Le mythe de l’électeur rationnel

Au moment où les Anglais s’interrogent sur leur vote, revenons sur le mythe de l’électeur rationnel : la démocratie ne fonctionne pas, précisément parce que les électeurs obtiennent ce qu’ils désirent.

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Le mythe de l’électeur rationnel

Publié le 27 juin 2016
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Par Sloonz.

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Malgré son vocabulaire qui le rend difficilement accessible à un non anglophone natif (non-armé d’un bon dictionnaire et d’une grande dose de patience), The Myth of the Rational Voter — Why Democraties Choose Bad Policies de Bryan Caplan est la meilleure nourriture intellectuelle à laquelle j’ai pu goûter depuis ma lecture de L’action humaine.

Il s’agit d’une analyse de la démocratie moderne à travers le regard de la théorie micro-économique basique ; plus précisément, l’auteur est du courant néo-classique, mais ne vous inquiétez pas, pas de formules mathématiques étranges dans ce livre.

Les deux positions les plus courantes, à l’égard de la démocratie, sont celles-ci :

  1. La démocratie fonctionne bien : en effet, les électeurs obtiennent, en gros, ce qu’ils désirent.
  2. La démocratie ne fonctionne pas : à cause des intérêts personnels des élus, de la corruption, du lobbying…, les électeurs n’obtiennent pas ce qu’ils désirent.

 

L’auteur prend ici un point de vue assez original, même s’il n’est pas novateur : la démocratie ne fonctionne pas, précisément parce que les électeurs obtiennent ce qu’ils désirent.

 

Ignorance rationnelle et Miracle de l’agrégation

mythe de l'électeur rationnel rené le honzecCe point de vue avait déjà été adopté par un certain nombre de théoriciens de l’École des choix publics, mais sur une base différente.

Selon cette théorie, la probabilité qu’un vote influe sur le résultat de l’élection est négligeable. La valeur (du point de vue de l’électeur) d’un vote éclairé est donc nulle. Or, l’effort nécessaire pour obtenir des bases suffisantes en économie, droit et politique pour pouvoir voter de manière éclairée n’est, lui, absolument pas négligeable. Si l’on considère cet effort comme un coût, il est alors rationnel pour un électeur de voter sans aucune connaissance suffisante. C’est la théorie de l’ignorance rationnelle.

Selon l’auteur, cette théorie a largement, et à raison, été réfutée. En effet, un tel électeur voterait de manière aléatoire, si bien que le résultat des urnes, avec un électorat composé uniquement d’ignares rationnels, serait de 50 % – 50 %.

N’importe quelle minorité éclairée serait alors en mesure, en votant dans un seul sens, de faire valoir ses vues. Ainsi, la démocratie fonctionne, même avec un électorat composé de 99 % d’ignorants. C’est le miracle de l’agrégation.

 

De l’ignorance rationnelle à l’irrationalité rationnelle

L’auteur accepte cette critique de la théorie de l’ignorance rationnelle, mais refuse la conclusion.

Elle serait juste, argumente-t-il, si des électeurs ignorants votaient de manière aléatoire non biaisée. Or, le vote de tout électeur est biaisé par la représentation qu’il se fait du monde, son idéologie (et l’auteur lui-même ne s’en exclut pas). Et, insistons sur ce point, ce biais existe même pour l’électeur non éclairé.

Supposons, en effet, que Jacques soit un fervent protectionniste, pour des raisons de type idéologie nationaliste. Supposons que soit organisé un référendum, qui propose le choix entre l’ouverture totale ou la fermeture totale des frontières. Supposons, enfin, que la fermeture des frontières causerait une perte que l’on pourrait estimer à 10 000 euros par personne et par an, et que Jacques en soit parfaitement conscient.

Dans la théorie classique de l’électeur rationnel, un électorat composé uniquement de Jacques adopterait probablement la solution de l’ouverture des frontières. Il en est de même dans la théorie des choix publics, où quelques Jacques éclairés mèneraient le résultat des urnes dans la « bonne » direction.

Mais de la même manière que la théorie économique est capable de montrer l’existence, dans chaque homme, du phénomène de la préférence temporelle qui énonce que l’on préfère un bien présent à un même bien futur, il existe de façon similaire une préférence pour la croyance (preference over belief, selon les termes de l’auteur), qui met en évidence le fait que l’homme est prêt à faire face à certaines pertes matérielles pour ne pas avoir à remettre en cause sa vision du monde.

Certaines personnes peuvent avoir une préférence pour la croyance très faible (ils cèdent plus facilement aux gains matériels) ou au contraire élevée (ils sont prêts à subir de grandes pertes matérielles pour se conforter dans leur idéologie), mais toujours est-il que cette préférence existe.

Il est donc certain que Jacques place une certaine valeur dans le vote protectionniste.

La seule question est : le coût matériel est-il suffisant pour qu’il vote tout de même en faveur du libre-échange ?

En termes plus techniques, les coûts d’opportunité du vote protectionniste sont-ils plus élevés ou non que la valeur subjective de ce vote ?

Dans le cas où Jacques ne décide que pour lui, le coût est de 10 000 euros. On peut alors penser que Jacques mettra de côté son idéologie, et se fera — dans les faits — libre-échangiste1.

Dans le cas démocratique, toutefois, le coût d’opportunité n’est pas de 10 000 euros. En fait, il est égal à l’espérance (au sens mathématique) de perte matérielle causée par son vote.

Cette dernière est de 10 000 euros multipliés par la probabilité que son bulletin change le résultat du vote (l’influence de sa voix, en termes plus profane). Soit, en première approximation… 0 euro2.

Quelle que soit sa préférence pour la croyance, Jacques choisira donc de manière parfaitement rationnelle le vote protectionniste. Multipliez cela par 1000 Jacques, et vous obtenez une perte sèche de 10 000 000 euros, bien que chacun n’ait qu’une espérance de perte de 0 euro. Il s’agit de la théorie de l’irrationalité rationnelle.

Généralisée, elle peut se décrire ainsi :

« Dans la limite de sa préférence pour la croyance, un individu met une certaine valeur dans le fait de ne pas apprendre, ou à défaut de pouvoir ignorer, des faits qui remettent en cause son idéologie. »

Dans le domaine de l’économie individuelle, cette loi n’a pas de grandes conséquences. Le coût d’opportunité retombant entièrement sur l’individu, celui-ci a vite fait de corriger les erreurs de son idéologie. Par exemple, si Jacques s’avisait que l’étranger était le reste du monde, il abandonnerait toutefois rapidement l’idée de tout faire par lui-même et de ne rien acheter d’autrui.

Dans le domaine politique, toutefois, les coûts d’opportunité étant dilués dans la masse jusqu’à totalement disparaître, cette loi donne des résultats catastrophiques.

 

Preuves empiriques de la théorie de l’irrationalité rationnelle

L’auteur offre une certaine quantité d’indices de nature empirique semblant corroborer sa théorie, principalement dans son domaine, l’économie 3. Si les chiffres bruts ne sont guère intéressants, sa démarche, elle, l’est, en ce qu’elle anticipe certaines objections communes contre l’économie en elle-même.

Il s’attache à montrer que les individus ont certaines croyances fausses dans le domaine de l’économie (rappelons que la théorie de l’ignorance rationnelle ne peut l’expliquer ; elle ne pourrait expliquer qu’une indifférence vis-à-vis de l’économie, et non des erreurs systématiques). Il se base pour cela sur une enquête qui compare les réponses d’économistes professionnels et d’hommes de la rue sur la théorie économique, comme « Pensez-vous que le protectionnisme soit en général un facteur d’appauvrissement ou d’enrichissement ? »

Plusieurs situations peuvent se présenter :

  • les économistes et l’électeur médian ont les mêmes réponses. Dans ce cas, à la fois la théorie de l’ignorance rationnelle et de l’irrationalité rationnelle prennent l’eau.
  • les économistes et l’électeur médian ont des réponses différentes, et l’électeur médian est globalement indécis (50 % – 50 % contre). En ce cas, la théorie de l’ignorance rationnelle semble vérifiée, tandis que celle de l’irrationalité rationnelle semble prendre du plomb dans l’aile.
  • enfin, les économistes et l’électeur médian peuvent avoir des réponses différentes, avec un électeur médian non indécis. En ce cas, les rôles sont inversés, et c’est la théorie de l’irrationalité rationnelle qui semble la plus plausible.

 

Et il semble que la troisième situation se dégage clairement.

L’auteur répond directement à l’objection qui se présentera immanquablement :

« Ce sont les économistes les idéologues irrationnels qui s’accrochent à leurs fausses croyances, la volonté générale a forcément raison ! ».

De deux choses l’une alors.

Soit les économistes mentent par intérêt. Étant plus riches, ils sont moins favorables à la redistribution, et davantage favorables au libéralisme. Si c’était le cas, on constaterait empiriquement que le public plus riche a tendance à être d’accord avec les économistes, et les quelques économistes pauvres proches du public.

Soit les économistes défendent ces idées par pure idéologie, étant majoritairement républicains (l’auteur est Américain). Cela se vérifierait par le fait que les économistes démocrates auraient davantage tendance à penser comme le public, tandis que les électeurs républicains auraient davantage tendance à penser comme les économistes.

On peut tester les deux hypothèses en même temps en considérant le « public éclairé » (non-économistes ayant un niveau de formation comparable aux économistes, et économistes ayant un niveau de vie comparable au non-économiste médian). Si les économistes sont des idéologues déconnectés de la réalité, alors le public éclairé aura tendance à penser comme l’électeur médian. Dans le cas contraire, il aura tendance à penser comme un économiste.

Et, sans grande surprise, on constate empiriquement que la réalité est bien plus proche de cette dernière hypothèse. Si le public éclairé se trouve en général entre les économistes et l’électeur médian, il est bien plus proche des économistes que du reste du public.

 

Tout le reste : l’irrationalité du côté de l’offre politique, le mythe de l’électeur égoïste, la vertu d’égoïsme, fondamentalistes du marché vs fondamentalistes de la démocratie

Autour de ce thème central, ce livre aborde quelques points liés. Résumons-les en quelques mots.

Tout d’abord, cette théorie explique l’irrationalité du côté des électeurs.

A-t-elle quelque chose à dire sur les élus ? De manière évidente, seront élus ceux qui arriveront à convaincre les électeurs qu’ils adhèrent à « l’idéologie dominante », c’est-à-dire les croyances partagées par la majorité des électeurs.

Il existe deux manières d’y arriver :

  1. Être réellement irrationnel et y croire également (« si vous y croyez, ce n’est pas un mensonge »).
  2. Être rationnel et feindre l’irrationalité.

 

À première vue, il est évident que le premier est avantagé. Aussi bon menteur soit-on, il est très difficile de mentir, sans absolument rien laisser transparaître, pendant plusieurs mois (le temps d’une campagne électorale et sa préparation), voire plusieurs années (le temps de monter assez haut dans la hiérarchie d’un parti politique pour pouvoir se présenter).

Mais le cynique a sa carte à jouer : à la fin du mandat, l’élu ne sera pas jugé uniquement sur ses intentions, mais également sur ses résultats. Or, le cynique rationnel est mieux armé pour comprendre les résultats de sa politique ; il a moins de chances de mener une ville, une région ou un pays au désastre que l’idéologue aveuglé. Caplan met en lumière un autre paramètre à prendre en compte : la politique inspire la foi 4. Les régimes totalitaires l’ont bien compris (« Le Duce a toujours raison »), mais l’homme politique cynique pourra profiter de ceci pour prendre quelques libertés sur certains sujets, voire infléchir l’opinion des électeurs sur quelques points. S’il connaît les conséquences économiques de tous ces choix, on voit immédiatement l’avantage que ce fait a pour l’élu cynique.

Une autre conséquence directe de cette analyse est la suivante : contrairement à ce qu’a supposé l’école des choix publics, et ce que soupçonnent les électeurs à propos des électeurs du camp opposé, les électeurs n’ont, en règle générale, pas de motivation égoïste. Leur vote ne leur coûtant rien, en effet, ils peuvent le mettre entièrement là où ils pensent que se trouve l’intérêt général. Cela pourrait être une bonne chose ; ça ne l’est pas. On compare souvent l’égoïsme à un poison détruisant la démocratie et la recherche du bien général. Or, l’égoïsme devrait davantage être comparé à de l’eau, un diluant neutre, qu’à un poison. En effet, si l’idéologie dominante conduit à la catastrophe, l’égoïsme aura alors tendance à « limiter les dégâts ». Le fait que la démocratie tende à limiter l’égoïsme n’est donc pas une bonne chose, loin s’en faut.

Le dernier chapitre tente de déduire certaines conséquences des chapitres précédents. Il commence à affirmer que si, de la part des non-économistes, les débats entre les économistes ressemblent à des bagarres de chiffonniers, les économistes sont en réalité en accord sur un grand nombre de points.

En particulier, tous reconnaissent à la fois la supériorité en général du marché, ainsi que l’existence de défaillances du marché en tant qu’exceptions à cette règle générale. Mais le fait que tous les économistes reconnaissent l’existence de défaillances du marché suffit à écarter l’accusation habituelle de « fondamentalistes du marché » qui leur est couramment adressée.

Le débat porte sur l’étendue de ces défaillances, ainsi que les solutions à apporter. Or, ces solutions ne dépendent pas uniquement de l’efficacité du marché ; elles dépendent également de l’efficacité du système politique censé mettre en œuvre ces solutions.

Ici, Caplan retourne l’accusation : on pourrait, de manière bien plus pertinente, parler de « fondamentalisme démocratique » lorsque, à la moindre défaillance du marché, seule la solution politique est envisagée, sans envisager le fait que la solution du « laisser-faire » puisse être moins pire. Certes, le marché peut se tromper ; mais la démocratie le peut aussi ; et la question est de savoir lequel des deux systèmes se trompe le moins ?

Beaucoup de personnes, y compris parmi les économistes, semblent considérer la démocratie comme infaillible et privilégier ainsi la solution politique dès lors que l’échec du marché est admis. Cet ouvrage est également, à sa manière, une tentative pour détruire ce présupposé.

  1. Bastiat avait déjà mis en évidence ce phénomène — voir le chapitre 3 des Sophismes Économiques :
    « J’ai déjà rappelé un mot de M. Bugeaud ; mais dans M. Bugeaud il y a deux hommes, l’agriculteur et le législateur.
    « Comme agriculteur, M. Bugeaud tend de tous ses efforts à cette double fin : épargner du travail, obtenir du pain à bon marché. Lorsqu’il préfère une bonne charrue à une mauvaise ; lorsqu’il perfectionne les engrais ; lorsque, pour ameublir son sol, il substitue, autant qu’il le peut, l’action de l’atmosphère à celle de la herse ou de la houe ; lorsqu’il appelle à son aide tous les procédés dont la science et l’expérience lui ont révélé l’énergie et la perfection, il n’a et ne peut avoir qu’un but : diminuer le rapport de l’effort au résultat. Nous n’avons même point d’autre moyen de reconnaître l’habileté du cultivateur et la perfection du procédé que de mesurer ce qu’ils ont retranché à l’un et ajouté à l’autre ; et comme tous les fermiers du monde agissent sur ce principe, on peut dire que l’humanité entière aspire, sans doute pour son avantage, à obtenir soit le pain, soit tout autre produit, à meilleur marché, — à restreindre la peine nécessaire pour en avoir à sa disposition une quantité donnée.
    « Cette incontestable tendance de l’humanité une fois constatée devrait suffire, ce semble, pour révéler au législateur le vrai principe, et lui indiquer dans quel sens il doit seconder l’industrie (si tant est qu’il entre dans sa mission de la seconder), car il serait absurde de dire que les lois des hommes doivent opérer en sens inverse des lois de la Providence.
    « Cependant on a entendu M. Bugeaud, député, s’écrier : « Je ne comprends rien à la théorie du bon marché ; j’aimerais mieux voir le pain plus cher et le travail plus abondant. » Et en conséquence, le député de la Dordogne vote des mesures législatives qui ont pour effet d’entraver les échanges, précisément parce qu’ils nous procurent indirectement ce que la production directe ne peut nous fournir que d’une manière plus dispendieuse.
    « Or, il est bien évident que le principe de M. Bugeaud, député, est diamétralement opposé à celui de M. Bugeaud, agriculteur. Conséquent avec lui-même, il voterait contre toute restriction à la Chambre, ou bien il transporterait sur sa ferme le principe qu’il proclame à la tribune. On le verrait alors semer son blé sur le champ le plus stérile, car il réussirait ainsi à travailler beaucoup pour obtenir peu. On le verrait proscrire la charrue, puisque la culture à ongles satisferait son double vœu : le pain plus cher et le travail plus abondant. »
  2. En seconde approximation, il s’agit de la probabilité pour que le vote, sans son intervention, finisse sur un statu quo. Si les autres électeurs sont ignorants et suivent la théorie du miracle de l’agrégation, il s’agit de P(X = N/2) avec X une variable aléatoire suivant la loi binômiale B(N, 1/2), N étant le nombre d’électeurs. La formule exacte est donc P ⁡ X = N 2 = N N 2 . 1 2 N = N ! 2 N . N 2 !
  3. Il donne quelques autres exemples en culture politique et en toxicologie, mais cela reste anecdotique.
  4. Exemple fourni par l’auteur : avant le 11 septembre, 30 % des Américains affirmaient avoir confiance dans leur gouvernement. Deux semaines après le 11 septembre, ce chiffre était de 64 %. Comme le met en évidence Caplan : « Il est difficile de croire que des consommateurs feraient plus confiance à General Motors après qu’un accident mortel force l’entreprise à rappeler ses produits. »
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  • Bonjour, petite faute dans un titre : le premier, en plus. "Miracle de l'aggrégation".

    Je la signale. Bonne soirée à vous 🙂

  • A première lecture, l’article ne traite pas des minorités, non pas les individus qui sont à classer dans certaines catégories selon leurs connaissances (« minorités éclairés »), mais celle qui votent en groupe et en masse pour leur intérêts directs et les élus qui les recherchent.

    Le Miracle de l’agrégation devient alors l’enfer (communautariste, partisaniste, corporatiste, régionaliste…)

  • Merci pour l’article, très intéressant.
    Une autre lecture du même ouvrage, complémentaire à mon avis : http://www.laviedesidees.fr/L-electeur-irrationnel-ou-la.html

  • Au moment où les Anglais

    Très mauvais début de chapeau : il fallait écrire, a fortiori dans ce contexte et aussi dans cet attristante ambiance de footballomanes, les Britanniques

    Mais grand merci pour ce résumé d’un livre qu’apparemment il faudrait d’urgence traduire sans le trahir

    Qu’on ait ou non entendu parler des théorèmes de Condorcet, Arrow et Gibbard-Satterthwaite, c’est plus ou moins manquer de sens critique élémentaire que de considérer comme rationnel et louable notre culte de ce qu’il est abusivement convenu d’appeler « la démocratie », le concept en lui-même – dont l’historicité est très mal connue – déjà et a fortiori son application quotidienne dans les « meilleurs » états considérés comme « démocratiques ». Nos médias sont pourtant quotidiennement emplis des tristes , voire horribles conséquences de ce culte grégaire.

    On aura beau dire, on aura beau faire « Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire »(A.E)  

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