La droite française, droite la plus bête du monde ?

François Fillon a-t-il une fenêtre de tir pour fermer la parenthèse de la droite la plus bête du monde ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
François Fillon 2014 By: European People's Party - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La droite française, droite la plus bête du monde ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 novembre 2016
- A +

Par Nathalie MP.

François Fillon 2014 By: European People's Party - CC BY 2.0
François Fillon 2014 By: European People’s PartyCC BY 2.0

« Extraordinaire résultat que celui de la primaire de droite ! »

Tels furent mes premiers mots pour décrire la victoire éclatante et passablement inattendue de François Fillon après le premier tour de dimanche dernier. Longtemps ignoré, chichement doté d’un petit 9 % des intentions de vote début septembre puis progressivement remarqué pendant les débats pour son calme et son programme de « transformation » de la France, il a laissé tout le monde sur place pour se fixer à 44 % dès le premier tour. Et dimanche soir, second tour, grande victoire pour François Fillon, bien sûr. Mais s’il y a bien surprise, elle n’est plus exactement de même nature.

Malgré les coups bas du début de la semaine en provenance du camp Juppé, malgré les attaques acharnées de la gauche contre François Fillon l’ultralibéral, l’ultracatho, l’ultraréactionnaire, bref l’ultrafacho qui va tous nous entraîner dans des camps de travail en nous obligeant à chanter Ave Maria et Pater Noster, malgré diverses stratégies habiles dont les militants socialistes se sont vantés sur les réseaux sociaux pour faire échouer Fillon en allant voter Juppé, la simple mathématique des reports de voix montrait qu’on pouvait s’attendre à un résultat final de 65/35. Et de fait, on n’en est pas loin. Sur un total de 4,3 millions de votants, Fillon a obtenu 66,5 % des voix contre 33,5 % à Juppé.

Non, la vraie surprise du second tour, c’est que la primaire de droite a eu lieu, qu’elle s’est déroulée sans drame du début à la fin, qu’elle a mobilisé l’attention de la presse et des Français, comme en témoigne l’audience de 8,5 millions de personnes pour le dernier débat entre Fillon et Juppé et qu’elle a atterri en douceur dimanche soir après avoir attiré physiquement par deux fois 4,3 millions de personnes dans ses bureaux de vote (et environ 8 millions d’euros net des frais d’organisation dans ses caisses).

Habitués aux massacres politiques dès 2008 avec le Congrès de Reims du Parti socialiste qui s’acheva sur une bataille échevelée entre Ségolène Royal et Martine Aubry au profit de cette dernière, on est presque étonnés de constater que la droite, notre « droite la plus bête du monde » (Guy Mollet), est capable de mener une opération de cette envergure sans finir dans les fraudes avérées et le désordre le plus total. Les souvenirs du psychodrame Copé/Fillon pour la présidence de l’UMP en 2012 sont encore dans toutes les têtes alors que les rebondissements rocambolesques de l’affaire Bygmalion, toujours ouverte, laissent planer beaucoup de doutes sur le financement de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy.

Rien de tout cela aujourd’hui. Dès le soir du premier tour, sèchement battu, Nicolas Sarkozy, se retirait de la course (et de la vie politique, mais ça on l’a déjà entendu) et apportait son soutien à François Fillon. Un soutien pas médiocre puisqu’il s’agissait de 20 % des votes qui sont venus peu ou prou s’ajouter aux 44 % déjà acquis. Ayant parait-il voté très tôt dimanche matin, le même Sarkozy n’a pas tardé à envoyer au vainqueur une belle lettre de félicitation et de soutien pour la suite, tout en assurant le candidat malheureux de son amitié, et en plaidant pour le rassemblement le plus large en vue de l’alternance pour 2017.

Dans son discours de défaite, Alain Juppé s’est placé exactement sur la même ligne. Après les remerciements d’usage à ses électeurs, après la reconnaissance du rôle précieux de la Haute Autorité qui a supervisé tout le processus de la primaire, il a abordé le point politique central pour battre la gauche et le FN en 2017 :

« Je félicite François Fillon pour sa large victoire. […] Et comme je m’y étais engagé, j’apporte dès ce soir mon soutien à François Fillon, je lui souhaite bonne chance pour sa prochaine campagne présidentielle, et la victoire en mai prochain. »

Quant à l’heureux vainqueur, devenu ipso facto candidat officiel de la droite, il ne s’adresse plus seulement à ses électeurs, ni même à la droite. C’est par « mes chers compatriotes » qu’il entame son allocution, car à partir de maintenant, l’unique objectif, la tâche immense qui se profile, c’est le redressement de la France tombée en 2012 entre les mains d’une équipe « pathétique ». Toutes les bonnes volontés, tous les talents, sont invités à participer :

« Ce quinquennat qui s’achève a été pathétique. Il va falloir y mettre un terme et repartir de l’avant comme nous ne l’avons jamais fait depuis trente ans. Pour cela, j’aurai besoin de tout le monde. Et ce soir, j’ai une pensée particulière pour Nicolas Sarkozy. J’adresse à Alain Juppé un message d’amitié, d’estime et de respect. »

La droite est donc en train de se rassembler autour de François Fillon, c’est un premier point positif à retenir en sa faveur.

Mais surtout, contre toute attente, elle s’est trouvée un candidat, non pas vraiment outsider, car François Fillon est dans le paysage politique comme député et ministre membre du RPR puis de l’UMP puis des Républicains depuis la fin des années 1970, mais un candidat qui a été capable de faire passer un message de transformation de la France qui tranche nettement sur tout ce qui a été tenté sans grand succès jusqu’à présent.

Il s’agit de « changer de logiciel », il s’agit de se rapprocher d’expériences plus libérales qui ont été menées avec succès dans d’autres pays tels que le Royaume-Uni ou l’Allemagne, il s’agit, toutes proportions gardées, d’instiller un peu de Thatcher dans nos rouages grippés :

« J’ai maintenant le devoir de convaincre tout un pays que notre projet est le seul qui puisse nous hisser vers le haut pour l’emploi, pour la croissance, pour la justice. […] Je vais maintenant aller à la rencontre des Français et je vais relever avec eux un défi immense, le défi de la vérité et celui d’un changement complet de logiciel. »

Ce faisant, la droite vient aussi de réaliser un troisième petit tour de force, celui de mettre fin nettement et sans bavure au chiraquisme et au sarkozysme. Et ça, mes amis, c’est épouvantable, surtout la fin du chiraquisme. François Fillon a beau prendre la précaution de mettre en avant les réformes de personnalités politiques de gauche telles que Gerhard Schröder ou de Tony Blair, son arrivée dans la course présidentielle suscite cris et indignations depuis tous les azimuts possibles : les socialistes, les macronistes et les lepenistes s’entendent tous à merveille pour dénoncer l’horreur économique du programme de François Fillon. On pourrait presque en conclure que c’est plutôt bon signe :

Quant aux cégétistes, du haut de leur minuscule représentativité et des grasses subventions qui les font vivre et selon leur bonne habitude, ils promettent déjà un troisième tour social si François Fillon est élu. Cher M. Martinez, et si au lieu de vos menaces de blocage pour imposer votre programme de chômage et de pauvreté, vous laissiez les Français s’exprimer librement à travers des élections présidentielles au suffrage universel qui rassemblent dans les 37 millions de votants, par exemple ?

Même s’ils ne sont pas forcément représentatifs de l’opinion d’une majorité de Français – on verra ça en mai 2017 –, ces obstacles sont d’autant plus réels qu’ils trouvent des relais dans la plus grande partie de la presse (grassement subventionnée, tout comme les syndicats). C’est bel et bien un effort herculéen que François Fillon va devoir fournir, non seulement pour convaincre, mais pour agir.

C’est pourquoi la tentation sera forte, pendant la campagne présidentielle, d’atténuer le discours libéral au profit d’un esprit de réforme plus conventionnel, moins perturbateur, celui qui explique qu’on ne touchera pas au modèle social, qu’on ne remettra jamais en cause notre éducation nationale ou notre exception culturelle, etc. Le projet Juppé, en fait. Il est probable que François Fillon se retrouvera entouré de conseillers qui, de bonne foi, lui suggèreront ces petits aménagements afin de mieux séduire au centre, en haut, en bas et, pour tout dire, en arrière. C’est précisément le contraire qu’il faut faire.

the-economistIl apparaît en effet aujourd’hui que la fenêtre de tir libérale n’a jamais été aussi largement ouverte. Les Français pensent que leur pays va dans la mauvaise direction (voir graphique ci-contre). La droite se rassemble et son nouveau leader, sensible à la situation de faillite de la France, a intégré la nécessité de desserrer le carcan. La gauche s’émiette tous les jours un peu plus, le Premier ministre s’est ouvertement rebellé contre le président et ses jours à la tête du gouvernement semblent comptés. L’extrême droite reste compacte mais obligée de passer à la défensive contre Fillon, elle ressemble de plus en plus à la gauche.

Reculer maintenant serait une très grave erreur qui ralentirait la France pour cinq ans de plus. Tout ce qui sera abandonné en campagne, tout ce qui ne sera pas assez ambitieux, sera impossible à mettre en œuvre au pouvoir. Je pense, comme le disait Sarkozy, qu’il « faut tout dire avant pour pouvoir tout faire après » faute de quoi, en supposant qu’il sera élu en 2017, Fillon serait condamné à renouer avec l’immobilisme de « la droite la plus bête du monde ».

Souhaitons que la mission1 que François Fillon se donne désormais, celle d’aller à la rencontre des Français avec un « défi de vérité » soit bien le signe de la renaissance d’une droite qui a enfin choisi la liberté.

  1. Je précise à nouveau que je suis très dubitative sur sa complaisance à l’égard de Poutine et que j’espère, mais cela semble acquis, qu’il n’envisage pas de perdre trop de temps sur les questions sociétales.
Voir les commentaires (27)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (27)
  • rabâchage et rien d’intéressants dans tous ce que nous dit la dame là ! C’est idem à ces politiques et ces journalistes qui n’ont rien a dire mais parlent et reparlent comme des perroquets soi-disant savants . Hier la messe ce fessait en latin… Hier la politique était menée autrement ,aujourd’hui ce sont les mêmes gens sans cerveaux qui voteront comme en 2012 par la petite phrase : Je vais tous arranger.

  • « la plus bête du monde » (avec oubli de la majuscule à Monde, comme d’autres à Univers) : la formule est usée, sinon éculée.

    Encore faudrait-il définir « bête » , alors que parfois, c’est connu …. et ambigu « ‘Qui veut faire l’ange, fait la bête »

    Radotage didactique : Ce dont la France a besoin, quoiqu’il soit bien tard, c’est d’un président appliquant et faisant appliquer au moins mal notre irrationnelle constitution (à ré-écrire) en étant lui-même très nettement plus altruiste, et en particulier soucieux des plus défavorisés français*, qu’égocentrique. Si vous voyez un nom, après vous être suffisamment contradictoirement informé, je suis preneur. Merci d’avance.

    * On peut ne jamais voter FN ou droite et trouver juste, judicieux et légitime « Les Français d’abord » .

    • L’Etat français pratique un altruisme forcé depuis 40 ans, sous forme de vol pur et simple du produit de notre travail. Ce faisant, il a nationalisé la générosité. La seule fraternité réelle est la fraternité volontaire. Pour cela, il va falloir abandonner le modèle social démocrate, un modèle fondé sur le vol et la force et respecter strictement, sans les interpréter, les droits naturels de l’homme.

      • Globalement exact. Et il se défausse de certaines de ses responsabilités, par exemple en applaudissant le téléthon qui est peut-être aussi un piège à cons, malgré l’admirable générosité altruiste de « petites gens avec ou sans dents » qui (se) donnent , mais permettent aux cadres du Téléthon de toucher des « généreux « salaires , tout comme certains directeurs de recherches

  • Ce n’est pas gagné si les deux grands partis de gauche fusionnent (jr parle du Parti de gauche et du front national)

  • Adviendra ce que permettra la nomencklatura.. a t elle quelque chose a gagner avec Fillon ou tout a perdre?

  • J’espère aussi que le rapprochement souhaité et souhaitable avec Poutine ne se traduira pas par la moindre faiblesse sur le génocide perpétré contre le peuple syrien avec la complicité active de ce même Poutine….

    Quand à la fin du chiraquisme je dirai ENFIN : il a pour des raisons bassement électoralistes accumulé les mauvaises décisions. Entre autres:
    – le quinquennat
    – l’absolue priorité donnée à l’électoralisme qui en résulte, démontrée dans les moyens mis en oeuvre: dissolution du parlement pour éviter Le Pen ??? Grenelle de l’Environnement mené avec des raisonnements idéologiques et non une approche objective et scientifique du problème (cf l’interdiction des OGM, la mise au ban de la société de l’agriculture…, la gestion de la vache folle… voire de l’amiante qui est un vrai problème pour les ouvriers du bâtiment, mais pas pour les habitants quand cet amiante est enfermé sous une couche de peinture.)
    – l’introduction du principe de précaution dans la constitution : à l’invention du chemin de fer, il aurait fallu renoncer puisque certains pensaient que se déplacer plus vite qu’un cheval entraînerait la mort !
    – et aucune réforme de fonds permettant de relancer la machine: rien sur le financement de la solidarité nationale, rien sur le traitement du flux financier issu de la prohibition de la drogue, argent qui finance aujourd’hui le terrorisme ( et probablement une partie des politiques car je ne voie pas d’autre cause à l’aveuglement de nos politique si ce n’est l’obscurantisme électoral évoqué ci dessus). Rien sur l’amélioration de la compétitivité du travailleur français en libérant celui-ci de la surcharge financière résltantdu financement de la solidarité nationale pour la mettre sur l’impôt, rien sur le renforcement des syndicats en éliminant leur financement par l’état, mais en limitant l’application des accords obtenus à leurs seuls adhérents, rien sur la réorganisation de l’approvisionnement des français en limitant la puissance des centrales d’achat pour conformer leur taille marché par marché à celle de leurs fournisseurs et éviter le laminage des fournisseurs locaux…., rien sur la limitation de la propagande des ministères via le financement d’organisations dites « non gouvernementales »: Plus de 50 % du budget de FNE vient à mon sens du ministère de l’environnement, mais le financement des chambres et organisations consulaire ressort de la même logique de renforcement des administrations. Et je crois que le constat en matière de nombre de postes administratifs par rapport à celui des opérationnels de la fonction publique fut lui aussi catastrophique, avec un rapport administratif / actifs qui s’est dégradé. Cf éducation nationale, recherche, hôpitaux et nombreuses agences ad hoc créées pour placer les copains ou défendre une idéologie…

    Oui décidément, il faut dire haut et fort que son intervention en politique française fut une catastrophe pour le pays.

    Millesabords

    • Jacques Chirac a très bien incarné ce qui provoque le déclin français. L’histoire condamnera probablement ce président sans qualités qui ne s’est mis qu’au service de lui même.
      Je partage à 100% votre avis sur ce triste sire; avis que l’on ne voit ni n’entend jamais nulle part!
      A titre pédagogique pour les français je proposerais volontiers cette épitaphe:
      « Chirac véritable socialiste qui s’ignorait, vrai roi fainéant nous a laissé un pays dans un état catastrophique et nous en paierons les conséquences pendant des décennies. Que mettre à son actif? Nous savons qu’il se glorifiait de n’avoir pas engagé la France dans la guerre d’Irak, la belle affaire! Cette décision était à la portée d’un enfant de 10 ans! Quelques « réalisations » de Jacques Chirac pour mémoire entre autres : le regroupement familial des émigrés en tant que 1er ministre sous la présidence Giscard, le principe de précaution qu’il a constitutionalisé ! Deux désastres en termes de conséquence pour l’équilibre social du pays, l’innovation, la création d’entreprise, l’entrepreneuriat et l’emploi… La suppression du service militaire c’est lui (dont la jeunesse et les immigrés auraient tant besoin aujourd’hui), le quinquennat qui plonge le pays dans une campagne électorale permanente avec un réformisme brouillon ou évanescent, les lois mémorielles inappropriées et Jacques Chirac a fait élire Mitterrand en 1981 fossoyeur du pays en torpillant Giscard et a annoncé voter pour Hollande en 2012 ; là c’est encore Jacques Chirac… »
      Et les médias et les français osent faire l’apologie de ce monsieur et se répandent en compassion et apitoiement!

  • Bien analysé. La France est malade de socialisme. Normal, la gauche est composée des socio-démocrates et à l’autre extrémité des marxistes accompagnés par des khmers verts. Filon est la dernière chance pour sauver la France de faillite.

  • Arrêtez de nous pomper l’air
    Avec Margaret Thatcher.
    S’il est élu, M.Fillon
    Fera du… Fillon.

  • je trouve que le mot liberté est bien galvaudé ,liberté mangée a toute les sauces sans savoir ce que veut dire la vrai liberté on peut philosopher longtemps sur ce sujet cela me fait penser aux anarchistes libre de détruire mais derrière ne rien construire Attendons mai 2017 car les 4 millions et des poussieres qui ont voté a la primaire ce sont les sympathisants de droite et quelques miettes du centre et de gauche donc ce n’est pas l’électorat complet,qui est plus important que ces 4 millions mais comme la gauche n’a pas de patrie leur vote sera pour mr fillon au deuxieme tour Pauvre et triste France qui continu sa descente pas vers la liberté mais vers l’enfermement.

  • Les subventions forment un terreau fertile pour le développement des cancers de la démocratie.

  • Bon article qui montre bien les défis que devra affronter M. Fillon.
    Deux points en sa faveur:
    il a toujours dit qu’il ne changerait pas son programme qui fait un tout cohérent.
    il a suscité un vote d’adhésion important
    Mais le plus dur reste à faire.

  • Même engouement que pour Mitterrand, puis Chirac, suivi de Sarkozy avec qui on allait voir ce que… puis Hollande qui fit pleurer les croyants de la religion socialiste. Si ce n’était exaspérant, s’en serait drôle.
    Fillon n’a qu’éliminé Sarkozy, comme il n’a pas été propulsé dans ce vote censitaire qu’est la primaire pour sa politique économique. Il a été porté par l’électorat Catho (qui n’est en rien péjoratif, juste le constat) qui n’a toujours pas digéré le mariage pour tous, maintenant il va falloir qu’il assume, un peu comme Mitterrand avec les cocos mais avec 2000 ans d’ancrage, autant dire des rudes, ce genre d’électorat ça vous colle, vous n’avez pas idée.

    Plus étrange, comment voir une fenêtre pour le libéralisme ? les programmes de tous les candidats s’inscrivent dans la continuité, celui de Fillon offre le triple paradoxe d’un ancrage à l’UE, d’atours pseudos libéraux, de conservatisme. Fillon c’est Rémy Bricka, l’homme orchestre.

    Et puis il faudrait peut être en finir avec cette idée d’une société libérale, surtout par le biais économique, vous allez être déçu, comme avant vous les tenants de la chose socialiste ou communiste. Au Canada libéral de Trudeau, ça part en vrille : http://affaires.lapresse.ca/economie/macro-economie/201611/25/01-5045153-ottawa-affiche-un-deficit-budgetaire-de-24-milliards-en-septembre.php et ça ce n’est que le volet économique, intéressez vous à celui sociétal, la pente est glissante.

    Le libéralisme c’est justement le découplement de toute idéologie, mais à force de vous user les yeux votre missel made in Hayek, vous ne voyez plus la société des hommes mais celle d’une idéologie qui les gouvernerait. Autrement nommé totalitarisme. Un monde atomisé.

    La globalisation (qui n’a rien à voir avec la mondialisation) c’est le retour à des sociétés tribales, paradoxalement le monde décrit par Lewis Henry Morgan ou plus particulièrement Evans-Pritchard (Les Nuer). Lisez les Nuer… Si notre monde devait être dirigé par des principes économiques, autant voter pour Sequana, le super calculateur qui possède une puissance de calcul exaflopique.
    je ne sais pas ce que c’est exaflopbidule mais ça en jette paraît-il, au moins un ordinateur élu ne coûterait rien sinon un peu de courant, avec le bonus de l’alimenter avec une éolienne histoire de faire plaisir à Jean Vincent Placé et Cécile Duflot et d’installer les écoloministres devant le brasseur d’air qu’ils alimenteraient même en absence de vent. A faire dans le totalitaire, faisons nous plaisir, si non ?

  • Quand on est au fond du trou, seul un homme providentiel peut nous faire remonter. FF sera-t-il celui là? Ceux qui clament le changement ne seront-t-ils pas ceux qui ne voudront rien changer? Bonne chance François Fillon, tenez bon.

  • « Il apparaît en effet aujourd’hui que la fenêtre de tir libérale n’a jamais été aussi largement ouverte. »
    Comparaison n’est pas raison mais ça me fait penser à cette brève accalmie météorologique une certaine nuit de juin 1944. Pareille occasion ne se représentera pas, c’est maintenant ou jamais. Je me prends à espérer que M. Fillon a une toute petite chance de réussite après l’avoir entendu s’exprimer. S’il abandonne/refuse toute la logomachie bien-pensante que l’on nous sert depuis des lustres (vivre-ensemble, etc…) pour la remplacer par des mots qui ont du sens, alors il se met en position de dominer les débats en imposant à ses détracteurs d’utiliser le langage qu’il aura choisi. La chance est infime mais elle est bien réelle et il faut la saisir. Mme Nathalie MP, merci pour cet excellent article.

  • François Fillon est (entre autres choses) comme Nicolas Sarkozy avant lui le candidat des personnes âgées chez qui son conservatisme remporte un certain succès. La pyramide des âges étant en France ce qu’elle est, M. Fillon dispose d’une base solide. L’importance du « baby boom » et les progrès de la médecine jouent toujours en faveur de la France d’hier. Pour combien de temps encore ?

    Par ailleurs, il est louable de rappeler l’épisode Fillon/Copé. Cela rééquilibre un peu l’article. Il serait plus judicieux encore de rappeler que M. Fillon a été premier ministre pendant cinq années, de 2007 à 2012, après avoir occupé de nombreuses autres fonctions. Il a donc un bilan que chacun peut se donner le loisir d’étudier.

    • Rappelez-vous l’épisode du « collaborateur »…

    • Fail.
      35% des votants au premier tour de la primaire avaient plus de 50 ans.
      30% de la population a plus de 50 ans et ramené à la population des électeurs (en enlevant les 0-18 ans) les électeurs potentiels de plus de 50 ans représentent bien plus que ces 35%… et donc paradoxalement il y a moins de + de 50 ans dans les lecteurs de la primaire que dans le reste de la population.
      Si on ajoute à cela que les jeunes votent généralement moins que les aînés c’est encore plus criant…

      • Merci pour cette remarque judicieuse ! Après les « cathos », les « vieux », les « riches », tout est bon pour dénigrer le résultat d’un vote auquel chacun était libre de participer.

      • Et ? Vos chiffres nous rensiengent sur les personnes qui ont participé à la primaire, pas sur les personnes qui ont voté Fillon.

        Fillon a fait 41% chez les plus de 65 ans (contre 27% à Juppé) et 14% chez les moins de 35 ans. Si on regardes les autres tranches d’âge on constate que le vote Fillon augmente régulièrement avec l’âge.

        • Vous rendez-vous compte que vous citez des pourcentages …… de sondages ?

          Vous prenez encore les sondages au sérieux ?

          Vous n’êtes pas sérieux

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Nathalie MP Meyer.

On ne sait pas encore sous quelle forme exacte sera désigné le candidat des Républicains (LR) en vue de l’élection présidentielle de l’an prochain, mais une chose est d’ores et déjà certaine : que ce soit dans ou hors primaire, les candidatures s’accumulent follement – à tel point que l’on se demande si dans bien des cas, il ne s’agirait pas plutôt de marchander plus ou moins habilement un futur poste ministériel, y compris auprès des deux candidats de tête Macron et Le Pen. Après tout, il y a le précédent Le Mai... Poursuivre la lecture

Par Frédéric Mas.

Interrogé au journal télévisé de TF1, Xavier Bertrand a répété qu’il serait candidat à l’élection présidentielle et pas à la primaire envisagée par certains ténors de la droite. Ce serait pourtant un excellent moyen de transformer une querelle de personnes en débat d’idées, avec à la clef la possibilité de réintroduire le libéralisme dans l’offre politique à droite.

Le traditionalisme gaulliste de Xavier Bertrand

Xavier Bertrand a insisté sur la « cohérence » de sa candidature, qu’il relie à « sa conception » d... Poursuivre la lecture

Par Guillaume Nicoulaud.

Je voudrais revenir ici sur quelques-unes des inepties qui émaillent le programme économique et les discours de madame Le Pen (mais aussi ceux de l'extrême gauche).

 

Avant l’euro, la France était libre de faire ce qu’elle voulait du franc

Ça n’est que très partiellement exact.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la parité du franc face aux autres devises a toujours été encadrée par des accords internationaux. Au début, c’était ceux de Bretton Woods, du 26 décembre 1945 au 19 ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles