Ma vie d’expat’ à Miami (1)

Le témoignage d’Isabel et Laurent, version « combien ça coûte » : plongez dans l’univers de l’expatriation en suivant leur parcours.

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Miami sunset from kay-biscayne by Denis Messié(CC BY-NC-ND 2.0)

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Ma vie d’expat’ à Miami (1)

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 20 juin 2016
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Une interview par la rédaction de Contrepoints.

Expatriation à Miami : c'est comment ?
Miami sunset from kay-biscayne by Denis Messié(CC BY-NC-ND 2.0)

 

Ah, Miami ! Son soleil, ses palmiers et ses plages ; ses expatriés français (que l’on peine à comptabiliser), Florent Pagny… et ses clichés ! Non, la ville ne se résume pas à South Beach. Oubliez un peu le Miami des cartes postales, celui des deux flics, de Dexter, des Experts, des reality shows ou des clips de rap et faites place à l’autre visage que l’on montre moins car pas du tout bling-bling : celui d’une agglomération normale comme il en existe tant d’autres aux États-Unis ou même dans le monde, avec ses quartiers riches jouxtant des quartiers pauvres, ses zones pavillonnaires et des centres commerciaux un peu partout. Voilà, c’est là que vit et travaille la majorité des Miaméens.

1 - Entrée de Coral Gables
Entrée de Coral Gables-Notre quartier depuis janvier 2015-Tous droits réservés.

 

Ce témoignage est rédigé à quatre mains : deux appartiennent à Laurent, petite quarantaine, ingénieur en électronique spécialisé dans l’informatique d’entreprise (réseaux, serveurs, télécommunications et tutti quanti), au parcours assez banal ; deux appartiennent à Isabel, grande trentaine, au cursus plus rigolo : professeur certifié de lettres modernes reconvertie sans regrets dans l’obtention d’un titre MUM1 en alternance après 11 ans à pelleter le charbon dans les soutes de divers collèges de la banlieue parisienne.

Nous venons de milieux sociaux profondément différents. Pourtant, nos familles respectives comptent une proportion non négligeable d’individus qui, pour des raisons très diverses, sont des expatriés ou des immigrés. Changer de pays et vivre « ailleurs » a donc toujours fait partie de notre univers mental. Les perspectives ternes en France, la pression fiscale qui, par exemple, dévore en 2013 l’équivalent de presque un an du salaire d’Isabel, alors alternante smicarde, ne pas avoir encore d’enfant, tous ces éléments ont fait naître l’idée du départ. Une possible opportunité professionnelle a achevé de nous convaincre.

Or, quand on pense expatriation, on pense spontanément choix de destination et espérance de gain futur. On oublie souvent que c’est d’abord un investissement de temps, de patience et surtout d’argent. Alors, combien ça coûte ? Parlons gros sous.

 

Welcome to the United States !

C’est de notoriété publique : en principe l’entrée aux États-Unis est restreinte. Sachant qu’il y a presque autant de types de visas que de lettres dans l’alphabet – et même plus car ils se déclinent en sous-catégories – on réalise assez rapidement qu’avoir « une stratégie de visa » est primordial car elle conditionne la suite de votre projet à long terme.

Je suis informaticien pour une PME française qui fabrique des matières premières pour l’industrie cosmétique. Nos produits et services sont vendus dans une cinquantaine de pays, les États-Unis étant notre premier marché. Nous avons donc une relation particulière avec la société qui nous y représente et qui est basée à Miami. La direction a souhaité améliorer les échanges de données entre les deux entités et développer de meilleurs outils de suivi commercial qui seront plus tard proposés à nos autres distributeurs. J’interviens dans ce cadre avec des compétences techniques bien particulières et une connaissance approfondie des systèmes déjà en place.

Cette spécificité est la clé de tout et c’est là qu’intervient le recours judicieux à un avocat. La responsable du bureau de Miami nous a trouvé une spécialiste qui nous a orientés vers un visa L1 (mutation vers l’équivalent d’une filiale de société étrangère) parfaitement adapté à mon cas et qui présente l’immense avantage d’autoriser le conjoint à demander un permis de travail.

Après un séjour sur place en mai 2014 pour la rencontrer et commencer à monter le dossier (dont la version imprimée occupe une boîte archive bien remplie), je me suis attelé à la collecte et à la traduction de tous les justificatifs jusqu’en novembre. Nous avions fait le choix de payer un supplément pour accélérer le traitement du dossier par les services de l’immigration et éviter les trois mois de délai standard qui ne nous arrangeaient guère. Bien nous en a pris : ils ont répondu en quatre (!) jours ouvrés et ont délivré un visa pour trois ans. Après réception des documents en France et passage au consulat à Paris début décembre pour un entretien de pure forme, nous avons reçu nos passeports avec les visas collés dedans quelques jours plus tard2.

2 - Dossier du visa
Dossier du visa : 11,2 cm de bonheur-Tous droits réservés.

 

Coût de la plaisanterie : 6500 dollars (avocat) + 325 dollars (visa) + 500 dollars (taxe anti-fraude) + 1225 dollars (traitement premium) + 2 x 190 dollars (frais consulaires) + séjour sur place.

 

Trouver un logement…

Nous sommes aussitôt partis pour un second séjour afin de trouver un logement. Nous avions préparé le terrain à distance grâce à un agent immobilier qu’on nous avait recommandé (un Français cumulant cette casquette et celle d’investisseur – ils sont nombreux dans ce cas). La bonne nouvelle, c’est que le marché locatif est très fluide : arrivée le lundi, visite d’une petite dizaine d’appartements le mardi, soumission de notre dossier le mercredi, signature du bail le samedi. Une chance : la propriétaire est vénézuélienne et adore les Français, ce qui en plus d’un petit rabais sur le loyer a donné lieu à de très intéressantes discussions sur son pays…

Nous avons expérimenté le bail de 18 pages (un an, à reconduire sur demande expresse du locataire), le background check imposé (et facturé) par l’association des copropriétaires et l’entretien avec la présidente et le trésorier (Français, naturalisé Américain depuis, et… agent immobilier) de ladite association.

Notre choix s’est porté sur un deux-pièces de 77 m2, négocié à 1700 dollars par mois. Pour ce prix-là, nous avons une cuisine équipée en gros électroménager, une chambre, une salle de bains avec douche et baignoire, deux WC, une place de parking attitrée, l’accès à la piscine et à la salle de sport de l’immeuble. L’eau est comprise, restent l’électricité et l’abonnement internet à notre charge. L’appartement est situé dans un quartier assez huppé, non loin de Miracle Mile, artère historique aux commerces dynamiques. Mais surtout, il est proche du travail, avantage inestimable (et en fait critère de sélection principal), compte tenu des bouchons qui peuvent être déments aux heures de pointe.

Les banyans de Miracle Mile-Tous droits réservés.
Miracle Mile-Tous droits réservés.

 

En votre aimable règlement : 3 x 1700 dollars (premier et dernier mois de loyer + caution) + 2 x 150 dollars(background check) + 400 dollars (caution pour l’utilisation de l’ascenseur et des parties communes lors de l’emménagement et l’accès éventuel aux salles de réunion mises à disposition des habitants de l’immeuble) + 1700 dollars par mois (loyer) + environ 50 dollars par mois (électricité).

De retour en France pour Noël, nous avons pu préparer le déménagement transatlantique en fonction de l’espace dont nous disposions dans notre nouveau domicile. Notre caisse petit joueur de 4 m3 a mis deux mois et demi à nous parvenir après un périple invraisemblable, en passant par Anvers (ils ne sont pas bien, les ports de commerce français ?). Elle serait peut-être arrivée plus vite à la nage…

Nouveau passage en caisse : 2485 dollars (transport) + 269 dollars(frais de douane)

Plus important encore, nous avons mis en ordre nos affaires et nos avoirs, car même à l’étranger, l’État français ne nous oublie pas : taxe foncière + taxe d’habitation au taux maximal (nous sommes encore propriétaires de notre logement en France, qui est maintenant taxé comme une résidence secondaire). Et même comme ça, ce n’est pas suffisant : malgré le soin que nous y avons mis, nous devons encore faire la danse du ventre pour récupérer CSG et CRDS indûment perçues.

De retour à Miami, s’en est suivie une dernière phase d’ameublement (Ikea, nous voilà !), à des prix globalement similaires à ceux pratiqués en France. Pour clore le chapitre installation, nous nous sommes reliés au monde via une connexion internet par câble et deux forfaits mobiles illimités.

111 dollars/ mois (75 Mbits/s + bouquet de chaînes de télévision) + 75 dollars (modem) + 178 dollars (routeur) + 124 dollars / mois (dont 10 dollars/ mois pour des appels illimités vers les fixes en Europe).

 

… et une voiture !

Il a fallu se préoccuper ensuite d’acheter une voiture (nous ne pouvions pas louer indéfiniment et les transports publics ne sont pas vraiment une option) et donc, avant toute chose, obtenir un permis de conduire local. Divine surprise : un permis français est directement « convertible » auprès du Département des Véhicules Motorisés (DMV en anglais) et, moyennant 48 dollars, la présentation de justificatifs clairement récapitulés sur leur site web, un examen sommaire de la vision et une photo prise sur place, vous repartez avec un joli objet format carte de crédit. Le pompon, c’est que pour un autochtone, le DMV est l’archétype de l’administration inefficace et désagréable3

Après avoir trouvé par le bouche à oreille une voiture d’occasion correcte (et une scène irréelle de marchandage avec un Hondurien ne parlant presque pas un mot d’anglais), quelques clics ont suffi pour l’assurer. Cela dit, n’ayant aucun historique aux États-Unis, nous sommes d’office au tarif maximum (à noter que le contrat par défaut est au semestre). En choisissant des garanties minimales et en acceptant l’installation d’un mouchard pendant quelques semaines, nous sommes toutefois passés de 550 dollars à 480 dollars en un an.

L’expérience de la conduite en région parisienne se révèle utile pour éviter les accidents. En effet, si le Miaméen à pied est tout à fait aimable et respectueux de l’espace d’autrui – il s’excuse au moindre frôlement – au volant, il se transforme en Diabolo, smartphone greffé à l’oreille et à la conduite passive-agressive qui peut être très pénible : on change souvent de file mollement sans clignotant, mais vous risquez de vous faire klaxonner au feu vert si vous ne démarrez pas assez vite ! On apprécie toutefois de pouvoir tourner à droite au feu rouge ou encore, sur l’autoroute, de ne pas rouler le nez sur le compteur car tout le monde est 5 ou 10 mph au-dessus de la limite sans que les autorités s’en émeuvent trop.

Net à régler : 2 x 48 dollars (permis de conduire) + 5900 dollars (voiture, frais d’immatriculation inclus) + 480 dollars/semestre (assurance) + 29 dollars/an (vignette) + même pas 30 dollarspar plein d’essence (mais c’est un petit réservoir)

 

Quelques autres formalités

Mentionnons pour mémoire l’obtention de cartes de Sécurité sociale, qui est une condition préalable à la délivrance du permis de conduire et suppose de présenter une autorisation de travail qui dépend elle-même d’un titre de séjour. Cette fois-ci, ça ne coûte rien, c’est l’État qui paye.

En revanche, pour le permis de travail d’Isabel, nous sommes repassés par la case avocat, davantage par facilité que par nécessité. Dossier déposé le 17 avril 2015, permis délivré le 4 juin pour deux ans.

Comptez : 250 dollars(avocat) + 380 dollars (permis de travail)

Le meilleur fut notre passage au consulat de France fin janvier 2016 dans le but de renouveler un passeport. C’est là que nous avons réalisé qu’il n’y a pas de Photomaton dans cette ville. C’est ballot ; il nous en a coûté presque 12 dollarsau drugstore du coin pour deux photos dignes d’un mugshot, prises au moyen d’un appareil grand public et découpées à la main par une employée fatiguée et enceinte jusqu’aux dents. Il y avait pourtant tout le nécessaire au consulat pour faire de belles photos aux normes françaises… mais interdiction de s’en servir depuis le mois de septembre 2015 pour cause de mise à jour imminente du logiciel. Piqûre de rappel facepalmique ?

En conclusion, au prix d’une petite gymnastique intellectuelle pour déterminer dans quel ordre procéder, la partie administrative s’est révélée étonnamment simple et assez peu chronophage, au point qu’un phobique aurait pu y arriver.

 

Ouvrir un compte en banque

Naturellement, le vrai préalable à tout cela a été l’ouverture d’un compte bancaire qui n’a demandé qu’une petite heure (fabrication d’une carte de paiement comprise), après avoir présenté un passeport et une carte de crédit internationale en cours de validité (les règles ont un peu changé depuis). La tenue de compte est allègrement facturée 12 dollars par mois mais on vous en fait grâce si vous maintenez un solde minimum ou que vous avez des rentrées régulières.

Autres particularités sympathiques : nous avons pu retirer en liquide l’argent pour la voiture sans rendez-vous et sans justification ; le dépôt de chèque peut se faire de façon entièrement dématérialisée, en le prenant en photo via l’application de la banque sur un smartphone.

Après quelques mois, au vu des mouvements sur notre compte, la banque nous a proposé une carte de crédit. Nous l’utilisons délibérément comme une carte de paiement à débit différé (1200 dollars de plafond mensuel), sans recourir à la facilité de crédit qui donnerait lieu à des taux usuraires (23,24 % annuels). Notre profil semble maintenant intéresser les organismes de crédit4 qui nous bombardent de publicités pour des cartes offrant des taux alléchants pouvant aller jusqu’à 36 % !

Toutefois, l’intérêt de ne pas céder aux sirènes de la consommation débridée est de construire notre credit score qui est un indicateur chiffré de notre profil de risque financier. Son calcul est fonction de l’encours de notre carte, de nos entrées et sorties d’argent, etc. Plus il est élevé, plus il témoigne du sérieux financier et permet par exemple d’obtenir des prêts à des taux plus intéressants.

 

Et le travail

Le compte est alimenté par une activité professionnelle assez similaire à ce que je faisais en France, selon un contrat de travail local (ce qui veut dire être payé par quinzaine et n’avoir que quatre lignes sur sa fiche). La journée débute officiellement à 8 heures mais il y a souvent du monde avant 7 h 30 : la plupart des collègues habitent en banlieue assez lointaine et partent tôt pour éviter les embouteillages.

Naturellement, en fin de journée, cela commence à s’agiter dès 16 h 30 et il est rare qu’il reste quelqu’un après 17 h 30 même dans l’encadrement. Pour le déjeuner, l’usage est d’apporter sa gamelle, à la rigueur de faire un saut en voiture au supermarché ou fast food le plus proche et de manger dans la cuisine/salle de pause en moins d’une demi-heure : l’avantage, c’est que la journée paraît ainsi finir plus vite. En résumé : on commence tôt, on finit tôt et il n’y a pas de crispation sur les horaires et le temps de travail.

Cadillac déguisée en renne
Cadillac déguisée en renne-Laissez-vous gagner par l’esprit de Noël-Tous droits réservés.

L’ambiance générale est franchement souriante quoique studieuse, peut-être à cause d’un petit effectif majoritairement féminin et à l’image de la population miaméenne : Dominicaine, Cubaine, Colombienne, toutes hispanophones et chrétiennes pratiquantes, qui prennent plaisir à fêter les anniversaires, à organiser des repas pour Thanksgiving et Noël et s’amusent énormément en jouant à Secret Santa5.

Comme on a moins l’impression de passer sa vie au travail (malgré un volume horaire identique), il est plus facile de se contenter de trois semaines de congés payés par an : deux pour le minimum légal et une entre Noël et le Jour de l’An car la société française est fermée à ce moment-là. En jouant en outre avec une grosse dizaine de jours fériés et la possibilité de prendre des jours pour convenance personnelle (mais pas forcément rémunérés), nous arrivons à faire au moins un séjour par an dans la Mère Patrie.

Qui dit revenu dit impôt : j’ai déclaré à mon employeur que j’étais marié avec une personne à charge (conjoint actuellement sans revenus) ; le montant correspondant a été déduit de mon salaire brut et versé par mon employeur directement au fisc. Vers la mi-avril, les contribuables sont tenus d’établir une déclaration de revenus au titre de l’année précédente (tax return), sur laquelle on calcule soi-même le montant exact à payer en fonction de sa situation personnelle détaillée : en général, il y a un trop perçu. Dans le cas contraire, il faut joindre le règlement à sa déclaration.

Comme beaucoup de gens, je me suis adressé à un comptable pour être sûr de ne pas faire de bêtise. Il a établi la déclaration pour moi en tenant compte de nos avoirs en Europe et l’a transmise lui-même. Coût de la tranquillité d’esprit : environ 800 dollars. Comptez dix fois moins si vous êtes un simple citoyen sans aucune particularité patrimoniale et que vous vous adressez à une boutique spécialisée. Sinon, vous pouvez bien sûr tout faire vous-même pour pas un sou. L’État américain m’a envoyé un chèque à peine deux semaines plus tard et j’ai la satisfaction civique d’avoir prêté gratuitement de l’argent au Léviathan pendant un an.

Solde en votre faveur : 1024 dollars

A suivre…

Vous retrouverez la suite des aventures de nos expatriés à Miami la semaine prochaine, ils évoqueront les impôts, les loisirs, la nourriture, la santé, la sécurité…

Vous souhaitez participer à la série ? Vous êtes jeune ou moins jeune, actif ou retraité, contactez-nous à redaction@contrepoints.org !

  1. Management Univers Marchand ; titre délivré par le ministère du Travail et équivalant au BTS MUC (Management Unité Commerciale) délivré par le ministère de l’Éducation nationale.
  2. Suivis d’une enquête de satisfaction en ligne où l’on nous donne du « cher client » long comme le bras.
  3. Voir par exemple une scène hilarante avec des paresseux (les mammifères arboricoles, hein) dans Zootopia ou encore les déboires de Sheldon dans The Big Bang Theory.
  4. Dont certains ont des adresses au Delaware ou au Dakota du Sud, on se demande pourquoi.
  5. Jeu traditionnel au moment de Noël qui consiste à tirer au sort le nom d’un collègue à qui on doit faire un petit cadeau. La semaine précédente, on est censé laisser des gourmandises ou des babioles sur son bureau sans se faire démasquer. L’esprit de Noël peut s’exprimer de façon encore plus kitsch, avec la représentation du Père Noël en bermuda et en tongs ou des voitures déguisées en rennes, nez rouge sur la calandre et bois factices sur le toit.
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  • Et même comme ça, ce n’est pas suffisant : malgré le soin que nous y avons mis, nous devons encore faire la danse du ventre pour récupérer CSG et CRDS indûment perçues.

    De même. Liquider tous ses avoirs en fRance avant de partir, l’année précédente. Eviter l’assurance vie…

    • Comme nous sommes administrativement des expatriés et pas encore des émigrés, nous n’avons rien chamboulé pour l’instant, au cas où il faudrait rentrer. Mais il est vrai que devoir remplir deux Cerfas en trois exemplaires (15 pages en tout !) pour faire un retrait depuis un plan d’assurance-vie quand on n’est pas résident fiscal français, cela incite à prendre des mesures drastiques…

  • « Une émigration française existe donc bel et bien, et doit être appréhendée par les pouvoirs publics dans sa globalité, en tant que phénomène recouvrant divers profils ». Pour en apprendre davantage sur les raisons et sur les coûts de l’émigration des français, la Fondation pour l’innovation politique vous invite à lire la note de Julien Gonzalez « Trop d’émigrés ? Regards sur ceux qui partent de France » (http://goo.gl/qXPQpD )

  • Passionnant, merci pour l’aspect factuel. J’en redemande, notamment pour ce qui est des frais de scolarité.

    • Merci beaucoup. Nous sommes contents que notre témoignage vous ait plu. La seconde partie publiée la semaine prochaine sera tout aussi factuelle et très chiffrée pour la partie santé. En ce qui concerne les frais de scolarité, nous ne sommes malheureusement pas encore en mesure d’y répondre entièrement puisque la question ne se posera que dans 6 ans (notre petite présentation en début d’article n’est plus tout à fait à jour car notre situation familiale changera début 2017…).

      En revanche, ce que l’on peut vous dire, c’est qu’il y a environ 12000 Français inscrits au registre consulaire et qu’ils sont sans doute 2 à 3 fois plus nombreux en Floride. On trouve donc une offre diversifiée en matière d’établissements scolaires à destination de ce public, avec de multiples statuts (charter schools, écoles privées homologuées, écoles publiques américaines bilingues, Alliance française, associations extrascolaires FLAM – Français Langue Maternelle) mais une tension apparaît qui tient à la différence entre une demande de scolarité en français croissante, liée à l’arrivée de nouvelles familles, et une offre limitée non seulement à Miami mais dans toute la Floride.

      L’ouverture de nouvelles écoles est donc un véritable enjeu, la difficulté étant évidemment leur financement. L’attribution du Label France Éducation par le Ministère des Affaires Étrangères aux écoles de la filière « International Studies », label qui reconnaît la qualité de l‘enseignement dispensé dans ces établissements, leur ouvre le droit de postuler au fonds fédéral dans le cadre du soutien accordé au développement des sections bilingues dans le système scolaire américain. Ce fonds contribue notamment au financement d’assistants de langue française et à la formation continue d’enseignants. (résumé des informations apportées par le consul P. Létrilliart dans le Courrier de Floride).

      Pour notre part, notre enfant naîtra à Miami (et sera de ce fait de nationalité américaine) et nous ne serons donc pas soumis à la contrainte d’une poursuite de scolarité en français, comme c’est le cas pour les familles nouvellement arrivées avec des enfants déjà scolarisés en France. Naturellement, Isabel reprendra son ancienne casquette de professeur de Français pour délivrer à notre enfant un enseignement solide de langue et littérature française, Latin en prime. Dès lors, notre principale préoccupation sera de trouver un bon établissement dans le maquis scolaire américain. Et il y en a !

      Nous avons par exemple eu l’occasion d’assister à la kermesse (format Foire du Trône) de l’Archimedean School fréquentée par le fils d’une collègue : nous avons été à la fois épatés et rassurés. Ce petit établissement élitiste met l’accent sur l’apprentissage du Grec moderne et des Mathématiques. La scolarité est quasi-gratuite, avec des à-côtés payants (sorties éducatives, cours de langue supplémentaires, etc.). Ma collègue avait le choix entre payer $500 à l’année ou faire des heures de bénévolat. Les élèves sont recrutés sur dossier et entretien et doivent participer aux activités, y compris la démonstration de danses traditionnelles grecques à la fête de fin d’année. L’école est financée par quelques subventions publiques et, essentiellement, par des dons privés, du mécénat d’entreprise et les recettes de diverses soirées. Les grandes universités du pays viennent y chasser des têtes bien pleines avant même la fin de leur scolarité. Ce type de charter school est par ailleurs assez répandu.

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