Ma vie d’expat’ in London

Le témoignage de Nicolas : « Les plaintes, les grèves, les jérémiades, les arrangements politiques, les taxes à n’en plus comprendre l’utilité ; si c’est ça être Français, je préfère être un sujet de Sa Majesté. »

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London By: August Brill - CC BY 2.0

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Ma vie d’expat’ in London

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 30 mai 2016
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Une interview par la rédaction de Contrepoints.

London By: August BrillCC BY 2.0

Une petite présentation ?

Je suis Nicolas, 42 ans, célibataire. Je suis né à Paris et y ai vécu pendant 40 ans. Je peux me considérer comme un « vrai » Parisien puisque ma famille en est originaire depuis quatre générations.  J’ai déménagé à Londres il y a deux ans.

 

Que faites-vous comme métier dans ce pays ? Pouvez-vous raconter brièvement votre parcours professionnel ?      

Je suis photographe de profession, spécialisé dans la photographie culinaire, les cosmétiques et la joaillerie. J’ai été diplômé d’Icart Photo en 1995.

J’ai énormément voyagé : personnellement, mais aussi pour des catalogues, des agences de publicité ou des clients. Je fais le tour du monde une à deux fois par an.

 

Pourquoi être parti ?

Sur le plan humain, l’idée de quitter Paris me taraudait déjà depuis plusieurs années : l’agressivité latente, le pessimisme ambiant, l’incivilité des Parisiens ont fait que je ne reconnaissais plus « ma ville », celle dans laquelle j’ai toujours vécu. En fait j’avais la sensation que je n’y trouvais plus ma place car je suis de nature optimiste et je me sentais « tiré par le bas » par mes contemporains, qu’ils soient amis ou collègues.

Sur le plan financier, mes revenus avaient augmenté de 25 % en 3 ans et en même temps, mes impôts de 300 %.

J’ai alors commencé à regarder d’autres pays alentours (chose que je n’avais jamais faite auparavant) et je me suis rendu compte que j’étais surtaxé en France (47 % de charges contre 12 % en Grande-Bretagne).

 

Pourquoi ce pays ?

Je travaillais déjà en Grande-Bretagne épisodiquement, de nombreux amis vivent à Londres et je parle anglais couramment.

Je suis à 2 heures de Paris en Eurostar. J’ai rencontré un comptable ici à Londres qui m’a finalement décidé à partir de Paris.

 

Avez-vous eu des doutes ? Comment les avez-vous gérés ?

Quelques doutes au début, notamment sur le coût de la vie, l’intégration. Ces doutes ont été balayés dès les premières semaines car Londres est faite d’une multi-ethnicité tellement vaste que l’intégration est quasi immédiate.

Même si le coût de la vie quotidienne est 20 % plus élevé qu’à Paris, la qualité de vie la dépasse de 200%.

 

Parlez-nous de votre quotidien : comment s’organise une journée, en quoi est-ce différent de la France, de ce que vous connaissiez ?

Tout d’abord, Londres est une ville dans laquelle on se sent en sécurité. Il y a des vols évidemment, mais on se sent safe au quotidien.

Le changement, il est dès le matin : Londres est une ville où tout le monde se respecte, on se salue dans la rue, on se sourit, on se dit bonjour et au revoir… Et avec le cœur ! Je rentre de Miami et je peux vous affirmer que le service est ici d’une sincérité remarquable.

Au jour le jour, il est très facile de prendre un rendez-vous professionnel, de louer un appartement, de payer sa TVA ou son téléphone.

Les gens sont à l’écoute et serviables. Les boutiques sont ouvertes 7 jours sur 7 et le caissier de chez Mark & Spencer (Monoprix local) vous fera une petite blague si vous lui souriez.

 

Un bilan aujourd’hui : que vous a apporté l’expatriation ?

Cette douceur de vivre est fondamentale pour le bien-être et le moral au quotidien.

La société britannique, comme les sociétés anglo-saxonnes sont des sociétés de mérite. On ne jalouse pas l’autre, on l’envie ; les différences sont une force. Pour résumer, les gens sont GENTILS !

Sur un plan économique, si je fais le calcul toutes taxes confondues (charges, impôts, taxes diverses..) je paie le cinquième de ce que je paierais en France.

 

Est-ce que vous vous sentez encore Français ? Pourquoi ?

J’aime profondément ma langue maternelle et à ce titre elle comporte beaucoup plus de subtilités, de concepts et d’abstractions, contrairement à l’anglais qui est une langue de commerce, simple, factuelle, beaucoup moins nuancée. En revanche, je ne sais pas si je me sens encore Français. J’avoue que je ne reconnais plus mon pays ni ceux qui nous gouvernent.

Les plaintes, les grèves, les jérémiades, les arrangements politiques, les taxes à n’en plus comprendre l’utilité ; si c’est ça être Français, je préfère être un sujet de Sa Majesté.

 

Autre chose à dire ?

Oui, si j’avais su, je serais parti plus tôt.

Et à la question : « mais il pleut plus à Londres qu’à Paris » c’est faux : 650 mm/an à Paris contre 588 à Londres. Mais surtout, ici, on s’en fout !

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  • il va sans dire que la douce france n’est plus ; sans parler des problêmes liées à la goinffrerie d’argent public des zélus qui se sont succédés à la tête du pays , l’on peut dire qu’il y a une vingtaine d’années , la france était encore vivable ; à ce jour , un seul mot suffit envers mon pays que j’aime ; le bordel ; et la nullité des dirigeants ;

  • Je suis étonné du calcul pour les impôts et charges (1/5 de ce qui est payé en France). Est-ce en comptant les dépenses « obligatoires »? Assurance chômage, santé publique UK etc?

  • La France est le pays le plus taxé après, La Corée du nord, le Zimbabwe et cuba. Bienvenue aux pays des droits de l’homme.

  • « Une émigration française existe donc bel et bien, et doit être appréhendée par les pouvoirs publics dans sa globalité, en tant que phénomène recouvrant divers profils ». Pour en apprendre davantage sur les raisons et sur les coûts de l’émigration des français, la Fondation pour l’innovation politique vous invite à lire la note de Julien Gonzalez « Trop d’émigrés ? Regard sur ceux qui partent de France » ( http://goo.gl/0OSOmN )

  • Et les enseignants placés en haut de l’échelle des rémunérations d’ici 2020 avec un milliards d’euros de plus de masse salariale. Les impôts n’ont donc pas fini d’augmenter en France et le fossé entre public et privé de se creuser.

  • « contrairement à l’anglais qui est une langue de commerce, simple, factuelle, beaucoup moins nuancée »

    Somme toute, la langue anglaise ne serait qu’un dialecte. Comme beaucoup de Français qui baragouinent, ce monsieur se croit bilingue mais cette phrase le trahit.

    • C’est amusant, cette phrase : « Comme beaucoup de Français qui baragouinent, ce monsieur se croit bilingue mais cette phrase le trahit. » illustre parfaitement l’article : les Français sont désagréables.

    • Ruben ,

      J’ai toujours entendu dire que , finalement , peu de britanniques parlaient très bien leur langue ( cockney , pidgin…) et cela , depuis des lustres…d’ailleurs , le dernier commissaire ou envoyé britannique à Hong Kong était connu pour son excellent anglais…

      N’est pas Byron ou Churchill ( en tant que bon écrivain) qui veut …

  • Lorsqu’on a quitte la France et l’observe a distance ( come moi ) nous sommes rassures d’avoir fait le bon choix. Quel dommage de devoir chercher ailleurs, helas cet exodus prend rapidement de l’ampleur. Etant parfaitement bilingue , je n’adhere pas du tout au commentaire a propos de la langue de Shakespeare qui est riche et nuancee. Sans doute l’ai-je pratiquee depuis bien plus longtemps que Nicolas.

  • Les commentaires sont fermés.

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