Monnaie : cette erreur qui dure depuis 40 ans

Le système monétaire actuel, le créditisme, a quarante-cinq ans… Quarante-cinq ans que certains pays vivent à crédit et que d’autres pays les fournissent en leur accordant crédit.

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Monnaie : cette erreur qui dure depuis 40 ans

Publié le 23 septembre 2016
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Par Simone Wapler.

Monnaie : cette erreur qui dure depuis 40 ans
By: CafeCredit.comCC BY 2.0

Le pari des monnaies flottantes et du créditisme dure depuis plus de quarante ans. Aujourd’hui, les échanges mondiaux se contractent. La fin d’une erreur économique selon laquelle certains achètent à crédit ce que d’autre produisent à crédit est-elle proche ?

La folie des monnaies flottantes

Depuis 1971 et la fin des accords de Bretton Woods, le monde a pris le pari fou de vivre avec des monnaies flottantes, sans aucun ancrage matériel. Ce que nous dénommons “l’argent” ou “les capitaux” n’existe que sous forme de crédit.

Notre argent est matérialisé par un enregistrement sur un compte bancaire dans une monnaie qui est celle qui a cours légal dans le pays dans lequel nous vivons. A l’échelle internationale, certain pays sont créditeurs vis à vis d’autres pays car leurs habitants exportent plus qu’ils n’importent. Les pays débiteurs émettent de la dette d’État qui se négocie sur les marchés financiers.

En théorie, rien ne limite le volume de crédit. Rien sauf la confiance…

Par le passé, de tels systèmes ont toujours échoué. Les gens qui avaient accordé trop de crédit ont été ruinés ; ceux qui avaient trop de dettes sont devenus agressifs et se sont lancés dans des guerres ineptes. Cette fois ne sera pas différente, même si l’expérience actuelle, dont nous sommes les cobayes, est encore considérée comme normale.

Le vrai rôle des banques centrales

Dans “politique monétaire”, le mot important est ” politique” et dans” banque centrale “le mot important est “banque”. Les banques centrales poursuivent une politique dont le but n’est pas la prospérité économique mais la prospérité, et maintenant la survie, d’un système financier devenu fou et en réalité incontrôlable.

Mon fils chirurgien me disait qu’une mauvaise pratique mettait quarante ans à être abandonnée. Dans son domaine, un mode opératoire pouvait être adopté par une communauté de praticiens s’accordant à penser que ce mode apportait un progrès par rapport à l’existant. Ce mode se diffusait alors rapidement pour devenir le standard. Puis, à l’usage, lorsque cette pratique s’avérait neutre ou même nuisible, il fallait en moyenne quarante ans pour qu’elle soit abandonnée, pour changer les habitudes prises dans les blocs opératoires.

Le système monétaire actuel, le créditisme, a quarante-cinq ans… Quarante-cinq ans que certains pays vivent à crédit et que d’autres pays les fournissent en leur accordant crédit.

La fin de la mondialisation ?

Les Echos cette semaine :

Depuis la crise financière, les échanges mondiaux ne cessent de décevoir. Ils progressent maintenant moins vite que l’activité.   
(…)
Avant la crise financière, les exportations mondiales progressaient deux fois plus vite que la production. Mais depuis cinq ans, leur volume avance au même rythme que l’activité. Ces derniers temps, il a même été moins vite. L’inversion de la courbe de la mondialisation s’explique à la fois par les changements à l’œuvre en Chine et par le mouvement de relocalisation d’un certain nombre d’industrie“.

En réalité, le tableau est peut-être plus sombre. Vendredi 16 septembre, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a indiqué dans son denier rapport trimestriel qu’une crise financière et bancaire grave couvait en Chine.

La Chine exporte (et importe) moins car ses gros clients sont surendettés. Pour éviter la récession, elle a compensé par plus de crédit en interne. Le total des crédits de la Chine se monte à 28 000 milliards de dollars, soit le poids des crédits des systèmes bancaires américain et japonais réunis. Les rendements obligataires dans le monde ne reflètent absolument pas les risques actuels estime la BRI.

Le marché obligataire est désormais très vulnérable, partout dans le monde et même aux États-Unis. L’anarchie règne au sommet car les banquiers centraux sont à cours de munition et de mauvaises théories.

L’erreur monétaire dure depuis quarante-cinq ans et il est temps de passer à autre chose.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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  • Beaucoup de choses contestables dans cette article, les arguments, l’extrait du journal les Echos, les préjugés, et l ‘intention difficile à comprendre. Le sommet de l’irrationnel est que « la relocalisation d’un certain nombre d’industrie » soit affiché et perçut comme un problème. D’une manière général il y a une contestation globale de la finance.
    Encore plus grave, Alain Madelin donne une définition de la finance en une phrase. « Il y a des gens qui ont de l’argent mais pas de projet, et il y a des gens qui ont des projets mais pas d’argent, la finance ne fait que résoudre ce problème ». Quand l’auteur de cette article nous dit ceci: » Le système monétaire actuel, le créditisme, a quarante-cinq ans… Quarante-cinq ans que certains pays vivent à crédit et que d’autres pays les fournissent en leur accordant crédit ». Elle vient d’inventer l’eau chaude.
    On ne peu pas mélanger les mauvaises pratiques des banques central et critiquer les activités humaines d’une économie de marché qui vient de sortir de l’extrême pauvreté.

    • Il y a aussi des gens, les banquiers, qui n’ont pas d’argent mais à qui on donne le droit d’en créer à partir de rien pour prêter aux gens qui ont des projets

      Se rémunérer sans ne créer aucune valeur ajoutée, c’est aussi cela que l’auteur critique et à juste titre !

      • « Se rémunérer sans ne créer aucune valeur ajoutée »
        Les banques portent un risque et se rémunèrent sur la prime de ce risque. Cette prime est un prix de marché car elles sont en concurrence.

  • la dame ici ne fait que vendre sa soupe… au mieux c est un publi reportage

  • La dénonciation du créditisme (autre dénomination de l’argent-dette) est un avatar de la critique du système de création monétaire, du système de réserves fractionnaires et de la finance en général. Cette critique est sans fondement : toute monnaie est toujours et partout un crédit sur le travail d’autrui nécessaire à l’échange volontaire à l’origine de la création des richesses. En outre, au vu de l’ampleur des échanges, la vitesse de circulation qui serait nécessaire d’appliquer à une monnaie liée un support physique vaporiserait ce dernier dans l’instant. Ou alors la déflation atteindrait un niveau tel que les échanges s’interrompraient, provoquant le collapsus général des économies.

    Le désir de revenir à une monnaie à support physique (or, argent…) ignore le défaut majeur du système monétaire actuel : l’absence de concurrence. Notre problème n’est pas la banque centrale mais son monopole d’émission. Le système monétaire actuel ne va pas s’effondrer parce que la monnaie n’est pas liée à un support physique mais parce que la monnaie n’est pas mise en concurrence. Malheureusement, le monde n’en prend pas le chemin alors que les DTS du FMI risquent de devenir la prochaine monnaie mondiale.

    Au-delà, chacun doit se demander pourquoi les vendeurs d’or tiennent tellement à nous céder leur or pour obtenir en contrepartie précisément cet argent-dette qu’ils honnissent tant. Le créditisme aurait-il finalement quelque attrait caché ?

    Ceci dit, une gestion patrimoniale en bon père (bonne mère) de famille implique de détenir une certaine quantité d’or et d’argent, de l’ordre de quelques pourcents de la valeur gérée.

    • Je partage votre opinion sur la mise en concurrence de la monnaie et le monopole des BC. Je suis un peu moins d’accord sur votre explication sur les monnaies « liées a une support physique ».
      Mais, selon moi le principale problème est l’utilisation du sophisme économique qui veut qu’on crée de la croissance en créant de la monnaie.
      Ce keynésianisme omniprésent, partout, (Banque centrale, Etat, média) nuit gravement a notre avenir.

      • Tout à fait d’accord avec vous, d’autant que l’argent créé va pour l’essentiel dans les poches de l’Etat improductif tout en créant les conditions de désordres monétaires absolument dévastateurs pour le secteur productif. Ce que font les BC en évitant temporairement la faillite aux Etats obèses en fin de vie revient à arroser le désert en asséchant les zones humides. Et partout où les BC agissent ainsi, plus rien ne pousse nul part : c’est l’affaissement progressif de la croissance que l’on constate désormais partout à travers le monde. Les délires monétaires des BC cesseront quand le monde entier sera entré en récession à cause d’elles.

        On ne crée pas la croissance en créant de la monnaie. En revanche, on peut saper la croissance par excès ou par manque de monnaie car ni les prix ni la vitesse de circulation de la monnaie ne s’ajustent de manière instantanée pour l’ensemble des acteurs économiques. Le sophisme est réel mais il est subtil. En matière monétaire, la différence est du même ordre qu’entre la soif et la noyade.

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