Apprendre de l’erreur c’est bien, innover dans l’erreur c’est mieux !

Comment apprendre de ses erreurs, et surtout aller au delà ?

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Erreur (Crédits : Elyce Feliz, licence CC-BY-ND-ND 2.0), via Flickr.

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Apprendre de l’erreur c’est bien, innover dans l’erreur c’est mieux !

Publié le 20 mars 2016
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Par Isabelle Barth.

Erreur (Crédits : Elyce Feliz, licence CC-BY-ND-ND 2.0), via Flickr.
Erreur (Crédits : Elyce Feliz, licence CC-BY-ND-ND 2.0), via Flickr.

On entend de plus en plus souvent qu’on « apprend de ses erreurs ». L’erreur a longtemps été une faute, elle est de plus en plus perçue comme apprenante. C’est vertueux ! Mais il faut aller plus loin, et savoir innover dans l’erreur ! Je m’explique.

L’erreur est apprenante

On ne regarde plus l’erreur de la même façon. Depuis quelques années, certainement sous l’impulsion de la globalisation, nous apprivoisons peu à peu la notion d’erreur, avec l’idée que l’erreur n’est pas une faute morale. Le mantra : « Certaines fois on réussit ! Certaines fois on apprend ! » entre dans la nouvelle grammaire des managers. Et c’est une bonne chose !

Rappelons que pour faire des erreurs, il faut avoir tenté et su prendre des risques. Comme le chante très justement Véronique Sanson : « Celui qui n’essaie pas ne se trompe qu’une seule fois ». L’erreur n’est apprenante que si l’on a conscience de l’avoir commise. Cet apprentissage est donc lié à trois choses : l’intelligence de l’environnement et des situations qui permet l’identification des risques, le courage de se lancer dans le projet en ayant évalué ces risques, et la capacité de relecture des situations. Il faut donc ces trois temps pour avancer vers l’erreur apprenante.

L’absence de l’évaluation des risques fait qu’on entreprend en toute insouciance. Le refus de se lancer par peur de prendre des risques est un évitement stérile. Et l’oubli de confrontation avec l’erreur, par manque de temps ou d’envie, fait passer à côté de toute opportunité d’apprendre de ses erreurs.

Innover dans l’erreur

Le processus apprenant que j’ai décrit est vertueux, surtout s’il a des effets « cliquet », c’est-à-dire, s’il évite de revenir au même stade, et permet de repartir sur des bases plus avancées.

Sa pratique est vitale et demande un certain courage. Mais on peut faire mieux. Comment ? En innovant dans l’erreur ;

Cela consiste en quoi ? À utiliser l’expérience des autres. Il faut alors identifier des erreurs que d’autres ont commises pour ne pas les reproduire. Cela implique d’accepter de partager ses erreurs, de ne pas les garder pour soi, ce qui encore un autre défi. Car, s’il n’est déjà pas simple de regarder en face ses erreurs, c’est carrément très difficile de les formuler et de les restituer à d’autres. C’est une mise à nu encore plus exigeante. Mais c’est aussi offrir à d’autres la possibilité d’apprendre d’erreurs partagées. C’est leur donner la marge de liberté d’emprunter d’autres chemins, de commettre d’autres erreurs, plus innovantes, plus apprenantes.

Travailler les worst practices

Je préconise de créer des plateformes d’échanges de nos « flops » pour donner une accélération à un apprentissage commun. Un adage dit qu’ « on n’apprend pas des erreurs des autres », peut-être, mais on peut les identifier pour les éviter, pour innover dans l’erreur ! À quand le partage de nos worst practices ? (de nos mauvaises pratiques) ?

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  • Partager les erreurs liées au fonctionnement et aux façons de travailler requiert déjà une certaine capacité à voir les choses en face, à analyser et à imaginer les solutions. Ceci est parfois impossible du fait de la culture de l’organisation ou des managers .Pour beaucoup de managers être transparent sur les erreurs donne des arguments à des concurrents potentiels. La lutte pour le pouvoir ne fait pas toujours bon ménage avec ces approches. Admettre ses erreurs individuelles et les partager est une étape encore plus difficile à franchir.

    • Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous mais j’espère bien vous convaincre d’en venir à une démarche telle que décrite ci-dessus, au moins pour votre gouverne personnelle (partager vos erreurs, avec qui? Avec votre collègue-concurrent? C’est donc plus délicat).

      En fait: notre réflexe habituel, quand nous « réussissons », c’est de trouver cela « normal » (sous-entendu: « nous sommes bons »: la confiance en soi est indispensable, dans la vie, et sa « disparition » est le symptôme commun de tous les troubles psychologiques, que ce soit une cause ou une conséquence).

      Par contre quand nous « échouons », nous sommes vexés et cela nous remet en question, littéralement: nous analysons l’enchaînement des faits qui ont conduit à cet échec: si nous trouvons de mauvaises raisons qui sont souvent de mauvaises excuses, rapidement, nous nous rendons compte de notre mauvaise foi, à écarter si nous voulons vraiment déceler notre erreur que nous allons alors trouver, ce qui sera essentiel pour ne pas la répéter. Ce raisonnement ne réveille aucun souvenir?

      Donc, oui notre erreur est devenue claire et nous avons appris; bénéfice supplémentaire: nous avons appris à être franc et sincère avec nous-mêmes quand nous voulons « savoir », sans faux-semblant.

  • En politique, c’est différent : un politicien ne commet jamais d’erreurs, s’il ne réussit pas, c’est que « les conditions ne sont pas réunies ». Mais il découvre beaucoup d’erreurs chez ses prédécesseurs ou ses opposants, erreurs dont il ne tire pas d’autre profit ou enseignement qu’un slogan « Votez pour moi ».

  • Un célèbre chef d’entreprise au cheval cabré disait :
    « L’expérience, c’est la somme de nos erreurs. A condition de ne pas recommencer ! »

    • La citation exacte de Enzo Ferrari est :
      « L’expérience, c’est la somme de nos erreurs. A condition de ne pas les recommencer ! »

  • Il existe peu de façon de réussir. Il existe plein, beaucoup trop, de façon d’échouer. C’est pour ça que ça ne sert pas à grand chose d’apprendre de ses erreurs et que « l’expérience est une lampe qui éclaire le chemin déjà parcouru ». Si vous voulez refaire la même chose, l’expérience est peut-être utile, mais pour faire autre chose, quelque chose de nouveau …

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