Vous allez devoir payer votre banque pour qu’elle garde votre argent !

La suppression du cash vous obligera à laisser votre argent sur votre compte. Cet argent sera taxé sans que vous ne puissiez vous y opposer.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Vous allez devoir payer votre banque pour qu’elle garde votre argent !

Publié le 23 mai 2016
- A +

Par Isabelle Mouilleseaux.

Pigeons By: MANHATTAN RESEARCH INC (MANHATTAN RESEARCH INC)CC BY 2.0

 

La BPCE (Banque Populaire et la Caisse d’Épargne) frappe la première. La banque répercute à ses clients les taux négatifs qui lui sont appliqués par la banque centrale. Dit autrement, la banque facture des commissions pour les comptes créditeurs en banque.

Vous devrez payer pour déposer votre argent à la banque

C’est comme si votre banquier venait vous voir et vous disait :

« Cher monsieur BonPère, dorénavant vos dépôts seront  taxés. »

Si vous avez bien suivi vos cours d’économie lorsque vous étiez étudiant, vous lui répondrez sans doute :

« Monsieur le banquier… mes dépôts ne font-ils pas vos crédits ? Vous travaillez et gagnez de l’argent avec MON argent que vous transformez en prêt long terme. C’est bien votre business non ? Alors pourquoi dois-je vous payer une taxe sur MON argent qui VOUS rapporte ? »

Votre banquier vous expliquera alors la chose suivante :

« Mais monsieur BonPère…  rendez vous compte de ma situation : vous avez mis 10 000€ sur votre compte courant. Soit je fais travailler cet argent en le transformant en crédit. Mais s’il n’y a pas de demande… je suis obligé de déposer votre argent chaque nuit à la banque centrale !

Et la banque centrale me facture à chaque fois 0,4% (prorata temporis).

Donc votre argent me coûte de l’argent mon cher Bonpère… Vous comprenez ? »

Non… Vous n’y comprenez rien. Votre logique est restée scotchée sur le carreau. Votre esprit rationnel est pris en défaut. Si, bientôt, vous percevez de l’argent en contractant un emprunt immobilier et que les déposants qui sont à l’origine du prêt sont prélevés… ce n’est pas normal. Nous expérimentons quelque chose qui relève de l’absolue irrationalité. C’est ainsi.

Les banques centrales ont tellement injecté d’argent qu’il y en a trop dans le circuit

On ne sait plus qu’en faire. Et comme en face la demande de crédit n’est pas là, on se retrouve avec trop d’argent sur les bras.

L’économie réelle n’a pas faim. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif, surtout lorsqu’ il est déjà surabreuvé de liquidités en tous genres…

Alors l’argent reste coincé dans les sphères financières, crée des bulles et enrichit les plus riches.

Nous caricaturons, nous direz-vous. Peut-être. Mais sur le fond, n’est-ce pas ce qui se passe ?

Les entreprises seront taxées par la BPCE à quand les particuliers ?

La répercussion des taux négatifs sur votre compte courant, vous n’y avez jamais cru ? Vous vous disiez que c’était bon pour les Suisses, les Allemands, les Suédois… mais qu’en France cela n’arriverait jamais ?

Et bien si. Nous y sommes.

Dorénavant, les dépôts bancaires des grandes entreprises seront taxés à hauteur de 0,4% par la BPCE (Banque Populaire-Caisse d’Épargne). Le mouvement est lancé, les autres banques suivront, nécessité de reconstituer leurs marges oblige.

Et nous pouvons d’ores et déjà vous décrire l’étape suivante : il y aura extension de cette politique aux comptes courants des particuliers.

Mais bien sûr, là encore vous n’y croyez pas… et pourtant, c’est déjà le cas chez certains de nos voisins européens.

Il y a une parade… pour l’instant

Les assureurs l’ont bien compris et ont été les premiers à s’engouffrer dans cette brèche. Ces derniers disposent de montagnes de cash ; or les déposer à la banque centrale leur coûte 0,4%. Et 0,4% sur des milliards d’euros, cela finit par coûter très cher.

Du coup, le réassureur Munich Re, plutôt que de payer cette pénalité, commence à retirer son argent de la BCE et le transformer en cash (argent « sonnant et trébuchant »), cash qu’il stocke dans des coffres. Là au moins, pas de ponction. Les caisses d’épargne bavaroises, aussi fières que rebelles, font de même.

Vous l’avez compris, pour contourner la taxation, il faut débancariser son argent, le conserver en cash.

Voilà pourquoi les transactions en cash sont plafonnées !

Mais la fuite des dépôts est une horrible menace pour les banques…  Voilà pourquoi les transactions cash sont limitées en France à 1 000 euros. Voilà aussi pourquoi la BCE a décidé il y a quelques jours de ne plus imprimer le billet de 500€.

Bannissement du cash, répression financière… cher lecteur les temps sont durs. L’étau chaque jour se resserre.

La suppression du cash vous obligera à laisser votre argent sur votre compte. Les taux négatifs pourront alors s’enfoncer en territoire négatif pour vous obliger à dépenser votre argent pour faire tourner l’économie réelle.

Dépenser ou être taxé, telle sera alors l’alternative

Et ne nous dites pas que c’est impossible, la société sans cash existe déjà. En Suède.

La banque centrale sera alors arrivée à ses fins. Mais à quel prix ! Au prix de votre liberté de choix, cher lecteur. De votre liberté tout court.

Le système monétaire et financier basé sur le crédit sans fin, et piloté d’en haut de façon ultra-centralisée, est devenu incohérent, détraqué. Une véritable fuite en avant, effrénée, dans une voie sans issue…

Depuis des millénaires c’est toujours la même histoire :

  • Trop d’argent tue la valeur de l’argent.
  • Et trop de dettes étouffe le système de production et la création de richesses réelles.

Une grande purge est inévitable. Une table rase de tout. Le grand soir… C’est ainsi que se sont toujours soldées les périodes de folie monétaire. Et la bonne nouvelle, c’est que nous pourrons alors rebondir. Repartir de zéro. Renaître.

Tout n’est, et n’a toujours été que cycle

Voyez le crédit comme l’univers. Sa perpétuelle expansion, va ralentir, s’arrêter, puis se contracter brutalement et imploser sur lui-même sous son propre poids. C’est le big crunch.

Mais je n’ai pas de réponse précise à la question qui brûle vos lèvres :

« Où diable en sommes-nous dans ce cycle qui a débuté en 1971 avec la fin de la convertibilité du dollar en or »

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

Voir les commentaires (27)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (27)
  • Quid des monnaies décentralisées style bitcoin en alternative ?

  • La pub clame : « BNP PARIBAS, La banque d’un monde qui change »… Et c’est bien vrai, quand on subit ces changements. Les « frais de tenue de compte » sont en effet étendus à tous les comptes, même les plus modestes. Cette mesure est imposée arbitrairement et ne fait qu’alourdir la charge des ménages qui peinent déjà à boucler les fins de mois. Et impossible d’y échapper. La banque enfonce le clou en nous informant sur la « protection des dépôts »… On y apprend en effet que « si un dépôt est indisponible parce que la banque n’est pas en mesure d’honorer ses obligations financières, les déposants sont indemnisés par un système de garantie des dépôts »… La banque s’arroge ainsi le « droit » de « suspendre ses obligations financières », et le client n’a d’autre option que de « réclamer une indemnisation » dont le montant sera celui du dépôt – pas un euro de plus en dédommagement – et sera versée « dans les meilleurs délais ». La banque rejette ainsi sa responsabilité sur ses clients qui, en déposant leurs avoirs, devient leurs victimes potentielles : c’est la double peine. Le titulaire du compte (approvisionné) ne peut retirer ses fonds et la banque « promet une indemnisation dans les meilleurs délais »… Et pendant ce temps, le client se débrouille ! Votre « épargne » s’est ainsi transformée en une « indemnisation »… sans indemnités ! Elle est pas belle la vie !

    • J’espère que vous vous êtes rendu compte que tous les pays ne fonctionnaient pas comme le vôtre!

      Vous auriez, en France comme ailleurs, tout intérêt à investir dans la construction, spécialement de logements à habiter soi-même, puisque vous en manquez cruellement: vous verriez ainsi l’argent sortir des banques , de gens s’endetter à des taux bas record pour arrêter de louer à des prix forcément variables alors que leur taux d’emprunt peut être fixe. Les banques ne demandent qu’à leur prêter, à condition qu’il soient dans le conditions pour rembourser: aux 5 millions de chômeurs: pas de chance!

      Puis pourquoi épargner en France? Allez acheter du franc suisse! Ou toute autre devise qui se porte bien avec un avenir.

      Contrepoints est français … et c’est dommage, vu que la France est le pays où la liberté des citoyens est de plus en plus ceinturée, y compris sur le plan financier!

      Quant à l’exemple de la BNP, vous @Kracoucas, auriez pu prendre en exemple une société moins crapuleuse! Ça se trouve, heureusement!

  • Les dépôts ne font qu’une petite partie des crédits. La création monétaire fait le reste. Oui oui on a donné aux banques le droit de créer de la monnaie à partir de rien et d’en tirer un revenu. Et il est là le scandale, pas tant dans la taxe de l’épargne…

    • Le seul scandale sur ce point est qu’on refuse ce droit aux autres.

      • non : vous pouvez parfaitement créer toute la monnaie que vous voulez, votre problème c’est que les gens n’en voudront probablement pas.
        Voyez les « SEL » par exemple : le fisc ne leur est pas tomber dessus parce qu’ils battaient monnaie, ils leur est tomber dessus parce que les transactions se faisaient sans TVA.
        http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/154000250/

        Le scandale, éventuel, serait plutôt que les banques ont le droit d’appeler « Euro » leur propre monnaie, et que les institutions (état, BCE) accepte cette équivalence, alors que ce sont des monnaies indépendantes, comme ont pu s’en apercevoir les clients des banques chypriotes…

        • Non, ça s’appelle exercice illégal de la profession de banquier, la question des SEL qui sont des associations fermées d’échanges est différente, puisqu’il n’y a pas de possibilité d’emprunt / crédit.

          • Le code monétaire ne dit rien de tel, il dit même explicitement le contraire à l’article 311-5
            Quant au code pénal, il précise bien que « La mise en circulation de tout signe monétaire non autorisé ayant pour objet de remplacer les pièces de monnaie ou les billets de banque ayant cours légal en France est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. » dans le cadre de la lutte contre la FAUSSE MONNAIE (art. 442) . Cette disposition peut sans doute viser des pièces et billets, mais pas de la monnaie électronique, ce qui explique probablement le caractère électronique des monnaies émises récemment (plusieurs centaines, parait-il).

            Un SEL est fermé si il veut ; il peut également être totalement ouvert, ce sont les fondateurs qui décident, à vous de voir, donc.
            Je ne vois pas bien ce qui empêcherait emprunts et crédits dans une monnaie alternative. C’est même fondamentalement contradictoire : par définition, un signe monétaire est un titre de créance, qui donc matérialise une dette et donc un emprunt.

        • La manière dont les SEL sont réprimés illustre parfaitement la manière dont fonctionne concrètement notre régime de communisme monétaire. L’équation est simple. (1) L’Etat taxe tout échange. (2) L’Etat exige que toutes ces taxes soient payées en euros (même si aucun euro n’est échangé lors des transactions, cas des SEL). (3) Or, on n’est matériellement capable de payer des euros à l’Etat que si on est soi-même payé en euros. Et vu ceux qui gagnent des monnaies SEL n’ont pas gagné les euros exigés par les milices de fonctionnaires en échange du droit qu’ils accordent à leur cheptel humain à s’échanger des choses, ils sont soumis à la stricte interdiction d’Etat d’échanger quoi que ce soit avec qui que ce soit. (4) Les individus qui contreviennent à l’interdiction d’échanger édictée par l’Etat passent en procès. S’ils ne paient toujours pas d’euros, les milices de fonctionnaires saisiront leurs biens.

          Si le but de l’impôt était simplement de prélever une part de ce que chacun gagne pour financer des services collectifs, l’Etat accepterait évidemment que les gens lui payent simplement une partie de ce qu’ils gagnent : des euros s’ils gagnent des euros, et des schlungs s’ils gagnent des shlungs, des bitcoins s’ils gagnent des bitcoins, des grupecks s’ils gagnent des grupecks. Que peut faire l’Etat avec des shlungs ? Bé, payer des gens qui acceptent les schlungs pour qu’ils offrent des services collectifs ! Exactement comme les euros que récolte l’Etat, qui servent à payer ceux qui acceptent d’être payés en euros.

          Mais comme le but de l’impôt est avant tout de faire respecter le communisme bancaire et non d’assurer des services collectifs, les fonctionnaires préfèrent ne rien récolter du tout comme impôt plutôt que d’accepter qu’on paie des impôts en schlongs. En 1914, l’impôt généralisé sur le revenu avait été instauré par Caillaux dans l’unique but de pouvoir émettre du franc à gogo (nécessaire pour aller guerroyer) sans couverture-or : le but était de contraindre les gens à continuer à accepter d’être payé en francs, même si le franc n’était plus couvert par rien du tout. C’est à ce moment-là que la couverture-or du franc germinal a été remplacée par la couverture-flic. La coercition, la contrainte a remplacé la confiance naturelle en la monnaie, telle qu’elle était apportée par la couverture-or. L’abandon officiel de la couverture-or a eu lieu quelques jours après l’instauration de l’impôt généralisé sur le revenu.

          Sur le sujet de votre distinction – pertinente – entre les euros (monnaie émise par la BCE) et les crédits d’euros (cette autre monnaie émise par les banques privées), il y a un moment privilégié où elle éclate aux yeux : lors d’un bank run, dans la longue file qui se forme devant la banque pour changer ses crédits d’euros en euros. Dans cette situation, où le premier dans la file – au contraire du dernier – est quasi-assuré d’être servi en EUR, la parité entre l’euro et le crédit d’euro n’existe plus. Le taux de change peut se calculer à tout moment : 1 CEU = (1 – X) EUR, où X est le montant que le dernier dans la longue file est prêt à offrir au premier dans la file, pour chaque crédit d’euro qu’il a en banque, afin de prendre sa place.

          • @ Insolvabulator

            Votre explication est cristalline. Vous parlez de communisme monétaire: je ne vois pas sauf si c’est la preuve que l’autorité a toujours abuser de son pouvoir (dictatorial) d’imposer son racket officiel, exclusif, illégitime mais légal.

            • Le libre-échange, par définition, est la liberté d’échanger ce qu’on veut contre ce qu’on veut. Par opposition, l’obligation d’échanger des produits aux normes de Bruxelles contre des euros est l’exact contraire du libre-échange. Mais qu’il soit libre ou non, l’échange le plus habituel consiste à troquer des services, du travail ou des produits (côté A) contre de l’argent (côté B).

              Les habitants de l’ex-RDA par exemple ne vivaient pas seulement sous la coupe du monopole d’une Monnaie Unique imposée par l’Etat, mais aussi sous le régime de la Voiture Unique. La voiture communiste, la Trabant, coûtait 2 ans de salaire complet, il fallait la réserver longtemps à l’avance et avoir des pistons au Parti tellement la demande était forte, tandis que son biotope naturel était le bord des routes, en panne, capot en carton levé, conducteur couvert de cambouis penché dans le moteur. La Trabant était le fruit du communisme de production, qui sévissait du côté A de l’échange. Du côté B sévissait un 2ème communisme : le communisme monétaire, l’Etat contraignant chacun à accepter les photocopies de billets que l’Etat imprimait pour payer ses fonctionnaire. Cette Trabant monétaire était d’une médiocrité analogue à la Trabant tout court, mais en version monétaire : comme les gens avaient les poches pleines de photocopies, ils faisaient la file pendant de longues heures devant des magasins vides, parce qu’il y avait bien plus de photocopies en circulation que ce qui permettait d’acheter les quelques produits disponibles en magasin. Voilà pour le côté B.

              A l’Ouest, nous n’avons pas connu les joies du communisme de production côté A, mais par contre, nous avons bien la Trabant Monétaire Européenne – l’euro – du côté B. Comme pour la Trabant, les gens n’acceptent ces « bons pour de la dette grecque » que parce qu’ils y sont contraints par la loi, par l’Etat, parce qu’il n’y a pas de concurrence monétaire autorisée. Il y a plus de 5 millions de chômeurs en France, qui n’auraient qu’une seule chose à faire pour se mettre au travail : dresser une longue liste avec 2 colonnes, avec, dans l’en-tête de la 1ère, « de quoi avez-vous besoin ? », et dans la 2ème « que savez-vous faire ? ». Et entre les deux, émettre une (ou des) monnaie gagées sur ce qu’ils produisent pour permettre à ces échanges de s’effectuer, et tracer des millions de flèches entre les deux colonnes. Mais cela, l’Etat l’interdit, faisant du Chômeuristan français un pays entier sans monnaie. Pourtant, juste à côté, l’Etat luxembourgeois avait jadis autorisé l’émission du franc luxembourgeois pour permettre à 10 fois moins de personnes – les 500 000 Luxembourgeois – de s’échanger ce qu’ils produisaient.

              A l’Est, la Trabant ne pouvait se vendre qu’en l’absence de toute concurrence. A l’Ouest, c’est la même chose pour l’euro : il ne continue à être accepté comme moyen de paiement – et à ne valoir quelque chose – qu’en raison du monopole, parce que l’Etat interdit toute concurrence monétaire. Le communisme monétaire – l’interdiction faite à la population d’échanger, de travailler contre autre chose que des euros – est absolument nécessaire pour permettre aux euros de ceux qui en ont (ou qui en ont prêté) de conserver leur valeur.

        • Le problème des SEL est un peu particulier. Au départ, c’est un simple système de troc. Mais on s’aperçoit que certaines professions en tirent des bénéfices, en particulier, les services de confort comme les massages… et c’est cela qui provoque l’ire de Bercy. Dans ce cas, on peut réellement considérer qu’il y a une distorsion de concurrence si la TVA n’est pas payée. Si le masseur est auto entrepreneur, cela devrait passer si il déclare ses bénéfices, mais je suppose que ce cas est rare. Les SEL doivent clarifier leur situation.
          Les monnaies locales sont exclusivement basées sur l’Euro, la TVA peut être payée en Euro et cela ne pose pas de problèmes à Bercy ni à la BCE, mais ce statut basé sur l’Euro fixe les limites du système.

          L’exemple le plus intéressant est la banque WIR en Suisse. Cette banque coopérative a été créée dans les années 1930 suite à la crise et émet sa propre monnaie, le Franc WIR, totalement indépendant du Franc Suisse. Le système est assez ancien et fonctionne avec des chèque où la somme est écrite sur deux lignes, une en Francs Suisses et l’autre en Francs WIR. La répartition entre les Francs Suisse et les Francs Wir ne dépend que de l’accord privé entre l’acheteur et le vendeur. Les entreprises payent leur TVA et leurs impôts en Francs Suisses, donc n’acceptent en général pas la totalité du paiement en Francs WIR, mais cela peut arriver si elle savent écouler la totalité de leurs Francs WIR dans d’autres entreprises clientes de la banque. La banque organise elle-même des foires pour permettre à ses clients de se rencontrer.
          La contrepartie du Franc WIR est de l’immobilier d’entreprise. La loi Suisse ne permet pas d’emprunter 100% en Franc Suisses lors d’un achat ou une construction immobilière, la banque WIR prête les 20% restant, mais en Francs WIR et avec des taux plus bas (normal, les Francs WIR ne vont jamais vers une autre banque…).

    • Les banques ne créent pas de la monnaie à partir de rien, elles font de la comptabilité en partie double (vous connaissez ? sinon wikipedia est votre ami) qui pour chaque opération au crédit impose une opération égale et opposée au débit, et réciproquement.
      Il n’est pas exclu qu’elle fraudent, bien sur, mais ce n’est pas un « droit », et, chose amusante, si elles fraudaient ce ne serait certainement pas dans le sens que vous croyez : elles préfèreraient évidement encaisser les actifs (ceux que vous versez pour obtenir leur monnaie) SANS créer de la monnaie, c’est à dire des titres de reconnaissance de dette indiquant qu’elles vous doivent quelque chose.

      • Mais si, les banques créent de la monnaie à partir de rien, puisque les « actifs » acceptés en échange de la monnaie créée sont très souvent eux-mêmes du « rien » : qu’est-ce qu’un échange entre des bons du trésor qu’un fonctionnaire photocopie et signe contre des billets que le banquier central photocopie et signe, sinon un échange de « rien » ?

        • Vous décrivez une opération ruineuse pour une banque : accepter des billet de monopoly et donner en échange des « vrais » billets. Car la monnaie qu’elle émet est une reconnaissance de dette DE SA PART à l’égard du porteur du billet (ou du créditeur titulaire du compte), et si elle accepte du rien en échange, elle prend à sa charge la dette de l’état, elle est foutue. Ce que l’État gagne d’un coté, c’est la banque qui le perd, car l’opération ne crée aucune richesse.
          Je ne dirai pas que ça n’arrive pas, bien sûr, mais dire que pour une banque c’est un « droit » et même un « privilège » grâce auquel elle s’enrichit grassement … faceplam.
          Les bons du trésor ne sont, hélas, pas « rien ». Ils sont gagés sur la capacité du fisc à s’emparer de la richesse de la population, capacité avérée, et sur le fait que cette population détient encore une richesse (et d’une capacité à en produire) qui dépasse encore le montant des dettes. Jusqu’à quand … suspens. « hélas » parce qu’on parle là de rien d’autre que de la sombre réalité : le peuple est contrainte de travailler gratuitement pour son maitre, il est esclave (au moins au 3/4) .
          Les billets que signe le banquier central ne sont pas rien non plus, et si vous croyez le contraire juste donnez moi les vôtres, je ne satisferai de recevoir votre part de « rien ».

          • Une pomme, c’est une pomme. Le néant, c’est le « rien ». Un « bon pour une pomme », c’est une créance d’une pomme sur quelqu’un, qui vaudra entre 1 pomme (si vous avez 100% confiance dans le débiteur) et 0 pomme (si le débiteur est 100% insolvable). Maintenant, est-ce qu’un « bon pour du néant », c’est quelque chose ? Vous me répondrez peut-être que, tant qu’un Etat parvient à imposer à sa population d’accepter d’être payée en « bons pour du néant », ces bons valent quelque chose, puisqu’on peut acheter le fruit du travail humain en échange de ces « bons pour du néant ». Le « bon pour du néant » vaut alors quelque chose, et pourtant, l’ « actif » qu’il y a derrière (le néant) ne vaut rien.

            • Dans ce cas, utilisez vos « riens » pour acheter « de la pierre », mais pas en France, ou de l’or « physique » ou « métal » mai pas « papier », à conserver chez vous.

      • Avec la monnaie scripturale, l’argent prêté va sur votre compte et augment les dépôts, ce qui compense le prêt. L’opération de prêt est une opération neutre pour la banque. Dans les faits, une opération de prêt est juste une augmentation de la circulation monétaire. Le niveau des réserves n’est jamais vérifié au moment du prêt, mais il est vérifié la nuit lors des opérations de compensation.

    • Non, évidemment! La création de monnaie par la banque (en fait la BCE) ne peut se faire, via un crédit accordé, qu’à hauteur des dépôts. Ce n’est pas plus rassurant vu que la banque commerciale répond de sa solvabilité sur les dépôts de ses clients qu’elle détient!

      Comment peut-on se sentir solidaire et responsable des concitoyens nécessiteux et des banques, en même temps? Qu’on voie là un abus de pouvoir « dominant » ne me dérangerait pas!

      • La banque fait de la création monétaire, la BCE fait de l’émission monétaire et ce n’est pas la même chose. L’émission c’est l’impression des billets dont la partie principale va vers les coffres des banques commerciales sous forme de réserves (=masse monétaire M0).
        La banque utilise ses dépôts et ses réserves pour faire de la création monétaire. La création monétaire, dans le système actuel, ne peut se faire qu’en échange d’un prêt et la dette est la contrepartie de la création. Du fait que le prêt n’est jamais fait en billets, la somme prêtée va sur le compte de l’emprunteur et retourne donc dans les dépôts. Le prêt est devenu dépôt. La création de monnaie n’a pas créé grand chose, sinon un droit supplémentaire de circulation pour la monnaie. Ce système permettrait de créer de la monnaie sans limites, s’il n’y avait les accords Bâle III pour mettre un frein théorique en imposant un niveau minimum de réserves. Dans la réalité, ce frein ne fonctionne pas du tout. Le niveau des réserves n’ayant pas bougé à la création du prêt, celles-ci sont vérifiées uniquement après les opérations de compensation (la nuit). Et si la banque ne dispose pas de réserves, elle a 15 jours pour emprunter des billets à la BCE qui les accorde toujours par peur d’un credit crunch. La seule limite à la création est la capacité des clients à emprunter.
        La BCE continue à imprimer des billets pour essayer de relancer l’économie, mais ceux-ci ne peuvent produire de l’effet seulement si un prêt est créé à partir de ces billets. Mais comme les banques ont déjà asséché tout le potentiel de prêt, il ne se passe rien et ces billets n’ont que la valeur donnée par l’énergie dégagée en les brûlant. Comme les banques trouvent que c’est du gâchis, elles vont essayer de les emprunter elles-même pour les placer sur différentes places de marché. C’est pour cela que la valeur des places de marché comme le CAC40 reste élevée alors que l’absence de monnaie par ailleurs assèche le potentiel de bénéfices des entreprises concernées. On fabrique donc une bulle qui ne demande qu’à éclater.
        La solution au problème passe par le changement des règles de fonctionnement de la création monétaire. La contrepartie ne doit pas être seulement la dette, mais toutes formes de richesse, y compris la richesse potentielle d’un projet d’investissement. Dans ce dernier cas, la monnaie est détruite lorsque le projet devient rentable et non au rythme des remboursements du prêt. Cela revient à créer des rythmes de remboursement plus lents, mieux adaptés aux cycles économiques. Il serait bon également que la propriété de la monnaie revienne à ses utilisateurs qui devraient pouvoir décider collectivement des axes de création monétaire comme c’est le cas actuellement pour la banque WIR en Suisse qui émet sa propre monnaie. Cet exemple Suisse nous montre également qu’une banque centrale n’est pas nécessaire.

  • La solution n’est-elle pas de supprimer les banques centrales ? Les billets ne sont que du papier qui n’est plus garanti par la banque centrale. Dans la réalité, c’est la confiance dans le paiement des dettes qui garanti la valeur du billet. Nous avons donc un fonctionnement à l’envers de la banque centrale. Nous voyons par ailleurs que les taux directeurs sont bien incapables de relancer l’économie. Alors pourquoi maintenir une banque centrale ?

  • Pour les infos bitcoin en français, un des rares sites complets sur la question
    https://bitcoin.fr/
    Le reste c’est du réchauffé déjà dépassé

  • Euh, n’est-ce pas déjà le cas ? Je trouve inique d’avoir à payer la tenue de mon compte courant !
    Je n’ai jamais fait de découvert, par contre, de par ses jeux d’écriture, la banque en profitait pour me facturer des frais scandaleux .
    Mais comment faire autrement ????????

  • Il faut déjà payer pour qu’elles nous le rendent!! On peut continuer!!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L'influent économiste Olivier Blanchard (ancien économiste principal au FMI) avait prévu, un peu imprudemment, que les taux d’intérêt (réels) allaient rester faibles et inférieurs aux taux de croissance réels pour les 20 prochaines années, et cela pour tous les pays (cf. PIIE, Reexamining the economic costs of debt, O. Blanchard, Nov. 2019). Donc inutile de procéder à un ajustement, la dette publique allait décliner par enchantement.

Pour M. Blanchard, les taux étaient sur une tendance séculaire à la baisse depuis le XIVe siècle… Dans ... Poursuivre la lecture

Les profits exceptionnels réalisés par les banques, en particulier américaines, posent de réelles questions. La voie commode de la taxation leur apporte de fausses réponses.

 

Une économie sous influence

Le vocabulaire employé est un signe parlant de l’inquiétude que suscite outre-Atlantique la concentration du pouvoir financier aux mains d’un nombre très restreint de très gros établissements.

Les huit premiers d’entre eux sont couramment qualifiés par les médias de « seigneurs de Wall Street » mais aussi de « géants... Poursuivre la lecture

Les autorités prétendent lutter contre l’inflation. En pratique, elles préfèrent laisser filer la valeur de l’euro, et poursuivre les politiques de déficit. Elles inventent des mesures sur le « partage de la valeur » ou contrôlent les prix en guise de secours à la population…

Les entreprises et les gouvernements ont pris l’habitude de leur capacité d'emprunter sans cesse à des conditions plus avantageuses.

Sans la manne des crédits, les valeurs en Bourse dérapent, l’immobilier plonge, et les faillites repartent à la hausse.

... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles