le 26 février 2011
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Revue de l’ouvrage de Sophie Coignard, Le pacte immoral, Albin Michel, 2011.

« Mais ce jour-là, j’ai voulu comprendre. Comprendre l’hypocrisie, l’égoïsme de caste, le cynisme d’État, l’incapacité à réformer et, plus encore, à faire exécuter les décisions. L’éducation comme priorité absolue : la réalité, depuis plus de vingt ans, dément ce discours. »

On ne présente plus Sophie Coignard, qui s’est fait une spécialité de dénoncer les petits secrets de la République.

Elle s’attaque ici à un monstre (dans tous les sens du terme) : l’Éducation nationale.

 

L’intérêt de l’ouvrage

Je pourrais dire que le livre est Brighelli approved. Mais ce serait court.

Chaque année voit son lot de publicatons dénonçant la catastrophe de l’école. Le constat est amplement dressé, et le problème a été analysé en tout sens : quel est l’intérêt d’un énième livre sur le sujet ?

C’est que Sophie Coignard lève le voile sur les hautes sphères. Elle montre comment la convergence de certains intérêts concourent, au plus haut niveau, à la déliquescence sans fin du système scolaire.

 

Coupables connivences

Le titre de l’ouvrage est on ne peut plus clair. Il ne s’agit cependant pas de complotisme, simplement de décrire la combinaison de facteurs concordants.

Des ministres peu motivés et sous la tutelle de Bercy, jusqu’aux enseignants indisciplinés et trop peu sanctionnés, en passant par les inspecteurs acquis aux thèses pédagogistes fumeuses, ou par des syndicats oublieux de l’intérêt des élèves et de leur famille, l’univers ainsi décrit donne la nausée.

Tous et tout s’accommodent d’un système qui permet, à ceux qui savent, de tirer leur épingle du jeu. Peu leur importe, dès lors, que les autres se noient.

Le pacte ainsi factuellement établi est simple : tant que la minorité privilégiée, à laquelle appartiennent d’ailleurs les Diafoirus qui ont concocté les ineptes réformes ayant fossoyé le système, s’en tirent, pas question de s’attaquer aux dysfonctionnements !

Pas étonnant qu’un problème qui se pose depuis trente ans n’ait jamais été réglé…

 

Mais l’État, toujours

Le tableau que brosse Sophie Coignard est proprement consternant.

On pouvait se douter de certaines choses, mais la figure d’ensemble montre l’incurie généralisée et l’épais je-m’en-foutisme qui règnent jusqu’aux plus hauts sommets.

Il est clair qu’on ne peut se fier aux politiciens et aux fonctionnaires pour gérer une chose aussi capitale que l’éducation de nos enfants.

Pourtant, l’auteur ne va pas jusqu’au bout.

Elle se contente d’une description dénonciatrice, sans pour autant tirer toutes les conclusions qui s’imposent. Elle ne voit pas que l’étatisme est le responsable, et qu’il ne pouvait en être autrement, surtout quand on tient compte de la gestion de la fonction publique en France. C’est la grande faiblesse de l’ouvrage.

L’auteur épargne également trop les enseignants.

Elle cède quelque peu à la tentation facile de les opposer aux méchants syndicats et aux vilains décideurs. Certes, les enseignants sont quotidiennement victimes du naufrage, mais leur attitude collective contribue à faire perdurer le désastre. Leur manque d’imagination et d’audace, leur passivité, leur mesquinerie statutaire, réduisent leur horizon contestataire à réclamer davantage de moyens à système constant… Eux aussi ont pactisé.

Si l’on veut donc avoir une idée de ce qu’on pourrait faire, on lira utilement le livre de Philippe Némo, Pourquoi ont-ils tué Jules Ferry ?, Grasset, 1991.

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