L’art de dire sans dire

Trouver au milieu de la rhétorique le grain d’information qui la motive et la pincée de nouveauté qui s’y cache

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’art de dire sans dire

Publié le 15 novembre 2010
- A +

Quand vous avez grandi en déchiffrant chaque ligne parue dans les journaux, vous arrivez à trouver au milieu de la rhétorique le grain d’information qui la motive et la pincée de nouveauté qui s’y cache. C’est ainsi que  les cubains sont devenus de fins limiers du non-dit, des experts sachant écarter le bavardage et trouver bien au fond les raisons réelles qui le motivent. Le Projet de propositions pour le VIème Congrès du Parti Communiste est un bon exercice pour affiner nos sens, un exemple paradigmatique pour évaluer la pratique du « dire sans dire » qui s’est constituée  en discours d’Etat dans ce pays.

En plus de trente pages, le texte contient seulement des propositions de type économique, plus adaptées à un ministère des finances qu’utiles comme boussole d’un parti politique. Il est certain qu’il est dépourvu de ce langage de barricade qui résout tout à base de slogans, mais il pêche cependant en étant la liste édulcorée de ce qui pourrait être mené à bien si le système fonctionnait réellement. Que ceux qui croient que je suis exagérément sceptique, jettent un œil sur les propositions des Congrès précédents et vérifient  combien parmi elles se sont réellement matérialisées.

Abstraction faite du verbiage, le point positif est que l’on va alléger le budget du secteur public, cette colossale sangsue qui se nourrit de moi, de toi, de nous tous. Donner suite au projet d’entreprise personnelle est également réconfortant mais chaque fois que je demande à quelqu’un s’il va demander une licence il me répond qu’il ne pense pas « mordre à l’hameçon » et commencer par payer des impôts. La méfiance est difficile à combattre et lorsqu’un gouvernement conduit  l’économie nationale à sa perte par son volontarisme et ses programmes insensés, il est peu crédible en annonçant qu’il veut la sauver. Il est décevant que pas une ligne ne fasse référence au développement des droits civiques, parmi lesquels l’éradication des limitations migratoires dont souffrent les cubains pour entrer et sortir de leur propre pays. Pas un mot non plus sur la liberté d’association ou d’expression sans lesquelles les autorités continueront à se comporter plus comme des petits chefs que comme les représentants de leur peuple.

Le PCC se réunira en Avril, plusieurs propositions semblables à celles du prospectus seront approuvées et dans un an ou deux nous en serons toujours à nous demander à quoi a servi toute cette encre sur le papier. Qu’est-il advenu de ce programme où l’on envisageait de « perfectionner et d’améliorer » au lieu de « changer ou arrêter ».

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Juan Diego Rodríguez et Olea Gallardo. Un article de 14ymedio

 

Il y a quelques années, à l'occasion d'une de ces divertissantes conférences TED qui se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, Barry Schwartz a popularisé l'expression "le paradoxe du choix" qui peut se résumer ainsi : choisir entre trop d'options produit de la paralysie et de l'insatisfaction, ce qui peut provoquer une sorte de stress très négatif dans les sociétés industrielles modernes.

Rien de tout cela n'arrivera aux clie... Poursuivre la lecture

Fidel Castro
1
Sauvegarder cet article

L’époque soviétique est le couteau suisse de Vladimir Poutine. D’un coté, elle lui permet d’idolâtrer l’impérialisme russe à travers la victoire sur le nazisme ; de l’autre, l’idéologie communiste lui sert de repoussoir : il se présente comme l’homme qui ne la laissera jamais reprendre le pouvoir au Kremlin. Enfin, elle lui lègue en sous-main toutes sortes de techniques de gouvernement, de manipulation, de corruption, dont il a besoin pour structurer sa tyrannie. Si bien que selon les moments il utilise le passé soviétique soit comme un totem... Poursuivre la lecture

Nous pensons souvent que le consensus est gage de certitude. On évoque le consensus des experts sur tel ou tel sujet pour avancer avec confiance dans une direction donnée. C’est oublier les leçons de l’histoire qui a régulièrement démenti, parfois brutalement, cette croyance un peu naïve. Un bon exemple est celui de la crise des missiles de Cuba. C’était il y a soixante ans, mais les mêmes mécanismes jouent encore aujourd’hui.

Le 16 octobre 1962, l’Amérique découvrait stupéfaite que les Soviétiques étaient en train d’installer secrètem... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles