Quand l’État dénature la relation médicale

La responsabilité naît difficilement d’un milieu où les relations ne sont pas libres.

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Quand l’État dénature la relation médicale

Publié le 13 novembre 2010
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C’est dans un environnement de liberté entre médecin et patient que surgira le fameux serment d’Hippocrate. Parce que la responsabilité naît difficilement d’un milieu où les relations ne sont pas libres.

Ces dernières décennies s’est répandue l’idée que s’il devait y avoir une profession où la réglementation était indispensable, pour éviter de graves conséquences, c’est bien la médecine. Depuis les types de traitements légalement autorisés jusqu’à la sanction pénale de la mauvaise pratique en passant par l’information que le médecin peut fournir à son patient, tout est réglementé par l’État. Pour le bien des individus et de la société en général. Car, sinon, qui irait défendre les intérêts du patient ? Après tout, nous dit-on, le médecin en sait plus sur son état de santé que le patient lui-même et sur les traitement susceptibles de l’améliorer. Ainsi nous nous trouvons devant un déséquilibre dû à une disparité dans l’information : ce que la pédanterie néo-classique nomme « asymétrie de l’information ». Donc, le médecin se situerait dans une situation de supériorité qu’il faut corriger.

C’est suite à ce genre d’argumentation simplette que la médecine est devenue une activité où la relation directe et contractuelle entre le fournisseur de soins et le malade a été remplacée par une relation indirecte, conditionnée par un troisième acteur, l’État, qui empêche les libres accords au nom de la supposée protection de la santé des citoyens. Vu l’interventionnisme extrême et paternaliste où est plongé le monde de la santé, il apparaît hors de question – y compris pour de nombreux libéraux – de laisser les patients eux-mêmes rechercher, dans une libre relation avec les médecins, les meilleures formules pour se soigner sans devoir être soumis à une médecine corsetée et paralysée par une régulation sans fin. Toutefois, si l’on regarde en arrière, on pourra rapidement se rendre compte que l’État n’a pas toujours été là pour nous dire de quelle manière devaient être fournis les services médicaux ; et cela sans que, pour la plus grande surprise de beaucoup, les intérêts des patients soient spécialement lésés.

De fait, si nous remontons à la Grèce ancienne, nous découvrons une société où la relation entre le patient et le médecin était complètement libre. À cette époque, où la responsabilité des médecins n’étaient même pas codifiées par la loi, il existait cependant un puissant incitant pour toujours offrir le meilleur service au client. Ce principal incitant pour le développement de pratiques médicales qui protégeraient les intérêts du patient résidait dans l’évaluation que la population faisait du service médical fourni, une évaluation qui généralement se réalisait en fonction du curriculum professionnel des médecins. Jacques Jouanna, dans son livre Hippocrate, explique ainsi que le médecin hippocratique risquait d’être puni par une peine beaucoup plus sévère que les sanctions pénales qui seront établies postérieurement : la censure sociale. En l’absence de réglementations étatiques, le médecin qui proposait un mauvais service était marqué par une ruineuse mauvaise réputation. C’est donc ce marquage social qui poussait les médecins à offrir le traitement le plus adéquat et à minimiser au maximum les erreurs.

Et c’est précisément dans cet environnement de liberté entre médecin et patient que surgira le fameux serment d’Hippocrate, à travers lequel le médecin jurait devant ses collègues de placer la santé du patient au centre de ses préoccupations, d’aider le malade et d’éviter les maux intentionnels, de ne pas abuser de lui et de conserver le secret professionnel. Cela parce que la responsabilité naît difficilement d’un milieu où les relations ne sont pas libres. C’est donc le libre respect du serment dans la pratique quotidienne qui octroyait au médecin sa bonne réputation qui lui permettait de prospérer. L’inverse, en revanche, signifiait le discrédit social et la réprobation de la propre classe médicale. Que nous sommes loin, aujourd’hui, de ces relations libres qui formaient le cadre où se résolvaient les problèmes médicaux. En observant le chaos actuel de la santé publique, on peut se demander comment nous avons pu permettre que l’État dénature ainsi la relation entre le médecin et le patient en mettant le médecin à son service et le patient à sa merci. Qu’il serait salutaire de revenir sur une partie du chemin parcouru.

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