Sauvez les éléphants !.. en les privatisant

Quelles solutions le marché peut-il offrir pour limiter le trafic d’Ivoire et éviter la disparition des éléphants ?

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Sauvez les éléphants !.. en les privatisant

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 novembre 2016
- A +

Par Bill Wirtz.

Sauvez les éléphants !.. en les privatisant
By: Laurent de WalickCC BY 2.0

Milton Friedman disait : « Si vous analysez la guerre contre la drogue d’un point de vue purement économique, alors le rôle de l’État est de protéger les cartels de drogues. »

Dans une lettre adressée au gouvernement britannique (qui a été publiée par The Telegraph), 100 activistes pour la protection de l’environnement, politiciens et célébrités, demandèrent l’interdiction des importations d’ivoire au Royaume-Uni.

Ils proposèrent que la Grande Bretagne devienne un leader mondial dans le combat contre les braconniers. Mais puisque nous connaissons les conséquences de la prohibition, il est pertinent de penser que les seuls bénéficiaires d’une telle mesure seraient les braconniers eux-mêmes.
Si on me présentait la possibilité de devenir l’Al Capone du trafic d’ivoire, la tentation n’aurait jamais été aussi grande. Les États ont toujours permis l’augmentation des prix des articles prohibés. Comme disait déjà Milton Friedman : « Si vous analysez la guerre contre la drogue d’un point de vue purement économique, alors le rôle de l’Etat est de protéger les cartels de drogues. »

Chaque fois qu’est formulée une demande d’interdiction complète du commerce d’ivoire, les prix explosent, donnant encore plus de raisons aux braconniers de tuer les animaux. Ceci a créé une sorte de jeu du chat et de la souris dans lequel la volatilité de prix de l’ivoire et les campagnes pour son interdiction par des ONG sont interconnectées. Quand le prix de l’ivoire en Chine avait triplé l’année dernière, les ONG prétendaient que le marché était hors de contrôle et qu’il était temps « de prendre des mesures immédiates ». Malgré cela, il n’y a pas eu de changement de législation.

Cinq mois plus tard, le prix de l’ivoire était redescendu à son niveau initial. Ces mêmes ONG ont donc prétendu que leur travail allait dans la bonne direction.

Protection par la propriété privée

Si on veut vraiment parler de la protection d’animaux en voie de disparition, essayons d’éviter les titres polémiques destinés à vendre des journaux ou à augmenter le nombre de dons reçus pour une ONG. Beaucoup de pays africains ont déjà pris des mesures pour résister aux braconniers : en privatisant les éléphants. Cela s’est avéré très efficace.

Prenons l’exemple de la chasse aux trophées (trophy hunting en anglais) :

Ces dernières années, ce sport de chasse est devenu de plus en plus populaire. Le magazine National Geographic écrivait qu’entre les années 2005 et 2014, ces chasseurs ont importé plus de 1,26 million de trophées aux États-Unis, ce qui représente une moyenne de 126.000 trophées par an, soit 345 par jour.

La chasse aux trophées n’est pas toujours la raison principale de la disparition de ces animaux. Ils souffrent beaucoup plus de la perte de leur habitat par le biais des exploitations d’agriculture, de bois ou de pétrole.

Il est possible de motiver les populations locales à protéger ces animaux. En Namibie, les revenus de la chasse aux trophées sont la recette principale pour le financement des réserves naturelles. En Afrique du Sud, le fait que des locaux ont été motivés à donner des espaces de vie à ces animaux et les protéger contre des braconniers, est bien documenté (Conservation Magazine, 2015).

Cette évolution a permis d’augmenter le nombre de rhinocéros, passé de 100 en 1916 à 18.000 aujourd’hui (World Wildlife Fund, 2016). Selon le département environnemental d’Afrique du Sud, les recettes totales de la chasse aux trophées étaient d’environ R807 millions (53,8 millions d’euros) en 2012 et de R1 milliard (66,7 millions d’euros) en 2013.

Les éléphants sont tout d’abord les victimes de la tragédie des biens communs : maximiser les profits consiste à tuer le maximum d’animaux sans souci pour la pérennité du système. La seule mesure de protection efficace que l’on peut mettre en place, c’est le droit de propriété et un État de droit fonctionnel. Si les éléphants ont une certaine utilité, notamment à cause de l’ivoire, alors nous devrions préférer la détention de ceux-ci par des propriétaires privés qui auront des incitatifs importants à les protéger.

Aucune interdiction de commerce international ne pourrait arriver au même résultat.

Voir les commentaires (9)

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  • Pourquoi pas… plutôt que de se faire tuer par des braconniers, les éléphants se feront tuer par des riches chasseurs américains (ou Russes). Cynique. On risque d’avoir beaucoup de résistances…comme pour la légalisation de la drogue!

    •  » Pourquoi pas… plutôt que de se faire tuer par des braconniers, les éléphants se feront tuer par des riches chasseurs américains (ou Russes). Cynique. On risque d’avoir beaucoup de résistances…comme pour la légalisation de la drogue!  »

      Du moment que les troupeaux les éléphants sont à la propriété de quelqu’un qui pourra faire légalement commerce de l’ivoire; croyez moi bien que les profits de ce commerce serviront entre autre à payer des gardiens armés et équipé de matériel hight tech pour les protéger.

      D.J

  • les éléphants , entre autre animaux en voie de disparition , sont surtout victimes de la profondé débilité et de l’avidité de l’homme ; ni plus , ni moins ;

  • Je compte lancer un mouvement, j’ai le nom du site web : jadopteunelephant.
    Grand jardin souhaité.

  • article lumineux sur les effets pervers de la prohibition suivi de commentaires ineptes
    surprenant mais bon…

  • Je soulèverai deux objections à votre raisonnement.

    D’abord la comparaison entre la prohibition du commerce de l’ivoire et la prohibition du commerce de drogue ou d’alcool me semble caduque. Voici pourquoi. Si on prend le commerce de drogue, la prohibition a peu de chances de fonctionner du fait de l’addiction (au sens médicale et physiologique) que le produit provoque chez le consommateur. Rien de comparable avec le commerce de l’ivoire. Si on prend le cas de la prohibition du commerce d’alcool, là encore ça ne fonctionnera pas (l’histoire le prouve), mais encore pour une autre raison : le fait que l’alcool est une marchandise consommée par quasiment tout le monde, en quantité différentes certes (même si là aussi le côté addictif peut jouer un rôle dans l’échec de la prohibition, ce n’est pas le facteur principal). Là encore rien de comparable avec le commerce d’ivoire.

    Si j’ai bien compris, vous défendez l’idée de légaliser le commerce de l’ivoire, ne plus le laisser aux mains des braconniers, en ayant dans l’idée que cela sauvera l’espèce. Cependant les arguments économiques sur lesquels vous vous appuyez me paraissent invalides.
    Vous partez du fait que l’illégalité du commerce entraîne des prix élevé, je suis d’accord. Mais ensuite vous dites que ces prix élevés (ou une augmentation des prix) favorisent le braconnage, puisqu’ils augmenteraient le profit des braconniers. Dans une économie « normale », en effet c’est ce qu’il se passe. Cependant, justement ici nous ne sommes pas dans une économie normale. Si vous raisonnez en prenant comme modèle une économie normale, les prix augmentent parce que l’offre n’est pas en adéquation avec la demande, la demande est supérieure à l’offre. Si vous estimez que c’est cela qui provoque des prix élevés, « normaliser » le commerce de l’ivoire ne changera rien aux prix.

    Vous pouvez, en revanche, penser que les prix sont élevés du fait de coûts importants liés à l’illégalité, pensons notamment à la corruption. Mais dans ce cas, vous ne pouvez affirmer que les prix élevés sont une incitation à chasser davantage puisque ces prix ne proviennent pas du fonctionnement du marché (adéquation entre offre et demande) mais de coûts externes dont ne bénéficieront pas les braconniers (le surplus leur servira à financer les coûts de l’illégalité, la corruption). D’autre part, si le prix de l’ivoire baisse, dans le marché « normal », la demande pour l’ivoire augmentera, et donc le nombre d’éléphants à tuer aussi afin de la satisfaire.

    •  » dans le marché « normal », la demande pour l’ivoire augmentera, et donc le nombre d’éléphants à tuer aussi afin de la satisfaire.  »

      Mais les éléphants en étant la propriété de quelqu’un le nombre d’éléphant tués augmentera avec une plus forte demande d’ivoire, mais les cheptels seront gérés afin que l’espèce survive par intérêt financier. L’augmentation de la demande de viande de boeuf ne fait disparaître les vaches en tant qu’espèce puisque leurs propriétaires gèrent les effectifs pour leur propre profit.

      D.J

      • Dit autrement, vous faites de l’élevage ! C’est une solution mais il me semble que ce n’était pas le sujet de l’article. Vous avez raison on peut préserver l’espèce dans des zoos, on aura donc une espèce non sauvage. mais dans ce cas, que ce soit public ou privé ne change pas grand chose.

        libsoc.

        • @ gunsten,

          Au contraire je vois très bien des élevages de troupeaux d’éléphants dans leur propre milieu naturel. Et comme dit plus haut un marché légal de l’ivoir permettrait de payer des gardiens armés et équipé de matériel hight tech pour les protéger contre les braconniers.

          D.J

  • Les commentaires sont fermés.

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