Accord climatique : où en est-on six mois après la COP21 ?

La Cop21 a 6 mois, mais peine a se traduire en un programme d’action concret.

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Accord climatique : où en est-on six mois après la COP21 ?

Publié le 20 août 2016
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Signé officiellement le 22 avril dernier à New-York et ratifié par la France au mois de juin, l’accord de Paris engageant les 195 pays membres de la CCNUCC à maintenir le réchauffement au-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, a fêté le mois dernier ses six mois d’existence, mais peine toujours à se décliner en un plan d’action crédible pour le climat.

Par Roland Bertier.

Accord climatique : où en est-on six mois après la COP21 ?
By: Roland LegrandCC BY 2.0

Le processus de ratification n’avance guère et si des engagements ont bien été pris, dans les faits, la situation semble autrement plus compliquée et de nombreux projets restent bloqués par des politiques nationales inadaptées ou trop timorées.

COP21 : le temps de l’action

Compte tenu d’une actualité internationale dense faite de terrorisme, de crises migratoires et de difficultés économiques, il est aujourd’hui difficile pour le gouvernement français et sa ministre de l’Environnement Ségolène Royal de maintenir le niveau de mobilisation atteint durant les négociations de l’accord en décembre dernier à Paris.

Plusieurs grands chantiers initiés lors de la COP21 comme l’alliance solaire internationale promue par l’Inde, les investissements du secteur privé dans l’économie « bas carbone » et l’initiative de 10 milliards d’euros en faveur des énergies renouvelables en Afrique, restent à l’état de simples projets et nécessiteront certainement un nouvel élan pour se concrétiser.

Pour autant et malgré les difficultés rencontrées, certains secteurs d’activité tirent tout de même les premiers bénéfices des engagements pris lors de la COP21. Les investissements dans les énergies renouvelables à l’échelle internationale progressent de manière continue, notamment dans les pays émergents ou en voie de développement, et de gros poids lourds comme la Chine ou l’Inde font état de nouvelles ambitions prometteuses dans le développement de systèmes énergétiques plus durables.

L’énergie nucléaire revient elle aussi sur le devant de la scène et se pose désormais comme une alternative décarbonée valable pour se substituer aux combustibles fossiles les plus polluants et accompagner la maturation technologique des énergies intermittentes éolienne ou solaire.

Regroupés à l’occasion de la seconde édition du World Nuclear Exhibition organisée au Bourget du 28 au 30 juin dernier, les principaux acteurs de la filière nucléaire française ont tenu à rappeler dans ce contexte, les atouts de l’atome dans la lutte contre le changement climatique.

Aux côtés de ces énergies décarbonées indispensables à la réduction des émissions de CO2, le développement de l’efficacité énergétique et des smart cities, est également présenté comme un des concepts les plus prometteurs en cette période post-COP21. Les chefs d’État ne sont pas les seuls à pouvoir agir.

Les citoyens bien sûr, mais aussi les entreprises, sont des acteurs importants des écosystèmes urbains, et doivent impulser l’avènement de modèles d’agglomérations plus responsables, basés sur une faible empreinte carbone, une autonomie énergétique, une économie circulaire, une protection de la ressource en eau, la reconquête de la biodiversité, une mixité fonctionnelle et sociale et une participation citoyenne.

« Smart cities » : les villes aussi luttent pour le climat

La COP 21 entend donc nous emmener vers un avenir plus propre et plus responsable et pour ce faire, de nouvelles infrastructures doivent se mettre en place. Des réseaux intelligents ou smart grids, à l’intérieur desquels l’informatique, la domotique, l’internet des objets, vont permettre de réguler la consommation énergétique et de mieux intégrer les productions d’énergie renouvelable.

La ville intelligente de demain devra concilier les piliers sociaux, culturels et environnementaux à travers une approche systémique qui allie gouvernance participative et gestion éclairée des ressources naturelles afin de faire face aux besoins des institutions, des entreprises et des citoyens dans le respect de l’environnement et du climat.

Les villes actuelles devront développer de nouveaux services performants dans des domaines aussi variés que le transport et la mobilité électrique, l’environnement durable, l’urbanisation responsable et l’habitat intelligent.

Cette tendance parfois critiquée pour son manque de visibilité quant aux impacts socio-économiques réels des projets (pouvant expliquer l’hésitation des décideurs publics et des communes à se lancer) propose déjà des résultats très prometteurs dans le cadre de plusieurs expérimentations mises en place dans l’Hexagone.

Les projets de smart grids opérés à Lyon, à Nice, à Montpellier ou à Issy-les-Moulineaux par exemple ont tous fait leurs preuves et encouragé d’autres projets similaires. On peut citer ici la mise en place dans le quartier de la Confluence à Lyon, d’une plateforme numérique permettant une optimisation de toutes les ressources (énergie, eau, transport…) baptisée Lyon Living Lab, la rénovation d’un quartier visant l’autonomie énergétique à Mouvaux (Nord) ou encore la création d’une écocité à Marseille dans le cadre du projet Smartseille emmené par la ville de Marseille, le groupe EDF, Orange et Eiffage Développement Durable.

Sur le plan international, le développement de ces technologies sera également mis à l’honneur une nouvelle fois lors du prochain grand rendez-vous pour le climat organisé à Astana au Kazakhstan dans le cadre de l’exposition internationale Astana Expo-2017.

Le Projet Smart City Astana sera présenté lors du salon avec l’ambition de faire de la capitale Kazakhe l’une des 50 villes intelligentes les plus importantes au monde. De manière plus générale, le Kazakhstan proposera ici une édition de l’exposition mondiale entièrement consacrée à l’innovation et aux énergies du futur, et abordera des questions cruciales pour notre environnement comme la réduction des gaz à effet de serre, l’efficacité énergétique ou l’accès universel à l’énergie.

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  • super de nouvelles villes ecolos.. il ne restera plus qu’a trouver les candidats solvables pour y habiter , ce n’est pas les économies de bout d’energie qui feront bouillir leur marmite !

  • L’énergie est d’abord une question économique, on en a fait une question politique.
    La planification est au rendez-vous, toujours plus, toujours mieux… tant que le citoyen pourra payer!

  • Voici donc un raisonnement (de plus) sur le faux problème des effets du « CO2 ».
    Vive le nucléaire ! Et zut à ce fruit d’idéologues qu’est la dé-carbonisation.
    Tout ceci alors que notre production-mix rationnel est sabordé par les mêmes qui élaborèrent la xième COP !
    Ceux qui tentent d’amplifier « les slogans COP21 » devraient en premier établir lieu la comparaison entre p.ex. Astana et nos villes (cultures) alambiquées.
    « Smart grid » est un superbe concept sur lequel chacun brode dans l’esprit du temps. Suffit pas de disposer des technologies.

    Quel en est état de la chose : en France puis entre Etats d’Europe ? Chaque médaille présentant un revers, documentez-nous donc les deux facettes de l’idée, avant tout exercice de propaganda « royaliste »…

    • « avant tout exercice de propaganda « royaliste » »

      Oui, le réchauffement, la nécessité d’agir, l’efficacité des choix, la pertinence des EnR ou du nucléaire … On y croit un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout. Mais la compétence de Royale on en doute fortement et la récupération de l’écologie à des fins politiques et le bourrage de crânes, on est un peu las …

  • « Les citoyens bien sûr, mais aussi les entreprises, sont des acteurs importants des écosystèmes urbains, et doivent impulser l’avènement de modèles d’agglomérations plus responsables, basés sur une faible empreinte carbone, une autonomie énergétique, une économie circulaire, une protection de la ressource en eau, la reconquête de la biodiversité, une mixité fonctionnelle et sociale et une participation citoyenne. »
    On entre en période électorale, voici une phrase qui pourrait bien aller à tous les candidats. Un joli Fouzitou politico-economico-social digne du Camp du Bien. Curieux mélange de concepts a l’emporte-pièce : la faible empreinte carbone est une pure idéologie ecolo-politique, l’économie circulaire aussi, la biodiversité n’a rien à voir avec la COP21 ou le climat, la participation citoyenne est un concept socialiste.
    José Bové, sort de ce texte, je t’en conjure !

  • « Les villes actuelles devront développer de nouveaux services performants dans des domaines aussi variés que le transport et la mobilité électrique, l’environnement durable, l’urbanisation responsable et l’habitat intelligent. »

    de nouveaux services performants..là , ça fait sourire , l’habitat intelligent fait pleurer de rire , l’environnement durable avec nos villes millénaires …. ils se foutent de nous grave!

  • La COP 21 célébrée à grand renfort de tambours et trompettes n’a été qu’un de ces évènements médiatiques qui laissent les pays libres de faire ce qui leur va bien. L’Allemagne et la Pologne continuent à brûler du lignite et du charbon au maximum. Et les Grunnen allemands sont satisfaits puisque l’on sort du nucléaire qui est leur dogme fondateur.
    Je crains bien que peu de pays ratifient cet accord et même chez ceux qui le ratifient, peu d’entre eux prendront des dispositions concrètes.

  • Il me semble que l’avancée la plus essentielle de la COP 21 vous a échappé : la France a interdit les bâtonnets plastique pour les cotons-tiges à compter du 1/1/2018. Pour les préservatifs, l’interdiction du synthétique et le retour à la vessie de porc ou au boyau de mouton, suivant vos convictions religieuses, ne seront votés qu’à la prochaine législature.

  • Quel article imbécile. Une succession de slogan, on dirait que cela a été écrit par un générateur de phrase automatique.
    Pardon de sonner grossier, mais sérieux il y a des limites à insulter l’intelligence des lecteurs.

  • L’auteur de cet article foireux ne fait que répéter la bible du GIEC, plus exactement celle du résumé pour les décideurs, document de propagande réchauffiste sans aucune valeur scientifique Il oublie de préciser qu’il n’y a plus de réchauffement global depuis près de 20 ans et que les projections des modèles numériques divergent de plus en plus des observations, ce qui confirme qu’ils sont faux, tout comme les thèses du GIEC qui en sont le socle.
    Voir : http://imagesia.com/plantage-lamentable-des-modeles-numeriques_10hj7

    Plus précisément, la droite de régression linéaire des mesures de températures par satellites est en légère pente négative depuis 2002 : -0, 3°C/siècle selon UAH, et -0,5°C/siècle selon RSS (ou encore -0,1°C/100 ppm – UAH et – 0,2°C/100 ppm – RSS).

    Quant aux smart grids, ils sont incapables de solutionner les défauts majeurs de EnR intermittentes aléatoirement. Ils ne peuvent RIEN contre l’intermittence aléatoire et les faibles facteurs de charge (24% pour l’éolien et 14% pour le solaire). Au cours du premier semestre de cette année, la part de production de l’éolien a été de 3,99% pour 7000 éoliennes, et celle du solaire de 1,55%. La fable du foisonnement des vents est donc bel et bien confirmée…

    Bref, encore un article creux de propagande qui ne tient aucun compte de la réalité des observations…

    • « Plus précisément, la droite de régression linéaire des mesures de températures par satellites est en légère pente négative depuis 2002 : -0, 3°C/siècle selon UAH, et -0,5°C/siècle selon RSS »

      J’ignore comment JPB a fait ses estimations, mais n’importe qui avec un peu de scepticisme et un accès internet peut vérifier que c’est faux. En prenant le dataset le plus « défavorable », UAH en version 6 beta, la tendance est positive de 0,7°C par siècle, depuis 2002 (ligne rouge sur le graphique http://imgur.com/AQrSqOn). Mais il n’y a bien sûr pas de raisons de choisir 2002 comme point de départ, surtout quand on prétend que le réchauffement s’est arrêté il y a 20 ans ! Depuis le début des estimations par satellite, la tendance est de 1,2°C par siècle. Pour RSS version 3.3 et 4.0, la tendance est positive aussi, ainsi que UAH version 5.6, qui est la dernière version publiée.

      Quant aux modèles, ils se portent bien, merci : http://i.imgur.com/QiVK3xO.jpg

      • « Depuis le début des estimations par satellite, la tendance est de 1,2°C par siècle. »

        On ne vous le fait pas dire ! Mais alors ils viennent d’où les 5° en plus qui vont noyer New-York en 2100 ?

        Heureux de constater que vous êtes d’accord avec Judith Curry qui pense que tout ça est de la connerie et qu’il faut arrêter les frais et retourner aux études !

      • Source: François Gervais, physicien, Pr émérite à l’Université de Tours, « tiny CO2 warming challenges by Earth greening », ouvrage qui synthétise ses publications dans la revue « International Journal Of Modern Physics »

        • Je vous cite : « -0, 3°C/siècle selon UAH »
          Je vais donc voir les données publiées par l’UAH à l’adresse http://www.nsstc.uah.edu/public/msu/v6.0beta/tlt/ et j’en fais une analyse qui conclut que la droite de régression linéaire, comme vous dites, a une pente positive de 0,75°C par siècle, depuis 2002 !
          Peu m’importe que votre source soit François Gervais, physicien, professeur émérite à l’Université de Tours, votre affirmation est fausse. N’importe qui, doté d’une once de curiosité intellectuelle et d’un accès internet peut le vérifier. Doit-on en conclure que vous manquez de l’un et/ou de l’autre ?

    • Et les 14 mois consécutifs de records mondiaux.. une véritable symbole qui n’est jamais évoqué curieusement. Il y a d’ailleurs de moins en moins d’articles traitant du réchauffement sur le fond et la forme sur cette rubrique.. il y a comme une corrélation avec l’évolution de la température mondiale.
      D’ailleurs, ce tour de passe passe qui consiste à prélever soigneusement une période où la température ne semble plus augmenter est du réchauffé pour le coup. On pourrait faire de même avec des relevés de températures établit entre janvier et juillet à Paris et en déduire que a température n’augmente pas.

  • Ça sent à plein nez le baratin publicitaire bien troussé à destination des décideurs locaux pour leur vendre les dernières technologies écolos à la mode.

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