Faut-il se préparer à sauver les banques ?

Les banques européennes vont mal. Alors, sournoisement, on prépare vos esprits pour que vous mettiez naturellement la main au portefeuille…

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Faut-il se préparer à sauver les banques ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 juillet 2016
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Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Sauver les banques byThanh Nguyen(CC BY-NC 2.0)
Sauver les banques byThanh Nguyen(CC BY-NC 2.0)

 

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a déclaré hier jeudi qu’un soutien public pourrait contribuer à résoudre le problème posé par le niveau élevé des créances douteuses dans le système bancaire de la zone euro. Il s’exprimait lors de la conférence de presse organisée après la décision de la BCE de laisser inchangés ses taux d’intérêt et son programme d’achats d’obligations sur les marchés. Il a dit que la chute des cours de Bourse de certaines banques constituait un problème pour les autorités monétaires.

Un problème ? Si cette chute a été particulièrement forte pour les banques affichant un niveau élevé de créances douteuses, il ne va tout de même pas nous faire croire qu’il découvre une situation qu’un analyste comme Jean Pierre Chevallier dénonce chiffres à l’appui tous les jours ! Il jette donc une première pierre.

Si vous tenez compte en plus du fait que Mario Draghi tient ces propos huit jours avant la publication des résultats des tests de résistance réalisés par l’Autorité bancaire européenne sur les 51 principales banques de l’Union, nous sommes en droit de nous dire que ces résultats ont toutes les chances d’être encore plus catastrophiques qu’attendu.

Que propose notre magicien « pilote d’hélicoptère » ?

Comme d’habitude, il sait déjà exactement ce qu’il obtiendra des gouvernements-lavettes de la pseudo UE. Laissons lui la parole :

« Les NPL sont assurément un problème important pour la rentabilité future et pour la capacité des banques à prêter.« 

« Les réformes en cours dans le secteur bancaire pourraient inclure la création d’un marché spécifique pour les créances douteuses et un soutien public lorsque, dans des circonstances exceptionnelles, le marché des NPL ne fonctionne pas correctement. »

« Bien sûr, nous voulons éviter des ventes en catastrophe. »

À peine avait-il fermé son micro, qu’immédiatement, les valeurs bancaires européennes sont parties à la hausse… Tu parles, ce n’est plus UN parachute, mais trois, plus un filet au cas où les parachutes ne fonctionneraient pas, et un matelas au cas où le filet ne suffirait pas.

Et bien NON ! NON ! NON ! Qu’elles crèvent, les banques ! En aucun cas le secteur bancaire doit être à l’abri de la faillite. En aucun cas les banques ne doivent avoir la garantie d’être sauvées si elles se sont mises en situation de danger. C’est le meilleur moyen pour les inciter à tous les excès.

Et le soutien public, comment va-t-il se financer ? Par l’endettement ? Par la paupérisation de la population ? Dans un cas comme dans l’autre, ce sont toujours, à plus ou moins longue échéance, les peuples qui morflent….

La nature a horreur du vide, si les banques explosent, elles seront remplacées. Ce message vaut pour l’ensemble de la classe politique française qui n’a toujours rien compris à l’économie et qui croit toujours que Keynes avait raison… Il avait tort et ses solutions ne servent à rien d’autre qu’à retarder l’échéance et à amplifier l’explosion.

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  • de toute façon , on ne nous demandera pas notre avis ; les banques vont mal et si leur  » maladie « s’accentue c’est bel et bien avec l’argent des français que les banques seront  » soignées « , et ça continuera encore et encore…..raison pour laquelle il vaut mieux posséder de la pierre et ou de l’or planqué plutôt que des comptes dans une banque que l’on poeut vous prendre en un seul clic ;

  • NPL je suppose que c’est pour Non Performing Loan ? (BCE on savait, merci)

    Sinon article super intelligent… dans la situation actuelle de la réglementation ça s’appelle scier la branche sur laquelle on est assis.

  • Porosité de la Commission Européenne avec Goldman Sachs…

  • Les créances douteuses sont certainement un problème pour les banques qui les ont accordées de façon imprudente mais ce n’est pas un problème de marché. Tout peut se vendre si on le met en vente au prix du marché. Donc plus la créance est douteuse, moins elle a de valeur. Et si on ne la vend pas, il faut déprécier sa valeur dans le bilan. Bien entendu l’opération de vérité pourrait mettre une banque en faillite (passif supérieur à l’actif) ce qui ne semble pas (hélas) admis aujourd’hui. Les actionnaires et détenteurs d’obligations émises par la banque perdraient leur mise (à moins que le liquidateur arrive à vendre quelques actifs résiduels non absorbés par les dettes prioritaires) mais c’est la loi du marché et ce n’est pas si dramatique. Les dépôts à vue seraient aussi perdus mais normalement aucun épargnant avisé n’a de dépôt à vue significatif (attention quand on vend une maison par exemple, ne pas faire transiter la somme sur un compte courant) et ceux qui ne sont pas assez riche pour épargner ont le plus souvent un compte courant dans le rouge et la faillite de la banque ne leur portera aucun préjudice. Si on faisait une transition en douceur vers la possibilité de faillite des banques l’économie se porterait sûrement mieux. Ce vœux n’a malheureusement aucune chance de se réaliser tant qu’il y aura une telle consanguinité entre les dirigeants de banque et les autorités (ex emblématique la BCE sans parer des banques françaises !). J’oublie un point important, il y a pas mal d’obligations d’état dans le bilan des banques. Une faillite/liquidation remettrait donc beaucoup de ces obligations sur le marché, ce qui ferait chuter leur cours et pousserait donc les taux d’intérêt à la hausse pour les nouvelles émissions d’OAT. Cela ne ferait pas l’affaire des états cigales.

  • Le cours d’une action n’est qu’une illusion passagère. Seule la valeur intrinsèque d’une entreprise devrait servir de référence. Quant aux créances douteuses, ne seraient-elles pas en soi un sujet de thèse ? Au vu de toutes les garanties que prennent les banques pour délivrer un simple prêt…

  • Cette crise est la crise du Keynesianisme… Toujours plus d’argent dévesé, le prix des actifs comme l’immobilier explose, les salaires stagnent et achetent de moins en moins… Mais comme nous n’avons que des politiciens programmés dans les années 80, la prise de conscience sera lente et difficile.

  • Si gigantesque création monétaire il y a, pourquoi gigantesque inflation il n’y a pas? Je me pose cette question depuis fort longtemps sans trouver réponse dans aucun blog ou article. Merci à celui qui méclairera.

    • J’ajouterai : comment se fait-il que l’or soit stable depuis plusieurs années en dépit de tout cela. Rappelons qu’il n’a gagné qu’un bon 50% depuis 1981 (en 35 ans!)

    • Parce que d’une part le progrès est déflationniste et que d’autre part les charges, taxes et impôts viennent compenser à plus de 100% cette baisse de prix.

      Une voiture de techno actuelle produite avec nos moyens techniques actuels, avec les salaires nets actuels mais avec les charges, taxes et impôts des années 60 coûterait 4000 euros HT, une machine à laver 70 euros HT.

    • Les banques centrales avaient vendu de gros stock d’or, puisque cela ne « servait » plus à rien, puisqu’il suffisait d’imprimer des billets…
      Quelques centaines de tonnes chaque année, cela maintient la pression sur le prix de l’or.
      Pour l’absence, d’inflation, notez juste l’inflation des taxes. Cela cela maintient la pression sur les prix, ceux des entreprises… qui du coup ne peuvent embaucher.

    • Les produits de consommation courante augmentent peu, en revanche le prix des actifs immobiliers et des actions (si l’on oublie les creux temporaires) ont augmenté de façon gigantesque. C’est sur le prix des actifs que la création monétaire débridée a le plus d’effets visibles. Sur les produits consommables courants, la création monétaire a aussi un effet mais il est compensé par l’amélioration de la productivité. Normalement les produits courants devraient avoir un prix nominal en baisse si la monnaie n’était pas en constante dépréciation.

    • Pour deux raisons à mon sens : 1 : le flot d’argent n’arrive pas aux gens qui sont les consommateurs et représente l’économie réelle, donc les prix n’augmente pas et 2 : la dilution à l’échelle globale des investissement qui se font ailleurs que chez nous, nous finoncons la croissance ailleurs masi pas chez nous

    • @mucius Parce que ce qui crée l’inflation, ce n’est pas seulement l’augmentation de la masse monétaire mais sa vitesse de circulation et son implication dans le circuit économique. Avec des taux ridiculement bas et comme la séparation entre banques d’affaire et banques de dépôts n’existe pas, les établissements empruntent à 0.1% à la BCE et injecte la monnaie dans les marchés, ce qui leur rapporte beaucoup plus et beaucoup plus vite que d’investir dans l’économie réelle. Donc cette création de monnaie artificielle et massive ne sert qu’à maintenir artificiellement les cours.

  • Merci sam pour votre réponse. C’est une idée intéressante mais j’aimerais trouver des chiffres allant dans ce sens : productivité inflation masse monétaire depuis 50 ans.

    • Exemple que je cite souvent ici au niveau de la productivité :
      En 1955 il fallait 1960 heures de travail pour se payer une machine à laver le linge, 160 heures en 1980 et 40 heures actuellement.
      Soit environ 50 fois moins sur la période.

      Coté inflation comparative : 1CHF = 1FF dans les années 50 et 1CHF = 6.5FF aujourd’hui

  • N’en déplaise, mais c’est déjà fait et à notre corps défendant. On est passé en mode bail in pour les déposants (l’exemple de Chypre il y a quelques années donne une petite idée). La protection des dépôts à 100 Keuros ne couvre qu’un max de 2% de ces dits dépôts. Les taux d’intérêt négatif ne vont pas tarder à générer des « frais » pour tous nos comptes (déjà fort taxés) dont il est rappelé que nous sommes dans l’obligation d’en avoir au moins un. Lentement mais sûrement le cash est réduit, les montants des virements également quand ils ne sont pas « refroidis » dans leur exécution. Donc, en cas de souci d’une ou plusieurs banques, un petit blocage des transactions électroniques seules existantes et rideau de fer devant les portes, durée indéterminée. Raclages des comptes de toute provenance ou objet et réouverture avec le même minima que lorsqu’un particulier subit une saisie bancaire…

    • En fait la masse (populaire) n’est pas si ignorante que cela et on s’aperçoit de stratégies mises en place collectivement par ce peuple : augmentation de l’épargne, réduction des investissements, placement dans l’immobilier pour en faire une réserve de valeur pour la retraite en prévision de la défaillace du système etc….
      Pour ce qui est du chyprage des comptes ou de la taxation des soldes positifs ou interdiction du cash c’est idem, des réserves de valeur vont se mettre en place pour pallier ces méthodes : Gold bien sur mais aussi monnaies alternatives mais certainement d’autres brillantes idées avec le numérique on n’est jamais autant ingénieux que dans des situations périlleuses.

  • Les commentaires sont fermés.

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