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Les dessous de l’industrie agroalimentaire américaine

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Publié le 4 novembre 2010
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J’ai récemment visionné l’excellent documentaire Les Alimenteurs à Canal D (cherchez Food Inc. dans Google Video).

L’un des problèmes avec le système alimentaire nord-américain est que le maïs est fortement subventionné par les gouvernements, ce qui fait chuter son prix. Les transformateurs alimentaires trouvent alors de multiples façons d’utiliser ce maïs, lesquelles mènent à des produits néfastes pour la santé, causant entre autres l’obésité, et qui se vendent à des prix dérisoires, ce qui encourage leur consommateur excessive. Par exemple, le fameux trio Big Mac de MacDonald est essentiellement composé de maïs, aussi bien la boisson gazeuse que  les frites, le pain et la boulette de simili-viande.

L’un des dérivés le plus nocif et le plus utilisé du maïs est le sirop de maïs à haute teneur en fructose. Ce produit est souvent utilisé pour remplacer le sucre. Il est estimé que les Américains consomment de nos jours 73 litres de sucre dérivé du maïs, lequel favorise grandement l’obésité. L’utilisation du sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS) a explosé dans les années 1980, en raison des importantes subventions gouvernementales octroyées à cette industrie. Ces subventions ont contribué à rendre cette forme de sucre beaucoup moins chère. Le protectionnisme a aussi contribué à une plus grande utilisation du HFCS, en imposant des tarifs sur les importations aux États-Unis d’autres formes de sucre (betterave, canne, etc). Le HFCS a profondément infesté l’alimentation des américains ; il est partout, ce qui a fait significativement augmenté la consommation quotidienne moyenne de calories. Plusieurs études ont démontré que le HFCS est néfaste pour la santé et contribue à l’obésité beaucoup plus que les autres formes de sucre, si bien que plusieurs transformateurs alimentaires l’ont éliminé de leur production.

Les autres produits dérivés du maïs fréquemment utilisés dans l’alimentation industrielle sont la maltodextrine, la gomme xanthane, l’acide ascorbique et les di-glycérides.

Par ailleurs, le maïs est devenu la nourriture de choix pour le bétail, permettant un engraissement plus rapide et plus prononcé. Cependant, les bêtes ne sont pas faites pour digérer le maïs, ce qui amène la prolifération de bactéries e-coli potentiellement mortelles et produit des viandes ayant une plus grande teneur en gras saturé et trans. La FDA et l’USDA sont informées de ces problèmes, mais ne font rien étant donné que ces agences sont politisées et corrompues.

Finalement, la monoculture du maïs engendre plusieurs problèmes environnementaux puisque cette culture nécessite beaucoup d’engrais chimiques, de pesticides et d’eau. Elle engendre aussi l’érosion du sol, l’appauvrissement de la terre et la contamination de l’eau.

Beau cas de distorsion engendrée par l’intervention gouvernementale !

Une autre partie du documentaire traite de Monsanto et de quelle façon cette entreprise utilise ses brevets et le système légal pour exploiter les pauvres fermiers. Cette entreprise a utilisé ses brevets pour poursuivre un grand nombre d’entre eux en justice. Plusieurs, même si innocents, ont conclu un arrangement avec Monsanto parce qu’ils n’avaient pas les moyens de payer d’immenses frais de justice pour se défendre. Ces réclamations impliquaient généralement l’utilisation d’une partie de la récolte faites à partir de semences vendues par Monsanto comme semence pour l’année suivante. Ces fermiers étaient déclarés coupables même s’ils clamaient que ces semences avaient été transportées d’un champs voisin par le vent. Certains ont dû payer de gros dédommagements à Monsanto, alors que d’autres ont même eu des peines de prison.

Les brevets de Monsanto lui ont permis de réaliser d’immenses profits, ensuite utilisés pour acquérir des concurrents détenant d’autres brevets, ce qui a encore plus renforcé sont hégémonie sur le marché. L’entreprise contrôle maintenant l’ensemble de la chaîne alimentaire, de la semence au supermarché. Monsanto a même soumis des demandes de brevets pour des méthodes de reproduction des porcs, signifiant que tout porc issu de ces techniques appartiendrait à Monsanto.

Une lueur d’espoir : les aliments bio/organiques

Le fondateur de l’entreprise Stonyfield (récemment achetée par Danone) et œuvrant dans le bio était jadis un environnementaliste de gauche qui croyait que le commerce était la source de la pollution et de la destruction de la planète. Il a compris qu’au contraire, le commerce était le meilleur moyen de promouvoir ses idéaux. Il mentionnait notamment qu’une seule commande de Wal-Mart de produits bios, qui est dorénavant le plus gros acheteur de ces produits, signifie plusieurs tonnes de pollution en moins.

Il indiquait que dans une société capitaliste ce sont les consommateurs qui ont le pouvoir et votent à chacun de leurs achats. Ce n’est pas par conscience sociale que Wal-Mart offre des produits bios, mais bien parce que ses consommateurs en réclament. Il notait que Wal-Mart a banni le lait produit à l’aide d’hormones de croissance spécifiquement parce que ses consommateurs avaient des soucis à cet égard. Cette façon de faire est beaucoup plus efficace que la démocratie, dont les dés sont pipés par les lobbys et les politiciens verreux.

Je n’aurais jamais cru obtenir une telle démonstration de la beauté du capitalisme de la part d’un gauchiste écolo !

Je vous laisse sur un article très amusant sur la nourriture des restaurants MacDonald’s.

Article repris du blog du Minarchiste avec son aimable autorisation

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