Fiscalité : une autre histoire du quinquennat Hollande [Replay]

L’arrivée de la gauche et de son choc fiscal ont torpillé la croissance pendant trois ans.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Fiscalité : une autre histoire du quinquennat Hollande [Replay]

Publié le 12 octobre 2016
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Fiscalité : une autre histoire du quinquennat Hollande
By: Jason RosenbergCC BY 2.0

La fiscalité, et singulièrement l’augmentation de la pression fiscale imposée par François Hollande, a-t-elle torpillé l’économie française en 2012 et a-t-elle sapé le début de reprise dont le pays était le témoin ? À la lecture du cadrage macro-économique présenté par Sapin et Eckert, la question se pose forcément.

La fiscalité : le cœur d’un programme politique

L’histoire du quinquennat Hollande est d’abord l’histoire d’une augmentation brutale des impôts au nom du « redressement dans la justice ». Beaucoup ont oublié cette formulation grotesque de Jean-Marc Ayrault, mais elle fut pourtant au cœur de son discours de politique générale, en juillet 2012.

« Je viens devant vous chargé d’une mission particulière, celle que m’a confiée le président de la République, qui a fixé notre cap : conduire le redressement de notre pays dans la justice »

On en rit encore, et d’autant plus qu’à ce moment, François Hollande a écarté toute idée de réforme fiscale et abandonne séance tenante, dès son arrivée au pouvoir, la revue générale des politiques publiques lancée par Sarkozy pour réformer l’État et diminuer les dépenses publiques. Il ne reste donc aucune alternative à l’augmentation des impôts.

Le choc fiscal de la gauche

Dès lors, l’économie française va être soumise à un véritable choc fiscal, que le dossier distribué par Michel Sapin illustre parfaitement :

eric1

 

Comme on le voit sans difficulté, l’arrivée de la gauche se traduit par une augmentation du taux de prélèvement fiscal de 2 points de PIB, soit 40 milliards €. En 2013 et 2014, cette augmentation culmine d’ailleurs à 2,2 points par rapport à 2011, à 3,8 points par rapport à 2009, soit près de 80 milliards de prélèvements publics supplémentaires en l’espace de 4 ans.

En 4 ans, ce sont plus de 1.000 euros par Français et par an qui sont engloutis dans la dépense publique, sans que ces Français ne mesurent concrètement quelle amélioration du service est proposée en contrepartie.

L’impact du choc fiscal sur l’emploi

Il est évidemment très tentant de mettre en relation ce choc fiscal avec l’évolution de l’emploi sur la même période. Là encore, nos ministres ont distribué un graphique qu’il est tellement tentant de juxtaposer au graphique du choc fiscal :

eric2

 

Alors qu’en 2010 et 2011 l’économie française renoue avec les créations d’emplois, l’arrivée de la gauche au pouvoir, et les coups de massue qu’elle inflige aux marges des entreprises, vont casser durablement la dynamique. En trois ans, l’économie française supprime près de 200.000 emplois, et condamne donc les nouveaux arrivants (700.000 personnes par classe d’âge) à connaître le spectre du chômage et du déclassement.

Il faut attendre 2015 pour que l’emploi reparte timidement. Si les entreprises recréent des emplois en effet, ces créations ne suffisent pas à absorber la croissance naturelle de la population.

L’impact du choc fiscal sur la croissance

Autre rapprochement utile : le lien chronologique entre choc fiscal et stagnation économique. Voici là encore un graphique diffusé par Bercy :

eric3

 

Là encore, on le voit, l’effet est terrible. L’arrivée de la gauche et de son choc fiscal torpillent la croissance pendant trois ans. Ce graphique évite d’ailleurs les sujets qui fâchent, puisqu’il omet de mentionner que la croissance fut de 1,7% en 2011, et de 1,5% en 2010.

Le graphique (sur la croissance) qui aurait dû être produit était en fait celui-là :

eric4

Un bel exemple de stratégie contra-cyclique

Dans les années à venir, le quinquennat Hollande apparaîtra probablement comme un superbe exemple de stratégie contra-cyclique. Si l’affadissement de la croissance est apparu début 2012, avant l’arrivée de la gauche au pouvoir, l’augmentation massive des impôts pratiquée durant l’été 2012 par une loi de finances rectificative a aggravé le phénomène au lieu de l’enrayer.

Démonstration est donc faite qu’une hausse brutale de la pression fiscale sans activation de la dépense publique peut conduire à un choc asymétrique qui dure trois ans.

La dette du service public auprès de la Nation

Le choix d’augmenter fortement les impôts au lieu de diminuer la dépense publique a des origines bien connues. L’électorat de Hollande est d’abord composé de fonctionnaires, et le nouveau président a servi son électorat en lui épargnant la saignée que Sarkozy avait commencé à pratiquer. L’impact de ce privilège est désormais évident pour l’économie française : le pays a mis trois ans à s’en remettre. Et encore n’en est-il pas encore remis.

Trois précieuses années perdues, qui ont favorisé le délitement de notre tissu social et de nos valeurs.

Décidément, les coûts cachés de la dépense publique sont colossaux.

Sur le web

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Démentiel. Et la gauchosphère continue de nous affirmer qu’elle redresse le pays.
    Menteurs and co.

  • Et en plus, avec des taux bas, du pétrole en chute libre.
    Bel exploit.

  • Et ceci sans oublier, pour les 3 derniers graphiques que pour 2016 et 2017, ce ne sont que des prévisions. Et que l’on connaît la fiabilité des prévisions de croissance de Sapin & Co pour les années précédentes.

  • je ne connais personne qui est vu son pouvoir d’achat s’améliorer depuis l’arrivé du ps en 2012 ; j’en connais beaucoup qui font de plus en plus ceinture et ce à tout les niveaux depuis cette même date ;

  • et c est pas fini. comme l ecrit l article, la saignée a ete preparee par Sarkozy. donc son retour va faire qu on aura rien de significatif sur la depense au contraire (les cadeaux fiscaux qu il fera se traduiront par de la dette et a terme par de nouveaux impots).
    Si Juppe passe c est probablement pire :-(.
    Juppe a ete premier ministre de chirac en 95-97, createur du RDS et pere de l augmentation de 2 % de la TVA.

    Les promesses fumeuses de reductions des depenses se bornent a reduire le nombre de fonctionnaires (il y a d autres source d isonomies par ex supprimer l Hadopi, le PTZ ou les APL). Mais vous remarquerez qu aucun candidat ne dit ou il va tailler et comment il va faire. car supprimer du personnel sans simplifier c est simplement degrader le service (genre pour avoir le formulaire X il ne vaus faudra pas 1 jour mais 3)

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

Article disponible en podcast ici.

Jadis, seuls les criminels se retrouvaient sur écoute. La traque du citoyen par les bureaucrates était une exception. Les surveillances de masse étaient réservées aux régimes totalitaires, impensables dans nos démocraties.

Or depuis le 11 septembre, nos gouvernements nous considèrent tous comme des potentiels criminels qu’il faut espionner constamment. Et toute comparaison aux régimes totalitaires fera glousser nos fonctionnaires devant une telle allusion.

J’ai déjà longuement commenté... Poursuivre la lecture

Par Philbert Carbon.

Les Jeunes agriculteurs s’amusent à mettre à l’envers les panneaux de signalisation partout en France pour signifier que la politique agricole « marche sur la tête ». Ils dénoncent, entre autres, des normes trop nombreuses, une surcharge administrative et des rémunérations de misère.

Ils auraient pu aussi s’en prendre à la fiscalité. Une étude de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), que nous avons déjà évoquée au moment de sa sortie, rappelle que l’imposition des terres agricoles, très é... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles