Bougrab fait leur fête aux Bisounours

Jeannette Bougrab propose de fêter la jeunesse. À nos frais.

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Bougrab fait leur fête aux Bisounours

Publié le 17 février 2011
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Sacré Jeannette ! Toujours le mot pour rire ! Vous ne voyez pas de qui je veux parler ? Allons ! Jeannette Bougrab, voyons ! L’étoile fuyante qui passa à la HALDE comme on passe au distributeur automatique de billets, entre deux courses, pardi ! Eh bien, la Jeannette, elle s’est posée au secrétariat d’État Chargé de la Jeunesse, et vlan, à peine arrivée, la voilà qui fait péter le champibulle ! Sacré Jeannette.

En allant sur le petit article du journal Le Monde qui relate les pétages de boissons gazeuses de notre secrétaire d’État aux festivités subventionnées, ne vous étonnez pas de voir les feuilles alentours et vos cheveux s’agiter brutalement : c’est l’appel d’air provoqué par le vide intersidérant qu’on découvre à la lecture de ses déclarations…

Et qu’annonce-t-elle donc, m’ame Bougrab ? Rien d’autre que la création d’une « Fête de la jeunesse« , destinée à « rendre hommage » à celle-ci, à l’occasion du premier anniversaire du service civique.

Voilà.

Hem.

Les réactions, dans la presse, au gouvernement, dans les blogs, ont fusé. Tout le monde y est allé de sa… Ah bon, non en fait : tout le monde s’en fiche : les blogueurs politiques, les journalistes, les parlementaires, les ministres et de façon générale, le reste de la population est déjà passablement blasée par les petites inventions ludiques de nos ministres et secrétaires en exercice pour se faire mousser.

Pourtant, il y avait de quoi tiquer, au moins. Lever un sourcil, disons…

Rendre hommage à la jeunesse ?!

Mais, sacredieu, on n’arrête pas de lui rendre hommage, que c’en est même devenu indécent !

Et quand on ne lui rend pas hommage directement, on le fait de façon indirecte en méprisant la vieillesse ! Non seulement on relègue nos vieux dans des hospices, mais en plus on se demande régulièrement dans les débats d’actualité de personnes qui pensent en gobant des petits fours si en abréger proprement la vie ne serait pas plus simple !

Ah, la jeunesse ! Mais on lui déroule déjà le tapis rouge lorsqu’il s’agit d’émettre des opinions politiques ou de se syndicaliser : les povtichous, ils sont pleins de bonnes idées de la vie, ils ont tant d’expérience de la mine et du labour que leur syndicalisation — mouvement au départ réservé aux travailleurs — devient vertu chantée ! Et même s’ils ne rapportent rien à aucun patron, mais coûtent fort cher à leurs parents et à la nation qui les éduque approximativement, on a régulièrement le droit d’entendre éructer cette belle jeunesse à qui l’on tend bien volontiers d’appétissants micros mous.

Ah, la jeunesse ! Quand on ne lui rend pas hommage, on l’élève en attribut généralisateur et commodément globalisant : elle devient alors le fourre-tout pratique des timorés du vocabulaire ! Maintenant, on ne dit plus racaille ou gouape, on dit jeune déçu !

Et Jeannette nous propose malgré tout ça de la fêter encore un peu plus ?!

Eh ouais :

Si je suis là ce soir, c’est qu’on a envie d’annoncer quelque chose, qui est la Fête de la jeunesse qui sera un moyen de faire tomber les clichés sur la jeunesse.

Elle est comme ça, la Jeannette ! Elle avait envie d’annoncer un truc ou un machin, ça lui poussait pas mal dans les tripes, et paf !, c’est sorti comme ça, au détour d’une interview où, justement, un gros micro mou avait été pratiquement propulsé sous son pif. Du paf au pif, il ne fallut qu’une seconde et la République, déjà fort festive et pas mal citoyenne, se retrouve à présent pleine de jeunesse.

On appréciera au passage le bel effort de Jeannette : elle veut faire tomber des clichés sur la jeunesse. Et comme un des clichés traditionnels sur la jeunesse est qu’elle enchaîne teuf sur teuf, Jeannette propose… une fête. Pas une teuf, notez bien, ce serait trop cliché, sans doute.

Et pour ce qui est de l’aspect festif, je n’exagère pas, mes loulous. Ça va donner grave. Ça va même donner comme jamais, et d’autant plus que c’est, vous l’aurez deviné, avec l’argent gratuit qu’on obtient dans la poche des autres, réservoir inépuisable où chaque politocard peut puiser à hauteur des lubies et des petites envies qui se déclenchent en eux.

Il va y avoir une magnifique fête dans un lieu emblématique pour les jeunes, un concert gratuit avec tous les genres musicaux.

Mââââgnifique, forcément.

Vous voyez, c’est finalement très simple, non ? On crée une fête pour soulager une petite envie pressante survenue après un lunch trop arrosé, on invite toute la racaille jeunesse qui traîne par là, et bien sûr on fait payer les autres, ceux qui bossent et ceux qui ne sont pas jeunes.

Franchement, cette Fraônce devient génialissime.

Citoyenne, certes. Festive, évidemment.

Mais branchouille, avant tout !

—-
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