La Banque publique d’investissement est inutile et ruineuse

Plutôt que de « servir l’avenir », il semble que Bpifrance serve surtout ses employés.

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La Banque publique d’investissement est inutile et ruineuse

Publié le 22 novembre 2016
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Par Simone Wapler.

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Bpifrance est censée « servir l’avenir » en empruntant avec la garantie de l’État pour investir dans des entreprises françaises. Le dernier rapport de la Cour des comptes montre que ce sont plutôt ses dirigeants qui se servent…

Est-ce vraiment la fin des taux bas et du grand marché haussier obligataire ? L’inflation est-elle prête à sortir du bois et à nous lacérer ? Nous n’avons pas les réponses. Les obligations ont atteint un support critique. Les actions bancaires remontent. M. Le Marché hésite.

 

Défaire la parasitocratie

Ce qui me permet de revenir à un de mes sujets de prédilection : la Parasitocratie, cette classe qui vit à nos dépens en forgeant les lois qui lui garantissent un système de rentes et de privilège.

Un  très bel exemple de Parasitocratie nous est donné par la Banque publique d’investissement.  La Cour des comptes s’est penchée sur cet établissement (né en 2012 de la fusion de plusieurs structures technocratiques) et trouve son modèle économique et financier « fragile ».

Quel est le modèle économique de la Banque publique d’investissement ?

Prendre l’argent des autres, 200 milliards d’euros d’ici à 2019 nous indique son site. Puis « l’investir » pour « servir l’avenir ». Si vous voulez renforcer votre trésorerie, créer votre société, développer votre activité, innover, exporter, renforcer votre capital, reprendre une entreprise, Bpifrance est là, à vos côtés, avec vous. Elle vous prend votre argent pour mieux vous le rendre (ou pas).

« Bpifrance accompagne les entreprises pour voir plus grand et plus loin et faire émerger les champions de demain. De l’amorçage jusqu’à la cotation en bourse, du crédit aux fonds propres, Bpifrance offre, dans votre région, des solutions de financement adaptées à chaque étape de la vie de votre entreprise »

La différence entre Bpifrance et n’importe quelle autre banque d’affaires c’est qu’elle n’utilise pas l’argent d’actionnaires ou de déposants volontaires. Elle ne rend de comptes à personne de ses investissements. Ce n’est pas non plus une banque. Elle emprunte avec la garantie de l’État, et donc de nos impôts. Or, l’État utilise la force publique pour lever des impôts.

Ses cadres dirigeants sont des fonctionnaires, dont la plupart n’ont jamais créé une entreprise ou même simplement vécu dans le secteur privé et concurrentiel. Pourquoi, dans ces conditions, seraient-ils plus aptes à faire « émerger les champions de demain » que des banquiers, des investisseurs privés, des business angels… bref les professionnels dont c’est le métier ? En cela le modèle économique de Bpifrance est effectivement bien faible.

 

Se servir sans servir l’avenir

Dans notre douce France, nous sommes habitués à ce capitalisme d’État et sa prétendue supériorité. Mais la Cour des comptes épingle aussi les généreux salaires que se versent les employés de Bpifrance. En langage châtié cela s’appelle « maîtrise rigoureuse des charges d’exploitation ». La masse salariale a augmenté de 7 %, et certains cadres dirigeants ont vu leur salaire augmenter de 40 % entre 2012 et 2015, titille la Cour des comptes, avec 23 % pour la seule année 2015. Dans le même temps, il y aurait un besoin de financement (= il faut remettre au pot) de 2,3 milliards d’euros !

Ce à quoi répond Bpifrance :

« Les augmentations de salaires de 40 % constatées par la Cour concernent des cadres qui ont été promus au comité exécutif de la banque et qui ont en conséquence bénéficié d’un rattrapage de salaire […] Le comité exécutif est en moyenne moins rémunéré que celui de la SNCF, La Poste et EDF ».

Ouf, nous voilà rassurés ! Les heureux dirigeants de Bpifrance sont moins bien rémunérés que ceux de nos plus beaux fleurons du capitalisme d’État.

Mais ce n’est pas tout : la Cour des comptes déplore également « l’importance du recours à des prestataires externes, la politique immobilière « coûteuse », et le niveau « élevé » des frais de déplacements », selon Le Figaro.

Plutôt que de « servir l’avenir », il semble que Bpifrance serve surtout ses employés. Contrairement à ce que révèle la Cour des comptes, ce business model là n’est pas si fragile tant que « l’argent des autres », celui de nos impôts, garantit cette gabegie. On en regretterait presque les « avions renifleurs » de Giscard d’Estaing. Notre ancien polytechnicien, président de la République, s’était alors fait fourguer un « investissement d’avenir » dans des avions capables de détecter en vol des champs pétrolifères souterrains. Les « avions renifleurs » se sont révélés être une escroquerie digne des Pieds Nickelés, payée très cher par un fleuron du capitalisme d’État de l’époque : Elf Aquitaine.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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  • Tout ce qui est touché par la Bravitude du dindon Segolene tourne à la débandade financière

  • La BPI ? un « Carrefour du Développement » à la Mitterrand en plus catastrophique, c’est à dire à la Moumou1er

  • Elle bien quelques succès a son actif en 4ans d’existence….. non, je déconne 🙂

  • Pourquoi se priveraient-ils? Cette bpi à été créée exprès pour se téléphoner le pognon. Rien d’anormal depuis 1973!

  • Le seul business model de la BPI c’est, de facto, l’achat de bulletins de vote au travers le maintien à tout prix (grâce à notre argent) d’activités industrielles déficitaires (que les banques normales ne veulent plus financer en raison d’un risque de défaut trop important).
    Bref, c’est un moyen indirect de fonctionnariser les salariés de ces entreprises nécessiteuses.

  • Un pays qui produit plus de 365+1 fromages ne peut pas perdre la guerre économique

  • Ah! Les avions renifleurs!

    Toute une époque! Et une escroquerie comme moi, j’avoue les aimer: abuser d’un faible est totalement à condamner mais un Italien, un Belge et un Français qui s’attaquent à « Elf » et au pouvoir français, ça c’est aussi magnifique que de l’ « Arsène Lupin »!

    Pour ceux qui ont de l’humour, voir

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_avions_renifleurs

    Rigolade assurée!

  • Votre aparté sur les « avions renifleurs » ne me paraît pas bien informé.
    Le « polytechnicien » Giscard ne s’est rien « fait fourguer » du tout.
    Invité à une démonstration, il a tout de suite flairé la supercherie, traitant les protagonistes si je me souviens bien de « pieds nickelés ».

    Pour le reste je suis bien de votre avis.

  • C’est à vomir. Je veux dire, on peut pas faire plus clair dans la définition du socialisme. C’est une belle histoire pour vivre de la rapine. Point, rien d’autre.
    Et dire que vous êtes encore 66 millions à soutenir votre propre brigandage.

  • Critiquer le fonctionnement de la BPi, soit! Mais commençons par le début. Si la BPi a été créée ou même simplement renforcée, et qui a donc permis cette négligence financière à son sommet, c’est parce que nos banques privées financent peu ou prou les créateurs d’entreprise, les TPE et les PME. Ces grandes banques privées, détenues par des actionnaires, ont un unique objectif: gagner le plus d’argent possible (pour les actionnaires et les managers) tout en prenant le moins de risque possible. Par conséquent, elles se foutent totalement du développement du tissu productif national. Jetez un oeil au bilan de la BPi (évolution et structure) ainsi que des grandes banques françaises, vous comprendrez pourquoi la France est contrainte de se doter d’une telle entité publique.

    • Autre exemple de « management » socialiste : La BERD qui a frôlé la banqueroute, heureusement qu’Attali a été débarqué (non remercié) !

      • La BERD n’a rien de socialiste et Attali n’est pas socialiste aux dernières nouvelles (même si ce dernier était visiblement proche de Mitterrand, probablement par opportunisme).

  • Les commentaires sont fermés.

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