USA : la reprise est là, mais pas grâce à Obama [Replay]

Tout va bien aux États-Unis où les fondamentaux sont bons, mais pas pour les Américains disons moyens, qui sont inquiets.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

USA : la reprise est là, mais pas grâce à Obama [Replay]

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 septembre 2016
- A +

Par Jean-Pierre Chevallier.

USA : la reprise est là, mais pas grâce à Obama
By: Marc NozellCC BY 2.0

Les Démocrates exultent : tout va bien aux États-Unis… grâce à eux ! En effet, les créations nettes d’emplois se poursuivent sans interruption depuis 70 mois consécutifs, ce qui ne s’était jamais vu dans l’Histoire des États-Unis !

Document 1 :
chev1
En fait, Hillary Clinton est bien placée pour savoir qu’Obama n’est pour rien dans cette réussite car ce sont les gens de la Fed qui en sont les auteurs… après avoir fait un grand ménage avec Ben Bernanke,

Document 2 :
chev2
Le nombre d’emplois est revenu dans sa tendance haussière longue après des dépassements intempestifs dus à la politique volontariste menée par Alan Greenspan,

Document 3 :
chev3

Hillary Clinton est heureuse, comme tous les Américains diplômés des grandes universités, du fait de la pénurie de main d’œuvre hautement qualifiée (les bac + 4 et +) mais ce bonheur n’est pas partagé par tous les Américains qui perçoivent très bien la baisse de la croissance depuis le début de l’année 2015, ce qui n’a pas échappé à Donald Trump,

Document 4 :
chev4
Le taux de croissance du PIB (d’une année sur l’autre) baisse inexorablement parce que les Américains n’ont pas confiance, parce qu’ils ressentent que quelque chose ne va pas quelque part.
En conséquence, ils réagissent en augmentant leur épargne, ce qui se voit dans l’augmentation de l’agrégat monétaire M2-M1

Document 5 :
2016.08.06.5.m2m1yoy
qui est largement supérieure à celle du PIB nominal,

Document 6 :
chev6

La part de l’épargne des Américains par rapport au PIB annuel augmente inexorablement. Elle est nettement supérieure à sa bande de fluctuation normale qui est entre 40 et 45 % (du PIB) pour dépasser la ligne rouge des 50 %,

Document 7 :
chev7

Plus de 2 000 milliards de dollars se trouvent donc en trop dans les caisses d’épargne des Américains (et qui ne circulent qu’en partie) qui auraient dû soit les dépenser, soit les investir en biens immobiliers (ce qui aurait stimulé la demande, donc la croissance dans ces deux cas) ou en valeurs mobilières, ce qui aurait renforcé la capacité de financement des entreprises, donc l’investissement et finalement la croissance,

Document 8 :
chev8
Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre, cette croissance du PIB continue à baisser,

Document 9 :
chev9

Les derniers chiffres hebdomadaires des agrégats monétaires publiés par la Fed confirment cette tendance,

Document 10 :
chev10

Tout va bien aux États-Unis où les fondamentaux sont bons, mais pas pour les Américains disons moyens, qui sont inquiets.

La politique menée par les Reaganomics dont Alan Greenspan a donné d’excellents résultats : l’inflation y a été jugulée, les communistes de l’URSS ont disparu (officiellement du moins), l’économie de la Chine a décollé mais il y a des limites à la libération des échanges mondiaux : s’il est profitable pour tout le monde que des activités à faible productivité soient stimulées dans des pays pauvres comme c’était le cas en Chine, et disparaissent des pays développés, il n’est pas admissible par exemple, que les industriels des États-Unis ferment des usines dans lesquelles sont fabriqués des produits à haute valeur ajoutée dans leur pays pour en construire au Mexique afin de vendre ces produits aux États-Unis, comme par exemple les automobiles.

L’Amérique a besoin de remettre un bon ordre dans les règles économiques.

Donald Trump l’a bien compris. Son projet de baisser le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés à 15 % stimulerait spectaculairement une croissance durable ainsi que d’autres mesures.

Beaucoup d’électeurs américains l’ont bien compris.


Sur le web

Voir les commentaires (11)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (11)
  • Lol inadmissible pour qui? L’ opinion publique? Les populistes?

    Si ces voitures sont fabriquées au Mexique et non au States c est que les acteurs économiques y trouvent leur intérêts et cet intérêt doit être respecté.

    Qui a décrété que le Mexique devrait fabriquer des roulottes ad vitam éternam et les USA des gros 4×4?

    Marrant comment ce que l on considère comme normal dans les autres zones du mondes devient tout à coup « inadmissible » au USA: je vous suspecte de protectionisme déguisé.

    A qualité égale le coût de la main d’oeuvre est un avantage décisif, il vous à échappé de que les pays émergents commencent à savoir fabriquer dans des domaines croissants à qualité égale mais à moindre coût 🙂

    Et cela va continuer à s’intensifier plus particulièrement dans les pays émergents où les écarts de développement internes se creusent. Pour un même process de fabrication le coup de la main d’oeuvre sera différent selon les zones à l’interieur d’un même pays.

    • Oui, mais si les américains sont aux chômage, parce que il n’y a plus d’usines de voitures, qui va acheter les voitures fabriquées au Mexique !

    • Effectivement je suis surpris qu’un tel article puisse être posté sur contrepoints, d’une part à cause de ce commentaire protectionniste, et d’autre part à cause de l’analyse keynésienne qui précède

  • Avec une baisse d’impôt a 15%, plus besoin de montage offshore complique pour payer moins d’impôts, bref les gros qui ne payent pratiquement pas d’impôts risquent de re-localiser aux US.

  • Pour une fois qu’un article de M. Chevallier n’est pas d’un optimisme béat sur les USA.

    La classe moyenne a pas mal morflé depuis 2007 mais c’est vrai que les hautement qualifiés sont gâtés par la nouvelle économie.

    Politiquement, une société en « sablier » où la classe moyenne n’est plus le « gros » peut-el survivre en démocratie ?

    • vous avez raison, la classe moyenne a subi les revers de cette mondialisation et que les gens hautement qualifies ( technologiquement) apprecient cette economie dite nouvelle.mais les educateurs pensent tous les jours aux Etats Unis A former des nouveaux etudiants qui pourront affronter cette nouvelle economie( iLS IMAGINENT DES CLASSES 21 CENTURY).. Je ne sais pas en France? mais ici oui..Ils pensent aux solutions,, solution focused theories.

  • Le document 5 n’est il pas erroné ❓

    • Pourquoi ?
      « En conséquence, ils réagissent en augmentant leur épargne, ce qui se voit dans l’augmentation de l’agrégat monétaire M2-M1… »

  • Donald Trump l’a bien compris. Son projet de baisser le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés à 15 % stimulerait spectaculairement une croissance durable ainsi que d’autres mesures.

    Ses petites phrases néfastes, tout le monde les voit. Par contre, ce qui est important, le 15%, cela est masqué par les polémiques qu’il provoque.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s'il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’insta... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles