Et l’HADOPI pompait

Une député propose d’augmenter la dotation à la HADOPI de 2 millions d’euros. Pas de sa poche, évidemment.

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Et l’HADOPI pompait

Publié le 15 octobre 2010
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C’est la crise, la rigueur et tout ça. Frimas de l’hiver, dureté des temps, tristesse et désolation. Mais ne vous inquiétez pas : pour la HADOPI, on trouvera toujours un petit billet pour pousser l’autre. Ou 2 millions d’autres.

On apprend en effet que, grâce au travail de moines bénédictins des élus du peuple qui souffre en ces temps de crise, la Haute Autorité pour l’Observation des Petits Internautes pourrait bénéficier, pour mener à bien sa gentille mission, d’une rallonge de deux millions d’euros, soit – pour rappel – le salaire, charges incluses, d’un SMIC pendant 83 ans.

Logo HADOPI : haute autorité destinée à observer les petits internautes

Gentille mission d’ailleurs décrite par le menu par la député, auteur de l’amendement réclamant à petits cris plaintifs qu’on aille donc voler dans les poches des contribuables quelques millions de plus. Si le contribuable a le malheur d’être aussi internaute, il sera donc volé puis épié puis sanctionné.

Examinons attentivement les borborygmes arguments proposés sur son blog par Mme Marland-Militello, dont le nom fait penser à Minitello et n’explique qu’en partie son amour foudroyant pour une idée rance et dépassée. Dès les premières phrases, on comprend que la valise remplie de billet n’est pas lancée innocemment :

Grâce à notre Président de la République, Nicolas SARKOZY, le piratage n’est plus une fatalité.

Eh oui : pour Minitello, le petit Nicolas est un haxxor de première bourre, qui suce le TCP/IP à même le RJ45, et il a déjà commencé à repousser l’hydre du piratage hors des frontières du pays avec ses codes (de loi) malicieux.

L’affirmation, étayée par une analyse affûtée comme du beurre chaud, permet tout de suite de comprendre qu’en réalité, notre élue utilise une technique un peu voyante de name-dropping dans l’espoir, maline qu’elle est, de faire monter le ranking de son blog avec Google.

Ou, plus simplement, elle fait un peu de lèche.

Ce qui n’est pas étonnant si l’on se rappelle les petites larmichettes versées par NicØl4s S4rκØzγ – le l33t haxxor, suivez un peu – qui concernaient HADOPI et le peu de soutient qu’il ressentait dans sa démarche. Et cette impression de cirage de pompes (ou de pompage bruyant dans une f… inflation galopante) continue avec la répétition presque obscène du nom du guru de la ligne de code (pénal) dans tout le billet.

Et la raison intrinsèque de cette rallonge, elle est où ? Coincée entre deux gros bisous humides à Devinez Qui, on peut lire qu’il faut absolument claquer deux millions supplémentaires pour la HADOPI pour qu’elle puisse, je cite :

dès le début, mettre le paquet sur le développement de l’offre légale, dans l’intérêt des internautes et des créateurs. Ces deux millions d’euros seront un investissement essentiel pour la démocratisation culturelle permettant de mettre à profit les formidables possibilités ouvertes par l’Internet, dans le respect des droits et libertés de chacun, public comme créateurs.

On admirera la prose (elle aussi) léchée de la député : ‘faut mettre le paxon, kwâ, et on appellera ça « investissement pour la démocratisation culturelle ».

Véritable mitrailleuse lourde du foutage de gueule, notre député veut donc nous faire croire que les millions dépensés à payer les FAI pour connaître les correspondances IP / internautes, les millions cramés pour envoyer des mails et des recommandés, les millions bousillés en salaires honteux pour des hauts-fonctionnaires totalement à la ramasse techniquement parlant, tous ces millions vont être un investissement.

Mieux : cela va aider la démocratisation culturelle. HADOPI va-t-elle distribuer des opuscules enluminés (sur le bord des autoroutes, par exemple) ? HADOPI va-t-elle se lancer dans la création de films culturels (avec des super-héros au slip trop serré) ? En tout cas, ce sera cul-tu-rel nous apprend la député, sans honte.

Le pire, c’est que cet amendement pour accroître le budget déjà démentiel de cette engeance putride a été rédigé par quelqu’un que vous payez déjà de vos impôts, que vous rétribuez donc, de fait, pour encenser libidineusement le chef de l’état.

Il y a réellement des claques qui se perdent.
—-
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