Avec Donald Trump, le retour de l’inflation ?

Donald Trump sera probablement entouré des politiciens qui sont là depuis déjà 40 ans. Un renouveau, vraiment ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Donald Trump By: Ninian Reid - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Avec Donald Trump, le retour de l’inflation ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 novembre 2016
- A +

Par Bill Bonner, depuis les États-Unis.

Donald Trump By: Ninian ReidCC BY 2.0

La présidence de Trump sera marquée par l’inflation. Toutes les techniques de stimulation monétaire ont été épuisées. Il ne reste que les stimulations budgétaires qui vont déclencher la hausse des prix et la fin de la bulle obligataire.

L’élection de Donald Trump déclenche l’hystérie

Un ami dont les petits-enfants vont dans une école privée des environs de Washington nous a confié :

« Je n’arrive pas à le croire, leur établissement a mis en place une cellule d’aide psychologique ! ».
– D’aide psychologique ?
Oui. Apparemment, les élèves étaient si contrariés par la victoire de Donald Trump que l’établissement s’est dit qu’il devait fournir une aide psychologique pour les aider à surmonter cet évènement ».

Il semblerait que le New York Times ait également besoin d’une thérapie.

Son édition du week-end déborde de reproches, de boucs émissaires potentiels et de flagellation. Hillary rejette la responsabilité de sa défaite sur le directeur du FBI, Comey. L’un des chroniqueurs affirme que les Américains blancs sont devenus racistes.

Un autre déclare que les femmes sont déplorables, également. Elles n’ont pas soutenu Mme Clinton alors qu’elles auraient dû le faire. « Derrière ces hommes blancs en colère, il y a des femmes blanches en colère », souligne-t-il.

Depuis l’annonce des résultats de l’élection, l’hystérie domine beaucoup de monde. Les gens devraient se calmer et regarder cela de plus près. Les données commencent déjà à converger. Nous observons la chose suivante : le système fonctionne !

Même avec Donald Trump, le système va continuer à fonctionner

Autrement dit, le système, dont le but principal est de protéger le système, continue de fonctionner.

Donald Trump se prépare peut-être à monter sur son trône, mais le Deep State – le gouvernement parallèle des États-Unis  – est toujours en état de grâce.

D’abord, M. Trump a utilisé l’annonce de sa victoire pour indiquer que le crédit facile – sur lequel repose le financement du système – le sera encore plus.

À la politique monétaire accommodante, il ajoutera la politique budgétaire accommodante. Jusqu’à 1 000 milliards de dollars supplémentaires seront dépensés en « infrastructures ». À crédit, bien entendu.

Comme l’a écrit l’un des conseillers économiques de M. Trump, Anthony Scaramucci, dans le Financial Times de ce week-end :

« Si les politiques monétaires basées sur l’argent facile ont exacerbé les écarts de revenus, les banques centrales, menottées par les dysfonctionnements politiques, n’ont eu d’autre choix que de se montrer extraordinairement accommodantes… Les hommes d’affaires tels que M. Trump comprennent que l’on peut se sortir d’un endettement excessif. »

Se sortir de la dette par l’inflation

Nous pensons qu’il veut dire que vous pouvez échapper à l’excès d’endettement « par l’inflation », en dépensant plus que vous ne pouvez vous le permettre, et ce si vous parvenez à convaincre le Congrès de vous suivre.

Ces nouvelles dépenses sont précisément ce que le président Obama a demandé au Congrès sans pouvoir l’obtenir. C’est ce que réclamaient les économistes fort dépensiers tels que Larry Summers, Paul Krugman et Joseph Stiglitz.

C’est ce que le Financial Times réclame depuis le début. Et à présent, on attend de ces mêmes républicains, qui ont stoppé les propositions de dépenses d’infrastructures du président Obama, qu’ils approuvent volontiers le programme de M. Trump.

L’acier ! Les navires ! Le béton ! Et allons-y !

Une politique qui ne fera au début que des heureux…

Politiquement, c’est une excellente tactique. C’est ce que devra faire Donald Trump, de toute façon (le stimulus monétaire est épuisé). Et les hommes de la classe ouvrière, les grandes entreprises, Wall Street et l’Establishment vont le boire comme du petit-lait.

Ce plan d’inspiration Rooseveltienne-Reaganesque comportera également des allègements fiscaux.

Nous ne sommes jamais tombés sur un allègement fiscal que nous n’ayons pas apprécié, en particulier lorsqu’il va dans notre sens. Alors nous sommes heureux de voir que la Team Trump s’engage à faire en sorte que les riches paient moins d’impôts… et qu’elle se débarrasse peut-être de l’impôt sur la fortune.

Allez, vas-y Donald !

À long terme, une politique budgétaire plus accommodante sera catastrophique. L’économie mondiale dépend désormais de rendements obligataires ultra-bas. Lesquels dépendent de taux d’inflation ultra bas. Or, vous pouvez avoir une inflation ultra basse avec des politiques monétaires accommodantes, mais pas avec des politiques budgétaires accommodantes.

Sur le marché, les bons du Trésor anticipent déjà l’augmentation de l’inflation. Les cours des obligations chutent et leurs rendements augmentent… c’est tout à fait prévisible si les investisseurs ne craignent plus la déflation.

Lorsque l’inflation des prix commencera à grimper pour de bon… les obligations chuteront sérieusement…et alors les éléments se déchaîneront.

Mais que fera l’État lorsque les prix augmenteront et que les obligations chuteront ?

Que pourra bien faire l’État ? Une attitude responsable consisterait à relever les taux d’intérêt afin de prévenir l’inflation. Mais cela entraînerait la correction qu’il s’est acharné à éviter. Alors en lieu et place, il fera ce que font tous les gouvernements irresponsables.

Davantage de dépenses, de stimulus, d’inflation. Buenos Aires, nous voilà ! Ou peut-être même Harare.

L’inflation pourrait bien se muer en hyperinflation. Mais cela concerne l’avenir… peut-être même un avenir lointain.

Des politicards et des has been autour de Donald Trump

La troisième grande donnée que nous pouvons relier, c’est la reprise rapide du marché actions, après la nervosité affichée la veille de l’élection.

Lorsqu’il est devenu limpide que Donald Trump serait le 45ème président des États-Unis, la première réaction a été la panique. Ensuite, le marché s’est posé, a bu un verre, et s’est vite rendu compte que Trump ne menaçait aucunement les compères, ni les cours de leurs actifs surévalués.

Au contraire, son programme allait peut-être leur donner un coup de pouce.

L’indice Dow, après un plongeon de 800 points enregistré sur les futures après l’annonce des résultats en Floride… a rebondi puis amorcé un rally vers de nouveaux plus-hauts historiques. En bref, Wall Street est persuadé que Donald Trump ne représente aucune véritable menace.

Et comme pour bien le souligner, le président de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, s’est manifesté dans la presse. Trump pourrait être une bonne chose, a-t-il indiqué à ses employés.

À la fin de la semaine dernière, nous avons également eu un aperçu de l’équipe de transition de Donald Trump. Où sont les outsiders ? Où sont les révolutionnaires armés de bombes ?

Les personnes qui ont pénétré à leur place dans les bureaux de la transition, près de la Maison Blanche, sont les mêmes politicards et has been évoluant à Washington depuis ces dernières 40 années. Ce sont des insiders, des initiés, et non des outsiders.

Certains sont même des vétérans de la Révolution Reagan, il y a 36 ans. Hélas, ce ne sont pas les bons vétérans, mais bien ceux qui ont empêché le président Reagan de faire ce qu’il avait prévu.

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • Et l’on constate que même les USA, pays du capitalisme, s’enfonce lui aussi dans l’étatisme économique.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s'il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’insta... Poursuivre la lecture

4
Sauvegarder cet article

La Russie de Poutine sera privée de bananes, considérées là-bas comme une source importante et peu chère de vitamines et de protéines. C'est le surprenant effet indésirable du transfert par l'Équateur aux États-Unis de six systèmes de missiles anti-aériens Osa-AKM, qui devraient ensuite être transférés à l'Ukraine. En contrepartie, les États-Unis fourniront à l'Équateur de nouveaux systèmes de défense aérienne américains, accompagnés d'une formation, d'un soutien, de pièces de rechange et d'une assistance technique continue.

En effet, ... Poursuivre la lecture

Si l’Iowa et le New Hampshire représentent vraiment l’opinion du Parti républicain, alors l’immigration sera le sujet des électeurs en novembre. Et avec la bataille constitutionnelle qui se pointe au Texas, les dialogues de sourds et les attaques fuseront de toute part pour les dix prochains mois.

En effet, las de voir autant « d’illégaux » traverser la frontière au Texas, le gouverneur Greg Abbott a décidé de la fermer à Eagle Pass (sud-ouest de San Antonio) depuis le 10 janvier. Il a utilisé la garde nationale pour installer des barb... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles