« Les Vaches ont une histoire », par Bernard Denis

Une histoire illustrée de l’amélioration des races bovines : découvrez les races locales et le travail rigoureux et patient de la sélection.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

« Les Vaches ont une histoire », par Bernard Denis

Publié le 10 octobre 2016
- A +

Par Jean-Baptiste Noé.

Amélioration des races bovines
sont Les vaches ont une histoire

Ces bovins que nous voyons dans nos campagnes, sont supposés regarder les trains. En réalité ils ont une longue histoire, que s’attelle à nous raconter Bernard Denis. La plupart des espèces bovines actuelles sont nées au XIXe siècle. Elles sont le fruit de croisements et de recherches génétiques, afin d’obtenir des animaux robustes et producteurs de lait ou de viande. Chaque région a ainsi développé son espèce, souvent à partir de races locales.

Les concours agricoles ont primé les meilleures bêtes et ont récompensé les éleveurs les plus attentifs au progrès de l’espèce. Dans Madame Bovary, de Flaubert, Rodolphe Boulanger essaye de séduire Emma aux sons des beuglements des comices agricoles. Aujourd’hui, c’est surtout lors du salon de l’agriculture que le public urbain redécouvre l’art de l’élevage et la beauté des grands animaux.

Une sélection rigoureuse des races bovines

La sélection et l’amélioration des races bovines répondent donc d’abord à un aspect pratique. Ce n’est qu’après qu’est née la volonté d’affirmation régionale. Chaque région a voulu avoir son espèce primée et renommée. S’engage un débat sur la finalité de la race : doit-elle être mixte (lait, viande, travail) ou spécialisée ? Débat qui dure jusque dans les années 1960. De même, les éleveurs français s’interrogent pour savoir s’il faut introduire des races étrangères ou bien s’il faut développer les races régionales autochtones. Là aussi, ce sont les deux voies qui sont suivies.

Émile Baudement est l’un de ces agronomes passionnés qui collectent les données sur les bovins et qui font réaliser des planches les représentant. L’ouvrage de Bernard Denis reproduit ces planches, d’une grande beauté, après avoir consacré la première partie du livre à l’histoire générale de l’amélioration des bovins.

Entre 1840 et 1880, les éleveurs français ont adopté le modèle anglais et ont importé des vaches d’outre-Manche pour améliorer leurs races locales. Puis, à partir de la fin du XIXe siècle, ils se sont détournés de ces races anglaises, notamment la Durham, pour travailler sur l’amélioration du cheptel régional.

Or l’amélioration du cheptel nécessite d’autres progrès agricoles, que les paysans découvrent à leur insu. Il devient indispensable d’améliorer la production agricole afin de pouvoir nourrir ces vaches qui consomment beaucoup plus que les races primitives. C’est donc tout le secteur agricole qui doit s’adapter à cette nouvelle donne. Cela a été heureusement rendu possible par l’amélioration technique et le début de mécanisation des campagnes.

Comprendre l’évolution des campagnes

Outre le côté nostalgique de l’édition des belles planches d’Émile Gaudement, cet ouvrage permet de mieux saisir les transformations majeures que l’agriculture française a connues au XIXe siècle. Face à une vision passéiste très en vogue aujourd’hui qui voudrait faire passer le progrès technique pour quelque chose de nuisible, l’ouvrage de Bernard Denis rappelle les efforts majeurs qui ont été accomplis dans le secteur agricole. Ils ont permis de faire baisser les coûts de production de la viande, de mieux nourrir la population et d’améliorer les conditions de vie des paysans. L’ouvrage démontre que l’histoire est réellement dynamique et que le progrès est une réalité.

Cette amélioration des races bovines a non seulement permis d’accroître la productivité, mais aussi d’améliorer le goût et la saveur des viandes consommées. Les gastronomes se retrouvent donc eux aussi dans ce livre. Il est utile pour eux de comprendre l’origine des viandes qu’ils aiment déguster. Cette histoire des vaches rejoint donc l’histoire de l’alimentation et de l’amélioration des conditions de vie. C’est une autre facette de l’histoire de France.

Sur le web

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Salon de l’agriculture s'est ouvert à Paris le 24 février.

Nous sommes dans l’attente des réponses que le gouvernement va donner aux agriculteurs, suite à la révolte qui a éclaté dans ce secteur en janvier dernier. Pour la déclencher, il a suffi d’une simple augmentation du prix du GNR, le gas-oil utilisé pour leurs exploitations, et elle a embrasé subitement toute la France.

Tous les syndicats agricoles se sont entendus pour mobiliser leurs troupes, et des quatre coins du pays, des milliers de tracteurs ont afflué vers Paris... Poursuivre la lecture

Par Philbert Carbon.

Les Jeunes agriculteurs s’amusent à mettre à l’envers les panneaux de signalisation partout en France pour signifier que la politique agricole « marche sur la tête ». Ils dénoncent, entre autres, des normes trop nombreuses, une surcharge administrative et des rémunérations de misère.

Ils auraient pu aussi s’en prendre à la fiscalité. Une étude de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), que nous avons déjà évoquée au moment de sa sortie, rappelle que l’imposition des terres agricoles, très é... Poursuivre la lecture

La part de poulets consommés en France en provenance d’autres pays ne cesse d'augmenter : 41 % en 2020, 45 % en 2021, et désormais 50,5 % en 2022.

L’ANVOL, interprofession de la volaille de chair, note une progression de 5,3 % des importations de viande de poulet sur le premier semestre 2023.

Cette situation, actuellement exacerbée par des importations massives en provenance d’Ukraine présage de l’avenir de l’agriculture française.

Bien que le règlement (UE) n°1169/2011 impose que les denrées alimentaires présentées à la ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles