En 2011, l’État cherche de l’argent. Partout.

Le budget 2011 de l’état est prévu avec un déficit de 92 milliards. Devinez d’où va provenir le manque à gagner ?

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En 2011, l’État cherche de l’argent. Partout.

Publié le 3 janvier 2011
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L’année 2010 s’est refermée sur un bilan économique catastrophique : l’état continue de s’endetter à un rythme affolant, tout simplement jamais atteint dans l’histoire française récente (sur les 1500 dernières années, à la louche). On pouvait craindre qu’il en serait de même pour l’année suivante. Mais grâce aux fines équipes de politiciens en place, on peut heureusement se rassurer : 2011 sera bien pire.

Ceci dit, on pouvait sentir le roussi dès le 31 décembre, lorsque le président vint s’excuser s’exprimer devant les quelques Français qui avaient choisi de l’écouter ce soir là. Le discours était sans ambiguïté : l’année 2010 fut rude, mais grâce au talent et à l’abnégation des Français qui n’ont de toute façon pas eu le choix, tout s’est bien passé, voire tout s’est même mieux que bien passé.

Et devant un décor projeté sur fond bleu, enregistré longtemps à l’avance, histoire que les vacances du chef de l’Etat puissent se dérouler sans problème, on nous aura donc expliqué par le menu pourquoi 2010 était plutôt chouette et pourquoi 2011, ça allait être de la balle atomique.

« La croissance revient » : c’est Crissine qui le dit. C’est donc vrai. Du solide. Du chiffré. Du « qui passe de 2.5% prévu à 2% » quand tout le monde murmure un peu fort que les chiffres de cet acabit, c’est du rêve éveillé. Du crédible comme lorsqu’on annonce, pendant des années et des années, un chiffre en décembre et qu’on le revoit systématiquement à la baisse en juin de l’année suivante. La croissance revient donc, mais elle revient d’entre les morts, et elle n’est manifestement pas contente.

« Les grandes réformes engagées commencent à porter leurs fruits » : ah oui, les Grandes Réformes. Pardon, les Graâââaâândes Rrééphormes, celles dont le Monde Entier a entendu parler, comme par exemple … par exemple… hmmmhm, ah oui, les universités « enfin autonomes » et … heu… les retraites ? Mh ? Deux ans de plus pour procrastiner, c’est toujours ça de pris, non ? Et surtout, « sans violences et sans blocages« , hein. Si si. Même le décor se gondole devant ces affirmations volontaires.

Et pour l’année 2011, on va s’occuper de la dépendance, parce que le chômage, la crise, ça, c’est bon, c’est réglé.

Bon. Bref, vous voyez, quoi.

Le petit discours du président laisse un goût étrange. Celui d’une déconnexion patente entre ceux qui fricotent dans les couloirs de l’Elysée et ceux qui vivent la situation sur le terrain. Et tous les décors projetés sur un fond bleu ne pourront pas évacuer ce sentiment persistant que la situation réelle, celle qu’on cache justement avec les artifices vidéos, est nettement plus préoccupante.

Voeux de Sarkozy, janvier 2011

Le constat est en effet alarmant : le budget 2011, qui a été adopté par le parlement au milieu du mois de décembre, annonce tout de même la couleur avec un déficit prévu supérieur à 90 milliards d’euros. On aura beau clamer sur tous les toits qu’on fait de gros gros efforts pour réduire la dépense publique, qu’on fait tout ce qu’on peut pour diminuer les gouffres abyssaux de merde financière dans lesquels barbotent confortablement nos administrations, il n’en reste pas moins que la ligne « total » affiche un trou supplémentaire de 92 milliards.

C’est une belle contre-performance puisqu’il s’agit d’un déficit moins gros grâce à une diminution des dépenses pharaoniques inutiles comme les plans de relances ; autrement dit : en 2010, la panne sèche était arrivée au kilomètre 169 sur les 322 qu’il nous fallait parcourir. 153 km à pied, ça use ; rassurez-vous, en 2011, on n’aura que 92 km à faire à pied. Ça use aussi, mais moins, et ça ne se sent pas trop : les chaussures de l’Etat sont bourrées avec du papier marqué « Euros » dessus.

Devant ce constat, l’aimable Nicolas n’aura pas eu la méchanceté de s’attarder sur les nécessaires petits réajustements qu’il va falloir supporter dès ce début d’année, et qui se résument essentiellement à une petite phrase : « On n’a plus un rond, on va gratter tout ce qu’on peut. »

Ce qui suit est la liste de ce qui va nous tomber dessus dès à présent. Là encore, rassurez-vous : elle ne compte pas ce qui va être ajouté pendant les 12 prochains mois.

  • Fin de la prime à la casse
  • Diminution du bonus écologique
  • Assurances dont les tarifs augmentent de 5% en moyenne, avec une hausse de 3% à 8% sur les primes d’assurances habitation
  • Le prix minimum d’une course en taxi augmente de 2,1%
  • La taxe des aéroports parisiens augmente de 15%, tout comme les tarifs SNCF
  • L’électricité augmente de 3%
  • Il ne faudrait pas oublier les quelques % de TVA en plus sur les abonnements internet triple et quadruple-play
  • Dans le domaine de la sécurité sociale (que le monde nous envie moyennement), le médecin généraliste coûtera à présent 23€, les médicaments remboursés précédemment à 35% ne le seront plus qu’à 30%, et les mutuelles augmenteront leurs tarifs de 5 à 8%,
  • Fiscalement, pacsés ou divorcés perdent l’avantage de la triple déclaration fiscale,
  • Des niches fiscales sont rabotées de 10%
  • La tranche la plus élevée de l’impôt sur le revenu passe de 40 à 41%
  • Certains abattements (comme celui de 15 points pour les salariés à domicile déclarés au salaire réel) disparaissent
  • Et bien sûr, les carburants sont au plus haut.

Ce constat général qu’on manque cruellement d’argent, que la tempête ne fait que commencer et qu’il va falloir remettre à plat l’intégralité de notre Système Social Que Le Monde Nous Finance, ce constat est, assez comiquement, partagé par tous, y compris en face, chez ceux du Parti Officiellement Socialiste. Evidemment, Valls, en proposant tout simplement de revenir sur les 35H, va se faire étriller par tous les gentils dogmatiques qui s’accrochent, bec et ongles, aux vestiges poussiéreux d’une réalité économique depuis longtemps obsolète : la France n’a plus, depuis au moins 20 ans, les moyens de se payer les frasques sociales dont elle s’est fait le chantre à travers le monde, mais on préférera le poids des idées idiotes au choc du réel.

Nous avons vécu bien trop longtemps dans une espèce de rêve socialo-décontracté, à crédit et sans lien avec la terre ferme : un foisonnement de lois toutes plus illisibles les unes que les autres, une jongle fiscale impénétrable, un code du travail d’une complexité à côté de laquelle la théorie des cordes est du gâteau, une assurance chômage inadaptée et constamment déficitaire, une éducation et une formation dépassées et de plus en plus médiocres, une assurance maladie si profondément gangrenée et déficitaire que plus personne n’ose y toucher et plus personne n’ose voir que seuls les riches en profitent, une assurance retraite dans un état de délitement avancé et bien sûr déficitaire, des entreprises publiques et para-publiques en obsolescence totale et – doit-on le préciser – en déficits permanents, des syndicats et des partis fossiles enterrés sous des kilomètres de strates terreuses et d’idées aussi absurdes qu’impraticables, et des politiciens oscillant entre un insolent détachement et la souillure de la corruption…

2011 s’annonce une année pleine d’yeux écarquillés: à mesure que les pays européens feront défaut, que les bons du trésors ne seront pas placés, que les notes d’agences dégringoleront, et que les paniques financières et économiques s’accumuleront, que les monnaies partiront en sucette, les citoyens, les contribuables, et, certainement, certains politiques, se rendront compte de l’étendue des dégâts. Il sera, bien évidemment, trop tard, et les (vrais) libéraux n’auront que la maigre joie de dire : « On vous avait prévenus ».

Ce pays est foutu.
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