Enseignement : les méthodes qui marchent

Les ministres de l’éducation, les parents d’élèves et les syndicats d’enseignants, trop préoccupés de procéder à des réformes « qui se voient » ont tendance à privilégier des changements structurels coûteux associés à des méthodes enseignantes inefficaces.

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Enseignement : les méthodes qui marchent

Publié le 20 juin 2016
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Par Nathalie MP.

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« Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris » et l’enfant, « sans le comprendre encore », regarde le monde, « laissant errer sa vue étonnée et ravie ». Personne mieux que Victor Hugo ne pouvait trouver les mots parfaits pour décrire la joie des nouveaux parents, et l’immensité du monde qui s’offre à la vue et à la compréhension future du tout jeune enfant. Avant que les merveilleux projets formés par les parents pour leur progéniture ne se réalisent, avant que la formule de Kipling, « Tu seras un homme, mon fils », n’approche la réalité, beaucoup de « si » auront laissé leur empreinte dans l’existence des parents et des enfants. Parmi eux, celui de l’instruction scolaire, symbole de la préparation de l’avenir et de l’acquisition de l’autonomie de faire et de penser.

Au-delà des familles, la préparation de l’avenir à travers l’enseignement est également un sujet d’importance pour les pays, ce qui les amène à y consacrer de lourds budgets. En France, l’éducation est nationale et représente aujourd’hui le premier poste de dépense de l’État. Dans le budget voté pour 2016, 66 milliards d’euros sont consacrés à l’Éducation nationale et 23 milliards d’euros à l’enseignement supérieur et la recherche, soit 24% des 375 milliards d’euros que l’État dépensera au total cette année.

Un bilan français négatif

enseignement rené le honzecPersonne ne remet en doute l’impérieuse nécessité de préparer nos enfants à leur vie d’adulte tant sur le plan personnel que professionnel et culturel. Il y a par contre débat sur la façon d’y parvenir au mieux. Les enquêtes sur le niveau des élèves dont on dispose au niveau international, PISA par exemple, attestent avec une belle régularité d’un déclassement français, aussi bien en mathématiques qu’en sciences et en compréhension de l’écrit. Aussi, avec la même régularité, chaque nouveau gouvernement nomme un nouveau ministre de l’Éducation nationale qui y va de sa réforme sur le contenu des programmes, les découpages entre les cycles d’apprentissage, les filières d’orientation et les recrutements de professeurs. De réforme en réforme, le problème reste entier.

Alors que la ministre actuelle, Najat Vallaud Belkacem, n’est pas en reste de bouleversement des rythmes scolaires, de cure d’amaigrissement des programmes, de recommandations pour des notations « non traumatisantes », de recrutement massif de professeurs et de mesures plus clientélistes à vocation électorale comme l’enseignement de l’arabe dès le CP, il me semble intéressant de se pencher sans préjugé sur les méthodes qui marchent, et à quel coût, pour les parents ou la collectivité.

Dans son numéro du 11 au 17 juin 2016, l’hebdomadaire britannique The Economist a fait une revue de plusieurs études très approfondies ayant porté sur de nombreux pays et des milliers d’élèves et professeurs. Il en ressort dans l’ensemble que « ce qui marche », loin de correspondre aux demandes récurrentes des parents et à certaines revendications classiques des syndicats d’enseignants, repose essentiellement sur la haute capacité à enseigner des professeurs, et donc forcément sur leur formation spécifique d’enseignant.

https://leblogdenathaliemp.com/2016/06/19/reussite-scolaire-le-prof-dabord/ Illustration extraite de The Economist.
https://leblogdenathaliemp.com/2016/06/19/reussite-scolaire-le-prof-dabord/ Illustration extraite de The Economist.

Le graphique ci-contre (cliquer pour agrandir), extrait de l’article de The Economist, liste différentes mesures plus ou moins classiques des politiques éducatives, et donne en bleu leur niveau d’efficacité au regard des performances scolaires, et en orange leur niveau de coût (plus il y a de dollars plus c’est coûteux).

Les meilleures méthodes

Il en ressort que les mesures que les parents adorent, telles que classes à effectif réduit (très chères car il faut recruter beaucoup de professeurs), port d’un uniforme, ou classes de niveau n’ont pas ou peu d’impact sur ce que les élèves apprennent. La vraie différence va se faire sur l’expertise enseignante du professeur. Dans l’étude complète réalisée à l’université de Melbourne (Australie), il apparaît que les 20 meilleures façons d’améliorer l’apprentissage scolaire se passent en classe et dépendent entièrement de ce que le professeur fait ou ne fait pas.

  • Un « bon » prof

Dans une autre étude menée à l’université de Stanford (Californie, USA), les chercheurs ont évalué que pendant une année scolaire, les élèves qui avaient bénéficié de l’enseignement d’un professeur faisant partie du dernier décile en termes d’aptitude à enseigner (90 à 100%, c’est à dire les « meilleurs » professeurs) avaient appris la valeur des enseignements d’une année et demi. À l’autre bout de l’échelle, les élèves encadrés par des professeurs du premier décile (0 à 10%) n’avaient appris que la valeur d’un demi programme. Les auteurs concluent leur étude en disant qu’aucun autre critère que celui de la compétence des enseignants n’a de près ou de loin un impact aussi important sur les résultats scolaires.

Ils soulignent également que dans la mesure où les familles aisées ont les moyens de compenser les manques d’un mauvais professeur, le fait de bénéficier en classe, notamment dans le primaire, de l’enseignement d’un bon professeur aura une influence considérable sur les résultats des enfants des familles les plus pauvres, et constitue de fait la meilleure façon d’éliminer le facteur « pauvreté » de l’équation scolaire. Sur ce point spécifique, une étude de l’université de Harvard (Boston, USA) indique que si les enfants américains noirs recevaient l’enseignement des professeurs classés dans le top 25% en matière d’expertise enseignante, l’écart de résultats observé entre les blancs et les noirs pourrait être comblé en huit ans.

Un professeur très doué pour enseigner est donc la clef première de la réussite scolaire. Comment trouver de tels enseignants ? C’est toute la question, et elle débouche sur celle de la formation des professeurs. On a tendance à penser que telle personne « est faite » pour enseigner et que telle autre n’a pas du tout le caractère pour cela. Le « bon prof » serait en quelque sorte porteur d’un gène spécifique. Le travail des chefs d’établissement consisterait donc à rechercher ces personnes, en leur proposant éventuellement de meilleurs salaires, et à se débarrasser des autres, jugées moins performantes. Mais là encore, on voit bien que le choix des critères sera déterminant. En réalité, la capacité enseignante résulte moins d’un talent inné que d’une formation spécifique adaptée qui ne peut faire l’impasse de la salle de cours.

  • Transmettre un savoir et vérifier son acquisition

Tout se passe entre les élèves et le professeur. Les techniques très courues actuellement, qui consistent souvent à complimenter les élèves sans raison, à les laisser découvrir des notions complexes « par eux-mêmes », à les encourager dans leur propre style d’apprentissage, ne fonctionnent pas. L’enseignant doit transmettre du savoir et de la réflexion critique à ses élèves et il doit en permanence leur poser des questions qui les obligeront à réfléchir à ce qu’ils sont en train d’apprendre. Selon une enquête de l’université UCLA (Californie, USA), les professeurs américains posent surtout des questions à base de « qu’est-ce qui ? » ou « qu’est-ce que ? » qui ne demandent qu’une mémorisation du cours, tandis que les professeurs japonais interrogent plus à partir de « comment ? » ou « pourquoi ? » afin de s’assurer que les élèves comprennent ce qu’ils apprennent.

Ce genre de compétence professorale n’a aucune chance de s’acquérir dans les cours de sciences de l’éducation, où l’on discute savamment des avantages et des inconvénients des pédagogies de l’auto-structuration vs l’hétéro-structuration, où l’on parle éco-pédagogie, conscientisation des élèves, progression spiralaire et référentiel bondissant, sans aucun effet notable sur les performances scolaires. Quant aux performances des enseignants n’en parlons surtout pas, c’est tabou.

  • Former correctement les enseignants

Alors que dans d’autres professions, un nouveau venu encore tout frais de ses études se verra d’abord confier des tâches simples qui se complexifieront progressivement, on attend d’un professeur qu’il soit au meilleur niveau dès son premier jour d’enseignement. De ce fait, la seule formation véritablement efficace se passe dans la salle de classe et doit correspondre aux méthodes « qui marchent ». Tout comme les étudiants en médecine passent par la phase « internat » avant d’être des médecins à part entière, les futurs professeurs doivent avoir la possibilité d’être confrontés aux élèves et de développer leurs techniques enseignantes avant de prendre la charge effective de leur première classe.

Le métier d’enseignant possède par ailleurs deux particularités qui compliquent les possibilités d’en améliorer la formation. Ce métier se pratique « porte close », caractéristique à laquelle les syndicats d’enseignants tiennent beaucoup. C’est une erreur au regard des possibilités d’amélioration des capacités enseignantes. La confrontation pratique avec d’autres professeurs, un regard extérieur, ainsi que l’évaluation rétrospective de la façon dont un cours s’est déroulé sont des éléments extrêmement utiles pour progresser et devenir un professeur encore meilleur.

De plus, c’est une profession dans laquelle l’espoir d’accéder à un niveau supérieur, et donc à un meilleur salaire, se fait non pas dans l’approfondissement de ses talents de professeur, mais en quittant la salle de classe, en s’éloignant complètement des élèves, pour prendre en charge des responsabilités administratives telles que préfet de niveau ou chef d’établissement. Un profond changement de mentalité concernant les rémunérations serait le bienvenu pour redonner à l’enseignement toutes ses lettres de noblesse.

Les ministres de l’Éducation, les parents d’élèves et les syndicats d’enseignants, trop préoccupés de procéder à des réformes « qui se voient » ou trop facilement séduits par la pédagogie théorique actuelle qui prône de mettre l’élève au centre de son apprentissage, ont tendance à privilégier des changements structurels coûteux associés à des méthodes enseignantes inefficaces.

Le retour à la salle de classe, l’importance de toujours stimuler les élèves et les interroger sur ce qu’ils sont en train d’apprendre, ainsi que la formation des maîtres en ce sens, est une méthode peu coûteuse par rapport aux dépenses d’éducation actuelles. Là où elle est appliquée (en Asie, par exemple) ses bénéfices sur l’instruction des élèves sont particulièrement significatifs.

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  • Rien à rajouter, nickel Nathalie Modus Ponens.

  • Merci à l’auteur, et bravo à The Economist.

  • Le problème colossal de l’EN * est avant celui d’une institution gangrenée par l’idéologie socialisante. La faiblesse du niveau des enseignants en est une des nombreuses conséquences, probablement pas la plus importante et sûrement pas la première dans l’ordre des facteurs.
    En tout état de cause, réduire le problème de l’EN à cela est erroné.
    A décharge de l’institution, ne pas oublier le pertinent G.I.G.O. des Anglo-Saxons. Mais est-ce vraiment à décharge?

    * à titre d’exemple complémentaire (aux enquêtes PISA) , la France est le seul pays de l’OCDE dont 25 % des jeunes sortent du cycle primaire sans maîtriser les apprentissages fondamentaux, y/c pour la pratique orale de la langue en usage… N’est-ce pas terrifiant ?

    • Les programmes de formation de EN n’ont pas une seconde anticipé la grande bascule culturelle et anthropologique qui se prépare. L’arrivée au sein de toutes nos pratiques, de la civilisation numérique. C’est à dire (en plus de ce qui est déjà là) la réalité virtuelle ou augmentée adossée à l’intelligence artificielle.

      Si le support écrit incarne un tronc, il supporte des branches nouvelles et se sont les branches jeunes qui portent les fruits.
      Les enseignants ne seront jamais remplaçables par des robots mais leur fonction va changer et justement c’est leur talent pédagogique qui sera de plus en plus indispensable ; cette part de génie à faire aimer ce que l’on est censé faire apprendre. Ce don (que nous connaissons tous pour l’avoir au moins une fois rencontré dans notre jeunesse) va bientôt valoir de l’or.

      Quoi que l’on en dise, une classe de quinze, à professeur égal en qualité, sera toujours plus performante qu’une de trente. (Le succés des cours du type Acadomia le prouve)

      A mesure que le numérique gagnera du terrain dans l’enseignement, la fonction dont j’ai parlé ci-dessus en gagnera d’autant. Ceci tombe très à propos car en déchargeant l’enseignant d’un certain nombre de tâches, elle lui en libère à mesure pour ce qui est de donner le plus créateur de lui-même.

      Calc47

      • « Quoi que l’on en dise, une classe de quinze, à professeur égal en qualité, sera toujours plus performante qu’une de trente.  »
        Vous raisonnez à moyens illimités et gratuits. En réalité, une classe de 15 par rapport à une classe de 30, c’est déjà 15 élèves sur lesquels on a fait l’impasse et qui n’apprendront rien du tout. Alors peut-être bien que les 15 encore dans la classe auront des résultats un peu meilleurs (mais un peu seulement), mais en moyenne le système est largement moins performant.
        Acadomia a un avantage : le simple fait de récupérer des élèves en difficulté et de les confier à un nouveau prof expliquant de façon différente (sachant que par définition le prof d’origine n’a pas donné satisfaction, que ça soit de sa faute ou pas), autrement dit le simple fait de « relancer le dé », suffit à augmenter le résultat dans la plupart des cas. Ça ne prouve rien sur la pertinence d’une réduction du nombre d’élève par classe.

  • Commme disait A. Montebourg après sa formation à l’INSEAD: chef d’entreprise, c’est un métier, on pourrait dire: prof, c’est un métier. Combien le choisissent vraiment? N’est-il pas une porte de sortie à des études universitaires entamées faute de mieux, et sans autre débouché?
    Les bons profs ne sont-ils pas mis dans un carcan par les directives confuses et idéologiques de l’EN qui leur font oublier ce qu’est leur métier, qui leur ôtent la liberté pédagogique? (Ce qui rejoint cet article)
    La vraie question est celle des finalités de l’EN: tant que l’objectif premier sera de « réduire les inégalités » et de  » mettre l’élève au centre du système éducatif », il ne faut pas espérer de meilleurs résultats.
    Avant, on réussissait grâce à l’école, aujourd’hui on réussit malgré elle…

    • OUI, c’est un métier et une profession. Sans dire que c’est une « vocation », ça demande quand même de la disponibilité et même du dévouement, et suffisamment d’autocritique pour acquérir l’expérience.

      Comme exemple, il y a une chose simple et qui ne coûte rien: on a beau coter avec des couleurs (façon consommation de l’électro-ménager: originalité d’utilité douteuse) ou avec les premières lettres de l’alphabet, cela ne change rien au fait qu’on garde des valeurs suffisantes ou bonnes et des valeurs insuffisantes ou lamentables!

      En cela, les chiffres n’étaient pas pires que le reste. C’est la façon de coter qui peut différer et qui importe.

      Dans nos pays, on cote à partir de 20 (ou de 10, ça revient au même), et on retranche des points pour chaque faute rencontrée, ailleurs, on part de 0 et on donne des points pour chaque bon élément trouvé. Cela n’a l’air de rien mais pourtant ça change la façon de voir et de penser du prof comme de l’élève, et par conséquent, ça influence la relation.

      Dans le premier cas, si la moyenne de la classe est minable, on peut croire que les élèves sont les minables.
      Dans le second cas, le prof aura plus facilement tendance à se demander si ce n’est pas son cours qui n’a pas atteint son but.

      À part ça, il me semble clair que c’est en forgeant qu’on devient forgeron et de préférence en compagnie d’un bon forgeron. C’est donc l’apprentissage, appelé aussi compagnonnage (stages …) qui concrétise, la théorie ne suffit vraiment pas.

      • « Dans nos pays, on cote à partir de 20 (ou de 10, ça revient au même), et on retranche des points pour chaque faute rencontrée »

        Désolé mais ça ce sont seulement vos souvenirs (douloureux ?) de dictée en primaire. Sinon il est bien évident qu’un exercice se corrige en mettant des points en fonction des bonnes réponses données à la question posée. Une erreur n’enlève alors pas de point. Il suffit de donner la réponse exacte pour gagner, ce qui est assez moral dans le fond.

        • Mais il est bien évidement également que, à partir du moment où le nombre de points est limité, que le système fonctionne « en mettant des points en fonction des bonnes réponses données à la question posée » ou par soustractions des points qui n’ont pas été gagnés par rapport au maximum, c’est strictement équivalent. Et personne n’est dupe.

          le problème de l’évaluation, c’est que l’ed nat n’en connaît qu’une (comparer les points gagnés au nombre de points qui aurait pu être gagné). Alors que dans la vie il y a plusieurs, et selon les situations, ce qui compte, ce peut-être (par exemple)
          * le succès même si on a beaucoup raté par ailleurs (exemple : ramener du gibier à la maison)
          * l’échec (à éviter), même si on est très bon en général, (exemple : conduire une voiture)
          * en nombre brut ou comparativement à un autre indicateur (temps passé, tentatives faites, efforts consentis, mise engagée, résultat idéal…)
          * en valeur absolue (atteindre un niveau prédéfini) ou relative (être meilleur que d’autres, même sans être particulièrement bon, à un moment donné)
          * toutes combinaisons des formules précédentes (réussir une opération sans tuer le patient sans trop consommer de ressources ni passer trop de temps)

          Il me semble qu’on constate par exemple qu’en général les élèves préfèrent ne pas répondre plutôt que donner une réponse fausse. C’est un comportement qui fait sens dans un certain contexte (je ne suis pas sûr de savoir nager, je ne me jette pas à l’eau….), et totalement inepte dans d’autres contextes, notamment dans un contexte d’apprentissage puisque ça empêche d’identifier l’éventuel problème (qui n’existe d’ailleurs peut-être même pas, si la réponse auto-censurée était correcte). Or le système d’évaluation ne tient aucun compte de ça.

    • Le problème de recrutement se joue aussi au niveau de l’université. Dans mon entourage, je vois bon nombre de jeunes se lancer dans des études en humanités par passion, militantisme (de gauche bien sûr 🙂 ), ou choix par défaut. Or le principal débouché de ces formation est chercheur (peu de places) ou prof… Donc au final ce n’est pas l’étude de la pédagogie qui les motive.

  • C’est beaucoup demander à des individualistes incapables de travailler ensemble vers un projet commun.

  • incapables de vérifier un énoncé ,c’est vous dire l’implication…….

    « Les candidats au baccalauréat scientifique (S) qui planchaient lundi matin sur l’épreuve de spécialité de mathématiques (coefficient 9) se sont vu notifier une erreur dans un énoncé au bout de deux heures d’épreuve, a-t-on appris auprès du ministère.

    L’épreuve, d’une durée de quatre heures, a débuté à 8H00 et le rectificatif a été communiqué à 10H06 à tous les élèves, selon le ministère de l’Education nationale.

    « Il y avait un + au lieu d’un – » dans une fraction dans la question 5 de l’exercice 3, a précisé la rue de Grenelle.

    Avant la correction, « il y aura un paquet de copies étalon pour ajuster les barèmes des exercices », comme c’est le cas tous les ans pour les matières telles que les maths et la physique-chimie, a expliqué le ministère.

    « Ensuite, comme tous les ans, il y a la commission d’harmonisation si on repère des difficultés », a-t-il ajouté, concédant que certains candidats avaient pu partir avant que l’erreur ne soit signalée. »

  • Encore une étude dont on connaît déjà les conclusions dès le début : et oui un bon professeur est un professeur qui réussi à apprendre des choses aux élèves ! Pourquoi perdre son temps à de tels études évidentes ?

  • Tout ce qui a trait à cet article (ou presque et même plus!) est détaillé sur mon blog:
    contrereforme.wordpress.com

  • Très bon article Nathalie.

    Juste sur ce point, je suis en désaccord: « en réalité, la capacité enseignante résulte moins d’un talent inné que d’une formation spécifique adaptée »

    La classe est une meute et l’aptitude à être un dominant, un bon conteur et un bon pédagogue sont très largement dépendants des talents existants déjà chez les apprentis professeurs.
    On peut apprendre les ficelles, mais on ne change qu’à la marge sa personnalité.

    Toute ma famille est prof, les deux qui enseignent encore sont des dominants innés, les autres ont abandonné.

  • Il n’y a pas de bon prof. C’est pourtant une illusion à laquelle tout le monde se laisse prendre. J’ai enseigné toute ma vie, dans des cadres très différents, du collège à l’université, de la sixième au troisième cycle universitaire, sans compter des cours pour adultes et des enseignements artistiques. Le prof n’est pas tout seul, ce qui fait l’enseignement, c’est la relation prof/élèves. Un même prof peut être excellent avec certains élèves, à certains niveaux, dans certains cadres, et très mauvais dans d’autres cadres. Un très bon prof de lycée pourra être mauvais à l’université, et inversement; un bon prof de collège pourra être mauvais avec des adultes. Et, dans une même classe, le même prof pourra être décisif pour certains, et catastrophique pour d’autres. C’est sur le terrain que j’ai appris ça. J’ai été très bon face à certains publics, qui restent, d’ailleurs, en contact avec moi, et nul avec d’autres. Vouloir établir un modèle idéal du prof est absurde, puisque le prof doit correspondre aux besoins de l’élève, et que chaque élève est différent. La bonne classe est celle qui met ensemble des élèves qui ont les mêmes attentes, et le prof qui correspond, c’est, d’ailleurs, ce qui fait le succès des classes préparatoires, quand les profs sont compétents, et ils le sont souvent, à ce niveau.

    • « La bonne classe est celle qui met ensemble des élèves qui ont les mêmes attentes, et le prof qui correspond ».

      Je suis d’accord et c’est là que le bât blesse car cet objectif est très difficile à atteindre, voire carrément découragé par l’EN (qui a bien vu le problème tant il est gros mais qui y répond par le concept de « pédagogie différenciée »). C’est l’idée même de l’enseignement en classe de 30 qui devient inopérante sans la discipline très sévère qui a présidé à sa création. Loin de moi l’idée de revenir aux coups de règle en fer sur les doigts mais il va falloir inventer des solutions nouvelles. Pas sûr que la grosse machine EN soit la plus capable de réaliser cette démarche novatrice.

    • hum … voilà bien un raisonnement foireux, relativiste et bien commode pour n’aboutir à rien, typique de l’ed nat :
      1) la perfection et la certitude n’existent pas, donc la qualité n’existe pas non plus…
      2) on juge la personne (« bon prof »), et pas le travail qu’elle a fait dans un certain contexte.
      C’est vraiment pitié de lire ça, et plus encore venant de profs.
      Il n’y a peut-être pas de bons profs, mais je vous assure qu’il y a du travail d’enseignement qui est parfois bien fait et parfois mal fait, et qu’il y a des profs, des équipes et des stratégies pédagogiques qui réussissent plus souvent qu’ils ratent, et d’autres qui ratent plus souvent qu’ils réussissent. Les ignares lobotomisés, chair à radicalité violente (gauchiste, islamiste ou n’importe quoi), les jeunes sans aucune compétence — sans diplôme, ou avec ! –, ils ne sortent pas du néant ni des écoles privés hors contrat, ils sortent bien du moule général tel qu’il fonctionne actuellement.
      Et lesquels sont dans quelles cases, tout le monde est capable de vous les indiquer sans trop se tromper, parents d’élèves et professeurs.

      Et puis qui a parlé de « modèle idéal du prof » ? Bien sûr que c’est absurde. Il faudrait juste que les profs acceptent l’évidence : ce sont des professionnels, qui, comme tous les autres professionnels, sont payés par des ignares et des incapables qui n’y connaisse rien au métier (c’est un peu le principe, hein : les gens font appel à des professionnels justement parce qu’il ne sont pas capable de faire le boulot), mais qui se permettront quand même de juger du résultat. Et le travail a un objectif, il abouti à un résultat, et on peut, on doit, comparer les deux et en conclure l’évidence basique voire binaire : le travail a été bien fait ou mal fait, on fera de nouveau appel à ce professionnel pour un travail similaire avec joie, faute de mieux, ou jamais.
      Alors évidemment les parents ont des attentes irréalistes, n’y connaissent rien ou croient s’y connaître (rien de plus pénible, comme parent d’élève, que les collègues…), et ne sont pas très justes dans l’évaluation des profs ; et les profs eux-même, entre eux, pareils. Mais enfin, globalement, si vous leur demander leur avis, ils n’élimineront pas tellement de « bons profs », ne garderont pas tellement de « mauvais profs », et sauront à peu près dans quelle case telle prof est à sa place et dans quelle autre il ne fera pas l’affaire.

      « La bonne classe est celle qui met ensemble des élèves qui ont les mêmes attentes » … Mais c’est justement VOTRE BOULOT de profs (au pluriel : toute l’équipe pédagogique), de faire en sorte que les élèves alignent leurs attentes sur les vôtres, vers le meilleur. C’est même votre principal, voire votre SEUL boulot : l’apprentissage proprement dit, essentiellement ça ne dépend pas de vous mais des seuls élèves (et de leur entourage) et ce n’est pas avec les quelques heures par semaine que vous les voyez, les quelques minutes que vous pouvez leur consacrer individuellement, que vous allez pouvoir faire des miracles.

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