Pendant que Dati trinque, l’État boit la tasse

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Pendant que Dati trinque, l’État boit la tasse

Publié le 7 avril 2010
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Des fois, on se dit que les rumeurs et autres frasques sexuello-médiatiques des puissants sont tout de même foutrement pratiques pour occulter les problèmes de plus en plus criants que la France traverse. Si Dati ou les artistes à guitare n’étaient pas là, il aurait fallu les inventer, et Borloo n’aurait pas été le dernier…

Ainsi donc, cette horrible rumeur qui mentirait méchamment qu’un certain homme politique haut placé ne saurait pas tenir son petit trilili, et que la femme d’icelui, pourtant réputée pour sa chasteté voire sa pudibonderie, aurait elle-même fauté, ce vilain ragot serait non seulement infondée, mais aussi serait l’œuvre d’une maîtresse traîtresse déchue.

Et la presse de faire donc ses choux-gras non de la rumeur (infondée, qu’on vous dit), mais de la rumeur de la rumeur qui voudrait justement que cette ex-ministre soit la source initiale de la rumeur. On rumorise sur la rumeur, et c’est tout de même nettement plus claââsse que de bêtement colporter la rumeur. Vous me suivez ?

On comprend Jean-Louis qui, entre deux tours de piste pour William Lawson, félicite les journalistes pour leur comportement exemplaire, et pour n’être pas tombé dans le panneau facile de l’alarmisme idiot sur les autres nouvelles, intelligemment repoussées dans les fonds de colonnes baveuses d’opuscules quasi-clandestins. Entre incompétents et géniaux improvisateurs du n’importe-quoi décontracté qui est maintenant la marque de fabrique d’une certaine intelligentsia parisianno-centrée, on se comprend donc fort bien.

Il n’en reste pas moins qu’une fois les soubresauts élastiques des sommiers dorés de la République écartés, certaines nouvelles continuent de s’accumuler malgré les efforts désespérés (et désespérant) de certains pour ne pas les faire trop mousser.

Comme je le relatais discrètement dans un précédent billet, l’INSEE ne paye plus ses factures. Contrairement à l’État et aux Régions Françaises, en effet, cet organisme public n’a pas la commode facilité de faire des déficits et de refiler la facture aux contribuables des générations futures.

(On notera d’ailleurs que ces générations futures sont toujours pratiques pour justifier des contraintes écologiques et fiscales de plus en plus pénibles, mais qu’elles ne valent pas tripette lorsqu’il s’agit d’alourdir la dette qui pèsera sur elles.)

En marge de cette affaire, l’actualité fournit à son tour de nouveaux éléments qui tendent à prouver que si l’INSEE est dans une grosse panade, il s’y baigne avec pas mal de petits copains, à commencer … par les régions et les départements.

Pour les régions, l’information est, là encore, passée inaperçue : les histoires de cul (dans l’Église, dans l’État) font plus vendre. C’est gênant, parce que d’après Fitch (une de ces méchantes agences de notations, vendues au capitalisme apatride des actionnaires mangeurs d’enfants communistes, qui font rien qu’à embêter la Grèce, le Portugal et bientôt l’Espagne et l’Italie), la dette des régions françaises s’accroît de façon suffisamment importante pour qu’elles doivent s’attendre à « des temps difficiles dans les années à venir en raison de l’atonie des recettes face à des besoins d’investissement toujours importants ».

Comme d’habitude, l’agence explique que tout va bien et qu’il n’y a pas lieu de s’affoler, mais tout de même, 25 milliards d’euros de dettes, c’est pas tout à fait sain, hein, et va falloir faire un peu attention les petits loustics. Voilà, c’est dit, rendormez-vous.

Quant aux départements, les mêmes causes provoquant les mêmes effets, l’interdiction pour ceux-ci de faire des déficits poussent certains d’entre eux dans leurs derniers retranchements.

Évidemment, comme il s’agit à la fois d’économie et de morceau d’état français, cela ne peut pas être apolitique et on ne sera pas étonné que la fronde départementale monte depuis l’un d’eux tenu par un socialiste.

En l’espèce, il s’agit de Bartolone, malheureux handicapé qui n’a qu’un faible bras gauche pour diriger tout un département, son autre bras ayant été greffé à son oreille droite pour y tenir accroché un téléphone qui ne le quitte plus.

Et dans ce téléphone, il doit se discuter, outre stratégies et autres entourloupes politiciennes sans grand intérêt, pas mal de petites misères financières : alors que la crise frappe de plein fouet, l’État national rechigne à prêter main forte à l’État départemental :

« Il y a d’abord un manque à gagner de 10 millions entre ce qu’aurait rapporté la taxe professionnelle et ce que compense l’Etat. Ensuite, bien que la taxe professionnelle soit supprimée, le ticket modérateur que nous payions car notre taux était supérieur à la moyenne, lui, subsiste : au 1 e r janvier, j’ai dû faire un chèque de 36 millions à l’Etat. J’ajoute à cela l’explosion des dépenses sociales que j’applique au nom de l’Etat (RMI-RSA), évaluée à 29 millions. L’an dernier, nous nous sommes efforcés de rester dans l’épure budgétaire en taillant dans les dépenses non obligatoires : sport, culture, développement économique, insertion. Mais là, il n’est plus possible d’aller plus loin. Je ne veux plus me transformer en « monsieur annonce de mauvaises nouvelles ». Que l’Etat assume ses responsabilités. »

C’est terrible, voyez-vous : le pauvre Claude, il ne veut surtout pas annoncer de mauvaises nouvelles comme « On n’a plus de sous ». Il veut que l’Etat – c’est-à-dire, ici, les autres départements – paye. Parce que le Claude, il y tient, à son poste. La soupe y est bonne, et devoir faire des efforts budgétaires, être ainsi méchamment forcé à tenir un budget en ne dépensant que ce qu’on gagne, c’est trop dur pour lui : annoncer de telles nouvelles, c’est courir le risque de n’être point réélu dans ses fonctions ! Impossible !

Ce monde n’est pas assez Bisounours pour Claude, et Claude a besoin de son gros Étadoudou.

Oh, certes, il y a bien quelques chafouins pour noter que si, à présent, le Claude est dans la même panade que l’INSEE, c’est parce qu’il ne sait pas gérer un budget. D’un autre côté, si un politicien savait gérer un budget, ça se saurait, depuis le temps.

Mais le constat est là : les instituts, les régions, les départements manquent de thune.

Et ça commence à se voir.

Et côté solutions, c’est … l’habituelle déroute.

Oh, on a bien le lot habituel de taxes farfelues pour combler les trous (comme par exemple, la taxe sur les enseignes, qui fait de plus en plus jazzer). On frise le comique aux fers chauds.

Et puis il y a les politiciens en culotte courte, comme Copé.

Le Mini-Lui, qui vise 2017 de toutes ses petites farces, envisage ainsi, sans rire, toute efficacité et lucidité jetées par la fenêtre, de s’y mettre un bon coup « quand la crise sera finie » ce qui, en France, se traduit par « jamais », et en utilisant un moyen tout à fait sympathique : fusionner la CGS, la CRDS et l’impôt sur le revenu, entérinant ainsi le fait que la Sécurité Sociale est un bidule d’état à part entière.

Pour rappel, la CRDS et la CSG sont des taxes, pardon des cotisations inventées respectivement par Juppé et Rocard, les deux vieux qui se sont illustrés, l’un comme l’autre, par leur redoutable efficacité dans la bonne gestion des comptes français quand ils furent premiers ministres. Avec un track-record pareil, on comprend qu’on pouvait leur faire confiance pour des idées novatrices dans l’environnement, avec … la cotisation pardon la taxe carbone.

Tout le monde, à présent, sait que la dette française va devenir explosive, très vite, très bientôt. Et tout le monde s’arque-boute pourtant sur les principes d’un autre temps, d’un autre siècle, bien décidé à ne surtout rien changer dans la source du problème et dans sa solution.

La conclusion, vous la connaissez …

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