Haïti, république des ONG

Haïti est à la fois un désastre et pour certains, une aubaine

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Haïti, république des ONG

Publié le 12 janvier 2011
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Un an aprés le séisme qui a ravagé Haïti, un million de personnes restent sans abri : les travaux de déblaiement n’ont pas commencé. On meurt tous les jours du choléra, faute d’eau potable.

Mais 3000 ONG sont sur place : la plupart de ces experts en catastrophe sont payés avec des salaires de niveau international. Ajoutez  la présence de 17 000 soldats et fonctionnaires de l’ONU, également bien rémunérés. Haïti est à la fois un désastre et pour certains, une aubaine. La Croix Rouge américaine accusée de n’avoir rien dépensé sur place des milliards reçus par ses appels, explique qu’elle prépare des « bons projets » plutôt que de gaspiller les fonds. Cette pseudo aide humanitaire est « coordonnée  » par Bill Clinton qui a tenu sur le sujet, deux réunions en un an.

Une seule nouvelle prometteuse, ce jour : l’annonce par un groupe textile sud coréen (Sae-A) de la création d’une zone industrielle qui pourrait recruter 20 000 employés. Les Haïtiens ont besoin d’entreprises – 80 % sont au chômage – plus que d’une colonisation par les ONG.

Rappelons, pour achever de rétablir les faits, qu’en 1986 juste avant l’éviction de Baby Doc Duvalier par les Américains et les Français réunis, le revenu par habitant était de 800 dollars contre 400 dollars aujourd’hui, avec un taux de chômage inférieur de moitié à ce qu’il est devenu : Haïti promettait alors de devenir un fournisseur de textile essentiel pour les États-Unis. Mais Baby Doc, qui n’était pas un criminel, avait le tort de porter le même nom que son pére Duvalier qui fut un dictateur sanguinaire.

Le « démocrate  » qui succéda à la dynastie Duvalier, le père Aristide, transforma Haïti en une plaque tournante du trafic de drogues entre Amérique latine et États-Unis. Haïti est une victime exemplaire, expiatoire, des bons sentiments (les ONG, l’ONU, la démocratie d’abord) : il est significatif qu’une entreprise coréenne, sans état d’âme ni mauvaise conscience coloniale, apporte enfin des solutions concrètes.

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  • Ouais y a du faux et du vrai dans cet article.

    "Mais 3.000 ONG sont sur place : la plupart de ces experts en catastrophe sont payés avec des salaires de niveau international. Ajoutez la présence de 17.000 soldats et fonctionnaires de l’ONU, également bien rémunérés."
    C'est une généralité monstrueuse. Beaucoup d'ONG, les françaises notamment, ne payent pas bien leur personnel. Quand je vois qu'un responsable de MSF, qui a peut être pas loin de 10 ans d'expérience et un poste à responsabilité gagner 1.500 €, ça n'est pas un gros salaire. En plus il est assez normal qu'en expatriation, les employés, quels qu'il soient, gagnent bien leur vie : ils coupent leurs liens familiaux et amicaux, pour vivre une vie socialement étrange, ça se rémunère. Par ailleurs, les soldats de l'ONU ne sont pas bien payés du tout puisqu'ils restent payés par leur pays, ce qui n'est pas le cas des fonctionnaires de l'ONU qui doivent être payés minimum 6 à 7000 dollars par mois…

    "Haïti est à la fois un désastre et pour certains, une aubaine."
    C'est vrai, mais pas seulement pour les ONG, pour les milliers d'haïtiens qu'elles font travailler aussi, de même que les commerçants haïtiens, les loueurs de véhicules, les importateurs en tous genres… Elles font tourner l'économie, l'argent est réinjecté dans le circuit, c'est pas plus mal.

    "Le revenu par habitant était de $800 contre $400 aujourd’hui".
    C'est vrai, il n'y a qu'à aller voir des statistiques, Haïti était un pays beaucoup plus serein, où les routes étaient entretenues, où les gens venaient d'Europe en vacances. Elle était appelée la Perle des Antilles. Après, savoir si cette pseudo richesse profitait à tout le monde ou seulement à quelques uns… En plus on voit bien sur la courbe que la tendance était pas franchement à la hausse pendant les années Baby Doc. Pour le taux de chômage, difficile de savoir, sachant qu'il n'y aucun organisme type Pôle Emploi, je ne sais pas comment ils font leurs stats.

    "L'éviction de Baby Doc Duvalier par les Américains et les Français réunis".
    C'est faux par contre. JC Duvalier était l'allié des Français et des Américains. Les Français l'ont d'ailleurs accueilli chez eux quand il a été évacué gentiment par les Américains, suite à une révolte populaire (surement récupérée par des politiciens du coin), liée à la conjoncture économique et aussi liée à la terreur que Duvalier faisait régner dans la population avec les Tontons Macoutes notamment. Le monsieur n'était pas un ange et il était moins doué que son père pour gérer le pays. Forcément quand on arrive à 19 ans au pouvoir, c'est difficile de faire ses armes préalablement. Mais affirmer que "Baby Doc qui n’était pas un criminel" est une claque portée aux familles des victimes de son régime. De nombreux articles en parlent, il suffit de chercher à s'informer.

    Par contre, c'est clair que le fait que des entreprises viennent s'installer en Haïti est vraiment une excellente chose. Sans aller jusqu'au discours naïf qui consiste à dire qu'elles n'ont aucun intérêt… Je ne pense pas qu'une entreprise privée n'ait aucun intérêt.

    Enfin, l'article pointe du doigt sans le nommer le principal absent dans cette reconstruction : l'état. Où est-il? Que fait-il? Personne ne le sait. Jamais personne n'a été nommé pour traiter spécifiquement le problème de la reconstruction ou même du déblaiement des déchets.
    En plus, avec la période électorale actuelle, ils ont d'autres chats à fouetter. Il ne faut pas oublier que le premier responsable dans le pays, c'est eux. Ils ne l'ont toujours pas compris. Alors que doivent faire les acteurs internationaux : attendre de voir les gens mourir sous leurs yeux?

  • Les commentaires sont fermés.

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