Vaccins : expliquer, au lieu de moraliser ?

Le vaccin est un médicament pas tout à fait comme les autres. Il ne sert à rien de camper sur des positions « pour » ou « contre » : mieux vaut informer les patients pour qu’ils comprennent les enjeux.

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Vaccination contre la grippe By: Daniel Paquet - CC BY 2.0

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Vaccins : expliquer, au lieu de moraliser ?

Publié le 28 juillet 2021
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Par Hervé Le Louë.1

Le vaccin contre la grippe saisonnière est arrivé le 7 octobre dans les pharmacies. À cette occasion, l’assurance-maladie s’est félicitée de l’augmentation du taux de vaccination pour cette maladie au cours de la saison passée. Pourtant, la France reste le pays occidentalisé où la défiance vis-à-vis des vaccins en général est la plus élevée. Une solide enquête internationale récente a montré que 4 Français sur 10 estiment que les vaccins ne sont pas sûrs. Cela nous pose question, à nous médecins impliqués dans la pharmacovigilance, c’est-à-dire dans la surveillance des effets secondaires des médicaments.

Globalement, pour les vaccins, la balance entre les bénéfices et les risques penche très nettement du côté des bénéfices. Pour autant, nous ne prenons pas ce fait pour acquis. Nous continuons à évaluer le risque en temps réel, dans la population, en nous assurant que les bénéfices attendus restent très supérieurs au risque encouru. Il est en ainsi du vaccin contre la grippe saisonnière. La coordination de la pharmacovigilance pour l’Île-de-France, dont j’assure la responsabilité, mettra en place en 2017 une application qui permettra de déclarer extrêmement rapidement et de la façon la plus simple possible, les effets indésirables liés à ce vaccin. Ce dispositif permettra une plus grande réactivité en cas de problème.

Il ne s’agit pas de blâmer mais de comprendre

vaccins-rene-le-honzecLa méfiance vis-à-vis des vaccins, qui n’épargne pas les professionnels de santé, doit nous inciter à revoir à la fois le discours et les pratiques vis-à-vis des citoyens. C’est le sens du colloque que j’ai co-organisé le 4 octobre à l’université Sorbonne Paris Cité sur le thème : éclairer la question du risque vaccinal.

Pour commencer, il faut rompre avec les propos moralisateurs : « C’est bien de se faire vacciner », et son corollaire, « ce n’est pas bien de ne pas se faire vacciner ». C’est aussi vain que de vanter auprès des femmes les bénéfices de l’allaitement maternel en disant : mettre son enfant au sein, c’est bien ; donner le biberon, c’est mal. De telles déclarations ont entraîné de la culpabilisation, des échecs et de la rancœur chez les mères. Aujourd’hui, les pratiques pour encourager l’allaitement sont différentes. De même pour la vaccination, il ne s’agit pas de blâmer ceux qui s’en méfient mais de comprendre pourquoi une telle défiance.

La médecine a longtemps péché par orgueil et par optimisme. Ainsi, les vertus attribuées au vaccin lui ont conféré un pouvoir quasi magique. C’est une image réductrice, qui a été entretenue par les médecins et les pouvoirs publics : « Ne cherchez pas à comprendre, ça marche ! » À la compréhension, nécessaire pour l’adhésion au traitement, on a substitué la croyance. Une piqûre et aussitôt, plus de tétanos ou de polio… Or le vaccin reste un médicament. Avec ses bénéfices attendus, et de possibles effets indésirables. Les citoyens découvrent qu’il comporte des risques et s’en effraient.

Les vaccins, leurs bénéfices et leurs risques

Le vaccin, pourtant, n’est pas tout à fait un médicament comme les autres. En effet, les médecins n’ont sans doute pas suffisamment expliqué la différence entre le bénéfice strictement individuel et le bénéfice collectif, qui est une particularité du vaccin. En me vaccinant, je me protège – et je prends un risque – mais je protège aussi les miens : mes proches, mes collègues, la communauté dans laquelle je vis.

Le vaccin comporte un certain nombre de spécificités qui le différencie des médicaments classiques, issus de la chimie. C’est un médicament biologique, c’est-à-dire fabriqué à partir du vivant. Si vous modifiez la souche bactérienne, l’excipient ou l’adjuvant (la substance ajoutée au principe actif pour le rendre plus immédiatement efficace), vous pouvez modifier aussi bien son efficacité que ses risques. Un lot de vaccins fabriqué en janvier peut ne pas présenter la même sécurité qu’un autre lot fabriqué en avril. Ainsi, les laboratoires pharmaceutiques fabriquent-ils parfois des vaccins qui ne sont pas efficaces et ne sont donc pas commercialisés. C’est l’une des raisons des ruptures de stock parfois constatées. De même les modalités de surveillance font appel principalement à des techniques épidémiologiques.

Sortir des croyances autour des vaccins

Au cours des dernières années, de nouveaux vaccins sont apparus. Contre l’hépatite B, contre le papillomavirus (facteur de risque du cancer du col de l’utérus), contre la varicelle, contre le zona… On peut se protéger de davantage de maladies que par le passé et c’est un progrès. Mais le débat sur les bénéfices et les risques est devenu plus complexe. On ne peut plus rester dans la croyance. Dire qu’on est pour ou contre les vaccins, ça n’a pas de sens. Ce n’est pas une religion, avec d’un côté les apôtres de la vaccination et de l’autre, les anti-vaccination. On doit sortir d’une logique binaire : j’y crois et je me vaccine contre tout ; ou bien je n’y crois pas, on cherche sciemment à m’empoisonner, je ne me vaccine contre rien. Il faut raisonner au cas par cas.

Pour autant, il n’est pas utile, pour un individu, de se prémunir contre l’ensemble de ces maladies. Vous ne souscrivez pas d’assurances contre tous les problèmes de la vie courante, même si on vous les propose désormais à tout bout de champ : des assurances annulation quand vous achetez un billet de train, des prolongements de garantie contre les pannes pour votre ordinateur, des assurances pour les accidents de ski avec votre forfait de remonte-pente… Vous choisissez de vous couvrir en fonction des dangers que vous percevez.

Bien souvent, d’ailleurs, le risque perçu diffère du risque réel. On a spontanément plus peur de prendre l’avion pour traverser l’Atlantique que de prendre sa voiture, par exemple, alors que le voyage en avion est le plus sûr des deux. C’est un problème, avec les vaccins, car beaucoup nous protègent contre des maladies dont nous minimisons le danger car nous n’en avons jamais fait l’expérience. Qui, en France, a déjà croisé une personne atteinte de diphtérie ?

Moins de paternalisme médical

Quand vous décidez de ne pas assurer votre téléphone contre la casse, en fait vous prenez des paris. Vous espérez ne pas le faire tomber, mais vous acceptez l’idée que cela puisse arriver malgré tout. C’est la même chose pour les vaccins. Par exemple, si je pars en congrès en Inde, je vais vérifier que mes vaccins contre l’hépatite A, l’hépatite B et la typhoïde sont à jour. Par contre, je ne me vaccinerai pas contre la rage, bien qu’elle soit endémique dans ce pays, car je prévois de rester en ville où le risque est moindre.

Les citoyens ont changé, et c’est tant mieux. Ils veulent être informés sur les avantages et les inconvénients des vaccins. Nous sortons peu à peu d’un certain paternalisme médical, du discours : « Faites-moi confiance, je veille sur votre santé ». Pour autant, les médecins ne doivent pas transférer la responsabilité de la décision sur les patients. Il peut être angoissant de se retrouver à trancher pour soi-même dans des situations aussi complexes. Il y a un équilibre à trouver et c’est possible, si la confiance existe entre le médecin et le patient.

A lire aussi : Pharmacovigilance vaccins COVID-19 : comment sont suivis les effets secondaire ?

Sur le web-The ConversationArticle publié sous licence Creative commons CC BY-ND 4.0.

Article publié initialement le 17 octobre 2016.

  1. Professeur de pharmacologie, Université Paris-Est Créteil Val de Marne. Expert auprès de l’Agence européenne du médicament depuis 2012, Hervé Le Louët est président de la Société internationale de pharmacovigilance (Isop).
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  • La France est le pays industrialisé le plus sceptique sur la vaccination. Pourquoi ? Pouvez-vous faire le point sur BCG qu’on nous a injecté de force pendant des décennies, que très peu de pays industrialisés ont utilisé, et dont on sait aujourd’hui qu’il ne servait à rien… Ne nous étonnons pas de la méfiance de la population.

    Il y a en France une tradition de connivence entre l’Etat nounou, l’institut Pasteur et les grands labos qui justifie cette saine méfiance. Chaque année un nouveau vaccin, contre des maladies bénignes ou sans conséquences… Jusqu’où ?

    • ben déjà il faut reformuler…non pas scpeticiem sur la vaccination…mais
      quelque chose comme scepticisme sur les bénéfices de la vaccination…

      mais un truc comme « 4 Français sur 10 estiment que les vaccins ne sont pas sûrs » ne veut pas dire grand chose non plus…

      LA question derrière les campagnes de vaccination est la question de l’existence même d’un interet collectif , qui justifie d’ailleurs ce genre d’article sinon ça serait une relation de confiance patient médecin éclairée par des considérations statistiques et probabilistes et des spéculations..la grippe sera t elle méchante cette année?

  • ce n’est pas bien de se faire vacciner n’est pas forcement la corollaire de c’est bien de se faire vacciner…c’est bien d’aimer le cassoulet c’est bien aussi de ne pas aimer le cassoulet… d’ailleurs bien pour qui ou quoi…mais bon…
    ça peut avoir l’air inutile mais la vaccination c’est un peu ça..
    la question devrait se résumer à mettre en balance qu’ai je à gagner à me faire vacciner qu’ai je à perdre??? et chacun décide. sauf que certains pensent aussi
    qu’est ce que la collectivité à à gagner et à perdre.

  • Article équilibré, ce qui est rare sur le sujet.

    Puisque l’auteur parle du rapport bénéfice/risque, quel bénéfice y a-t-il en terme de protection individuelle et collective à vacciner un bébé contre l’hépatite B ?

    • On oublie souvent que le vaccin contre la grippe de suffit pas surtout quand un nouveau mutant apparaît tardivement
      Une infection secondaire où est impliqué un pneumocoque, est souvent responsable des décès
      Donc, une vaccination pneumococcique tous les 3 ans comprenant plusieurs sérotypes (plusieurs variétés de pneumocoques) étant considérable la protection.
      C’est malheureusement pas très connu

    • L’HAS a répondu à cette question. Si la vaccination contre l’hépatite B était obligatoire à seulement 12 ans, il y aurait plus de refus car les adolescents sont moins obéissants. Il en déduisent qu’il faut donc vacciner les nourrissons.

  • D’abord, personne n’a dit qu’un vaccin vous protégera à 100% d’une maladie. Si la pression virale est trop forte pour votre système immunitaire (même boosté par le vaccin), vous tomberez malade.
    De deux sur 55 malades, vous en avez 43 non-vaccinés (78%). Pour une couverture vaccinale estimée à 50% sur l’épisode grippale 2015-2016, il y a une nette surreprésentation des non-vaccinés. Le vaccin a donc été efficace.
    De trois, votre article propose comme remède alternatif « sécurisé » l’homéopathie ou les huiles essentielles… Les populations fragiles auxquelles s’adressent le vaccin contre la grippe continueront à mourir de la grippe mais au moins aucun ne mourra en ayant reçu le vaccins !

  • Quand je lis certaines lignes, elles me laissent perplexes,,,, On peut toujours se torturer l’esprit à propos de la plus grande avancée scientifique, je veux dire la vaccination, avec peut-etre les progrès de l’agriculture ( on ne va quand meme pas oublier nos chers agriculteurs! ) je vous assure, LA VACCINATION EST LE PLUS GRAND PROGRES SCIENTIFIQUE DE TOUS LES TEMPS !!!!! en terme statistique, y a pas photo avec je le répète, les progrès de l’agriculture!!! la santé du monde entier serait différente sans les vaccins: comme 2 et 2 font 4. Allez chercher les taux de mortalité ou de handicap pour la polio avant l’ère de la vaccination…. Avant JENNER qui fut le premier medecin occidental à vacciner, c’était contre la variole, la mortalité était effroyable!!! mais on faisait beaucoup d’enfants à l’epoque. MEME LES ANTIBIOTIQUES LA CHIRURGIE OU L’OBSTETRIQUE NE SONT RIEN EN COMPARAISON DE LA VACCINATION : TOUT CA EN NOMBRE DE MORTS EN MOINS. Alors, on peut toujours jouer aux divas qui ont déjà tout pour pinailler sur le risque de la vaccination: je ne suis absolument pas d’accord avec l’auteur de l’article, il ne s’agit pas d’une balance bénéfice-risque dans le cas des vaccins: ou voyez-vous une balance une balance quand vous n’avez quasiment aucun risque pour les vaccins obligatoires je veux dire DTPOLIO et la gravité de ces maladies. Gravité que les patients ne peuvent plus concevoir puisque précisément , ces maladies ont quasi disparu!!! En ce qui concerne le BCG : effectivement , il n’a pas montré d’efficacité sur les tuberculoses pulmonaires, que l’appelle primaires , mais sur les tuberculoses secondaires, c’est à dire des autres organes: foie reins os méninges et tissu cérébrales et surtout les tuberculoses ganglionnaires!! en ce qui concerne l’hepatite B, on vaccine maintenant tous les nourrissons chez qui la SCLEROSE EN PLAQUES ou la POLYARTHRITE RHUMATOIDE n’existent pas.

    Mais le risque zéro n’existe pas. UN POINT C’EST TOUT.

    • Il ne faut peut être pas exagérer non plus. La révolution verte et les antibiotiques nourrissent et sauvent des centaines de millions de vies par an…

  • Il faut préciser la notion d’intérêt collectif… ce n’est pas un point de détail, car il faut montrer pourquoi, au nom de l’intérêt collectif on a le droit de forcer une personne à se vacciner.
    Je comprends des concets comme le fait qu’il faille une couverture vaccinale minimale pour empêcher la propagation d’une épidémie…

    mais c’est comme si on vous disait certes je vais vous faire perdre votre boulot..mais le taux de chomage global va baisser…

  • Doit-on accroître la couverture vaccinale ?
    Hormis le cas du tétanos notamment, la couverture vaccinale est présumée apporter une immunité de groupe, mais cela sous-entend une haute efficacité et une parfaite innocuité.
    Les incertitudes sont nombreuses sur ces derniers points autant que sur l’agressivité à venir de chaque maladie…
    La couverture vaccinale optimale est loin d’être une certitude scientifique d’autant que la sécurité individuelle (taux d’anticorps par exemple) n’est pas connue, qu’elle diminue dans le temps et que les individus sont vaccinés au fil du temps.
    Est-il donc pertinent du point de vue sanitaire et économique de vouloir accroître une couverture vaccinale qu’on ne sait pas évaluer quand bien même elle serait réputée être de 100 % à une date donnée, sinon en permanence ?
    L’enviable situation sanitaire de la France permet sans grand risque de se livrer à une approche expérimentale : la levée des obligations actuelles en population générale notamment (tétanos bien sûr, mais aussi diphtérie et polio et fièvre jaune en Guyane) et sans aucune forme de coercition réglementaire ou administrative, pourrait entraîner une baisse progressive de la couverture vaccinale pour ces maladies et, du fait des vaccins combinés, pour la coqueluche, l’haemophilus b, l’hépatite B notamment, voire contre d’autres maladies. L’InVS pourra signaler toute remontée significative de la morbidité et de la mortalité pour chaque maladie et la rapprocher de la couverture vaccinale estimée, année par année.
    Cette démarche économique et réaliste devrait permettre de mieux évaluer l’efficacité de chaque vaccin et son utilité en grandeur réelle : il pourra s’en dégager une politique vaccinale plus pertinente, pour recommander telle vaccination à telle ou telle population, en évitant des sollicitations préjudiciables du système immunitaire.

  • Très cher HUGH,
    je suis effaré de vous lire  » l’inocuité et l’efficacité  » des vaccins ne seraient , selon vous, pas assez controlées!!!! Rendez-vous compte de ce que vos propos signifient? Donc , selon vous , on balancerait sur le marché des vaccins qui pourraient etre dangereux et en plus inefficaces!!!!
    Vous ne connaissez pas les procédures de mise sur le marché des vaccins. Elles nécéssitent des études avec une methodologie des plus rigoureuses et des résultats sans ambiguités. LES VACCINS SONT SURS ET EFFICACES!!!!

    Alors bien surs, comme nous ne sommes pas des magiciens, la protection engendrée par un vaccin pour une personne donnée peut échouer : rien n’est parfait en ce bas monde, mais pour une population donnée, le taux de maladie , on ca la prévalence de la maladie, s’effrondre: le taux fait plus que baisser , il s’effondre. Dernier exemple, la méningite à méningocoque C en Angleterre : donc n’écrivez plus par pitié qu’il faudrait voir à y regarder de plus près avec ces vaccins , des fois que ca marcherait pas et que meme ca rendrait un peu beaucoup malade!!!

    Je prends la peine d’écrire ces quelques lignes car je vois vois dans ma pratique de médecin régulièremenT des femmes qui ont un cancer du col de l’utérus qu’elles n’aurait jamais eu si elles avaient pu bénéficier de la vaccination contre le papilloma virus (enfin certain types de papillomas ) DES FEMMES QUI MEURENT OU QUI SONT MUTILEES PAR LEUR TRAITEMENT PARCE QUE NON VACCINEES.

    Et pourtant , j’ ai eu 1 cas de complication grave en vaccinant contre l’hepatite B en 1994 mais j’en ai sauvé bien plus en vaccinant.

    • Éminemment cher JPDR,
      C’est d’une main tremblante que j’ébauche une réponse à votre réquisitoire. Tremblante car, si j’ai bien déchiffré votre propos, je redoute au-delà de votre effarement de provoquer une crise fatale d’apoplexie. La véhémence de votre réaction à mon exposé modéré sur les doutes qu’on peut avoir sur la valeur de la « couverture vaccinale me font redouter le pire pour vous. Votre conviction selon laquelle « les vaccins sont sûrs et efficaces » est déjà mise à mal par votre aveu d’une « complication grave en vaccinant contre l’hépatite B », dans votre pratique personnelle… Elle l’est davantage encore par les appréciations émises pour l’efficacité de l’antigrippe par exemple (avec un taux d’efficacité éminemment variable selon que les auteurs sont français, anglais, canadiens…), du BCG, etc. Même honnêtement conduite, l’évaluation de l’efficacité et de la sécurité d’un médicament (a fortiori un vaccin produit biologique) présente une incertitude: celle de la couverture vaccinale tenant compte du pourcentage de la population présentant à un moment donné, un taux d’anticorps suffisant, est encore plus hypothétique…
      Quant à la baisse ou à l’effondrement d’une maladie suite à vaccination (et en admettant qu’il n’y ait aucun accident), on peut s’interroger sur des changements de caractérisation: puisque le vacciné ne saurait contracter la maladie, c’est une autre qui sera diagnostiquer, ainsi de la paralysie flaque aiguë qui supplante la polio dans les populations vaccinées… même si cela relève effectivement d’un glissement de pathologie.

    • Oui, les procédures de mise sur le marché sont rigoureuses car habituellement elles prennent dans les 15 ans avec des clauses de responsabilité des labos.
      Là nous avons eu 6 mois et une décharge totale des labos.
      Je ne comprends pas par quelle entourloupe mentale vous arrivez à déclarer que ce qui est vrai pour A l’est aussi pour B.
      .
      Si je vous dis qu’une procédure de construction et certification d’un avion gros porteur prend 20 ans, je suis sûr que vous hésiteriez à monter dans un avion construit en 2 ans sans aucune garantie.

      • Si je vous dis que l’avion flambant neuf dans lequel vous pouvez monter a été construit avec une technologie qui date d’au moins 20 ans, et que si vous vous crashez, vos héritiers pourront faire un procès qui durera 20 ans au constructeur, vous y montez réjoui ?

        • J’avais beaucoup d’admiration pour mon collègue qui s’était construit un cricri. Mais c’était avant que le principe de précaution ne régisse la constitution française…

  • Je n’ai pas trouvé que « Nous sortons peu à peu d’un certain paternalisme médical, du discours : « Faites-moi confiance, je veille sur votre santé » » depuis la pandémie… Au contraire… Et le pire, c’est que ça marche sur les français qui ont totalement oublié leurs cours de bio niveau lycée…
    Merci pour cet article qui, je pense, regroupe l’avis de la majorité des lecteurs de Contrepoints… Vous devriez publier cet article dans la presse mainstream plutôt…
    Par contre, avoir votre avis sur le vaccin contre le Covid aurait été un plus… 😉

  • Et surtout, il ne s’agit pas d’un vaccin traditionnel à base de virus inactivé, mais à base d’ARN messager, ce qui semble très différent!!!

  • Le risque zéro n’existe pas.
    Comment voulez vous faire comprendre ça dans un pays qui prône le principe de précaution dans sa constitution?
    Les français sont déresponsabilisés et infantilisés!

  • A Ryan,
    Mais vous êtes tout bonnement incroyable. L’article est à côté du sujet dites-vous ?
    Mais de quel sujet parlez vous ? De celui dans votre tête, celui des vaccins en phase d’expérimentation ou bien de celui de l’article qui ne parle pas de cela.
    Ne me répondez pas sur les vaccins « expérimentaux » je suis insensible à ce genre d’argument, je relève seulement votre duplicité.

    • l’article est pertinent en soi.
      Seulement il arrive à un moment donné, dans un contexte donné, où il peut s’apparenter à une forme de désinformation indirecte.
      Puisque « les vaccins » (entendre, ceux disponibles en 2016, après études de long terme, autorisations de mise sur le marché complètes et technologie connue) sont une avancé merveilleuse et dont on doit convaincre les gens par des explications réelles plus que par du parternalisme condescendant… il faut rendre obligatoire ou au moins militer pour ceux contre le COVID (qui sont bien le sujet implicite et la raison de la republication du papier)

      La réalité c’est qu’en effet entre la diphtérie qui est une maladie très grave et le COVID qui l’est généralement nettement moins, le vaccin contre la diphtérie (bien connu, testé, peu d’effets secondaires efficacité à long terme avérée) et ceux contre le COVID (tout nouveaux, peu testés dans la durée, beaucoup d’effets secondaires, efficacité pas franchement convaincante à long terme, il semble) le parallèle est « osé ».

      Perso je suis convaincu que « les vaccins » en général c’est bien, contre les maladies graves auxquelles on est exposé (un point bien soulevé par l’article) dans un choix personnel. Pour le COVID recommander (sans chantage ni paternalisme mais avec pédagogie) les vaccins aux populations qui risquent le plus (personnes âges, personnes avec des troubles du métabolisme assez marqués) et laisser les autres tranquilles.

      Le vrai débat, quoi que semble penser (par le choix des articles) certains à la rédaction de Contrepoints, ce n’est pas le vaccin (les vaccins, en fait, entre un Sinopharm, un Moderna et un AZ il n’y a pas grand chose de commun sinon la cible) mais bien le « pass » et cette société fascisante de surveillance de tous par tous, de contrôle permanent de la santé, la position, les loisirs, les dépenses, des français qui s’y soumettent.

      Le reste c’est du pipo qui détourne l’attention de cette question clé !

  • Le « 4 français sur 10

    Or on est 67 millions. Dont il faut déduire 15% (au pif) de moins de 12 ans (reste 57M) et 5 % d’invaccinables (contre-indications). Reste 54M.

    38/54 = 70%. Pas 50.

    Et en 1ère dose (qui auront en principe la 2ème) 41M. 41/54 = 76%.

    Pourquoi ce pessimisme des médias ?
    ne sont pas sûrs des vaccins » m’interpelle comme les chiffres de 50% des français vaccinés (1ere dose ?). Il semble qu’i y en ait plus de 40 millions. A rapporter non pas à 67 millions d’habitants mais aux personnes « vaccinables ». Donc soustraire 15% (au pif) des moins de 12 ans (reste 57M) et 5% de non vaccinables (contre-indications). Reste 54M. Et 54/67 = 76%. Soit 24% de non vaccinés. On est loin des 40% de « pas sûrs des vaccins ».
    C’est plutôt rassurant mais pas bon pour les médias qui cultivent le pessimisme.

    • Erreur de mise en page. Lire:
      Le « 4 français sur 10 ne sont pas sûrs des vaccins » m’interpelle comme les chiffres de 50% des français vaccinés (1ere dose ?). Il semble qu’i y en ait plus de 40 millions. A rapporter non pas à 67 millions d’habitants mais aux personnes « vaccinables ». Donc soustraire 15% (au pif) des moins de 12 ans (reste 57M) et 5% de non vaccinables (contre-indications). Reste 54M. Et 54/67 = 76%. Soit 24% de non vaccinés. On est loin des 40% de « pas sûrs des vaccins ».
      C’est plutôt rassurant mais pas bon pour les médias qui cultivent le pessimisme.

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