Les aides financières ne remplaceront pas les travailleurs confinés

En France comme ailleurs, l’argent n’est que la courroie de transmission du moteur, mais ce n’est ni le moteur ni le carburant. Ce sont les hommes et eux seuls qui nous fourniront le nécessaire.

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Les aides financières ne remplaceront pas les travailleurs confinés

Publié le 18 avril 2020
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Par Yves Montenay.

La masse d’argent que les principaux pays du monde, dont la France, ont prévu de distribuer pour « soutenir l’économie », gravement atteinte par le confinement, sera-t-elle efficace ? Pas longtemps, car ce qui soutiendra vraiment l’économie, ce sera le retour au travail.

De plus, cette distribution renforce l’idée qu’il existe une solution financière à portée de la main et génère des interrogations compréhensibles sur les réseaux sociaux. J’en veux pour preuve la question posée récemment sur la très populaire plateforme Quora permettant de poser aux experts des questions d’intérêt général : « Le monde est capable de débloquer 5000 milliards d’euros pour relancer l’économie, alors pourquoi n’en fait-il pas autant pour l’écologie, les sans-abris, les pays extrêmement pauvres, etc. ? »

D’abord, que signifie « débloquer » des milliards d’euros  ?

C’est un terme journalistique qui donne l’impression que cet argent existe et qu’il suffit de donner une autorisation pour s’en servir.

En fait ces 5000 milliards n’existent pas. Il s’agit au mieux du montant d’éventuels emprunts par les différents pays, dont les conditions ne sont pas encore déterminées, et qui de plus ne sont pas forcément utilisables faute de produits à acheter.

Prenons l’exemple français.

L’État doit rembourser aux entreprises la prise en charge du chômage partiel de plus de 8 millions de salariés, et va régler bien d’autres dépenses relatives à la pandémie : des fournitures pour les hôpitaux, les augmentations et les primes à leur personnel, le soutien des non-salariés.

Pour ces derniers il s’agit de 1500 euros pour les TPE et indépendants ayant perdu 50 % de leur chiffre d’affaires du fait de leur fermeture car « non essentielles » ou de la disparition de leurs clients confinés.

L’État a également promis de soutenir nos « fleurons nationaux » pour leur éviter d’être rachetés pour presque rien, tels Air France ou Renaultqui sont durablement atteints. Air France parce que les vols de mars, avril et mai sont définitivement perdus et Renault parce que la saturation du marché automobile mondial date d’avant la pandémie, qui bien sûr va l’aggraver.

Tout cela fait des montants considérables.

D’où viendra l’argent ?

Nous sommes déjà en situation très déficitaire avec une dette d’environ 100 % du Produit National Brut. L’État devra pourtant s’endetter davantage. Nous passerons probablement à 150 % du PNB selon Les Échos du 15 avril 2020.

Mais qui va prêter de l’argent à la France, sachant que tous les États du monde vont emprunter massivement en même temps ?

Un État comme l’Italie se trouve un peu dans la même situation que la Grèce il y a quelques années, qui a dû accepter des taux d’intérêt très élevés pour trouver des prêteurs.

La France est dans une situation un peu moins mauvaise, mais fait néanmoins partie des emprunteurs massifs.

L’idéal est d’emprunter « moins cher » grâce une signature européenne, c’est-à-dire en pratique une garantie par l’Allemagne, mais cette dernière et les autres pays « sérieux » ne veulent pas garantir les dettes des autres.

Les 27 ont certes rédigé un communiqué commun mais qui reste flou sur la nature des crédits.

S’agissant des injections d’argent de ces dernières années pour éviter la récession que tout le monde voyait venir bien avant la pandémie, les financiers ne sont même pas certains que la monnaie ainsi « créée » se déverse effectivement dans l’économie1.

On voit donc qu’on est très loin d’un argent au sens courant du terme qu’il suffirait de « débloquer ».

Je vais donc rester très terre-à-terre : l’argent c’est ce qui permet d’acheter quelque chose.

Pour pouvoir utiliser cet argent, il faudrait que tout le monde travaille

Dans l’immédiat, l’objectif est de permettre aux particuliers de se nourrir.

Pour les salariés, cela passe par le chômage partiel, avancé par les entreprises et qui devrait être remboursé par l’État après des formalités qui devraient durer environ trois semaines (et en pratique peut-être davantage).

Pour les retraités, les caisses feront le relais de la baisse des cotisations puis devront s’endetter ou recevoir une aide de l’État, ce qui revient au même.

À côté, il y a des reports de charges et impôts ou la garantie par l’État de prêts bancaires que les entreprises devront rembourser… bref on gagne du temps mais le payeur final sera l’entreprise… à moins qu’elle ne fasse faillite, auquel cas on retombe sur l’État.

Une fois l’argent emprunté et distribué, on aura gagné un peu de temps mais on se retrouvera avec le problème précédent : pour avoir des biens et des services, il faudra bien les produire, et donc que tout le monde travaille.

Sinon, il n’y aura pas assez de produits à acheter par rapport à l’argent distribué, les prix monteront et ce sera l’inflation. Certains diront « nous importerons » (mais avec quoi paierons-nous ?). Et surtout beaucoup de produits ne seront pas physiquement disponibles, puisque la majorité de la planète est confinée et produit beaucoup moins.

Allons plus loin : tout cet argent servira donc (en principe) d’amortisseur temporaire le temps de déconfiner. C’est déjà beaucoup. Mais un possible effet pervers serait que cet argent rende le confinement supportable, ce qui aggravera encore le mal !

En effet, à l’extrême, si personne ne travaille et qu’on donne de l’argent à tout le monde, iI n’y aura plus de boulangers chez qui acheter le pain, tandis que les médecins seront paralysés par la disparition du petit matériel réputé non essentiel, tel que par exemple un fil électrique et sa prise.

Faire payer « les autres » ?

Quand les circuits économiques seront réamorcés, les plus sérieux demanderont « un effort » (comprendre : des impôts) pour commencer à payer les dettes du pays, et ils auront appui des idéologues qui y verront l’occasion de « réduire les inégalités ».

Ainsi Thomas Piketty, grand pourfendeur des riches, a déjà réclamé que l’on taxe « les gagnants de la mondialisation ».

Ces gagnants sont surtout les Chinois, mais ce n’est pas eux que vise Piketty. Il parle des employeurs français et de leurs actionnaires, en oubliant qu’ils sont ruinés aujourd’hui par la disparition de leurs clients et la baisse corrélative de la bourse !

Et comme les riches sont minoritaires, on retombe sur la vieille formule : des impôts, oui, mais pour les autres…

Le gouvernement a néanmoins plusieurs fois répété qu’il n’est pas question d’augmenter la pression fiscale. Mais même le très libéral Jean-Marc Daniel déclare dans Les Échos du 15 avril que ce sera inévitable…

En fait, à moyen terme, nous avons le choix entre plus ou moins d’impôts supplémentaires et plus ou moins d’inflation.

Il y a d’ailleurs plusieurs années que les économistes proches des gouvernements occidentaux la souhaitent « pour réduire les dettes », car ces dernières sont en valeur nominale. L’inflation n’est finalement qu’un impôt discret.

En résumé que ce soit par l’impôt ou l’inflation, et probablement par les deux, il faudra bien « payer » l’argent distribué sans production en contrepartie.

Il est déjà extraordinaire que nous puissions utiliser cette sorte d’argent virtuel comme relais d’un retour à la production.

Plus le déconfinement sera tardif, plus salée sera l’addition

Le vrai problème ce n’est pas l’argent, c’est de produire ce dont nous avons besoin, donc le nombre d’Hommes au travail.

Confiner systématiquement devient très vite contre-productif.

Revenons à la question initiale : puisque les gouvernements vont nous arroser d’argent, et que le grand public se moque complètement du montant de la dette nationale, pourquoi ne pas en « débloquer » pour l’écologie, les pays pauvres… ?

Nous venons d’y répondre : l’augmentation massive de notre endettement nous mettra dans une situation suffisamment pénible pour ne pas financer en plus d’autres chantiers !

Le cas de la dette des pays pauvres

Mais voici que notre président nous demande néanmoins de financer aussi l’aide nécessaire aux pays du Sud pour lutter contre la pandémie. Il a déjà prévu 1,2 milliard d’euros qui comprendront, ou auxquels s’ajouteront, les remises de dettes, directement par la France ou via des organismes multilatéraux comme le Fonds Monétaire International (FMI) auxquels la France contribue.

D’une part pour des raisons humanitaires puisque la pandémie pourrait y être infiniment plus grave que chez nous, et d’autre part dans notre propre intérêt, parce que tout ce qui rendrait dramatique la situation africaine se répercuterait rapidement sur la France, par exemple en matière de migration, domaine auquel les électeurs sont très sensibles.

Le problème, en Afrique plus encore qu’en France, est que l’argent n’est rien sans les hommes pour faire le travail qu’il financera. En particulier l’argent ne se transformera pas en médecins et en infirmières au fond du Congo.

Car non seulement ces médecins et infirmières n’existent pas, mais aussi parce que leur arrivée sur le terrain suppose une administration qui fonctionne et une limitation de la corruption. Il faut aussi que les produits que l’on cherchera à acheter avec cet argent existent physiquement quelque part dans le monde pour pouvoir être importés.

Ce n’est évidemment pas le cas aujourd’hui pour les masques, les ventilateurs… ni même pour la nourriture : le Vietnam vient d’interdire les exportations de riz, grand aliment dans les villes africaines, sans parler des questions de transport d’une rizière asiatique au fond de la campagne africaine.

Remarquons au passage qu’une grande partie des dettes africaines est envers la Chine, puisque les dettes envers l’Occident ont été plusieurs fois réduites ou abandonnées. La Chine est en train de découvrir les difficultés des rapports avec l’Afrique.

Cette question de la dette des pays pauvres doit être abordée de la façon la plus concrète possible, les expériences passées ayant eu des succès très inégaux.

Bref en France comme ailleurs, que ce soit au Nord ou au Sud, l’argent n’est que l’huile ou la courroie de transmission du moteur, mais ce n’est ni le moteur ni le carburant.

Ce sont les hommes et eux seuls qui nous fourniront le nécessaire. Les confiner longtemps et aveuglement n’est pas la solution.

Sur le web

  1. Voir à ce sujet mon article sur cette controverse un peu technique : Comprendre l’action des banques centrales : « La monnaie vue de dessous ».
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  • très intéressant…

  • il y aura les deux , une hyper inflation et une augmentation des taxes et impots.. ce qui va casser durablement la croissance et voir l’augmentation vertigineuse du chomage…
    en attendant nous n’éviterons pas les pénuries lorsque nous n’auront plus de stocks
    Il faudra donc bien remettre en cause , statuts et avantages acquis , comme l’a fait la grèce , car une augmentation des taux des emprunts est inévitable

    Donc il faudra ajouter une crise sociale qui nous poussera vers un autoritarisme pour gérer ces mouvements
    bonne chance a tous

  • est ce que piketty croit ce qu’il raconte?

    • Non, il est trop intelligent pour croire à ses propres billevesées.
      Donc …

      • S’il était intelligent, il ne raconterait pas ses âneries!

        • Effectivement il y a une vraie bêtise d’une forme illusoire d’intelligence quand elle est réduite à la vitesse de transmission des neurones. Les « intelligents » de ce type sont capables d’une production énormes d’âneries sur les bases fausses de leurs préjugés. Les lents d’esprit ont peu de pouvoir de nuisance même s’ils ont peu de conscience. Mais les rapides peuvent faire des dégâts de grande envergure quand ils sont bornés.

        • Ça lui rapporte bcp en droits d’auteur…

        • Il faut une certaine intelligence pour tromper autant de monde.

        • Thomas Piketty est l’archétype du pseudo intellectuel au service de l’étatisme et du socialisme. Il est payé et mis en avant pour ça. Qu’il soit intelligent ou non, et de quelle forme, on s’en fout, ce n’est pas la question. Ce qui est par contre certain, c’est qu’il sait parfaitement où est son propre intérêt, et que ça ne le dérange pas de travestir et d’occulter la réalité pour parvenir à ses fins. Il est parfaitement immoral.

    • Il s’en fout : il rêve du Grand Soir, et de pouvoir devenir calife à la place du calife, comme tous les cocos.

  • N’est-ce pas le but du confinement, emprunter avec des larmes dans les yeux….. Un argent qui de toute façon nous est nécessaire pour continuer cette mascarade d’état providence qui profite en fait à de moins en moins de gens ?

  • l’Allemagne , plus prévoyante et plus rapide dans sa lutte contre le coronavirus , va commencé à déconfiner sa population qui va se remettre au travail ; comme quoi , quand il y a des dirigeants qui ont de la poigne , le résultat n’est pas le même ….

    • et quand ce ne sont pas le syndicats de l’administration qui font la loi

    • Ce n’est pas tant une question de poigne qu’une question d’intelligence dans les décisions à prendre.

      • et la capacité a se faire obéir, mais l’administration s’en fout si elle n’obéit pas que se passe t il? rien

        • Tout à fait d’accord, comme souvent, cependant dans notre pays l’administration n’obéit pas, c’est elle qui donne les ordres, c’est un cercle vicieux…

    • Je ne vois pas en quoi ce serait une affaire de « poigne ». S’il vous plaît, n’utilisons pas ce vocabulaire dépassé, qui pourrait laisser croire que les libéraux attendent leur « libérateur », ce qui est vain. Mme Merkel est juste moins bête que M. Le Maire, ce qui n’est pas bien difficile et sait que les impôts ne peuvent monter jusqu’au ciel. De plus, étant allemande, elle craint l’inflation. Et comme les fourmis Allemandes ont été beaucoup plus prévoyantes que les cigales françaises, la situation sanitaire outre-Rhin semble meilleure. Tant mieux pour nos cousins.

  • Il est bien évident que si tout le monde emprunte en même temps, tout le monde ne peut pas s’en servir en même temps pour acheter des biens qui sont en sous-production, que tout le monde s’arrache et que les rares pays producteurs peuvent mettre sous embargo pour se les réserver. La seule issue à cette avalanche de création monétaire est une forte inflation. Et quand ce type de phénomène s’engage vraiment il peut être explosif car tous ceux qui détiennent de la monnaie veulent l’échanger immédiatement contre quelque chose de concret. Pour dépasser la crise il faut au contraire que les ressources physiques indispensables (hommes et outils de production) s’orientent vers ce qui est le plus utile, ce qui ne peut se faire qu’avec un système financier n’envoyant pas de mauvais signaux. Il faut arrêter de manipuler la monnaie, cela fait plus de mal que de bien.

  • La Chine est depuis des années en train de mettre l’Afrique en coupe réglée. elle finance des infrastructures sans même employer de la main d proverbiale, puis se paye en pillant les ressources et en accaparent les terres pour nourrir sa population. Pendant ce temps là, la France bat sa coulpe en demandant pardon pour la colonisation. Les Africains vont adorer la colonisation chinoise

    • toutefois, la colonisation a coûté (et non rapporté) aux colonisateurs (selon Jacques Marseille).
      Les chinois risquent d’en faire également l’expérience.

      • Les chinois exploitent sans payer de couteuses forces d’occupation et sans mettre en place une administration tatillonne, inefficace et couteuse.
        Ils gagnent et gagneront de l’argent en Afrique

      • moui , la france elle a joué les grands seigneurs , écoles, hôpitaux,
        routes , voiens ferrées etc,,, les chinois ne font rien de tout çà

  • Main d’oeuvre LOCALE, pardon

  • Il faut d’urgence débloquer des aides financières pour la production de rutabagas !

  • Argent virtuel + Main d’oeuvre syndiquée –
    régimes spéciaux % ministère de l’amateurisme = confinement…
    Le 11 mai : retour de Bob Marley peut être.

  • L’Europe face à la crise majeure qui s’annonce n’aura pas d’autres choix que de s’entendre, et c’est l’économie la plus forte qui donnera le tempo : l’Allemagne.
    Sinon ce sera la multiplication des populismes de droite comme de gauche qui gagneront.
    On voit déjà une division majeure de l’Europe, celle du Nord et celle du Sud et les mésententes sur les obligations Corona nous conduisent déjà vers une situation cahotique.
    Je pense que les prochaines semaines seront cruciales et avec notre président qui se veut être le leader en Europe, avec son ton péremtoire, ne va arranger les choses.
    Ce confinement irréfléchi, on l’on a fait les choses à l’envers sous la

  • L’Europe face à la crise majeure qui s’annonce n’aura pas d’autres choix que de s’entendre, et c’est l’économie la plus forte qui donnera le tempo cad : l’Allemagne.
    Sinon nous verrons la multiplication des populismes de droite comme de gauche qui gagneront.
    On voit déjà une division majeure de l’Europe, celle du Nord et celle du Sud et les mésententes sur les obligations Corona nous conduisent déjà vers une situation chaotique prévisible en cas de désaccord.
    Je pense que les prochaines semaines seront cruciales et avec notre président qui se veut être le leader en Europe, avec son ton péremptoire, cela ne va arranger les choses.
    Ce confinement irréfléchi, on l’on a fait les choses à l’envers sous la
    panique, dans le monde entier, va précipiter la crise financière dont les conséquences sont incalculables.
    Avec le déconfinement progressif on commencera à voir l’étendue du désastre, des faillites, des déficits colossaux.
    L’alternative classique en cas de surendettement est de se tourner vers les banques, et pour l’Europe c’est la BCE qui promet des milliards et derrière la BCE le créancier fiable et sûr c’est l’Allemagne.
    Nous voilà donc à la merci, à cause de notre arrogance et autosuffisance bien française à la merci de l’Europe du Nord sous la houlette de l’Allemagne. Il ne manque plus que le leader qui devra mettre en musique la cacophonie européenne.
    A suivre

  • Au lieu de distribuer des aides, n’aurait-il pas été plus simple d’annuler charges et impôts pour le temps du confinement pour les entreprises touchées?

    • Pas forcément. D’une, ça a été fait, et de deux, les entreprises doivent continuer à payer leurs charges – loyers, salaires, charges de fonctionnement fixes, etc. Toutes celles qui n’ont pas une trésorerie suffisante pour passer le cap et tenir jusqu’à une reprise d’activité normale vont avoir de grosses difficultés…

    • Et de maintenir l’annulation pour tous les impôts de production même après la fin du confinement.

      • Surtout à la fin du confinement pour que le rattrapage d’activité soit boosté par une promesse de bénéfices à ceux qui sauront s’adapter à l’accroissement de la demande.

        Mais c’est probablement un raisonnement trop osé pour les collectivistes.

    • Vous n’y pensez pas : cela aurait signifié le licenciement immédiat de centaines de milliers de fonctionnaires (et assimilés) non productifs, la fin des aides ‘open bar’ pour les immigrés y compris clandestins, la fin des aides en tout genre à des assos de toutes sortes… bref, l’abandon par le pouvoir d’une bonne partie de sa clientèle électorale ! C’est tellement plus facile de ruiner les épargnants et de taxer encore plus les propriétaires !

    • Cela aurait été une contradiction dans les termes. Même si ce n’est jamais présenté ainsi, n’oubliez pas que l’arrêt de l’économie est destiné à sauver les apparences d’efficacités de notre système de santé, un impôt en nature, une sorte de corvée moderne. Alors, annulé un impôt pour payer un impôt !

  • Je ne suis pas d’accord. En effet, la bourse a chuté de manière dangereuse et les Chinois s’apprêtaient à faire main basse sur les entreprises cotées en bourse et donc l’Etat a parlé de nationalisation comme pour Air France par exemple pour éviter cela.
    Quand on voit comment le fait de ne presque plus avoir d’industries pharmaceutiques en France mais en Chine nous met dans un état de dépendance tragique avec cette crise sanitaire, nous obligeant à confiner de manière massive et donc à mettre 70% de notre économie à l’arrêt,
    quand on voit comment avoir l’industrie qui ne représente que 10% du PIB en France alors qu’elle est de 20% en Allemagne on ne peut que plaider pour une réindustrialisation de la France alors que le tertiaire a été promu au détriment du secondaire.
    Quand on sait le projet de la Chine de dominer le monde, son projet des routes de la soie, je dit attention danger.
    Quand on voit que ces épidémies sont la plupart d’origine chinoise, je dis danger à vouloir remettre notre destin entre les mains des Chinois.

    D’autre part, il est plus facile de faire redémarrer une entreprise qui a des employés, même au chômage partiel que de laisser des entreprises faire faillite, puis de créer de nouvelles entreprises après la crise sanitaire, réembaucher des travailleurs qui entre temps auront pointé au chômage.

    • Ça en fait des fakes, sincères je suppose, en un seul post!
      Air France racheté par les chinois whaooo, ils sont devenus toc toc les chinois !
      L’Asie est la partie du monde la plus peuplée , normal qu’ils aient plus de virus que les autres… Etc etc
      Je croyais le café du commerce fermé……

    • le chinois ? acherter la SNCF, ou AIR FRANCE nan sans déconner
      vite vendons

    • @lapâladine ,
      on ne peut pas réindustrialiser la france les coûts de main d’oeuvre ajoutées aux taxes et prélèvements ne peuvent plus etre payés par les français.. il n’et ont pas les moyens
      une tele a 4000 euros , ou un frigo a 1500 euros …faut pas rever

      • Les français n’aiment pas l’argent et il le leur rend bien. Un pays d’envieux ne peut pas être industrieux.

        • voila , on profite des allocs et on achète chinois

          • @claude henry de chasne
            Tant que les dirigeants chinois y trouvent un intérêt. Personne, à moins d’y être forcé par une domination militaire issue de l’Histoire (comme les Allemands), ne prête indéfiniment pour que l’emprunteur puisse acheter sa propre production, ce qui revient à travailler gratuitement pour les autres. Si les dirigeants chinois accumulent les créances sur le reste de monde, c’est bien pour pouvoir les utiliser pour acheter in fine des actifs réels (armements, entreprises, savoir faire). Quand il n’y aura plus rien à vendre en France, les Chinois ne « nous » vendront plus rien du tout. Comme vous l’avez écrit plus haut (télé à 4000€…), il y en a qui regretteront la mondialisation.

  • Nous avons atteint ce qu’on appelle le « Welfare State ».

  • « Pour les salariés, cela passe par le chômage partiel, avancé par les entreprises et qui devrait être remboursé par l’État après des formalités »

    Pour les salariés fonctionnaires, comme le chômage est pour eux une vue de l’esprit, c’est 100% du salaire les yeux fermés, peu importe qu’ils travaillent ou non. On comprend mieux pourquoi certains espèrent que le confinement durera le plus longtemps possible. On comprend mieux pourquoi le gouvernement prévoit une prime spéciale pour ceux qui travaillent malgré la situation. Enfin, on comprend mieux la logique des syndicats et des juges qui font fermer des entreprises.

    • Avec ça la prime pour les allocataires du RSA et les étudiants alors qu’il a été annoncé ne reprendront pas les cours. On récompense les gens les moins affectés économiquement par le virus, en plus on a le loisir des les entendre chouiner sur toutes les antennes, c’est une putain de blague…
      Ce pays est tellement foutu…

      • La putain de blague : les enseignants qui refusent de reprendre leur travail le 11 mai. Si leur revenu avait été réduit des 2/3 avec le confinement, le discours serait aujourd’hui complètement différent.

  • Très juste M. Montenay.

    Je vous rejoins totalement quand vous dites que l’inflation est un impôt « discret », j’aurais dit indirect, un peu comme la TVA, qui elle aussi renchérit les prix des biens et services.

    Il me paraît inévitable que nous nous coltinions de l’inflation ; car la planche à billets va très probablement être mise massivement à contribution pour financer cette politique.

    La question résultante étant à mon sens de savoir si les gens qui auront bossé durant cette période de confinement, parfois doublement bossé pour que le pays continue à fonctionner tant bien que mal : agriculteurs, personnels soignants, employés de la distribution… seront épargnés par la baisse de pouvoir d’achat globale qui va en résulter. La réponse me paraissant devoir être : non.
    Je crains aussi que les épargnants, les fourmis de la fable de la Fontaine, soient doublement pénalisés par la politique de sortie de crise, leur épargne (du moins celle sous forme d’euros) se trouvant dévaluée de fait par l’inflation à venir – tant que ce n’est pas confisquée ?…

  • Cette interruption de la production pendant trois mois correspond à un appauvrissement d’environ 200 milliards.
    Il faut éviter les dépôts de bilan et il est compréhensible que l’Etat distribue l’argent nécessaire, argent qu’il n’ a pas.
    Qui va payer cette perte (ponctuelle) de 200 milliards ?

    2.1 Economies budgétaires

    Dans un pays « normal » qui gaspille autant à tout va, trouver 200 milliards à amortir sur deux ou trois ans serait sans problème : regarder – exemple entre cent – du côté de tout ce qui touche à l’énergie , à commencer par Fessenheim, ou l’éolien en mer…
    Aucune issue pourtant de ce côté-là, c’est la seule chose certaine, ce sera même le contraire.

    2.2 Impôts nouveaux

    Là pas de problème : la matraque est prête, mais elle a tellement servi qu’elle présente quelques fissures et menace de casser brutalement. Elle sera donc utilisée avec modération mais en insistant sur ce qui reste de « riches », en invoquant la « justice sociale » , ce qui permet de faire n’importe quoi.

    2.3 Endettement national

    Là aussi pas de problème. Les critères de Maastricht préconisent 60 %, et nous sommes à 100 %
    Alors on passera de 2400 (100%) à 2600 les doigts dans le nez, Bruxelles se taira comme d’habitude…
    Le problème est qu’à force de tirer sur la corde …
    Une remontée des taux ne pourrait-elle survenir brutalement – tétanisant tous ces irresponsables – comme un cygne noir, je veux dire un certain virus ?

    2.4 Endettement européen

    Ce serait LA solution idéale, recherchée par tous les gouvernements français depuis non pas 2, non pas 7, non pas depuis 40 ans, mais depuis 100 ans (1918 exactement)
    Ce sont les fameux corona bonds (nouveau nom trouvé récemment), c’est-à-dire des emprunts garantis mutuellement par tous les pays européens, de la Finlande à la Grèce.

    Vous avez compris de quoi il s’agit, les Allemands aussi figurez-vous. Ce n’est pas un cygne mais un serpent de mer dont la vraie signification est: « l’Allemagne paiera. »
    Jusqu’à présent le nein a tenu. Combien de temps avant la grande explication ?

    2.4 Planche à billets

    L’ineffable Mario Draghi a , pour sauver l’euro de la déroute en 2008, mis en place une gigantesque imprimante qui a déjà bien fonctionné .
    Christine Lagarde imprimera la quantité demandée sans états d’âme, et sans connaître de bornes.

    Seul hic : là encore les Allemands ne vont il pas siffler la fin de la partie ?

  • Bon article, qui rappelle à point nommé un certain nombre de vérités qu’on peut résumer ainsi :
    1) Toute richesse (biens et services demandés sur un marché libre) est le produit du travail de quelqu’un. Au travers de la monnaie, sur un marché libre, les travailleurs-consommateurs échangent le fruit de leur propre travail.
    2) Les seules ressources de l’État sont les biens et services produits par les producteurs privés. Au travers de la monnaie (que celle-ci soit prélevée comme impôt ou crée ex nihilo), les hommes de l’État et leurs clientèles se procurent par la force (impôt) ou par la ruse (monnaie crée ex nihilo) une partie du fruit du travail des producteurs de richesses privés. Il est vrai que les hommes de l’État fournissent un certain nombre de services réels qui seraient demandés sur un marché libre (éducation, transport ferroviaire, transports en commun, hôpitaux, assurance, police, justice, armée…) mais comme ils sont en situation de monopole (les contribuables sont forcés de payer même s’ils ne veulent pas de ces services), le rapport qualité/prix de ces services est extrêmement faible, comme on peut tragiquement le constater actuellement dans le domaine de la santé (à ce jour 14000 morts de plus du Covid-19 en France qu’en Allemagne pour des dépenses de santé équivalentes dans les deux pays). Il s’en suit que les travailleurs qui fournissent les biens et services monopolisés par les hommes de l’État (médecins, infirmiers, aides-soignants, agents d’entretien, constructeurs d’hôpitaux, professeurs, surveillants, constructeurs d’école…) ne veulent surtout pas être payés en « bons d’achat » d’autres services monopolistiques mais en monnaie leur permettant d’acheter des biens et services produits par des producteurs privés, d’un bien meilleur rapport qualité/prix. Il en va de même pour les vrais parasites que sont les hommes de l’État (hauts fonctionnaires, directeurs d’agences aussi inutiles que nombreuses, permanents syndicaux, bénéficiaires des minima sociaux).
    3) A cause de leur incurie, les hommes de l’État ont provoqué une catastrophe sanitaire, évitable, comme en atteste les excellents résultats de Taiwan, de la Corée du Sud et, dans une moindre mesure, de l’Allemagne, dans la lutte contre cette épidémie meurtrière. Leur réponse, comme toujours, c’est d’aggraver le problème en interdisant à un grand nombre de producteurs (privés et monopolistiques) de produire.
    4) Si on produit moins, on doit consommer moins. Aucune création monétaire ne peut y changer quoi que ce soit. Les impôts ou la création monétaires (qui sont une seule et même chose) ne peuvent que changer la répartition de ce qui est produit. Cependant, plus ils augmentent, plus l’envie de produire diminue, ce qui diminue encore plus la quantité de biens et services disponibles. La seule réponse raisonnable aurait consisté à supprimer tout prélèvement (impôts, taxes, charges, création monétaire…) sur les entreprises privées mises par eux-même en difficulté, de réduire d’autant les dépenses de l’État et d’autoriser les entreprises à apurer leurs dettes réciproques dans la monnaie de leur choix pour leur éviter les problèmes de trésorerie, ce qui signifie renoncer au monopole sur la monnaie.
    En provoquant une diminution de la quantité de biens et services disponibles, en aggravant cette diminution en augmentant les impôts, les hommes de l’État vont devoir répartir le peu qui reste entre un nombre croissant d’individus (dont ceux qu’ils auront mis au chômage), ce qui implique une diminution drastique et brutale du niveau de vie de l’immense majorité, y compris chez leurs soutiens traditionnel qu’on trouve parmi les travailleurs qui contribuent à la fourniture des services monopolistiques. Il n’est pas sûr qu’ils en réchappent.

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