L’après Trichet

L’eurozone ne peut pas se permettre une bagarre au sujet de sa succession

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Jean-Claude Trichet, président de la Banque de France (Crédits European Parliament, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’après Trichet

Publié le 12 février 2011
- A +

Par Open Europe.

Jean-Claude Trichet, président de la Banque de France (Crédits European Parliament, licence Creative Commons)L’élévation d’Axel Weber au poste de président de la Banque centrale européenne a longtemps semblé devoir être une formalité, un pas naturel en direction d’un euro « de langue allemande ». Les nouvelles de jeudi ont donc pris bien du monde par surprise, y compris le chancelier Merkel et les marchés. Apparemment, le gouverneur de la Banque centrale fédérale allemande a décidé de se retirer de la course parce que, d’après les paroles d’un officiel européen cité par le Wall Street Journal, il a « d’autres plans ». Certains journaux suggèrent que ces fameux plans pourraient inclure un poste au sommet de Deutsche Bank.

La situation est assez confuse. D’après des sources à la Bundesbank, Weber pourrait tout de même vouloir être en course comme président de la BCE. Weber lui même a déclaré ne pas souhaiter faire de commentaires tant qu’il n’a pas discuté de cette question avec Merkel. Mais d’après nous, Weber a jeté l’éponge.

En premier lieu, il n’a pas beaucoup d’amis dans les pays de la périphérie de l’UE. C’est un opposant féroce (et vocal) au rachat par la BCE des obligations pourries de la Grèce, de l’Irlande et compagnie. Et il est probablement impatient de relever les taux d’intérêts pour combattre l’inflation, parce que, en fin de compte, c’est à ça que sert la BCE. Mais une telle politique serait un poison pour les économies vulnérables de la zone euro, qui essaient de rebondir après la chute de leurs économies.

L’Allemagne pourrait aussi avoir décidé que sacrifier la présidence Weber à la BCE était le prix à payer pour le retour de la France comme soutien du « pacte de compétitivité ».

Et maintenant ? Il se dit que Merkel manque d’un plan B. La seule alternative viable serait Klaus Regling, le président de l’EFSF, mais il n’a aucune intention de quitter son poste actuel.

On peut présumer que Sarkozy aurait envie de remplacer Trichet par Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Ou peut-être le président du FMI Dominique Strauss Khan (neutralisant du même coup un rival potentiel pour l’élection présidentielle de l’année prochaine). Mais la nationalité est importante, et il est très improbable qu’un autre Français soit nommé à la place de Trichet.

L’Italien Mario Draghi, a donc émergé comme le candidat le plus fort. Il a fait un boulot décent pour protéger les banques italiennes de la crise, et sa réputattion internationale comme président du conseil de stabilité internationale est à la hauteur. Il est aussi considéré plus diplomatique que le faucon Weber.

Toutefois, son passé chez Goldman Sachs pourrait jouer contre lui. De plus, en tant que président de la BCE, Draghi se retrouverait aussi à la tête du conseil eruopéen du risque systémique, le nouveau gardien de l’UE en charge de la supervision macro-prudentielle. Mais l’Italie s’est déjà assurée de la présidence de l’autorité bancaire européenne (Andrea Enria). Il y a quatre nouveau superviseurs financier dans l’Union Européenne, et donner deux de ces postes de président à l’Italie pourrait être trop, surtout que le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France n’en auraient aucun.

En d’autres mots, la situation reste fluide. Trichet quitte sa tour en octobre, et ce qui est clair, c’est que la zone euro ne peut pas se permettre une bagarre au sujet de sa succession.

Repris du blog d’Open Europe avec l’aimable autorisation de ses responsables.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le FMI a publié ses prévisions pour l’année 2024 : 2,9 % pour la croissance mondiale, et 1,2 % pour la zone euro, avec un net recul de l’inflation.

« So far, so good ! »  a commenté, non sans humour, Alfred Kammer, le directeur du Programme Europe de l’organisme international. C’est en effet un peu mieux que ce que l’on pouvait craindre, sachant que la plupart des économies européennes sont fortement affectées par la guerre en Ukraine.

En France, nos dirigeants n’ont pas devant eux une page blanche, loin s’en faut. Des niveaux r... Poursuivre la lecture

Charles-Henri Colombier est directeur de la conjoncture du centre de Recherche pour l’Expansion de l’Économie et le Développement des Entreprises (Rexecode). Notre entretien balaye les grandes actualités macro-économiques de la rentrée 2024 : rivalités économiques entre la Chine et les États-Unis, impact réel des sanctions russes, signification de la chute du PMI manufacturier en France, divergences des politiques de la FED et de la BCE...

 

Écarts économiques Chine/États-Unis

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints... Poursuivre la lecture

Dans la presse en ce moment, les journalistes et tribunes traitent des hausses de prix, et des mesures des autorités.

Chez Les Échos, Patrick Artus critique par exemple les décisions de la banque centrale.

Le point de vue de l’auteur, un économiste à la Paris School of Economics, porte à confusion. Il reproche aux autorités à la fois la lenteur des hausses de taux, et la restriction de l’octroi de crédits :

« Maintenir une politique monétaire modérément restrictive, comme aujourd'hui, ne changera pas ce bilan négatif [de ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles