Créer de la monnaie, est-ce bon pour l’économie ?

L’accroissement illimité de la masse monétaire n’est nullement nécessaire à la prospérité d’un pays.

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Créer de la monnaie, est-ce bon pour l’économie ?

Publié le 1 octobre 2016
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Par Ferghane Azihari.

Créer de la monnaie, est-ce bon pour l'économie ?
By: wfabryCC BY 2.0

Parmi les nombreux mythes qui entourent les questions monétaires subsiste l’idée qu’il faudrait constamment accroître la masse monétaire pour assurer le bon fonctionnement de l’économie. Deux inquiétudes sont régulièrement mises en avant pour justifier cette idée : la peur de manquer de monnaie au fur et à mesure que l’économie croît et la crainte de la déflation – prétendument nocive – qui justifierait l’activisme des banques centrales. Autant d’idées reçues qu’il faut défaire pour comprendre les dysfonctionnements du système monétaire actuel.

Peut-on manquer de monnaie ?

« Si la quantité de monnaie reste fixe, nous allons finir par manquer de monnaie, ce qui n’augure rien de bon pour notre prospérité ! ».

Cette inquiétude illustre généralement une incompréhension de la loi de l’offre et de la demande. Supposons un instant que nous vivons dans un système monétaire basé sur les métaux précieux, comme cela a longtemps été le cas. Le stock de métal étant fixe sur la planète, si l’économie croît et que le nombre de transactions augmente, va-t-on vers une pénurie de métaux précieux ? Absolument pas.

Dans ce cas de figure, l’augmentation de la demande de monnaie métallique induit simplement une augmentation du prix de la monnaie en termes de biens et de services. Autrement dit, le pouvoir d’achat de la monnaie métallique se renforce. Ce simple mécanisme suffit à assurer que nous ne serons jamais à court de monnaie si nous laissons les prix s’établir librement.

La rareté de la monnaie est une de ses qualités

Ainsi, par exemple, les bitcoins comportent quelques similarités avec les métaux précieux : leur émission est, elle aussi, limitée par une quantité fixe d’unités. Celles-ci ne pourront pas dépasser le nombre de 21 millions d’ici 2140. Là encore, le « problème » de la rareté de l’unité monétaire est simplement résolu par l’augmentation de son prix au fur et à mesure que sa demande augmente.

D’ailleurs, la rareté de la monnaie n’est pas un problème. Bien au contraire. La monnaie n’est qu’un bien recherché pour son rôle d’intermédiaire dans les échanges. Une monnaie de qualité doit impérativement constituer un pouvoir d’achat fiable dans l’espace et dans le temps. Or la fiabilité de la valeur de ce bien dépend justement de sa rareté.

À la différence des autres produits (services, biens de consommation, biens de production), l’abondance de monnaie ne procure aucun bénéfice pour l’ensemble de la société. La création de monnaie ne fait que diluer le pouvoir d’achat des unités existantes. L’extraction historiquement lente et limitée des métaux précieux fait d’ailleurs partie des critères décisifs ayant conduit le marché à les sélectionner pour remplir le rôle de monnaie avant l’arrivée des gouvernements et des banques centrales.

Mais, dira-t-on, si nous nous abstenons d’accroître la masse monétaire, ne risquons-nous pas de favoriser la déflation ? La déflation est en effet la conséquence prévisible d’un système économique où la monnaie reste en quantité fixe. Faut-il la craindre ?

Vive la déflation !

On parle de déflation lorsque les prix des biens et des services baissent en termes de monnaie. C’est-à-dire que le pouvoir d’achat de la monnaie augmente. En quoi cette situation est-elle à déplorer ? Le capitalisme conduit à produire toujours plus de biens et de services, de meilleure qualité et pour un coût toujours plus faible grâce à l’accumulation de capital, du progrès technique et des gains de productivité.

Le fait pour chacun d’être dans la capacité de satisfaire ses besoins à un coût toujours plus décroissant est une perspective souhaitable. Ne voulez-vous pas des produits de qualité toujours moins chers ? Pour la majorité, la réponse à cette question sera évidente. Craindre la baisse des prix des biens et des services relève donc d’une étrange logique.

Pourtant les médias ne cessent d’entretenir la crainte d’une « spirale déflationniste » en appelant les autorités monétaires à tout faire pour combattre ce prétendu fléau. Il est souvent dit que la déflation favoriserait la thésaurisation en poussant les individus à retarder leur consommation, ce qui fragiliserait la croissance des entreprises.

Cette inquiétude ne résiste pourtant pas à l’analyse des faits. Il est par exemple de notoriété publique que le secteur des technologies numériques et informatiques fait partie des industries à la fois les plus dynamiques tout en produisant des biens de meilleure qualité pour des prix qui décroissent très fortement dans la durée.

Et quand bien même la déflation inciterait certains à thésauriser, il ne s’agit là que de l’expression d’une certaine préférence temporelle : la thésaurisation n’est ni plus ni moins qu’un échange de produits présents pour des produits futurs. Cela ne constitue pas un quelconque préjudice pour l’économie.

Le vrai danger est dans l’inflation

L’accroissement illimité de la masse monétaire n’est nullement nécessaire à la prospérité d’un pays. L’idée qu’une économie aurait besoin d’une création monétaire illimitée pour bien fonctionner n’est qu’une assertion pseudo-scientifique pour légitimer le pouvoir des États et des banques centrales qui se voient, grâce à l’inflation, dans la capacité de capturer les gains de productivité pour satisfaire leurs intérêts. C’est pour cette raison que nous devrions nous méfier des monnaies officielles pour privilégier des actifs dont la rareté est garantie.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

 

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  • je n’y connais rien ou je n’ai pas réflechi réellement à la question, mais il me semble que l’unicité de la monnaie pose plus de problème que l’augmentation de sa masse..

    • et si on se placAIT a priori s un système de mannaie unique alors, ce ne serait pas son augmentation qui poserait premier problème mais ce serait de son évolution, non? On pourrait adapter son comportement et lamonnaie ne pourrait pas devenir un outil de spoliation des fruits de votre travail.

      Il est très bizarre de penser que des personnes puissent prendre la décision de produire de la monnaie ..au nom de l’interet général… produire de la monnaie est donc un outil qui permet une spoliation légale.

  • Si la quantité de monnaie reste fixe alors que la production augmente, les détenteurs de monnaie s’enrichissent sans effort. C’est inacceptable car il vaut mieux diriger cette manne vers les producteurs de richesse. La juste méthode est de faire croitre la masse monétaire à un rythme assurant un pouvoir d’achat constant, donc à rythme 0 quand la production est stagnante. Et bien sur la monnaie créée doit être affectée à ceux qui créent les richesses, c’est à die distribuée sous forme de prêts en échange de projets sérieux. En faisant ainsi on fait croitre encore plus vite la production. L’erreur à ne pas faire est de distribuer des prêts aux états en échange d’OAT (hélas ce qui se fait avec un actif BCE de plus en plus rempli d’OAT), ce qui n’est alors qu’un impôt déguisé ayant un effet dépressif sur l’investissement et l’innovation.

    • Les riches ne détiennent pas de monnaie, ou assez peu; leur richesse consiste en biens de natures diverses. Il nous reste 2 cas à traiter : Picsou et Harpagon, qui, eux, détiennent l’un une piscine de monnaie et l’autre une fameuse cassette. Ils vont sans doute s’enrichir. Et alors ? Ont-ils volé cette monnaie ? De toute façon la monnaie ne se mange pas, même si Gainsbourg prétendait qu’elle se fume.

    • mais tout le monde sauf les gens qui ont des dettes en monnaie ( et alors la specumation dsur l’evolution de la production de richesse quand on emprunte devient crucial) détient de la monnaie… on arrive vite à des considérations philosophqiues sur la richesse et l’interet du pouvoir d’achat si on en jouit pas au moins un peu… je crois sincèrement que ce sont des notions à préciser. On nepeut pas aussi cavalièrement que cela déclarer l’evidence de la creation de monnaie.

      • on peut meme dire que si de lamonnaie est produite sa production devient un sujet de speculation et un moyne de s’enrichir « sans effort »…Non?. pas trop réflechi à tout ça…

    • « Si la quantité de monnaie reste fixe alors que la production augmente, les détenteurs de monnaie s’enrichissent sans effort. C’est inacceptable car il vaut mieux diriger cette manne vers les producteurs de richesse.  »

      Ce genre d’assertion n’a absolument aucun sens.

      D’une part c’est aux individus et à eux seuls de voir ce qu’ils préfèrent faire avec leur revenu et donc d’exprimer leur préférence temporelle, et en cas d’investissement de désigner sur quel créateur de valeur il vont miser. Leur forcer la main en dévaluant leur épargne, et en entrainant du mal investissement, ça c’est inacceptable.

      D’autre part l’enrichissement par l’investissement serait de toute façon toujours supérieur au rendement de l’épargne.

      • Bien sur que les individus doivent rester libres de leurs choix d’investissement mais il n’y a aucune raisons pour que les autres individus leur fassent des cadeaux. Sans création monétaire, celui qui garderait des liquidités improductives dans une économie en croissance capterait une partie de la production des autres. Est ce acceptable ? Ce n’est pas plus acceptable moralement que celui qui fait une plus value gigantesque lorsqu’un équipement se construit à proximité d’un terrain lui appartenant.

        • JCB, je souscris à 100% à votre premier commentaire qui résume ce qu’il faut penser de la création monétaire, à la réserve près que vous oubliez sa mise en concurrence. En effet, en cas de monopole, l’argent créé va en priorité aux copains proches de la source vive monétaire et non pas à ceux qui en ont besoin pour créer des richesses. C’est très exactement ce qu’on observe actuellement avec les BC, leurs QE et les prix des actifs financiers en bulle. La seule et unique méthode pour permettre d’affecter la création de monnaie à la création de richesses est la concurrence d’émission.

          Malheureusement, avec votre second commentaire, vous vous égarez dans le marais putride de la pensée socialo-collectiviste.

          « celui qui garderait des liquidités improductives dans une économie en croissance capterait une partie de la production des autres. Est ce acceptable ? » Vous n’en savez rien mais surtout, surtout, cela ne vous regarde pas, ni de près ni de loin. C’est son fric et il en fait ce qu’il veut. Mêlez-vous donc de ce qui vous regarde et cessez de lorgner dans l’assiette du voisin !

          « Ce n’est pas plus acceptable moralement que celui qui fait une plus value gigantesque lorsqu’un équipement se construit à proximité d’un terrain lui appartenant. » En quoi cette situation serait immorale ? Lorsqu’on gère un patrimoine, c’est un devoir moral supérieur de le faire fructifier en profitant des opportunités d’investissement qui se présentent. Le contraire serait, pour le coup, immoral (lisez la bible). Par ailleurs, le qualificatif « gigantesque » discrédite vos interventions, notamment parce qu’il laisse supposer que vous ne savez pas de quoi vous parlez. Une plus-value est toujours et partout le résultat d’une prise de risque ignorée par les envieux haineux. Ces derniers veulent bien profiter du résultat, mais sans avoir à produire les efforts nécessaires pour l’atteindre, efforts qu’ils laissent volontiers à la victime qu’ils entendent voler par l’intermédiaire de l’Etat. Voilà, dans cette affaire, ce qui est vraiment immoral. Sans oublier l’autre crime : camoufler un désir immoral sous couvert d’une démarche morale ajoute le mensonge au vol. Double crime, double immoralité !

          • Tiens, à propos, connaissez-vous les trois règles nécessaires et suffisantes pour réussir un bon investissement immobilier ?

            L’emplacement, l’emplacement, et l’emplacement.

          • Difficile d’être précis en quelques lignes. Bien entendu je ne nie pas la liberté de chacun, y compris de garder des liasses sous son matelas si cela lui chante. Ce que je dis c’est que le pouvoir d’achat de cette monnaie est lié aux efforts du reste de la collectivité et que celle ci a parfaitement le droit de gérer l’outil commun qu’est la monnaie pour que certains ne s’enrichissent pas qu’en dormant. Donc quand l’économie est en croissance (ce qu’elle n’est hélas pas) il faut forcément augmenter la masse monétaire pour que le pouvoir d’achat de l’unité monétaire reste a peu près constant. Et il faut l’augmenter intelligemment en laissant agir le marché c’est à dire en accordant des prêts (c’est bien là qu’est la création monétaire) à ceux qui sont prêts à offrir le taux d’intérêt le plus élevé et qui sont donc vraisemblablement ceux qui porteront les projets les plus profitables et les plus générateurs de croissance. Ma conception du libéralisme est que la récompense doit aller à l’effort, pas à des comportements de passager clandestin.

            • « la collectivité a parfaitement le droit de gérer l’outil commun qu’est la monnaie » : ce dont vous parlez n’est pas un droit mais un rapport de force. La collectivité telle que vous la présentez, brutale, holiste, envieuse, haineuse, c’est le règne de l’arbitraire et de l’injustice contre la morale.

              La monnaie n’est à l’évidence pas un outil commun au sens où elle devrait être unique et imposée à tous sans discussion, encore moins une fonction régalienne.

              « pour que certains ne s’enrichissent pas qu’en dormant » : les seuls qui s’enrichissent sans rien faire, en dormant donc, sont pour partie les fonctionnaires non régaliens et en totalité les retraités de la répartition et les allocataires sociaux. En revanche, ceux qui investissent leurs capitaux, loin de dormir, travaillent dur et ce n’est que justice qu’ils s’enrichissent.

        • quel cadeau? celui qui garde sont argent et ne dépense rien n’en profite pas par définition. et si d’autre part beaucoup d’autre individus préfère dépenser leur monnaie ils feront baisser sa valeur donc celui qui en à tout un tas s’appauvrira. Non vouloir contrôler l’économie c’est comme prétendre connaitre l’avenir c’est faire preuve d’une énorme présomption. Personne (et surtout pas nos gouvernants) ne devrait pouvoir jouer aux apprentis sorcier avec l’argent des autres.

      • heu , épargne et investissement , ce n’est pas la même chose ?
        en fait trop d’epargne tue l’investissement ..qui épargne trop ne consomme pas ..ou trop tard !

        • La consommation n’a jamais drivé l’économie. Celui qui épargne permet de tirer les prix vers le bas.

        • « trop d’epargne tue l’investissement » : parce que l’épargne n’est pas investie, peut-être ? Les épargnants ne sont pas Picsou qui repassent des billets au fond de leurs coffres. Epargne et investissement sont strictement égaux, à l’épargne détournée par L’Etat près, comme l’a très bien vu JCB.

          « qui épargne trop ne consomme pas » : bien sûr que si ! Si l’épargnant ne consomme pas lui-même, il permet à d’autres de consommer ce qu’il a épargné, notamment les entreprises dans lesquelles son épargne est investie.

          • l’épargne à 0% , drôle d’investissement .
            des taux aussi bas indique qu’il n’y a plus personne pour investir ces sommes épargnées .
            certains français épargnent plus qu’ils ne devraient vu les taux d’autres consomment leur épargne ..les entreprises…de moins en moins redistributrices vers les consommateurs/salariés , tout part dans le gouffre sans fond des états..états capables de rendre gratuit des ampoules à led invendables ou des véhicules électriques invraisemblables tout en fermant des centrales ayant nécessitées des milliards d’investissements..surement pour grossir leur endettement et satisfaire TES investisseurs qui ne sont surement pas des épargnants mais des charognards

    • les détenteurs de monnaie s’enrichissent sans effort.

      Et que les emprunteurs s’enrichissent sans effort n’est pas plus acceptable moralement.
      C’est le marché, seul comme un adulte, qui doit déterminer le taux d’intérêt, surement pas les états étatpapa et ni vous ou moi.
      Ce taux doit refléter un risque. Positif, des entrepreneurs prennent des risques.
      Négatif, on plante l’économie en hibernation, direction l’Argentine…

  • c’est trés joli tout ça mais cela ne rempli pas la marmite en 2016 , c’est de l’économie de grand papa . imprimer des billets n’a jamais été inflationniste , lorsque ces billets n’entre pas dans l’économie comme actuellement . le problème est le crédit , trop de crédit est inflationniste mais quand ce crédit est a -1%……..c’est déflationniste bientôt on va vous donner de l’argent avec votre voiture neuve ha ha pour que vous n’achetiez pas une occasion et vous en profitez pour acheter un bouquet de fleurs pour madame et un séjour dans un pays paradisiaque pour grand maman pour faire tourner l’économie ..la fleuriste pourra investir et le tour opérateur aussi avec les billets de notre BCE , ouf !

  • « une création monétaire illimitée pour bien fonctionner n’est qu’une assertion pseudo-scientifique pour légitimer le pouvoir des États et des banques centrales » : ce n’est donc pas le principe de la création monétaire qui pose problème mais bien le monopole d’émission permettant aux improductifs de profiter gratuitement des richesses produites par les productifs.

    • Il n’y a pas de monopole d’émission. N’importe quelle banque crée de la monnaie chaque fois qu’elle accorde un prêt. Et n’importe quel fournisseur crée aussi de la monnaie quand il accepte d’être payé avec un délai.

      • C’est bien la BCE qui se réserve le droit de fourguer des palettes de billets aux états en rachetant leur obligations pourries en grandes quantités, sans avoir la moindre certitude que ces palettes de billet reviendront dans ses coffres.
        Le monopole consiste en le fait que elle seule se permet d’agir de cette manière et dans cet esprit.
        Une banque seule ne le pourrait pas. La banque vous prête avoir l’espoir que l’argent prêté reviennent dans ses comptes, avec une marge positive.

        • D’accord avec vous, c’est regrettable mais ce n’est pas tout à fait une question de monopole d’émission, c’est simplement du au fait que la BCE n’est pas soumise au droit commun des banques et peut donc accepter des actifs surévalués sans craindre la faillite. On peut d’ailleurs se poser la question de l’utilité et de la légitimité d’une banque centrale, même si elle est supposée être indépendante des pressions politiques (ce que je ne crois pas une seconde !)

          • En gavant ses comptes de dettes publiques pourries, la BCE ne craint pas la faillite précisément parce qu’elle dispose du monopole d’émission. Dans le cas contraire, la concurrence permettrait au investisseurs de fuir vers les monnaies fortes. La BCE ne ferait pas faillite mais n’aurait plus de clients et resterait seule avec son stock de rouleaux de PQ-euros sans valeur sur les bras.

            Sinon, chaque banque crée de la monnaie en accordant des prêts mais en détruit tout autant lors des remboursements. Etonnant, non ? Seule la banque centrale a le pouvoir de créer la monnaie ex-nihilo, ce qui n’est pas un problème en soi tant que cette activité est soumise à concurrence.

      • « n’importe quel fournisseur crée aussi de la monnaie » : vous n’avez rien compris à la création et à la destruction monétaires.

        • Avoir une créance sur une banque ou une créance sur une entreprise (qui paie à échéance) ou un particulier c’est exactement la même chose. Une créance est négociable et a toutes les caractéristiques d’une monnaie flottante (au gré des marchés). Un billet de banque n’est il pas une reconnaissance de dette de la banque émettrice ? Banques centrales et banques commerciales peuvent créer de la monnaie ex-nihilo. Plus exactement elles créent une paire de dettes pouvant s’annihiler à l’échéance : une dette de la banque envers celui qui détient sa monnaie et une dette envers la banque de celui qui a sollicité le prêt créateur. La différence entre les banques commerciales et la banque centrale est qu’à l’échéance de la dette initiale, les premières sont réticentes à renouveler un prêt à un mauvais risque (et elles s’en débarrassent à la première occasion en refourguant le prêt à la banque centrale qui rachète presque n’importe quoi !) alors que la banque centrale est malheureusement bien trop laxiste.

  • Toute cette rhétorique repose sur un sophisme de base qui est de considérer la monnaie comme un élément statique, comme un bien, alors que la monnaie est un élément dynamique qui n’a de sens que quand il est utilisé pour les transactions.

    Mettez 100 pieces d’or dans deux coffres : l’économie est nulle. Faites les sortir du coffre pour acheter et vendre des biens, l’économie (et la monnaie) existe (et uniquement le temps de la transaction)

    Par contre, avec ce système, toute transaction ne peut dépasser 100 pièces d’or en un seul « deal » et si les 100 pièces d’or sont dans le même coffre, l’économie ne marche plus et est complétement déséquilibrée. Ce ne serait pas grave, si les volumes étaient « ventilés » chez chaque personne, le marché ferait le « recyclage », mais comme nous ne vivons pas dans un monde idéal (sans Etat, sans taxe, sans frontières, sans voleurs, sans spéculateurs, sans profiteurs, sans usuriers …) ca ne marche pas comme cela dans la réalité.

    C’est pour éviter ces travers (qui ne favorisent que les banquiers) que la monnaie moderne est « flottante » ce qui inverse complétement le modèle, ce que manifestement, l’auteur fait mine de ne pas comprendre.

    L’inflation dans une monnaie flottante, n’est pas du à la « création monétaire » : ca c’est ce qui se passait au XIX° siècle. Relire Friedman qui a clairement démontré (et prouvé) que l’inflation était lié aux taux d’intérêts et l’impact économique lié à la vélocité de la monnaie.

    Il serait bien plus productif de dénoncer la main mise des Etats sur les banques commerciales, qui ne sont quasiment plus que des fantômes soviétiques et dont l’asthénie et la connivence paralysent complétement notre économie, parce que la « création monétaire » est effectuée par ces banques.

    • Effectivement, la monnaie n’est qu’un outil d’échange qui ne crée pas en soi de richesse. Le subit afflux d’or pillé par les conquistadors a provoqué une inflation et un coup de fouet temporaire qui n’a pas empêché ensuite l’Espagne de perdre du terrain devant les autres puissances, notamment l’Angleterre.
      Les libéraux croient, sans doute à juste titre, que le commerce stimule la prospérité. Une monnaie stable, liée à l’économie et non au bon vouloir des politiciens est indispensable pour le développement du commerce. Si un exportateur risque de perdre sa marge à cause de variations monétaires ou parce qu’il doit souscrire à des outils couteux de couverture de risque de change, il y réfléchira à deux fois et renoncera peut être.
      Pour que la monnaie soit stable, il faut simplement laisser jouer les stabilisateurs automatiques comme par exemple des taux d’intérêt librement négociés. Et il faut bien sur que la création monétaire ne soit pas sans risque, le préteur/créateur imprudent devant pouvoir perdre sa mise voire faire faillite. Les banques commerciales ne devraient donc pas avoir une garantie absolue de l’état et les banques centrales devraient avoir une limitation raisonnable à la taille de leur bilan qui ne devrait certainement pas croitre plus vite que l’activité économique globale. Il est ahurissant que les banques centrales puissent accumuler une fraction importante de toutes les OAT émises et que l’on envisage même de leur faire acquérir des quantités significatives d’actions de sociétés.

    • « Par contre, avec ce système, toute transaction ne peut dépasser 100 pièces d’or en un seul « deal » et si les 100 pièces d’or sont dans le même coffre, l’économie ne marche plus et est complétement déséquilibrée »

      Ce qui est bien entendu une affabulation étant donné que les prix et couts s’ajustent en fonction de l’offre et e la demande demande, entrainant la dynamique économique. En fait on s’aperçoit même une seule pièce d’or suffirait.

  • Tout ce beau raisonnement ne fonctionne que pour la monnaie papier (fiduciaire) qui est imprimée par la banque centrale. En fait cette monnaie est devenue quasi inexistante dans les échanges économiques. Elle est remplacée par la monnaie scripturale, celle qui est sur les comptes bancaires.
    La monnaie scripturale est crée par les banques commerciales en échange d’une dette. Lorsque la dette est remboursée la monnaie scripturale est effacée.

    Tout d’abord, la dette est loin d’être neutre dans l’économie et le mythe de la neutralité de la monnaie a vécu.

    Ensuite, il existe, par exemple dans la zone Euro, plus de deux fois plus de dette que de monnaie scripturale en circulation. Autrement dit, si nous remboursons la moitié des dettes, il ne reste plus rien sur les comptes bancaires.

    Troisièmement, les banques centrales nous font croire que les billets qu’elle met dans les réserves des banques commerciales sert de caution à la monnaie scripturale. Dans les fait, il n’en est rien. Les billets sont imprimés sans aucune contrepartie et leur valeur ne vaut guère plus que l’énergie récupérée en les brûlant. Dans les faits, c’est la confiance dans le remboursement des dettes qui maintient la valeur des billets. Par ailleurs, on veut nous faire croire que la quantité de billets dans les réserves des banques commerciales limite le crédit. Encore une fable, la vérification des ratios ne se fait que lors des opérations de compensation, mais jamais lors d’une opération de prêt qui ne modifie pas ces ratios et la banque centrale n’a jamais refusé de billets à une banque par peur d’un credit crunch. Les banques centrales peuvent être supprimées sans aucun dommage.

    Nous n’avons pas besoin d’une monnaie commune, mais d’une unité de compte commune. Les banques pourraient bien émettre les monnaies adossées sur ce qu’elles veulent, les opérations bancaires peuvent être rendues transparentes au niveau de l’utilisateur. Au contraire, la concurrence des monnaies rendra les monnaies plus vertueuses. On dit que la mauvaise monnaie chasse la bonne, mais c’est exactement l’effet recherché. La bonne monnaie est gardée pour l’épargne et la mauvaise circule plus vite, accélérant ainsi les opérations commerciales.

  • Une monnaie qui serait une promesse de livrer un certain poids d’or serait une bonne monnaie. Il s’agit alors de la promesse d’une banque, ou la promesse de toute autre organisme ou individu dont la signature inspirera la confiance.

    Mais, au lieu de l’or, on pourrait aussi promettre de livrer un autre métal précieux. Du moins un métal précieux coté sur un marché organisé afin de connaitre le cours de ce métal, de connaitre sa valeur de manière suffisamment objective. On pourrait même promettre de livrer tout autre bien coté sur des marchés organisés.

    Or les masses totales des capitaux cotés sur des marchés organisés, ou qui pourraient être cotés sur des marchés organisés, dépasse largement la demande en monnaie des utilisateurs de monnaie.

    Si l’Etat cessait d’interdire aux entreprises commerciales ordinaires de créer de la monnaie, les problèmes systémiques monétaires n’existeraient plus, ne pourraient plus exister. On attend avec impatience, les monnaies mondiales que pourraient proposer Google, Amazon ou Apple.

    La monnaie n’a pas besoin d’un Etat, ni de privilège, ni de réglementation, ni de législation spécifique pour exister. Toute entreprise commerciale devrait pouvoir émettre sa monnaie. Les lois ordinaires du commerce suffisent à obtenir des monnaies saines et pratiques pour l’utilisateur.

  • http://economie-analyses-actualites-opinions.over-blog.com/article-degonfler-le-mythe-de-la-deflation-124329427.html
    Un article du Mises Institute qui montre que les périodes de déflation ont été des périodes de croissance.

  • La seule croissance réelle, celle qui augmente le niveau de vie, c’est l’augmentation de la productivité. Cela, qu’il y ait ‘nflation ou déflation. La monnaie n’y est pour rien. Par contre une mauvaise politique monétaire peut casser la productivité donc la croissance en empêchant l’investissement

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