Postes Canada : le prix du monopole

Postes Canada : Ottawa devrait abandonner le modèle désuet du monopole de livraison du courrier et ouvrir le marché à la concurrence.

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Postes Canada : le prix du monopole

Publié le 9 juillet 2016
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Un article de l’Institut économique de Montréal

Postes Canada : le prix à payer du monopole
By: JohnCC BY 2.0

Alors qu’un conflit de travail plane sur la livraison du courrier par Postes Canada à compter de demain, l’IEDM soutient qu’Ottawa devrait suivre l’exemple de plusieurs pays européens qui ont abandonné le modèle désuet du monopole de livraison du courrier et ouvert le marché à la concurrence.

Postes Canada a prévenu qu’en cas d’échec des négociations, la société ne pourra continuer ses activités et que, hormis quelques exceptions, aucune lettre ni colis ne sera livré.

« Chaque fois qu’il y a une grève ou un lock-out, ce sont les consommateurs et entreprises qui en paient le prix », dit Vincent Geloso, chercheur associé à l’IEDM et auteur d’une étude sur le sujet publiée en 2011. « Comme c’est un monopole, Postes Canada subit moins de pression concurrentielle et le syndicat tente donc d’imposer ses demandes en menaçant de faire la grève, puisque la société n’est pas menacée de fermeture. »

Déficit de 4 milliards de dollars

Entre autres, la direction de Postes Canada souhaite que ses nouveaux employés soient soumis à un régime de retraite à cotisations déterminées au lieu du régime actuel à prestations déterminées, où le montant de la rente est fixé d’avance, peu importe les aléas du marché. Même si le régime de retraite de Postes Canada affiche un déficit de 4 milliards de dollars, le syndicat refuse catégoriquement de céder.

Ce sont pourtant les contribuables et les consommateurs qui risquent de payer la facture d’un tel régime à prestations déterminées, de plus en plus abandonné dans le secteur privé.

L’IEDM rappelle que le monopole sur la distribution de lettres a été abandonné par plusieurs pays faisant face à des défis semblables à ceux de Postes Canada. La Suède et la Nouvelle-Zélande ont ouvert le marché des services postaux à la concurrence. L’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas sont allés plus loin en privatisant leur société d’État, ce qui a permis, à long terme, une diminution marquée des tarifs (jusqu’à 17 % en Allemagne).

« Ce sont des modèles qui produisent des résultats différents de ceux de Postes Canada, qui a augmenté le prix du timbre de 44 % depuis dix ans », ajoute Vincent Geloso. « La concurrence permettrait de donner plus de choix aux consommateurs et leur offrir de meilleurs prix. »

Postes Canada est confronté à des défis structurels connus depuis longtemps : déclin important du volume de courrier, infrastructures désuètes, faible productivité et situation financière difficile. Malgré des efforts substantiels réalisés depuis 2013 pour améliorer son bilan, notamment une importante réorganisation de ses services, l’entreprise a toujours des difficultés à maîtriser ses coûts.

« Le modèle de Postes Canada n’est plus adapté à l’époque actuelle. En laissant de nouvelles entreprises émerger, non seulement les clients seraient mieux servis, mais les contribuables ne courraient plus le risque de devoir renflouer la société de la Couronne », conclut M. Geloso.

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