La Chine n’est pas le problème, elle est la solution

Faire avec la Chine, une étude sur la nécessité de prendre la Chine comme un partenaire économique plus que comme une menace.

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La Chine n’est pas le problème, elle est la solution

Publié le 5 mai 2016
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Par Florent Dussidour.

faire équipeOn craignait son essor, voilà que l’on redoute désormais le ralentissement de la Chine. Depuis que Deng Xiaoping, ancien secrétaire général du Parti communiste chinois, a libéralisé l’économie chinoise, tous les regards se portent sur l’Empire du Milieu dont la conjoncture économique ne laisse personne indifférent et fait surtout place à de nombreuses approximations dans son analyse.

Dans l’ouvrage Faire avec la Chine, les auteurs de la Fondation Prospective et Innovation tentent de prendre le contre-pied de tout ce qui a pu se dire sur le ralentissement de la deuxième économie mondiale. Présidé par Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et actuel président de la Commission des Affaires Étrangères au Sénat, cette Fondation s’efforce d’apporter aux décideurs français un éclairage international sur des sujets stratégiques.

Un nouveau modèle de développement chinois ?

Été 2015, c’est la panique générale. La Chine semble montrer des signes de faiblesse et tout de suite on craint que le ralentissement chinois ne provoque une récession mondiale. Or, après avoir multiplié son Produit National Brut par 22, et par 15 son PNB par tête, « la Chine n’a plus besoin de ce taux de 9,8% qu’elle a soutenu en moyenne pendant un tiers de siècle ». Les auteurs expliquent que l’intérêt est de comprendre que « la Chine est en train de changer de modèle et non pas de s’essouffler dans la poursuite du précédent ». L’enjeu est donc d’en déceler les prémisses afin d’y prendre part car « on se trompe en cherchant à lire dans ce ralentissement programmé l’effet inquiétant de cycles économiques, alors qu’il s’agit de l’incidence calculée de changements structurels jugés à présent nécessaires : ne plus dépendre à ce point des exportations ».

Les réponses françaises aux nouveaux besoins de la Chine

À partir de ce constat, la France doit tirer son épingle du jeu et s’organiser pour aborder 17% de l’économie mondiale et 400 millions de consommateurs solvables. C’est une des raisons pour laquelle Ubifrance a été créée. L’agence française pour le développement international des entreprises, placée sous la tutelle du Quai d’Orsay, de Bercy et du ministère chargé de l’aménagement du territoire, accompagne les entreprises françaises dans leur parcours export, depuis l’orientation sur les marchés étrangers jusqu’à la concrétisation d’affaires et l’implantation sur le terrain. Selon les auteurs, «elle a en Chine, avec 7 bureaux et 100 collaborateurs le plus grand réseau d’influence et de soutien après celui des USA».

À l’échelle départementale, le livre évoque également l’initiative Horizon Chine du Conseil général de Charente-Maritime. La collectivité territoriale milite pour l’établissement d’une plate-forme de coopération culturelle, éducative et économique avec la Chine du nord-est (Dongbei).

Enfin, on connaît la « success story » de cette laiterie bretonne devenue le principal approvisionneur en lait maternisé pour la Chine. Cela a été rendu possible par l’entremise d’un fonds franco-chinois.

Faire des affaires en Chine 

Dans le contexte d’une concurrence mondiale attisée par l’entrée en scène des émergents, les auteurs de cet ouvrage incitent les PME françaises à avoir recours à des concentrations avec leurs homologues chinois en affirmant que « plus l’usine est grosse, plus les coûts sont bas ».

Par ailleurs, la Chine est devenue le premier marché de l’e-commerce avec 320 milliards de dollars en 2014. Alibaba à elle seule fait plus d’affaires en Chine qu’eBay et Amazon réunies dans le monde entier. En 2015, malgré un recul à 7% de croissance, ce chiffre correspond, sur la base du PIB chinois actuel, à une augmentation annuelle de la taille d’une économie turque toute entière, ou si l’on préfère d’une économie russe tous les 3 ans.

Autant d’éléments qui poussent la Fondation Prospective et Innovation à promouvoir un rapprochement encore plus affirmé avec la Chine, « elle qui ouvre les routes de la Soie, se porte vers l’Asie centrale, s’intéresse au Pacifique, s’active en Afrique. »

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  • le grand bluff chinois? ou pas?

  • Commercer avec la Chine n’est pas un problème. Du reste on a bien profité de la mains d’oeuvre chinoise pour payer moins cher son téléphone portable ou son ordinateur. Le problème de la Chine sont ses structures politiques d’où abus de langage en disant que l’économie chinoise à été libéralisée. Elle ne l’est pas. La Chine n’est pas du tout une économie libérale La Chine figure au 144ème rang dans le classement mondial de la liberté économique. Les rapports qui déterminent son classement son franchement pas très bon.

    http://www.heritage.org/index/country/china

    D.J

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