Le lait artificiel, produit d’avenir ?

Encore cher, ce lait pourrait modifier le paysage agricole et écologique.

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Lait artificiel By: Day Donaldson - CC BY 2.0

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Le lait artificiel, produit d’avenir ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 juin 2016
- A +

Par Le Minarchiste.

Lait artificiel By: Day DonaldsonCC BY 2.0

Selon certaines personnes, la quantité de terres dévouées à l’agriculture pourrait chuter de 80% au cours des quelques prochaines décennies. Comment ? En remplaçant les vaches par des produits synthétiques. Le produit le plus avancé à cet égard est le lait synthétique.

Il y a actuellement 9,2 millions de vaches laitières aux États-Unis produisant environ 22 000 livres de lait par année chacune, soit plus de 200 milliards de livres par année au total. Une entreprise nommée Muufri est arrivée à produire du lait artificiellement en utilisant la biotechnologie.

Il s’agit d’une mixture de 6 protéines et 8 acides gras produite par des levures auxquelles on a ajouté des gènes de vache. Muufri y ajoute ensuite des minéraux tels que le calcium et le potassium, ainsi que du sucre, mais pas de lactose car 75% des gens le digèrent mal. En variant les ratios de chaque molécule, Muufri peut même arriver à produire du lait de chèvre.

Ce lait peut être tout aussi bien transformé en fromage ou crème glacée que le lait naturel. Les chercheurs derrière le projet veulent s’assurer que le produit artificiel sera identique au lait naturel. Cependant, il ne nécessite pas d’hormones, ni d’antibiotiques, ni de pasteurisation. Le principe est semblable à celui de la production d’insuline synthétique.

Réduction des GES…

Selon l’USDA, il y a actuellement 2,3 milliards d’acres de terres agricoles aux États-Unis. De celles-ci, 408 millions sont utilisées pour les cultures servant à nourrir les vaches et 614 millions pour la pâture. L’élimination des vaches laitières pourrait permettre de libérer presque 100 millions d’acres, qui pourraient retourner à la nature. C’est la surface de la Californie !

Cela entraînerait une réduction substantielle des GES (dont beaucoup de méthane, qui a un effet de serre 25 fois plus sévère que le CO2), sans parler de la réduction de la pollution de l’eau occasionnée par l’agriculture. L’industrie laitière produit 3% de tous les gaz à effet de serre et nécessite de très grandes quantités d’eau.

Des progrès encore plus substantiels pourraient être réalisés grâce à la viande artificielle… mais ces technologies ne sont pas encore au point.

Conclusion

Ce lait coûterait deux fois plus cher que le lait traditionnel (mais je ne crois pas que le calcul inclut la valeur des subventions versées aux producteurs laitiers). On peut cependant imaginer que l’amélioration des technologies de production et les économies d’échelle viendront rendre le prix du lait artificiel comparable au lait de vache. Muufri est financée par le fonds de capital de risque Horizons Ventures, de Hong Kong, qui a aussi financé Facebook. Le produit devait être en rayon  à l’été 2015 mais le sera finalement en 2017.

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  • On parle toujours des rejet de gaz des vaches mais on ne parle jamais des paturages qui capte le co2 comme les forets

  • Très vrai . D’ailleurs , pour la fabrication du lait et des viandes artificiels , quelles sont les matières premières , comment cela se fabrique -t- il , d’où viennent les protéines etc…..

  • Le ait c’est comme tous les aliments ou liquides, il y a une molécule et c’est aux scientifiques et aux chercheurs d’y travailler.

  • Ça sent comme un produit qui sera rapidement rapidement banni de la province 😀

  • gaz à effet de serre… pfff…

  • peut on faire moins cher que le lait gratuit coulant du pis d’une vache ?
    on pourrait aussi tenter l’eau artificielle….ils sont fous !

    • Le lait ne coule pas du pis d’une vache, il faut la traire (puis le transporter, etc.), c’est du boulot, boulot qui se paye. Sans parler de la vache et de son veau (pas de veau, pas de lait) qu’il fait soigner, nourrir, abriter, etc.

      • pour l’eau aussi comme pour toutes les matières premières…mais quand la matière première est gratuite ça va quand elle est couteuse ce n’est plus la mème chose !
        le lait..n’est rien par rapport a la vente de la viande..pas plus que le fumier pour le paysan , ça paie l’électricité !
        un lait synthétique cassera toute la filière bovine pour s’accaparer ses bénéfices…pas bon pour le prix d’un litre de lait vendu au prix d’un kilo de bœuf actuel, futur uniquement a la table de l’élysée les jours de gala !

        • vous n’êtes pas paysan, sinon vous n’écririez pas cette bêtise que « le lait..n’est rien par rapport a la vente de la viande » : les producteurs de lait sont bien des producteur de lait, pas des producteurs de viande.
          Le lait synthétique sera rapidement moins cher à produire (comme la margarine est moins chère que le beurre), je suppose que ce sont les végétariens et les amateur de « bio » qui l’achèteront d’abord, à grand prix (et forte marge), ainsi que les industriels du fromage dans leurs produits n’utilisant pas un nom traditionnel mais une « marque ». Puis on lui interdira l’appellation « lait » (avec difficulté, car déjà les liquides vendus sous le nom « lait » n’en sont pas, on en a enlevé des choses et rajouter d’autres ; sans oublier que le mot « lait » a un sens générique, on l’utilise pour toute sorte de préparation pas forcément alimentaires). Puis c’est le lait naturel qui sera attaquer et finalement interdit (bien-être animal, etc.). Et tout le monde plaindra nos anciens, primitifs buvant de la vache son lait directement au pis et son sang directement à la jugulaire (si, si) et ne disposant pas de cette banale boisson « Dasalé » de Nestlé, garantie sans exploitation animale par oxfam.

          • en effet je ne connais pas le bizness de la vache laitière en usine mais , ce que je sais :
            la vache est une machine transformant de l’herbe …en lait , veaux, fumier et a la fin en viande de boucherie. le procédé peut etre entiérement internalisé sans intervenants extérieurs a part le véto.
            filière synthétique :
            on achète des produits chimiques, du gras , on les mélange , il sort du lait .
            dans le premier cas , 2 intervenants dans le deuxième , des centaines prenant chacun leur marge …pour au final un produit vendu des clopinettes en mode ‘normal’…autant synthétiser du vin ou du whisky , un produit a forte valeur ajoutée.

            • Pour synthétiser tous les tanins qu’il y a dans un vin bon courage alors que produire des protéines c’est simple on utilise une machine qui fait ça très bien et qui s’appelle une bactérie.
              Si des bactéries sont capables de produire tous les composants du lait (hormis l’eau) pour moins cher qu’une vache ou est le problème?

  • Les commentaires sont fermés.

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