Le chômage des jeunes : on en est où ?

Si le chômage est un problème majeur pour la France, le chômage des jeunes est un plus gros problème et le segment des jeunes actifs non qualifiés est particulièrement touché.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le chômage des jeunes : on en est où ?

Publié le 12 mai 2016
- A +

Par Stéphanie Delestre.

Le chômage des jeunes : on en est où ?
By: Gerry LauzonCC BY 2.0

Selon l’Observatoire des Inégalités (janvier 2015), le taux de chômage des non diplômés est presque trois fois plus élevé (17 %) que celui des personnes qui disposent d’un diplôme niveau bac + 2 (6 %). Le taux chômage des jeunes non diplômés n’est pas loin de 40 %.

Chômage des jeunes : une question de qualifications et d’insertion

L’enquête Génération 2004 menée par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) sur l’insertion des jeunes, montre que deux tiers des jeunes non diplômés sont entrés très jeunes dans la vie active (18 ans en moyenne) et que durant les 3 premières années de leur vie professionnelle, 53 % d’entre eux ont passé plus de 6 mois au chômage (et 36 % plus de 1 an).

Après 3 ans, près d’un tiers était toujours au chômage. Sur la tranche des 50-64 ans, 33 % a au plus un brevet des collèges. Le rapport du Céreq souligne que quand les non-diplômés accèdent à un poste, il s’agit souvent d’un emploi précaire. 31 % des non diplômés intègrent le monde du travail grâce à un CDD ; 27 % sont intérimaires.

L’insertion des non, ou peu diplômés, fait l’objet d’une grande attention des pouvoirs publics et de nombreuses mesures sont prises pour y remédier (allègement des charges et du coût du travail). L’objectif est de diminuer la sélectivité dont le marché du travail fait preuve à l’encontre des non diplômés. Les individus ont des productivités différentes liées à leur niveau de capital humain [Becker, G. S. (1964). Human capital theory. Columbia, New York].

Ceux qui ont une productivité perçue comme très faible par les employeurs (qui ne reçoivent pas de signaux de productivité élevée) risquent de ne pouvoir être embauchés si le salaire minimum imposé sur le marché est supérieur à cette productivitéou s’il y a excès de travailleurs avec des signaux de productivité supérieure. Les diplômes jouent en effet un rôle de signal [Spence, M. (1973). Job market signaling. The quarterly journal of Economics, 355-374].

Imperfections informationnelles

chomage des jeunes rené le honzecParmi les multiples explications du chômage, les imperfections informationnelles (coûts de collecte et de traitement de l’information, asymétries d’information entre offreurs et demandeurs, limitations cognitives des individus, asymétries d’offre et de demande) ont été soulignées [Dale T Mortensen and Christopher A Pissarides. Job creation and job destruction in the theory of unemployment. The review of economic studies, 61(3), pp. 397–415, 1994].

Une fonction d’appariement formalise mathématiquement la rencontre entre un flux d’offres de salaire émanant des entreprises et un flux de demandes d’emploi ; les imperfections informationnelles sont analysées comme un facteur frictionnel significatif, qui fait que même avec un chômage important, des emplois restent inoccupés, soit environ 900 000 chaque année.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La rupture conventionnelle est un dispositif de rupture du contrat de travail d’un commun accord entre l’employeur et le salarié. Contrairement à la démission, elle permet au salarié de bénéficier des allocations chômage.

Voici 5 raisons de conserver tel quel ce dispositif.

 

Sa remise en cause serait un acte de défiance envers le dialogue social

La rupture conventionnelle est issue de la négociation entre partenaires sociaux : sa création a été prévue par l’accord national interprofessionnel de 2008 (signé par l’e... Poursuivre la lecture

2
Sauvegarder cet article

Un article de Philbert Carbon.

 

L’Insee dresse un portrait des multinationales françaises dans une note récente. Par firme multinationale française, l’institut désigne un groupe de sociétés (hors services non marchands et filiales bancaires) dont le centre de décision est situé en France et qui contrôle au moins une filiale à l’étranger.

 

Les multinationales françaises réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires à l’étranger

En 2021 (année sur laquelle porte la note), elles contrôlaient 51 00... Poursuivre la lecture

Un article de Bertrand Nouel

Qu’est-ce que la « trappe à bas salaires » ? C’est le fait d’encourager l’embauche de salariés peu productifs (peu compétents, peu expérimentés…) en abaissant, jusqu’à les supprimer, les cotisations et charges patronales qui seraient normalement prélevées sur le salaire brut. On a « en même temps » complété la rémunération des mêmes salariés avec la « prime d’activité », qui est à la charge de la CAF. Ces exonérations et ce complément n’existent que pour les bas salaires : au niveau du smic et en dégressivi... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles