Législatives en Russie : victoire en trompe-l’œil de Poutine

2017 ne sera pas un long fleuve tranquille pour le pouvoir russe. La capacité de Russie Unie, le parti de Poutine, à améliorer la vie quotidienne des Russes est encore à démontrer.

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Poutine (Crédits : Platon, CC-BY-NC-SA 2.0)

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Législatives en Russie : victoire en trompe-l’œil de Poutine

Publié le 22 septembre 2016
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Par Cyrille Bret.
Un article de The Conversation

Législatives en Russie : victoire en trompe-l’œil de Poutine
Poutine (Crédits : Platon, CC-BY-NC-SA 2.0)

Le dimanche 18 septembre 2016, les électeurs russes ont donné la majorité absolue au parti de Vladimir Poutine en élisant leurs 450 représentants à la Douma d’État, autrement dit à la Chambre basse du Parlement de la Fédération de Russie. Il est d’ores et déjà possible de tirer les leçons du scrutin et d’identifier les lignes de force de 2017, année électorale cruciale pour Vladimir Poutine.

En 2018, il se présentera devant les électeurs pour obtenir un quatrième mandat présidentiel. S’agit-il d’un triomphe électoral ou bien seulement d’une victoire en demi-teinte ? Même si la pérennité du pouvoir poutinien semble aujourd’hui assurée, les défis sont considérables pour le Kremlin.

Russie Unie reconquiert la majorité absolue à la Douma

Le fait le plus marquant du scrutin est la victoire écrasante du parti Russie Unie, dirigé par le binôme Poutine-Medvedev. Alors qu’il jouissait d’une majorité relative seulement lors de la précédente mandature, ce parti obtient un peu plus de 53 % des voix et plus de 340 sièges. Grâce à cette victoire, Russie Unie confirme son rôle central, forgé scrutin après scrutin en 2003, 2007 et 2011. La suprématie partisane de Russie Unie est un des éléments essentiels de la popularité et de l’autorité du duo exécutif.

Cette victoire reflète-t-elle, comme on le soutient souvent, la tendance à une autocratie hostile au pluralisme ? La situation est plus complexe. Le pluralisme partisan s’exprime à la Douma. Plusieurs groupes parlementaires seront présents au sein de la septième législature depuis la chute du communisme : le parti nationaliste de Vladimir Jirinovski et le Parti communiste de Guennadi Ziouganov ont en effet attiré chacun environ 13 % des voix. Le Parti social-démocrate dirigé par Sergueï Mironov, Russie Juste, subit une défaite mais reste à la Douma. Ainsi, les voix des retraités, des provinciaux ou encore des mouvances radicales auront bien leurs parlementaires.

Toutefois, le pluralisme politique ne s’exprimera que partiellement par la voie parlementaire.

Premièrement, ces trois grands partis défendent une ligne compatible avec celle de Russie Unie. Ils constituent, en quelque sorte, une « opposition pro-Kremlin » ou une opposition à l’intérieur du système, et non pas une véritable offre alternative. Les critiques acerbes du leader communiste Ziouganov sur les conditions d’organisation du scrutin et les piques contre Poutine ne doivent pas faire illusion : même le parti communiste fait partie du système.

Deuxièmement, certains opposants admis aux élections ont été incapables de dépasser le seuil des 5 % : c’est le cas du parti social-démocrate Iabloko et du parti libéral Parnas. La modification du mode de scrutin a été essentielle : en prévoyant que la moitié des représentants est désignée au scrutin uninominal à un tour, comme au Royaume-Uni, les pouvoirs publics ont indiscutablement avantagé les partis installés. Par ailleurs, la question des fraudes est lancinante, comme l’a souligné l’OSCE, dans son appréciation sur la sincérité du scrutin. Même la Commission centrale électorale de Russie a reconnu ces fraudes.

Troisièmement, les opposants radicaux aux présidences Poutine ont été, en partie, exclus du scrutin. C’est le cas d’Alexandre Navalny, assigné à résidence alors que plusieurs de ses partisans ont été emprisonnés. L’opposant ayant le plus ébranlé le système Poutine lors des élections municipales en 2013 à Moscou et ayant rallié à lui les couches urbaines est privé d’élection, à l’instar de bien d’autres candidats rejetés par le ministère de la Justice.

Même quand ils sont autorisés à se présenter, les difficultés administratives qui leur sont opposées pour tenir des meetings, diffuser leurs programmes ou encore organiser des rassemblements limitent leurs relais dans la société. La décision d’avancer la date du scrutin de décembre à septembre a aussi permis de mettre à profit l’assoupissement traditionnel de l’été pour éviter toute campagne électorale tonique.

En somme, le Parlement russe continuera de travailler comme une chambre d’enregistrement des initiatives de l’exécutif conformément au schéma de « démocratie guidée » théorisé par Gleb Pavlovsky, l’un des conseillers de Poutine au Kremlin.

Cette guided democracy laisse une place marginale aux contre-pouvoirs – ONG, médias indépendants, associations, cour suprême, etc. La société civile, puissante en Russie, peine aujourd’hui à s’exprimer et à faire valoir ses aspirations, tout particulièrement sur le plan socio-économique.

Une abstention historique, reflet d’un mécontentement
socio-économique

Cette échéance électorale était aussi un test sur la capacité des leaders russes à mobiliser leur électorat. De ce point de vue, il s’agit d’un revers : le taux de participation est particulièrement bas – à 40 % de votants – contre plus de 60 % en 2011.

Les taux de participation à peine supérieurs à 30 % à Moscou et à Saint-Pétersbourg attestent que les élites urbaines éduquées et insérées dans la mondialisation boudent le pouvoir. Si la légitimité parlementaire de Russie Unie est confirmée, sa légitimité dans l’électorat est en érosion. On peut même estimer que cet étiage manifeste le mécontentement de la population face à la dégradation des indicateurs économiques.

La politique étrangère en Syrie et la modernisation de la puissance militaire ne suffisent pas à rallier les populations autour du pouvoir. La fierté nationale, si forte en mars 2014 lors de l’annexion de la Crimée et en septembre 2015 pour le début de l’intervention en Syrie, cesse progressivement de dédommager la population de ses déboires.

Les indicateurs économiques sont en effet préoccupants : l’économie ralentit sans discontinuer depuis maintenant plus d’un an et n’a pas dépassé 0.5 % depuis le premier semestre 2012. La récession a même été brutale l’année dernière à plus de -4 % de PIB. La manne des exportations d’hydrocarbures est toujours à la moitié seulement de ce qu’elle était fin 2015 alors qu’elle reste le seul oxygène économique d’un pays qui n’a toujours pas réussi à amorcer son renouveau industriel depuis l’effondrement de l’économie dirigée.

La grande décennie Poutine est largement une « décennie perdue » du point de vue socio-économique. La réduction des ressources à la disposition des autorités locales en matière de santé et de prestations sociales le montre : dès que les cours des hydrocarbures fléchissent et que les importations se renchérissent sous l’effet conjugué des sanctions et de la chute du rouble, le niveau de vie se dégrade, faute de modèle économique endogène.

Certes, certains mouvements commencent à s’inverser. L’inflation semble enfin ralentir ; ce qui allège un peu le poids d’un rouble faible sur le pouvoir d’achat des Russes. Mais cela dérive bien plus d’une stabilisation des prix du pétrole que d’une initiative dont Russie Unie pourrait se vanter.

Et les capitaux étrangers pourraient bien retrouver le chemin de la Russie, alléchés par le regain des actions russes (52 %) depuis leur plus bas historique de janvier dernier. Toutefois, ce n’est là qu’un rattrapage de pertes qui restent dans les mémoires. On est encore bien loin d’un quelconque retour vers un marché de l’emploi qui rendrait les Russes reconnaissants à l’égard des politiques publiques et industrielles.

La faible participation manifeste aussi d’autres tendances : la campagne électorale a été atone en raison de la rareté des meetings. En outre, l’éclipse du Parlement par l’exécutif a contribué à la faible mobilisation. Mais l’abstention est incontestablement le principal défi du prochain scrutin présidentiel de 2018.

2017, année décisive pour le pouvoir

Dans la perspective des élections présidentielles de 2018, ces législatives annoncent probablement un quatrième mandat pour Vladimir Poutine. Son parti politique constitue la colonne vertébrale du système politique, parlementaire et électoral du pays. Ses candidats ont, à son image, saturé l’espace médiatique, laissant l’opposition s’exprimer sur des médias périphériques.

L’exécutif dicte le tempo dans tous les aspects de la vie publique en Russie. La séquence qui s’ouvre aujourd’hui et s’achèvera au printemps 2018 consacrera selon toute vraisemblance l’hégémonie politique de Poutine, de Medvedev, de Russie Unie et des siloviki (les hommes des services de sécurité).

Toutefois, 2017 ne sera pas un long fleuve tranquille pour le pouvoir russe : un nouveau grand récit est nécessaire pour raviver la flamme de la fierté nationale. Et la capacité de Russie Unie à améliorer la vie quotidienne des Russes est encore à démontrer.

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  • depuis qu’il a été élu , en 2000 je crois , poutine s’est attelé à redrésser la russie ; certes il a du boulot sur la planche , et ne l’a pas caché à sa population ; depuis 40 ans , la france s’enfonce via l’incompétence de ses dirigeants , mais chez nous , on nous dit que ça va mieux , ou que tout va bien madame la marquise…..poutine n’est pas un saint , mais je gage que lui au moins aime son pays et ne se laissera pas mener par une merkel ou un obama ;

    • Il aime surtout son poste et sa vision nostalgique de la « grandeur » passée du pays, partagée par une partie de la population. Reste qu’à un moment donné, les sanctions économiques vont réellement être insupportables pour l’ensemble de la population et pas seulement les citadins. Nous c’est différent, ça a tout de suite piqué dans nos campagnes (même si l’agro alimentaire fait face à une conjonction de problèmes, tarir les voies d’exportation du jour au lendemain pour toute une tranche de la profession, c’était une belle connerie. D’autant plus que nous avons aucun moyen d’opposition géopolitique face à la Russie désormais, on a tout balancé d’un bloc…)

      • @UnKnown: Il est en accord avec un pays qui demandait simplement un retour à sa place légitime, ce qui n’a pas été du goût des USA qui aurait voulu continuer un dépeçage en règle. Ne parlons pas du mépris européen.
        Quant à la population, vous oubliez que les sanctions ont accéléré un retournement stratégique économique, avec un renforcement de la production nationale, notamment agricole.

        Le rouble a finalement soulagé les exportations hors pétrole sans vraiment toucher la classe moyenne. Les vrais sanctions sont du domaine des crédits, mais nous en Europe, sommes déjà totalement sous la coupe de la justice américaine qui impose ses diktats (Airbus a demandé aux USA si elle pouvait vendre ses avions à l’Iran. Indépendance ??)

        Arrêtez de jouer à vous faire peur. Ou alors, choisissez les gens qui dépenseront pour une armée puissante qui vous rassurera. Mais si vous pensez à des américains, n’oubliez pas que vous risquez d’avoir un choc en novembre…

        • Loin de moi l’idée de vouloir préparer une guerre, je vois juste que la meilleure façon de stabiliser et normaliser les relations entre les nations, ça reste bien le commerce et les projets communs… On avait un début d’esquisse de lien particulier avec la Russie, mais on tout foutu au feu pour un résultat nul. Si les Russes s’en sortent sur le long terme, tant mieux pour eux hein, je regarde simplement les dégâts à mon humble niveau autour de moi… Sans oublier que bon, les présidences de Poutine, j’espère que les Russes aspirent un jour à avoir autre chose qu’un exécutif autoritaire… Quoique c’est pas sur…

        •  » Il est en accord avec un pays qui demandait simplement un retour à sa place légitime,  »

          Parce que pour vous l’empire soviétique qui a mis sous 44 ans de dictature communiste la moitié de l’Europe était une puissance légitime? A croire que ce qui vous semble prioritaire n’est pas que le monde devienne libre dans son ensemble mais qu’il faut absolument que des puissances étrangères puissent faire contre-poids à la puissance américaine peut-importe si le régime est autoritaire ou dictatorial du moment que cela fasse de l’ombre à la puissance américaine.

           » Quant à la population, vous oubliez que les sanctions ont accéléré un retournement stratégique économique, avec un renforcement de la production nationale, notamment agricole.  »

          les sanctions sur les denrées agricoles on été imposé par la Russie. Je ne vois pas trop où est la stratégie. Subvention massive pour un des secteur les moins rentable de l’économie russe.

          https://fr.rbth.com/economie/2016/01/13/splendeur-et-misere-du-renouveau-agricole-russe_558883

           » Le rouble a finalement soulagé les exportations hors pétrole sans vraiment toucher la classe moyenne.  »

          L’inflation est près de 8%. Et c’est la population russe qui paient plein pot les augmentations de prix des biens de première nécessite depuis la crise lié aux sanction économique. La rente des produits pétrolier brut qui finance près du 70% des dépenses de l’état russe n’est rentable qu’avec un baril à 100 dollars minimum.

           » mais nous en Europe, sommes déjà totalement sous la coupe de la justice américaine qui impose ses diktats (Airbus a demandé aux USA si elle pouvait vendre ses avions à l’Iran. Indépendance ??)  »

          Je me demande de quelle permission puisque l’Union européenne à levé les sanctions économiques contre l’Iran sans demander l’avis des américains. A moins que cela concerne la nouvelle chaîne de production d’Airbus sur sol américain.

          D.J

          • « A croire que ce qui vous semble prioritaire n’est pas que le monde devienne libre dans son ensemble mais qu’il faut absolument que des puissances étrangères puissent faire contre-poids à la puissance américaine peut-importe si le régime est autoritaire ou dictatorial du moment que cela fasse de l’ombre à la puissance américaine. »

            +100

            Je pense qu’une grande partie du débat est là, et s’inscrit en profondeur dans l’éternel débat libéral qui est « Mais pourquoi la liberté n’avance t’elle pas dans les cœurs ? ».

            On a ici une partie de la réponse, la liberté n’est utile qu’à ceux qui ont la volonté de s’accomplir individuellement et qui ne ressentent pas le besoin d’être guidés dans leur vie. Pour ceux qui ne peuvent concevoir la réussite individuelle, seul reste le mirage entretenu par les politiciens de la « grandeur collective ». Hors cette grandeur collective suppose toujours d’augmenter le pouvoir de l’état et donc de réduire les libertés individuelles, de toutes façons considérés comme inutiles voire nuisibles car les réussites individuelles sont considérés comme faisant obstacle à l’accomplissement collectif.

    • les inducateurs objectifs, progressent contrairement à notre propagande locale.
      C’est pas mirobolant, alongement de l’espérance de vie, baisse de la criminalité, même des morts de journalistes…
      l’é conomie se désintoxique du pétrole, avec un coup de main des occidentaux via les sanctions.
      C’est lent, très lent, trop lent, mais ca recule pas comme sous yeltsine.

      on peut critiquer ce leader jacobin, bonapartiste, clairement anti-libéral, mais s’il survit dans un système profondément corompu en y connaissant les règles, il s’identifie aux intérêts de sa nation… il met sa peau en jeu comme dit taleb, exploite le système pour l’améliorer.

      J’attend toujours de vrais libéraux, et pas de capitalisme de connivence comme les américains instalent à chaque fois, indonésie, Chili, … Russie, Irak…

      la première chose pour un état libéral c’est un état de droit, la fin des mafia, des monopoles notament étrangers, des ingérences…

      ya du boulot, et visiblement Poutine veut rester pour le faire.

      • Démocratie bidon, avec des partis d’opposition « pro-Kremlin », comme le dit si bien l’auteur, partis qui ont le droit d’exister parce que manipulés par le pouvoir. Les électeurs ne sont pas dupes, et s’abstiennent, parce que pour le moment, il n’y a rien d’autre à faire. Les quelques uns qui continuent à voter sont subjugués par le prétendu retour à la « grandeur » et à la « toute puissance », entretenu par la propagande.

    • chere Marie, vous coryez vraiment que Poutine depuis 2000 a redresse la russie ? Helas je crains comme l auteur que ca ne soit pas le cas. Il a juste gaspille la periode ou le petrole etait cher. La russie ne produit rien a part des matieres premieres ! c est triste de voir un pays avec un tel potentiel (contrairement a l arabie seoudite par ex la population russe est formee) s enfoncer aussi lamentablement. En voulant eliminer toute l opposition poutine a meme reussit a affaiblir le peu que lui a laisse Eltsine: l etat de droit. SI vous etes un investisseur, vous savez que le pouvoir peut vous spoiler demain comme Ioukos ou Vkontakt. donc fuite des capitaux, pas d investissement hors du court terme … si on rajoute a ca une corruption endemique, une personne ambitieuse en russie ne va pas essayer de monter une affaire mais au contraire essayer de trouver un parrain (au sens mafieux du terme) pour detourner de l argent.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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Nicolas Quénel est journaliste indépendant. Il travaille principalement sur le développement des organisations terroristes en Asie du Sud-Est, les questions liées au renseignement et les opérations d’influence. Membre du collectif de journalistes Longshot, il collabore régulièrement avec Les Jours, le magazine Marianne, Libération. Son dernier livre, Allô, Paris ? Ici Moscou: Plongée au cœur de la guerre de l'information, est paru aux éditions Denoël en novembre 2023. Grand entretien pour Contrepoints.

 

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