Vivre dans un pays en faillite : l’exemple du Venezuela

La réalité c’est qu’il n’y a plus rien à manger, il y a de l’hyperinflation, il n’y a plus de travail, et les produits de première nécessité ont totalement disparu des supermarchés qui sont vides. Bref, c’est la misère.

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People line in Venezuela by Wilfredorrh-CC BY-NC-ND 2.0

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Vivre dans un pays en faillite : l’exemple du Venezuela

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 12 juin 2016
- A +

Par Charles Sannat.

People line in Venezuela by Wilfredorrh-CC BY-NC-ND 2.0
People lines in Venezuela by WilfredorrhCC BY-NC-ND 2.0

Oui, Chavez était un fou de communiste et Maduro ne vaut pas mieux… Certes, mais de cela, en fait, le pauvre gus du coin de la rue, la pauvre ménagère de moins de 50 ans qui cherche à nourrir ses 3 enfants, n’en ont cure…

La réalité c’est qu’il n’y a plus rien à manger, il y a de l’hyperinflation, il n’y a plus de travail, et les produits de première nécessité ont totalement disparu des supermarchés qui sont vides et lorsqu’il y a un arrivage, c’est juste l’émeute. Bref, c’est la misère.

Savoir à qui est la faute ne remplit jamais une assiette !

N’imaginez pas qu’en écrivant cela je cherche à dédouaner qui que ce soit. Disons simplement qu’il est très difficile, vu d’Europe, où l’information qui nous arrive passe par des prismes évidents, de définir avec précision les éléments exacts qui causent cette crise terrible au Venezuela.

Évidemment, on sait tous que c’est un mélange des sanctions prises contre ce pays, en particulier par les USA, de baisse des prix du pétrole mais aussi l’échec de l’une des dernières politiques « communistes » du monde.

On pourrait se demander si dans un monde sans sanctions économiques prises en particulier par les USA à l’encontre du Venezuela, ce pays pourrait connaître un autre sort et une forme de communisme ainsi que de redistribution vers les plus pauvres qui fonctionnerait.

Le problème, encore une fois, c’est que lorsque vous êtes confrontés à une telle situation, vous n’avez plus le luxe de vous poser ce genre de questions.

Alors c’est quoi un pays en faillite ? À quoi ça ressemble ?

Voici les grandes lignes de cette dépêche AFP reprise par le site Boursorama et que vous pourrez lire en entier sur ce site.

Dans un Venezuela en pénurie des produits les plus basiques, voir arriver tous les 21 jours un sac du gouvernement contenant du riz, du lait et des haricots devrait être une bonne nouvelle. Mais dans ce pays sous tension, la polémique n’a pas tardé.  Pas assez garnis, distribués au compte-gouttes et en fonction des préférences politiques : une pluie de critiques s’est abattue sur ces sacs, distribués depuis avril via des comités de citoyens appelés Clap (Comités de fourniture et de production). 

Je trouve que le concept de Comités de fourniture et de production, les Clap, c’est vraiment très beau et cela fleure bon l’économie administrée. Le problème avec une économie administrée, c’est que cela ne fonctionne jamais bien longtemps car, non, l’État ne peut pas savoir mieux que vous comment dépenser votre argent et organiser votre vie.

D’ailleurs, accepter que l’État régisse nos vies dans ses moindres détails, c’est accepter d’office de se mettre en situation de soumission et in fine, cela ne peut que conduire à la suppression des libertés et donc à la dictature.

Dire cela ne veut pas dire qu’il faut laisser du monde au bord de la route. Tout est question d’équilibre et en économie, l’équilibre est un principe cardinal.

Pénuries massives et hyperinflation au Venezuela

Selon une enquête de l’institut Datanalisis, plus de 80 % des produits de première nécessité (farine, huile, sucre…) sont introuvables au Venezuela, pays pétrolier à l’économie dévastée par la chute des cours.
Chaque jour, les Vénézuéliens font la queue pendant des heures face aux supermarchés et pharmacies, sans avoir l’assurance de trouver les produits qu’ils recherchent. Ils souffrent de la pire inflation au monde (180 % en 2015). 

Le sac de survie ? Quelques kilos de riz, trop peu et trop cher !

Chargée de vérifier sur une liste la distribution pour 254 familles, Herminia Rangel, responsable d’une unité locale du gouvernement, explique à l’AFP que deux types de sacs sont remis : une version basique appelée « Mercal », contenant « des produits fabriqués par le gouvernement » ; l’autre, « prépayée », pour laquelle les habitants versent une somme à l’avance.

Pour un sac Mercal, payable sur place, il en coûte ce jour-là 910 bolivars (1,7 dollar au taux de change officiel le plus élevé), bien moins que les 3 700 bolivars du sac prépayé.

Quelles conclusions tirer de la situation au Venezuela ?

L’État, s’il peut vous venir en aide, le fera toujours de manière partielle. Vous aider vous-même c’est de votre propre responsabilité. C’est à vous de faire en sorte que votre famille n’ait besoin de rien. Mettre ses proches à l’abri du besoin n’est pas optionnel. C’est à mon sens la première obligation d’un homme ; et d’une femme évidemment.

Attendre la becquée, c’est vous mettre dans le rôle de la victime.

Dès qu’une catastrophe survient, les pénuries arrivent à une vitesse assez effroyable. Si vous avez un problème de tempêtes dévastant les toitures, vous aurez immédiatement une pénurie de bâches… Dans un tel cas, vos 10 bâches achetées chez Brico-machin à quelques euros, soit vaudront de l’or, soit si vous avez comme moi une âme altruiste et charitable vous permettront de vous faire plein de nouveaux amis en protégeant leurs toitures…

Le jour où la France fera faillite, ce qui est d’ailleurs le titre d’un livre écrit par Philippe Jaffré, vous aurez droit à des phénomènes identiques de pénuries plus ou moins fortes. Regardez ce qu’il s’est passé avec les carburants.

Avoir toujours devant soi était un grand principe de nos anciens, qui étaient beaucoup moins dépendants de services supports qui n’existaient tout simplement pas.

On avait des provisions, des garde-manger, un four et de la farine pour faire son pain. Bref, quand il neigeait, on pouvait manger.

N’oubliez jamais que nos sociétés sont très paradoxales car à la fois infiniment fragiles mais aussi très résilientes et adaptables.

À vous de voir où placer le curseur de votre préparation personnelle mais n’imaginez pas que tout ce qui est soit forcément éternel et quand les choses prennent faim, le réveil est souvent douloureux.

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  • Maduro est en fait un neo-liberal à la solde de la CIA, mais si on reessaie le communisme dans un autre pays, cette fois ça marchera et ceux qui disent le contraire sont payés par la CIA.

    • Le communisme a été essayé dans de nombreux pays, toujours avec le même résultat : dictature!

      • Le communisme est basé sur l’esclavagisme des gens capables par les incapables, ce qui se passe d’ailleurs de plus en plus en France. Malheureusement les gens capables sont tellement égoïstes qu’ils ne veulent pas travailler pour des prunes, d’où l’obligation d’employer la force. Tout cela est parfaitement juste et normal.

        • Le pouvoir de l’idéologie; si cela ne marche pas c’est soit parce que le totem n’a pas été respecté à la lettre, soit à cause des méchants qui sont contre le bien! Ce n’est pas de la faute des socialo-communistes, c’est parce qu’on les empêche toujours d’apporter le bonheur à ceux qui n’en veulent pas, parce qu’ils sont trop crétins pour comprendre d’où il pourrait provenir, ou qu’ils sont trop endoctrinés pour ouvrir les yeux. Ben voyons…Comme ça la force est la seule solution applicable pour le bien de tous; euh pardon, de la majorité; euh pardon de ceux qui savent! Et on connait la suite…
          Cela marche très bien pour les socialo-communistes, mais c’est tout à fait adapté pour ceux qui ne voient le monde qu’à travers un prisme; ils pourraient tout à fait se dire libéraux ou même libertariens, s’ils ont décidé d’ériger les totems du canon. Et il y en aura plein pour se sécuriser intellectuellement en faisant briller les totems!
          L’univers ne peut entrer dans une matrice, parce que nous ne pourrons jamais en définir les contours, et tous les fonctionnements ou dysfonctionnements.
          La physique et la biologie en dresse certaines des règles de fonctionnement, mais n’importe quel chercheur respectable est taraudé par les doutes. Mais dans ce petit monde, il existe ceux du type de Albert Jacquart par ex., chercheur d’église aux idées plus que discutables, aux motivations pas si cachées que cela…
          Amen :-)), non mais c’est vrai quoi!

      • Je dirais plutot penurie.

        Des dictatures peuvent tres bien assurer la prosperite a leur peuple. Je pense au Chili de Pinochet ou a l’Espagne de Franco.

        Je viens de passer 2 semaines au Vietnam, qui copie le modele chinois, je peux dire que c’est pas mal concernant l’abondance de nourritures.

        • Le modèle économique chinois n’est plus communiste. Les gros marchés stratégiques (et juteux question pouvoir et commissions) sont pour Le Parti,
          et le secteur privé a tout le reste. Un pays dans lequel on peut se refinancer à court ou moyen terme par des cabinets adossés à des comptes séquestrés et des contrats de banques n’est plus vraiment communiste. C’est plus libéral et efficace qu’ici en tout cas sur ce point, puisqu’en France on en peut tout simplement pas obtenir ce type de financement rapidement dans la plupart des cas pour une TPE. Il y a des droits de douane, certes,
          mais si on ne veut pas un produit stratégique (voiture, énergie, armes, aéronautique, spatial, information,..) on est plus libre qu’en France.
          La pénurie est évitée de cette manière. Et comme beaucoup de produits sont fabriqués là-bas, plus besoin d’importer, il y a les productions spécifiques et les copies!

          •  » C’est plus libéral et efficace qu’ici en tout cas sur ce point, puisqu’en France on en peut tout simplement pas obtenir ce type de financement rapidement dans la plupart des cas pour une TPE.  »

            Dans le classement de l’indice de liberté économique 2016 établi par le WFE en faisant abstraction de Hong Kong qui est premier, la Chine se situe au 144ème rang et la France au 75ème.

            Et comme vous le dites:  » Les gros marchés stratégiques (et juteux question pouvoir et commissions) sont pour Le Parti,
            et le secteur privé a tout le reste « . Et souvent ce reste ne sont que des miettes puisque l’essentielle des prêts bancaires sont octroyés pour les entreprises d’état et les entrepreneurs privés qui bénéficient d’avantages en matière de prêts en étant des apparatchiks du parti communiste. La Chine faut pas l’oublier est aussi très mal classée dans le classement des pays les plus corrompus.

            http://www.heritage.org/index/ranking

            D.J

            • A D.J.
              Je ne m’occupe pas de classements, je ne les connais pas.
              je suis très souvent en Chine et je mesure les opportunités que les dirigeants de TPE ont à leur disposition. C’est tout.
              le petit industriel du coin, n’a pas besoin de joint venture pour produire sur le marché intérieur, et il pourra travailler plus ou moins directement pour l’export. D’ailleurs ce n’est pas au beau fixe en ce moment dans le domaine! Pour financer cette opportunité, il trouvera son prêt de la manière que j’ai décrite en une semaine!
              En décembre dernier, j’ai un exemple de prêt court terme d’un million de yuans pour trois mois. La marge que lui laisse le fisc lui a permis de rembourser la moitié de l’emprunt en 3 mois. Il a refinancé de la même manière et il a fini de rembourser en juin. C’est cela qui compte pour le bonheur du gars! Il a fait son affaire et obtenu une meilleure existence.
              Ceci l’engage à continuer. Les chinois sont tout à fait au courant du mal que fait le Parti, mais que c’est une revers de médaille incontournable!
              Il y a encore du boulot!

    • En effet le communisme fonctionne toujours.
      L’échec d’un système communiste prouve seulement qu’il n’était pas communiste, mais par exemple néo-libéral, voire ultra-libéral, ou pire encore.

    • Allez voir comment c’est en Coree du Nord, au Venezuela et à Cuba et après, si vous confirmez vos phrases, on vous appliquera la même règle: taisez vous. Même Daniel Ortega au nicaragua n’a pas supporté….
      Ne pas supporter la CIA n’implique pas défendre le communisme. Apprenez à gérer vos émotions. Il n’y a qu’une raison wui mérite d’être défendue, c est la liberté, pour ne pas être dictatorisé par des imbéciles, des religions ou des dogmes…

    • On en disait tout autant du KGB !!! Intox contre intox ! Et, à la fin, devinez qui qui paie !!!

    • Du calme les gars, c’était pour rigoler. Vous n’avez pas idée de combien de fois j’ai entendu la gauche dire que l’échec du Venezuela était du à la cia, au neoliberalisme etc…
      La connerie humaine dans toute sa splendeur.
      Plus ils échouent, plus leur croyance se renforce.

  • Voilà un cas d’espèces dont nous ferions bien d’observer les conséquences perverses sur la vie du peuple. A quand notre tour ? Peut-on le chiffrer en mois, en années ? Qu’importe cela se rapproche dangereusement…

  • Un exemple de plus qui montre où mène le socialisme. Mais cela ne risque pas d’arriver chez-nous, nous sommes bien trop intelligents!

  • En conclusion : lorsque la crise arrive, mieux vaut être fourmi que cigale.

  • La faillite d’un pays qui a voulu appliquer de façon dogmatique la théorie socialiste d’un autre siècle, c’est triste.
    Mais cela ne peut pas arriver en France : nous avons des « cerveaux » ; nous n’avons pas de dogmatiques, ni de socialistes.
    Vous avez dit Aubry, Mélenchon, Montebourg, Taubira, Vallaud Belkacem…

  • Comme l’expérience n’est pas transmissible, à chaque génération nous aurons une partie des nouveaux qui croira encore aux « -Ismes » jusqu’à l’arrivée cycliquement d’une dictature (ou une guerre) qui remet un peu les pendules à l’heure. Bon courage à tous !

  • L’été dernier, un peu par chance ou coincidence, beaucoup de mes hôtes lors d’une randonnée en France étaient d’ex cadre dirigeants ou ex-propriétaires de PME, la plupart, quadra. Le renoncement intérieur était leur point commun, avec un vilain relents de tristesse résignée.
    Et tous étaient off grid et indépendants, tous avaient un potager surdimensionné et avaient réappris a vivre de leurs mains.

    Merci a l’auteur pour
    « Attendre la becquée, c’est vous mettre dans le rôle de la victime. »

  • Comme le dit si bien « V », au bout du compte si vous chercher le vrai responsable il vous suffit de regarder dans un miroir. Les venezueliens on élus les démagogues qui ont mit le pays en faillite, ils ont cru les bobard qu’on leur racontaient en dépits de tout bon sens, ils sont entièrement responsables de leur propres situation.

    • « ils sont entièrement responsables »

      A voir …

      Les paysans d’Amérique du sud sont pauvres et ont été historiquement maltraités et exploités. Les « leader maximo » ou minimo ont probablement eu de bonnes intentions au départ. Ce n’est pas eux qui ont inventé l’idéologie communiste. Ce n’est pas eux qui ont défendu les expériences malheureuses du collectivisme au mépris des évidences. Alors sont-ils totalement responsables d’y avoir cru ?

      • Oui
        Quand l’on veut imposer par la violence une idéologie, on se documente au minimum sur son historique. Trop facile de dire ‘c’est pas de ma faute’ lorsque l’on a volontairement ignoré si ce n’est persécuté l’opposition.

    • Oui, mais votre propos s’applique-t-il à la minorité qui avait voté contre Chavez ?

  • Les commentaires sont fermés.

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