Antispécisme : doit-on prendre les droits des animaux au sérieux ? [Replay]

La notion de droit animal ou de droit des animaux défendu par les antispécistes a-t-elle un sens ?

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chien à lunettes credits alison elisabeth X (licence creative commons)

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Antispécisme : doit-on prendre les droits des animaux au sérieux ? [Replay]

Publié le 20 septembre 2016
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Par Gabriel Lacoste.

Comme aux humains, faut-il reconnaître un droit des animaux ?
chien à lunettes credits alison elisabeth X (licence creative commons)

Les libéraux classiques comme John Locke ou Emmanuel Kant conçoivent les droits comme une exigence rationnelle. Ils dérivent de la nécessité d’établir des contrats avec autrui pour vivre. L’animal n’a pas l’aptitude nécessaire pour en posséder.

Les libertariens, soucieux de protéger le commerce entre les consommateurs et l’industrie agroalimentaire, vont spontanément dans le même sens. En effet, les divers récits alarmistes entourant l’extinction des espèces, ainsi que le mauvais traitement du bétail sont diffusés surtout par des groupes hostiles aux grandes firmes capitalistes. En tant que défenseur de la liberté économique, notre réflexe est donc de refuser la notion de droit des animaux ou droit animal.

Cependant, plusieurs nuances s’imposent.

 

Limites du raisonnement classique

Cette position est difficile à défendre.

La ligne de démarcation entre l’humain et le reste du vivant n’est pas tranchée. Les déficients intellectuels, les schizophrènes, les personnes aux prises avec Alzheimer, ou les enfants, n’ont pas les aptitudes requises à la reconnaissance de droits.

Les dauphins ou les bonobos manifestent des comportements sociaux complexes. Les lapins, les chiens et les chats marquent leur territoire et le défendent. À un niveau instinctif, ils possèdent quelque chose qui ressemble à la notion de droit. Le civisme n’est pas le propre de l’Homme, car une partie des espèces sont des proies. La rationalité d’un être se situe sur un continuum variant en degré, et admet des zones grises entre les espèces.

Intuitivement, des êtres ne sont pas dépossédés de leurs droits parce qu’ils échouent à être rationnels. Au contraire, c’est même une raison de se montrer plus prudents à leur endroit. Ensuite, nous reconnaissons aussi la faculté de sentir comme ayant une importance morale. Nombreux sont ceux pour qui la vie d’un animal est plus sacrée que le serait celle d’un androïde imaginaire dépourvu d’affects.

 

Ce qu’est un droit

L’apparition de droits est un phénomène humain dont l’origine remonte à des instincts animaux de préservation de soi. Ce que nous avons réussi à faire, c’est à entourer ces frontières individuelles naturelles de boucliers linguistiques. Des sentiments grégaires de sympathie sont venus les renforcer. Nous en sommes venus ainsi à reconnaître tout être qui nous ressemble comme étant, en principe, notre égal en dignité.

Or, un trait de notre esprit est le souci de cohérence. En développant notre compréhension de ces droits, nous découvrons que nos concepts reposent parfois sur des distinctions arbitraires. Valoriser la faculté de sentir simplement parce qu’elle affecte un humain plutôt qu’une autre espèce peut ainsi nous apparaître logiquement absurde, comme refuser de souffrir le mardi plutôt que le mercredi. Face à cette dissonance cognitive, certains réagissent en étendant notre concept de droits au-delà de ses limites traditionnelles. Ils vont alors reconnaître des droits aux animaux.

Cette démarche est logique. Quelles en sont les limites ?

 

Les droits des animaux sont moindres et rarement prioritaires

La plupart des gens sont disposés à reconnaître des droits aux animaux… jusqu’à un certain point. Écraser volontairement un renard en voiture est intuitivement un mal. Confiner un poulet dans un espace de quelques centimètres choque.

Cependant, les facultés intellectuelles humaines comptent aussi beaucoup. Nous avons la capacité de nous représenter nous-mêmes à différents temps et à différents lieux. Nous entreprenons des projets qui durent. Bref, notre vie a une portée. Ce n’est pas le cas des animaux, à l’exception peut-être de quelques grands mammifères. Pour la plupart, leur conscience est une succession d’expériences éphémères discontinues. Il est raisonnable d’en conclure que de telles existences ont une moindre valeur.

Parmi tous les défis moraux qui se présentent à un être humain, trouver des alternatives protéiniques à la viande n’est souvent pas une priorité. Devenir végétarien est un idéal moral à atteindre mais il en existe d’autres plus urgents.

Si les méthodes de production des abattoirs et des fermes permettent à une famille pauvre de dépenser moins en bœuf haché, il ne va pas de soi que prime le droit animal. Probablement qu’il existe des régimes plus économiques pour elle à base de soja et de légumineuses, mais si nous avions collectivement à lui demander de changer de comportement, il n’est pas évident que ce soit celui-là. Pourquoi ? Parce que la vie des êtres humains vaut plus, objectivement. Il est donc normal d’y consacrer d’abord nos énergies.

Les normes végétariennes ou simplement biologiques valent surtout pour des personnes relativement confortables. Ayant solutionné la plupart de leurs défis humains, elles en sont rendues à considérer les animaux. C’est bien, mais si elles veulent contraindre d’autres êtres humains à les imiter, elles ne respectent plus la dignité de ceux-ci, rabaissant leur volonté au même niveau que celle des poulets et des vaches. C’est probablement pourquoi d’ailleurs elles ne le font pas, ni même y pensent, se contentant de médire de l’alimentation des autres entre deux discussions philosophiques.

 

Les droits animaux sont des réalités commerciales

Cela dit, ceux qui récupèrent la maltraitance animale comme argument contre le capitalisme sont complètement dans l’erreur.

Oui, les abattoirs et la chasse aux éléphants d’Afrique sont des activités commerciales. Cependant, les zoos, les activités de plein air, les animaleries, les vétérinaires, l’alimentation biologique, la restauration et les livres de recettes végétariennes aussi. En fait, la lutte pour reconnaître les droits des animaux se fait sur les marchés et non au sein d’institutions politiques.

À aucun moment des élections se jouent sur cette question. Jamais un dirigeant ne va interdire à sa population de consommer de la viande si celle-ci est à 96 % carnivore. C’est le marché qui permet aux 4% de marginaux de se déployer et de croître. Si l’alimentation était un bien public, ceux-ci auraient plutôt à craindre que la viande leur soit imposée comme source de protéine pour des raisons budgétaires.

Peut-être qu’une loi mineure concernant les conditions des animaux dans les fermes et dans les abattoirs peut légitimement être adoptée pour plaire à cette partie de l’électorat, mais jamais si elle implique une hausse significative du prix de la viande.

L’intérêt pour les chiens, les chats et les lapins de compagnie contribue pour beaucoup dans cette empathie croissante pour les animaux. Avant d’accuser le capitalisme des maux qui les accablent, il est utile de se rappeler qu’un tel passe-temps est possible surtout parce que des hommes d’affaires soucieux de profits ont historiquement haussé nos standards de vie à un point tel que nous avons ce luxe. Un fonctionnaire de l’URSS n’aurait pas perdu son temps à concevoir des jouets pour chat ou des salons de toilettage pour caniches. C’est vraiment très capitaliste d’offrir cela.

 

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  • « Devenir végétarien est un idéal moral à atteindre »
    ah bon ? d’où ça sort?
    Refuser la viande par principe moral n’est-il pas nier notre « animalité » et les milliers d’années d’évolution qui ont fait de nous des omnivores ?

    (d’autres raisons me semblent plus compréhensibles ,même si je ne suis pas d’accord, que la morale: le gout, la santé, « sauver la planète »,…)

    • Le pire, c’est que ceux qui « défendent » le droit des animaux, souvent des végétariens, possèdent très souvent des animaux domestiques qu’ils « chérissent ». Or ces derniers mangent boites et croquettes … dont la matière première vient de l’abattage d’autres animaux …

      • Il y a des nuances chez tous les végétariens comme chez les libéraux… et on le voit bien ici, ou globalement on est tous d’accord sur pas grand chose lol.
        Il y a des végétariens qui ne font pas cela pour le soucis des animaux, mais pour leur santé, d’autres qui le font par mode, d’autres car ils n’aiment pas la viande… et enfin d’autres qui le font car ils ne veulent pas faire souffrir et tuer des animaux, et dans cette dernière catégorie, il y a les végétaliens et les végétariens par exemple qui n’ont pas forcément le meme avis sur la souffrance animale, ou les causes de mortalité directe ou indirecte des animaux.

        Et dans tous ces exemples, certains n’auront jamais de chien ou de chats, car ils estiment que les garder enfermé chez eux, est contre leur liberté, d’autres estiment que les chiens chats font partis intégrante de la famille, tout comme les enfants, et donc il existe un lien d’autorité normale… il y a chez certains la volonté de donner de la nourriture faite maison BARF, d’autres donnent des croquettes,….

        Donc me dire que « les végétariens ont des chiens a qui ils donnent des croquettes » c’est un raccourcis qui conduit sur une mauvaise conclusion. De plus, le végétarisme n’étant pas si vieux (d’un point de vue tendance j’entend, car oui il existe des végétariens depuis la nuit des temps) il n’est pas encore structuré, nous (oui je suis végétarien) n’avons pas encore bien toutes les informations et retours qui nous permettent de connaitre exactement ce que notre corps a besoin, donc le manque de vitamine B12 par exemple au sein des viandes, doivent trouver d’autres provenances,… bref c’est pas encore simple d’etre végétarien… et la je parle des humains, ou il y a des medecins, des scientifiques qui étudient le dossier… mais pour les animaux, on a aucun retour a savoir si on peut donner un régime végétarien a un chien par exemple, donc oui… un végétarien qui le fait dans un soucis de ne pas tuer des animaux est en réel conflit dans sa tete, si il ne donne pas d’animal a manger a son chien, c’est son chien qui va peut etre mourir…

      • Si ça compte, pas moi.

    • « Devenir végétarien est un idéal moral à atteindre »
      ah bon ? d’où ça sort?

      Cela sort naturellement de votre cervelle si vous étudiez un peu de paléobiologie. Il est évident que l’humain n’est ni supérieur ni inférieur aux autres êtres vivants dotés d’un système nerveux cognitif…. je le précise pour éviter la réponse de beauf avec la carotte qu’on ébouillante. Nous faisons partie comme les autres du même arbre phylogénétique, et nous ne sommes pas un aboutissement de l’évolution, nous sommes appelés à disparaître comme n’importe quelle espèce. Sachez que l’ensemble des espèces existantes aujourd’hui représente 1% des espèces disparues. Si j’étais vous, je me montrerais plus modeste.

      Quant à l’idée que l’humain est un singe omnivore, je me montrerais là aussi plus prudent. Les signes démontrant notre aptitude à consommer de la viande sont largement moins nombreux que ceux qui laisseraient penser que nous sommes en réalité végétariens frugivores. En nous reportant à notre relatif le plus proche (chimpanzé), on constate qu’il n’est omnivore qu’à l’état sauvage, et que la viande constitue au maximum 15% de son alimentation. Cela signifie que même si nous pouvions conclure que nous sommes omnivores, nous consommons beaucoup trop de viande aujourd’hui.

      J’ajouterais qu’il est assez surprenant de voir un « libéral » refuser aux animaux la notion de droit naturel inaliénable. Dans ce cas, vous auriez plutôt tendance à vous comporter comme le ferait un État collectiviste… sacrifier quelques individus dans l’intérêt de la majorité. Comme quoi, le libéralisme peut aussi se montrer à géométrie variable.

      • La question est : existe-t-il des lions et des poules libéraux ?
        Le droit naturel est une notion abstraite qui ne peut convenir pour régler les affaires humaines. En revanche, il existe des droits humains qui sont décrits dans les livres.
        Droit et nature sont deux notions incompatibles. La nature est auto organisée et le droit est issu de réflexions et d’usages exclusivement humains.
        Les animaux ne demandent rien, s’ils devaient avoir des droits, ce serait à l’initiative de nous autres les humains.
        Je me considère comme de tendante libérale politiquement mais il est temps pour les plus ardents défenseurs du libéralisme d’abandonner cette terminologie de « droit naturel » qui ne correspond pas à la structure des faits tels qui sont observables dans la nature et qui englobe les affaires humaines et tout ce qui s’y rapporte.

        • Droit naturel n’a rien à voir avec la Nature mais avec la nature de l’être humain.
          http://www.wikiberal.org/wiki/Droit_naturel

          • ça ne change rien sam player, l’utilisation ensemble de ces deux vocables ne peut engendrer que des incompréhensions. C’est comme dire « orange mécanique » ou « eau sèche »… on peut l’écrire (la preuve) mais ça ne veut rien dire.
            De plus, cela voudrait dire qu’on peut définir la « nature » de l’humain… Qui ? Quand ? Comment ? Sur des bases scientifiques ?

            • C’est bien pour cela que je vous ai mis le lien et si vous l’aviez lu vous y auriez trouvé les réponses aux qustions que vous venez de poser.

              « La notion de nature humaine : une critique fréquente portée sur le droit naturel est qu’il reposerait sur la croyance en une nature humaine préexistante, donnée une fois pour toutes. Or précisément le droit naturel moderne, par opposition au droit naturel classique dérivé de la théologie, n’affirme pas le caractère absolu d’une nature humaine dérivant de la Nature avec une majuscule (vision des Anciens) ou établie par Dieu (vision chrétienne du droit naturel). Il ne postule pas une « essence » de l’homme qui précèderait son existence. Il se contente, par une approche philosophique réaliste, de partir des caractéristiques humaines constatables pour établir le droit naturel, qui n’est pas une Idée platonicienne, mais fait l’objet d’une recherche rationnelle. Dire que la « nature » d’un homme diffère de la « nature » d’un animal ou d’un minéral exprime une évidence et n’implique pas qu’il existe une quelconque « essence » de l’homme. Le croyant peut souscrire au droit naturel moderne, conforme à ses convictions ; en revanche le droit naturel n’implique pas quelque croyance préalable que ce soit – mais il ne devrait pas non plus, en théorie, être en contradiction avec les préceptes qui fondent les différentes religions. »

      • Trk vous avez loupé le passage droits-contrats.

  • G. Lacoste me réconcilie avec les philosophes.

    Quant aux antispécistes et autres, je suis de tout cœur avec eux et je pense sérieusement qu’on doit prendre en compte leurs revendications et leur proposer des solutions : leur construire des monastères et leur offrir un voyage aller pour le Népal …

    • Bonjour, avez-vous un avis sur l’élevage intensif?

      • Oui, j’ai un avis sur l’élevage intensif. J’ai aussi un avis sur les femmes battues, le travail des enfants, l’esclavage, le trafic d’organes, et quelques autres choses auxquelles je ne peux rien une fois sorti du bistrot. Et comme je crains le froid et suis lâche, je n’ai pas encore pris mon billet pour le Népal.

        • Et pour ceux qui auraient du mal à comprendre mon point de vue : l’homme est un animal carnassier. Le problème sera résolu un jour quand on saura synthétiser des entrecôtes à partir du pétrole. Entre temps, du point de vue de l’humanité, on ne peut pas changer les choses et il y a bien d’autres problèmes qui correspondent plus à ma notion de l’humanisme. Cela ne changera de toutes façons pas grand-chose.

          Par ailleurs, on n’est pas obligé d’être humaniste et les opinions et le désir de changer le monde n’ont pour but que la satisfaction d’un désir individuel. Si on a un problème avec sa conscience et qu’on ne veut pas voir le problème de façon globale (mondiale, et intemporelle), la meilleure solution est encore de se convertir au bouddhisme.

          Ohmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm !

          • Comment faire pour manger des légumes et des fruits toute l année à 5000 mètres d altitude, c est vrai que le Népal et le Groenland deviendront bientôt des refuges à carnivores ?

          • déjà c’est mal parti le système digestif de l’homme est celui d’un omnivore.
            De la viande mais pas trop.
            Comme le cochon qui mange une charogne ou un mulot, ou un vers de terre, ou une larve d’ insecte.

            D’ailleurs les parasites tels que celui de l’échinococcose nous traient en tant qu’hôte prédaté et non en tant que prédateur.
            Comme quoi il faut toujours demander leur avis aux parasites ! 🙂

            Mais il est vrai que l’on peut vivre avec une alimentation fortement protéinée.cf les inuits.
            tout comme il est vrai que l’on peut vivre avec un régime végétalien + vitamine B12.
            vitamine B12 qui se trouve dans le sol avant se trouver dans la viande.
            Nous mangeons des légumes trop propres…

            Bref nous avons le choix de nos actes et sommes responsable des conséquences.

            Ohmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm ! absolument. 🙂

  • Les végétaux sont vivant aussi.

  • Je vous invite tout simplement a lire le livre ( en français ) du Mèdecin américain Richard Oppenlander  » CONFORTABLEMENT IGNORANT  » et vous allez comprendre pourquoi il est incontournable de réduire notre consommation de viande , il y va de l’avenir de l’humanité sur notre planète !

    • Vous êtes invité à nous faire partager quelques idées clés de ce livre…. J’ai d’autres lectures qui s’empilent….

    • Gérard Badin: « il y va de l’avenir de l’humanité sur notre planète ! »

      Faites la queue SVP !

      Depuis 100 ans pleins de « scientifiques » nous démontrent études à l’appui qu’il faut absolument [insérez truc radical] sous peine de destruction de l’humanité et de la planète.

      Les dates passent, les prophéties foirent, elles nous lassent mais chaque génération comporte son lot de crédules clients des prophètes.

    • Ne vous inquiétez donc pas de l’avenir de l’humanité qui de toute façon disparaitra un jour au l’autre, au sens où toutes les espèces finissent un jour au l’autre par cesser d’avoir des représentants, et ne disparaitra jamais, au sens où elle restera éternellement dans la chronique vivante.
      Et si vous vous occupiez plutôt du présent des humains d’ores et déjà bien vivants, ou, à la limite, des vivants à naitre à brève échéance ?
      Plutôt que nous prêcher la nécessité de moins manger de viande, si nous nous proposiez, positivement, des trucs à manger savoureux, pratique et pas cher à manger à la place de ce bon steak ou de ces merguez qui m’attendent (j’hésite encore …) ?

      • C’est ici que l’on vous trouve (sujet clos):

        Vous ne répondez toujours pas à comment le libéralisme gère que tout le monde n’a pas le même niveau de conscience et d’information, et donc que la règle imposée de l’extérieur soit parfois nécessaire pour imposer des limites.

        Il faut un peu faire preuve d’intelligence et pas seulement de logique, lorsque je dis que je ne fais pas l’éloge de la règle imposée de l’extérieur, cela signifie que je ne privilégie pas un choix systématisme mais opère mes choix au cas par cas.

        Je constate que vous avez du mal à justifier vos incohérences, alors vous éludez ….vous avez choisi l’attaque personnelle comme bais, bof, c’est assez courant ici.

    • Donc Gérard Badin il va falloir tuer tous les grands mammifères de la planète qui accaparent chacun quelques dizaines d’hectares rien que pour leur nourriture, c’est à dire bien plus qu’un humain. Je propose donc qu’on commence par eux.
      Un éléphant passe 16 à 20h par jour à manger et avale 280 kg de végétaux. Au secours la planète !

  • Un bien bel effort. Mais encore trop de sophismes……….

  • La question posée par l’antispécisme est philosophique avant d’être juridique. Elle ressort à tout le moins de la philosophie du droit, mais elle est dévoyée en dogme par les ayatollahs de la religion séculière qui plombe la France: l’égalitarisme, avec son non moins sordide avatar, le relativisme. Le règne du « tout se vaut qui fait le lit du n’importe quoi » ( R: Boudon) a produit cette « nouvelle barbarie », qui est de la même farine que la théorie du genre, celle de l’imposture intellectuelle. Chantal Delsol l’a magistralement cernée:
    http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2016/04/12/31003-20160412ARTFIG00076-l-antispecisme-ou-le-debut-d-une-barbarie-nouvelle.php

    • Chantal Delsol n’a rien cerné du tout. Il n’est pas question de généraliser mais au contraire d’individualiser.

  • La question fondamentale est celle-ci: l’homme est-il un animal comme les autres? Autrement dit, cela renvoie aux fondements de notre civilisation.

  • Bonjour,

    Factuellement l’humain est une espèce très dominante et cela lui permet d’assoire sa domination par des outils comme l’élevage intensif, le capitalisme, le profit, la pollution, entre autres.C’est ce qui se passe aujourd’hui.

    Je refuse cet état de fait et sa continuité.
    Je souhaite simplement que l’humain cesse d’agresser les autres espèces et leur laisse une certaine place afin que ces espèces aient le temps et l’espace de se développer, de progresser, comme l’espèce humaine a pu le faire.

    On possède le savoir faire d’assurer notre sécurité et notre développement, créeons juste un contexte d’évolution beaucoup plus favorable aux autres espèces de cette jolie planète.

    Je ne vous cache pas que le regard brillant et complice d’un chat m’est beaucoup plus important que le regard d’une élite d’une première page de magazine.

    • J’adore les chats et l’espèce se porte très bien. Ils ont la notion de propriété privée…
      Il n’y a pas de fraternité dans le règne animal : compétition, coexistence ou symbiose.
      L’évolution est un mécanisme que nous ne contrôlons pas. Nous, les humains, sommes un acteur parmi des millions d’espèces.
      D’ailleurs l’évolution se joue à des échelles temporelles comparable à la durée d’existence d’une civilisation.
      Nous faisons partie de la vie, nous n’en sommes pas maître.
      Soyons d’abord soucieux de notre propre espèce.

    • moi aussi, j’ai un chat, depuis un an et demi. et j’aime son regard brillant et complice.
      l’année dernière, au printemps, mon chat, âgé de 6 mois a commencé a sortir dans le jardin. dans le jardin, il y a un sapin, dans le sapin, il y avait un nid, dans le nid, il y avait des oisillons, dont les parents s’occupaient à les nourrir. quand les oisillons ont grandi, ils ont appris à voler et se sont retrouvés au sol. mon chat les a bouffé les 3. quand mon chat a grandi, il a appris à grimper dans le sapin, et il a bouffé les 2 parents.

    • martin: « Je souhaite simplement que l’humain cesse d’agresser les autres espèces et leur laisse une certaine place »

      Donc vous vous goinfrez de biens et d’énergie mais vous recommandez aux autres de ne pas faire la même chose ?

      « Je ne vous cache pas que le regard brillant et complice d’un chat m’est beaucoup plus important que le regard d’une élite d’une première page de magazine. »

      Moi j’ai décidé, contrairement à vous, de sauver vraiment la planète: j’ai mangé le mien. (Et je ne lis pas de magazines)
      Le chat, un désastre écologique?

    • @ Martin

      …afin que ces espèces aient le temps et l’espace de se développer, de progresser, comme l’espèce humaine a pu le faire.

      Parce que vous pensez que notre situation actuelle c’est arrivé tout cuit ? Que les humains ne se sont pas battus pour arriver à ce stade du règne animal ?
      En fait vous voulez faire de la discrimination positive contre le genre humain.

      • Les socialos font bien de la discrimination positive pour des ethnies allogènes, contre les autochtones … Finalement, ça s’inscrit juste dans la continuité …

  • Adieu lapons esquimaux et habitants du Bouthan ,car la ou vous vivez point de légumes en suffisance,….

  • Et heureusement, car forcer un animal qui ne l’est pas à être végétarien, c’est le condamner à mort à court terme.

    Pour les humains, même histoire mais sur un terme plus long.

    Je suis étonné que Contrepoints fasse la promotion d’un régime pareil. Je n’ai rien contre les gens qui souhaitent se suicider, mais de là à en faire la promotion ?

    • Pardon ? Un végétarien vit plus mal et moins longtemps ? Etre omnivore, c’est être un opportuniste dans son alimentation, car notre métabolisme le permet. En aucun cas une nécessaité.

      • Un végétarien doit généralement complémenter son alimentation avec de la chimie artificielle et c’est donc bien la preuve qu’être végétarien n’est pas naturel. Un omnivore n’a pas généralement besoin de faire des analyses pour savoir ce qui lui manque.

    • On pourrait faire des procès aux animaux carnivores. On les condamne et on les bouffe !

  • Tout à fait d’accord avec MARTIN.
    L’homme domine entièrement le monde, et les autres espèces luttent pour survivre. Ayons un gramme de compatissance et ne les écrasons pas du pied.
    Nous sommes carnivores, soit. Mais pourquoi faire souffrir des animaux avant de les manger? Pourquoi massacrer des animaux pour le seul plaisir de tuer? En Nouvelle Zélande, on regarde vivre les canards dans les lacs. Chez nous on les massacre à coup de fusil. Les oiseaux migrateurs volent d’Afrique vers les pays du nord, où ils sont attendus avec respect, nous, on les fusille au passage.Le pauvre poisson cherche à survivre, on lui présente une friandise sur un hameçon, pour ensuite le sortir à l’air et le laisser crever en cherchant de l’oxygène, ce qui prend parfois des heures. Et pour aboutir à ce résultat, on a investi dans un matériel coûteux, alors qu’il est si facile et bon marché d’acheter du poisson d’élevage. L’animal souffre! Je ne préconise pas d’être végétarien, juste d’être humain,de respecter la souffrance des êtres vivants, et de les aider à survivre dans notre monde bétonné..

  • Le « droit des animaux » est le dernier venu des droits-créances (ou droits sociaux).
    Le nombre de droits-créances, pour lesquels l’État est le seul répondant possible, est potentiellement infini….

  • Cher Gabriel,

    Je vois que vous pratiquez la philosophie. Il eut été préférable de ne pas le préciser.

    Chez John Locke, les droits ne découlent pas, fondamentalement, « d’exigences rationnelles ». A proprement parler, c’est le respect des droits dont la nécessité est découverte par la raison. Dans le Second traité du gouvernement civil, le devoir de se conserver vient de Dieu ; chaque individu est propriétaire de sa propre personne ; le droit de propriété découle du travail comme transfert du droit de propriété de son propre corps vers les objets que celui-ci transforme.

    « La ligne de démarcation entre l’humain et le reste du vivant n’est pas tranchée. Les déficients intellectuels, les schizophrènes, les personnes aux prises avec l’Alzheimer ou les enfants n’ont pas les aptitudes requises à la reconnaissance de droits. » Pétition de principe. Vous supposez déjà que les animaux sont des « sous-hommes » – à l’image des déficients intellectuels, malade et enfants -, et vous tranchez donc déjà la difficulté.

     » À un niveau instinctif, ils possèdent quelque chose qui ressemble à la notion de droit. Le « civisme » n’est pas le propre de l’homme, car une partie des espèces sont des proies. » Je n’arrive toujours pas à comprendre ces deux phrases.

    « L’apparition de droits est un phénomène humain dont l’origine remonte à des instincts animaux de préservation de soi. »
    Wow, superbe. Argument ? Philosophiquement, vous savez que c’est très mal de balancer une grande phrase explicative sans argumenter un minimum. Juste un petit peu. Parce que, là, vous produisez en fait tout ce qu’il ne faut pas faire quand on veut produire une explication intelligible d’un phénomène social ; votre « explication » est successivement tautologique, généalogique (« dont l’origine », bonne chance pour connaître l’origine de l »‘apparition de droits », vous devez être connecté à je ne sais quelle porte temporelle), psychologique (instincts animaux) et naturaliste (préservation de soi). Bravo, jackpot.

    « Ce que nous avons réussi à faire, c’est à entourer ces frontières individuelles naturelles de boucliers linguistiques. Des sentiments grégaires de sympathie sont venus les renforcer. Nous en sommes venus ainsi à reconnaître tout être qui nous ressemble comme étant (en principe) notre égal en dignité. »
    Et Gabriel nous fait son Second Discours. Beaucoup plus facile à comprendre que Rousseau, certes. Parfois obscur, quand même – « boucliers linguistiques, WTF?. Mais bon, ça s’enchaine bien, on a une belle histoire universelle de l’humanité en trois phrases, c’est pas mal. Il y a des boucliers linguistiques, et puis des sentiments grégaires qui viennent les renforcer – les sentiments sympathiques viennent renforcer les facultés linguistiques, c’est rigolo quand on y réfléchit bien. Et puis ce « nous » qui représente l’humanité, ah c’est beau. Nivellement par le haut, vous dites ?

    « Or, un trait de notre esprit est le souci de cohérence ». Ah oui ?

    « Quels en sont les limites ? » Aie, ça pique les yeux.

    « Nous [les humains] avons la capacité de nous représenter nous-mêmes à différents temps et à différents lieux. »
    Je suppose que vous parlez de la mémoire – c’est très difficile de comprendre ce que vous dites précisément. Donc, les animaux aussi. Vous parlez de l’identité personnelle ? Eh bé… les animaux aussi.

    « Nous entreprenons des projets qui durent.  » Les animaux aussi. Là encore, si vous pouviez préciser ce que vous entendez par « qui durent ».

     » Pour la plupart, leur conscience est une succession d’expériences éphémères discontinues »
    Salut Descartes ! Ça va ? Dis-donc, je savais pas que t’étais éthologue ! T’as l’air de pouvoir te transporter dans la conscience des animaux, tu me passes le truc ? Au fait, l’expression « éphémères discontinues » est redondante. D’ailleurs, vous vous contredisez mon cher René, puisque je ne vois pas comment un chien ou un chat pourrait défendre son territoire, ou même – faisons plus simple – survivre 10 minutes avec la conscience que vous lui prêtez. (Vous n’en savez rien, on a tous compris, mais comme vous enchainez les affirmations sans fondements, il faut faire comme si vous étiez quelqu’un de sérieux.)

    « Parce que la vie des êtres humains vaut plus, objectivement. » Merci de rajouter le « objectivement ». Sinon on aurait vraiment pensé que vous racontiez des bêtises qui n’engagent que vous. OH WAIT.

    « Oui, les abattoirs et la chasse aux éléphants d’Afrique sont des activités commerciales. Cependant, les zoos, les activités de plein air, les animaleries, les vétérinaires, l’alimentation biologique, la restauration et les livres de recettes végétariennes aussi ».
    Attention Gabriel, je commence à croire que vous êtes de mauvaise foi. Ça ne fera pas plaisir aux défenseurs des animaux quand vous mettez les zoos, implicitement, dans la même catégorie que les livres de recettes végétariennes. En règle générale, dans un zoo, on enferme les animaux, on les prive de liberté, donc. A part ça, je n’arrive toujours pas à savoir si vous pensez sérieusement avoir produit un argument ici.

    « En fait, la lutte pour reconnaître les droits animaux se fait sur les marchés et non au sein d’institutions politiques.  » Hein ?
    « À aucun moment, des élections se jouent sur cette question. » C’est ça votre argument de la phrase précédente ? Élections = toutes les institutions politiques ? C’est très très fort.

    « L’intérêt pour les chiens, les chats et les lapins de compagnie contribue pour beaucoup dans cette empathie croissante pour les animaux. Avant d’accuser le capitalisme des maux qui les accablent, il est utile de se rappeler qu’un tel passe-temps est possible surtout parce que des hommes d’affaire soucieux de profits ont historiquement haussé nos standards de vies à un point tel où nous avons ce luxe. Un fonctionnaire de l’URSS n’aurait pas perdu son temps à concevoir des jouets pour chat ou des systèmes de toilettage de caniches. C’est vraiment très capitaliste d’offrir cela. »

    Oui. Ok. Voilà voilà. Donc le capitalisme défend les animaux puisqu’il a permis aux jouets pour chats d’apparaitre, ça marche. Je ne sais pas pourquoi j’en ai encore quelque chose à faire de vous répondre. Comme si avoir un animal de compagnie était une sorte de déclencheur pour défendre les animaux…. (inutile de préciser que ça produit souvent l’inverse : ça introduit subrepticement un spécisme et une distinction arbitraire entre « animaux de compagnie » et « animaux faits pour être mangés ». Loin de contribuer à l’empathie pour les animaux, les « pets » ont constitué plutôt un puissant anesthésiant.)

    • Appliquer le concept de droit aux animaux est abscons. Le droit n’existe que pour gérer les relations entre humains aux seins d’une société humaine, un ermite dans la jungle n’a pas de ‘droits’ parce qu’il n’en a pas besoin.
      Et étrangement il n’est jamais venu à l’esprit des philosophes classique que vous citez d’étendre cette notion de droit aux animaux, ils étaient surement bien moins cohérent que vous (ou bien ça paraissait tellement évident à l’époque qu’ils n’ont pas pris la peine de préciser que leur réflexion ne portaient que sur la société humaine).
      Après, moi, je sais pas, j’ai pas fait philo-branlette à la fac.

    • « les animaux auront des droits quand ils viendront les demander » (Rothbard)

  • on peut rappeler qu’il ne s’agit pas de droit des animaux, mais alors que la distinction si on est humain entre animaux et homme va de soi, celle entre le rat et le chat ne va pas de soi.
    en gros pas grand monde ne s’offusque de faire souffrir les mouche et les fourmis, voire les rats ou les souris.
    Il s’agit donc éventuellement du droit de certains animaux.
    alors quelle est la distinction qui rend un animal éligible à avoir des droits?

    une remarque aussi, accorder un droit aux animaux impliquerait aussi de les juger, tel chat qui joue avec une souris est un monstre cruel…ou alors…

    il s’agit vraiment d’un débat fumeux sur le fond, je peux comprendre de refuser de manger un animal en pensant à sa souffrance, mais je ne crois pas une seconde qu’on condamnerait une personne devant t manger e des animaux par nécessité pour ne pas mourir de faim… alors que l’anthropophagie …m^me par nécessité absolue est un cas de conscience.

    On peut aussi rappeler que ça nous conduit à juger souvent les intentions plus que l’acte…ce boucher prend il plaisir à abattre tel animal?
    sans penser qu’on aura l’air fin quand on se rendra compte que les animaux de trait souffrent, sinon, les chiens de compagnie à sa mémère…emprisonné…

    ça rentre dans la mortificationhabituelle des vilains méchants humains qui dévastent la planète je crois.
    en outre si manger un animal est une abomination que penser des peuples qui n’ont pas d’autre choix… mais ça sort du débat sur le droit…

  • Les animaux ne disposent pas de droits. Mais nous, les humains ont le devoir de respecter les animaux et ne pas les maltraitent (sauf les moustiques, bien sûr).

  • Deux remarques :

    Les libéraux classiques (de et après ceux dont vous faites références Locke et Kant) ont comme principe fondamental de séparer bien et juste.

    Ce n’est pas l’aptitude des animaux qui est en cause, c’est l’aptitude des humains à considérer ce qui est bien et juste pour les animaux : ceux-ci ne pouvant s’exprimer ne peuvent réclamer justice et pour ce qui est du bien, l’homme a tendance à procéder par analogie et plaquer des comportements humains aux animaux et à décider que les animaux suivent les mêmes critères de valeurs que les humains, hypothèse que d’une certaine façon vous validez dans votre texte.

    Or ceux-ci ne peuvent que subir la société humaine et ne considérer comme bien que ce qui est reçu de la société (en confondant bien et normal), comme d’ailleurs la majorité des gens qui ainsi refusent de se positionner en individus responsables et libre.

    Ensuite pour les libéraux classiques, les seuls droits universels sont des droits naturels. Or on parle ici de droits positifs et non de droits naturels : les droits naturels appliqués aux animaux (vie, liberté, propriété …) ne sont encore qu’une rhétorique morale qui plaque sur les animaux des caractéristiques humaines et qui détourne le libéralisme pour mélanger bien et juste. Cette critique étant d’ailleurs également valable pour une application aux lois positives concernant la société humaine : pour les libéraux classiques la liberté est un moyen et non une fin.

    « Le gouvernement n’est pas fait en fonction des droits naturels qui peuvent exister, et qui existent en effet indépendamment de lui. Ces droits sont beaucoup plus clairs et beaucoup plus parfaits dans leur abstraction ; mais cette perfection abstraite est leur défaut pratique. Quand on a droit à tout, on manque de tout. Le gouvernement est une invention de la sagesse humaine pour pourvoir aux besoins des hommes. Les hommes ont droit à ce que cette sagesse fournisse à tous leurs besoins. Au nombre de ces besoins, on convient que hors de la société civile, celui qui se fait le plus sentir est de restreindre suffisamment les passions. »

    Edmund Burke.

  • la notion de « droits des animaux » est une escroquerie mentale : le droit suppose juges et tribunaux, et si il a pu arriver que des animaux soient jugés (!) on ne les a jamais vu saisir le juge pour se faire rendre justice.
    Ce dont il faudrait parler c’est de « droits des défenseurs des animaux » [et plus généralement, d’ailleurs, de « droits des défenseurs des choses », qu’il s’agisse d’un panorama, de la mer ou carrément de « la planète » dans le dernier délire hubristique à la mode]. Et donc quels sont les droits des « défenseurs des animaux » ? Et bien les mêmes que tout un chacun : si ils veulent protéger des animaux, ils n’ont qu’à en acquérir la propriété, ils pourront faire avec eux toutes les gentillesse qui mettront leur petit cœur en joie.
    Pour le reste, restons en à la base : « dont tread on me »

  • Dans une société l’attention envers les êtres les plus fragiles suit une courbe de Kuznets, rien de plus.

  • Etant détenteur d’animaux que j’affectionne avec discernement, donc loin de cas de maltraitances causées par certains tarés de notre espèce, dois-je accepter d’étendre notre sens du juridisme à tout le règne animal ? Ici une confusion est vite perceptible chez certains « profils humains » entre des REACTIONS INSTINCTIVES et des comportements émotionnels ou ceux réfléchis. Pulsions émotionnelles et d’irrationnel dont se parent vite les défenseurs desdits droits ).

    L’idéocratie aidant, des activistes politiques fort opportunistes envahissent alors la scène publique. Ceux-ci se font collectionneurs de tous « droits » n’emplissant pas encore les volumineux écrits de doctes juristes. Constatons même que certaines vedettes vieillissantes de détentrices de lois loufoques ? Les D.H. 1949 (déjà juridiquement déviés de leur sens fondamental par des franges politicardes contemporaines) trouvent là une extension sans guère de DISCERNEMENT.

    DROITS de qui et de QUOI ? Soyons « jusqu’auboutiste » par un refus de toute forme de prédation naturelle ? Qu’en adviendrait-il alors parmi la nature ? Inscrivons y logiquement un droit des « rongeurs », ceux-là qui ravagent et affament des populations déjà appauvries (cfr. adorateurs de rats d’Inde) ? Pourquoi pas l’étendre à un droit des insectes, à ces criquets d’Afrique et mouches tsé-tsé ?
    Une liste potentielle est infinie parmi les esprits troublés de variantes d’espèce homo sapiens …

    A l’égard de ceux-ci et de leur attention émotionnelle (bornée?) je me plais à répéter que je ne suis pas adepte de maltraitance (dont particulièrement celles HUMAINES restant d’actualité en dépit de droits humains édictés… pour lesquels nos « textes juridiques » se révèlent d’une totale inefficacité)!

    (*) Universalis : [[ Idéocratie = pouvoir politique exercé au nom d’une idéologie ]]

  • « En effet, les divers récits alarmistes entourant l’extinction des espèces, ainsi que le mauvais traitement du bétail sont diffusés surtout par des groupes hostiles aux grandes firmes capitalistes. »

    Donc, si on est hostile à l’entassement des animaux dans le noir et avec une concentration au m² scandaleuse, à l’alimentation d’herbivores en farines animales et à plein d’autres choses absolument pas naturelles du tout et probablement pas très bonnes pour la santé de tout le monde, environnement compris, c’est juste parce qu’on n’aime pas les grandes firmes capitalistes ?

    Qu’est-ce que c’est que c’est argument à la noix ?

    Une belle preuve que, même quelqu’un comme Gabriel Lacoste qui pond d’ordinaire des articles plutôt réfléchis, n’est pas à l’abri de créer n’importe quelle argumentation spécieuse pour démontrer ce qu’il a envie de démontrer.

    En l’occurence, ça tient en la dernière phrase du même paragraphe, qui prétend faire une généralité de quelques cas isolés :
    « En tant que défenseur de la liberté économique, notre réflexe est donc de refuser la notion de droit des animaux (ou droit animal) ».

    Quelle blague !!!!!

    • Vous faites un sophisme.
      « A implique B » n’implique pas « B implique A ».

      Plus simplement pour un esprit simple : si les gens du front national sont contre l’émigration ça ne veut pas dire que tous ceux qui sont contre l’émigration sont pour le front national.

      Sur votre dernière phrase, réfléchissez : donner des droits aux animaux qui ne les ont pas demandés et seront incapables de les respecter (ni de respecter ceux des humains) c’est comme accorder un avantage, une subvention ou faire de la discrimination positive ; ça biaise le marché.

  • Super cet article. 🙂

  • Le terme de « droit » est inséparable de celui de « justice » et de « responsabilité ». Il est donc tout à fait inapproprié pour des animaux, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille les maltraiter. Seul l’homme a des droits, et le corollaire de ces droits est qu’il a également des devoirs. Devoirs vis-à-vis de ses semblables en tout premier lieu. L’animal lui, n’a pas de devoirs. Ni de droits. Et que serait le droit d’un poisson devant un dauphin ou d’une mouche devant une mésange?
    L’antispécisme se situe au carrefour entre l’écologisme malthusien et une lecture marxisante qui voit les diffêrences uniquement en termes de domination et de violence. Ce qui débouche sur un simplisme: abolition des différences, donc plus de violence.
    Mais nier les différences, donc la diversité, sa nécessité et sa richesse de par les échanges qu’elle permet, on tombe dans un relativisme mortifère.
    Un homme est un homme, même s’il est diminué par la maladie ou l’âge, même s’il n’a plus toutes ses facultés. Nier la différence homme-animal conduit fatalement à éliminer certains hommes selon certains critères… Lesquels? Décidés par qui?
    Ne voyez-vous pas le danger?

    • Bien vu. Cette lubie est effectivement sortie du chapeau des zélotes de la mouvance foucaldo-bourdivine (égalitariste et relativiste) et racole les nostalgiques post-soixante-huitards. Elle repousse une nouvelle fois les limites de l’ineptie, lesquelles jouissent depuis quarante ans d’une formidable expansion, notamment avec les âneries prêchées par les pédagauchistes de la Rue de Grenelle. L’antispécisme (ça s’écrit comme ça s’éternue) est une théorie bidon, de la même farine que la pseudo-théorie du genre. Selon ses axiomes, l’homme est à présent déshumanisé, après avoir été désexué… Et les idiots utiles se ruent sur le poulet d’Aymeric Caron, comme la vérole sur le bas-clergé breton. Ce sont toujours les mêmes qui gobent la ribambelle de divagations que ruminent les orphelins de la Cause du peuple et autres petits marquis du marxisme, qui ne ratent pas une occasion de prêcher la victimisation, la haine du bourgeois, la culture de l’excuse et du ressentiment. Et pendant ce temps-là, « le coucou islamiste fait son nid dans la République », dit joliment Elisabeth Lévy.

  • C’est étrange, je mange à longueur d’année fruits et légumes, occasionnellement céréales et légumineuses, couramment oléagineux, et je me porte très bien, mes analyses sont parfaites, B12 inclue, mais la source de mon alimentation est clairement un affront ne dépendant que partiellement du système marchand.

    Je ne m’en pensais pas capable au début, mais force est de constater qu’il y a quelques clivages naturels chez l’être humain.

    Il y a des carnassiers, il y des omnis, et de l’autre certains qui finissent par s’apercevoir qu’il ne le sont pas autrement que par conditionnement, et d’autres ayant acquis cette conscience/certitude très tôt dans l’enfance, dans un cadre familial leur ayant permis de l’exprimer.

    En bref, chacun ses choix, personne ne détient la vérité absolue en la matière, à chacun d’être en accord avec sa bonne conscience s’il le désire.

  • Le vrai débat dans tout çà, ne serait-ce pas entre l’idéologie (c’est-à-dire la posture philosophique idéaliste) qui conduit à tous les excès (du christianisme paulinien maladif à l’écologisme malthusien délirant, en passant par Robespierre inspiré de Rousseau, et présentement dans ce débat du droit – idéaliste – des animaux) d’une part, et l’aspiration dyonisiaque au réel sans double, où le plaisir d’être (carnivore par exemple) prime sur tout phantasme ultramondain ?
    Revenir à l’homme les deux pied sur terre…

  • Je me permets de rappeler la bonne parole d’un certain Rothbard : http://aperto-libro.blogspot.fr/2007/10/les-droits-des-animaux.html

  • Mort de rire, il est certain que le débat spéciste ne peut que plonger les libéraux dans un gouffre de perplexité.

    Je découvre au passage que Chantal Delsol est une égérie libérale, je comprends bien mieux désormais. Quand on me tançait ici sur les droits inaliénables gnagnagna enfin tout votre galimatias rhétorique, j’avais posé la question de savoir si le droit de propriété (naturel et inaliénable lui aussi), s’étendait aux animaux et aux œuvres d’arts et on m’avait répondu que bien sûr l’homme libéral fort de ses droits naturels blabla avait le droit de disposer de sa propriété quelle qu’elle soit à partir du moment où il l’a payée honnêtement. Donc on peut brûler son Picasso (je parle d’un libéral très riche là évidement) et on peut aussi brûler son chien.

    Nous allons assister rapidement à un débat proche de celui sur l’esclavage, ce n’est plus peut-on posséder un esclave et donc en conséquence du droit sacré et imprescriptible de propriété bla bla bla en disposer comme on l’entend, mais peut on posséder un animal et en disposer, le torturer le castrer le stériliser le vendre l’enfermer l’attacher … On va se régaler.

    Moi je ressors mes fonctionnaires, l’Ecole vétérinaire Française, institutions donc chaque Français devrait être fier. Je propose qu’on s’aligne sur ses conseils, l’animal est sensible et conscient (oui ça va faire chier Chantal Delsol et tous les cathos superstitieux mais bon, il n’y a qu’eux qui pensent que les animaux ont été créés un autre des 7 jours que les hommes et pour leur distraction, une sorte de mobilier pour nous occuper, mais Dieu nous a demandé de nous multiplier et de les dominer on est rassuré ), l’homme a le droit d’exercer sa prédation naturelle pour s’en nourrir, s’en vêtir, se soigner, et basta c’est à dire sans mauvais traitement sans souffrance inutile et dans un esprit de respect et sans dérogation pour les crétineries rituelles. On élève selon des standards (eh oui quelle horreur encore des normes) et on abat après étourdissement en ligaturant l’œsophage point barre. Et ce jusqu’à nouvelle instruction de l’école vétérinaire.

    Pour un contributeur de ce site cher M Lacoste, vous détonnez, vous êtes honnête, vous pensez, vous doutez. Et rassurez-vous personne ou peut-être quelques bas de plafond n’accuse le capitalisme d’être spécifiquement responsable de la souffrance animale. Vous poussez juste un peu le bouchon en prétendant que seuls les marchés font évoluer la cause animale, là excusez moi c’est un peu du foutage de gueule à moins que ça soit à cause des pressions de la rédaction.

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