Il ne s’est rien passé. Tout va bien.

Les habituels événements de fin d’années ne se seront pas produits pour le ministère de l’Intérieur. Tout va bien.

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Il ne s’est rien passé. Tout va bien.

Publié le 1 janvier 2011
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Nouvelle année, vieilles recettes : tout se déroule comme prévu au Bisounoursland. Ce 31 décembre au soir et ce 1er Janvier 2011 au matin, il ne s’est absolument rien passé. Vous pouvez reprendre de la dinde et des marrons.

Quand ce billet paraîtra, on sera probablement en début d’après-midi d’un 1er Janvier d’une banalité consternante puisqu’il sera en tout point semblable non pas au 1er Janvier 2010, mais au 1er Janvier planifié de longue date par les services de la communication de notre gouvernement.

D’un côté, ça me laisse le temps de vous souhaiter une excellente année 2011 pleine de familles heureuses, d’amis joyeux, de santé pétulante, de taxes vigoureuses et d’impôts en pleines formes. Et je suis absolument certain que certains de ces vœux se réaliseront. C’est aussi ça, le pouvoir prédictif du capitaliste libéral dont le régime alimentaire à base d’enfants communistes lui permet de voir l’avenir avec clairvoyance !

D’un autre côté, il est plus que surprenant qu’un plan se déroule sans accroc : parvenir à ce niveau de perfection dans le rien moussu, c’est, en soi, une performance. Et la performance, mis à part dans la médiocrité, ce gouvernement ne nous y a pas habitué. L’enquête s’impose.

Normalement, au premier janvier, les journaux bruissent des petits calculs pour déterminer combien d’épaves de voitures ont été amenées aux casses les plus proches. Traditionnellement, c’est aussi dans ce jour de l’année que la presse fait le bilan des dérapages, des échauffourées et des Pères Noëls bourrés agressés à la sortie du métro.

Cette année cependant, rien de tout ça, et même mieux : on titre fièrement que Tout S’Est Déroulé Dans Le Calme, alleluhia et tout le tremblement.

Feu d'artifice

Le ministère se félicite d’ailleurs chaudement de cette réussite, s’auto-congratule vigoureusement d’une mobilisation sans précédent de plus de 50.000 policiers pour un non-événement (puisqu’il ne s’est rien passé) et s’auto-papouille langoureusement du résultat obtenu dans un communiqué de Brice, le lévrier afghan sous Lexomil ministre de l’intérieur :

« La nuit de la Saint-Sylvestre s’est déroulée sans qu’aucun incident majeur n’ait été signalé sur l’ensemble du territoire national. »

Notons tout de même l’emploi subtil de l’expression locutive « aucun incident majeur », qui permet d’éluder avec style l’autre locution, à savoir « une multitude d’incidents mineurs » : plus de 500 interpellations, 16 représentants de l’ordre blessés (incidents mineurs, qu’on vous dit ! Majeur, il aurait fallu un flic mort, je suppose) et un nombre encore inconnu de voitures réduites en cendres.

Inconnu puisque, je vous le rappelle, on n’en aura pas le décompte officiel :

« Il s’agit de mettre fin à cette tradition malsaine consistant à valoriser des actes criminels et le comportement de ceux qui incendient les voitures des honnêtes gens. »

Car reporter le nombre de voitures dont des familles honnêtes devront se passer, analyser le nombre d’épaves trouvées encore fumantes, décrire ce qui se passe à certains endroits de ce qui fut, un jour, une république, ce n’est que persister dans cette tradition malsaine de valorisation des actes criminels.

Ainsi, l’insécurité peut rester au stade impressionniste, tout en petites touches aux couleurs pastel, où la voiture brûlée le fait discrètement, dans une autre cité, dans un autre tableau, loin, avec une petite fumée délicate et un feu circonspect. Si cela s’est vaguement passé près de chez vous, c’est peut-être, et encore.

En toute bonne logique, on ne comprend d’ailleurs pas pourquoi on continue à nous bassiner avec le nombre de morts sur les routes, ceci revenant à continuer cette tradition malsaine consistant à valoriser ceux qui roulent vite, sans ceinture, avec 2g d’alcool dans le sang et un splif aux lèvres.

De la même façon, on se demande si relayer le nombre de jours de captivité des otages journalistes ne participe pas non plus du même effort sournois de valorisation scandaleuse d’une certaine forme de terrorisme.
Et on se prend à se dire que si le gouvernement avait pu, jadis, la boucler fermement pour que les ravisseurs d’Ingrid Betancourt ne bénéficient pas de cette honteuse publicité, on aurait été franchement plus tranquille, d’autant qu’elle serait peut-être encore captive à l’heure qu’il est ce qui nous aurait épargné l’insupportable pipolisation de l’ex-otage ex-femme-politique ex-française.

Bref : il ne s’est donc rien passé, et de toute façon, vous n’en saurez rien.

Ah, si, une petite ligne peut-être pour signaler le mouvement de grève habituel, régulier comme un métronome et parfaitement logique pour les petits profiteurs sans scrupules affiliés à l’un de ces syndicats de crapules mafieuses des transports : une douzaine de préavis ont été posés par les organismes habituels d’emmerdement ferrés pour permettre aux cheminots d’astreinte de rester chez eux pendant le réveillon.

Les motifs sont dans la droite ligne de ce que les syndicats sont capables de pondre : demande de prime de 300 euros pour ceux qui travaillent durant les fêtes, réapparition du conflit contre la réforme des retraites, protestation contre un plan de lutte contre … l’absentéisme à la SNCF, … Un délice.

N’oubliez pas : c’est une entreprise publique qui se plaint sans arrêt du manque de moyens et de personnel, qui vit de vos impôts et creuse des déficits d’années en années.

Souriez, cette année commence comme les autres.
—-
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