Ces divorces qui vous ruinent

L’illusion statistique ne rend pas compte de l’appauvrissement dû à la multiplication des familles monoparentales.

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Ces divorces qui vous ruinent

Publié le 18 mars 2016
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Par Guillaume Nicoulaud

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Commençons par un cas d’école. Paul et Julie sont mariés et ils ont deux enfants de moins de 14 ans ; ce qui, dans les statistiques de l’Insee, correspond à 2.1 unités de consommation (1 + 0,5 + 0,3 + 0,3). Ils gagnent l’un comme l’autre 1500 euros net par mois ce qui fait qu’avec un quotient familial de 3, ils ne paient pratiquement pas d’IRPP (ou du moins le peu qu’ils paient est compensé par les prestations sociales). Au total et pour simplifier, ils ont un revenu disponible de 3000 euros ce qui, rapporté à leurs 2,1 unités de consommation, fait un niveau de vie de 1429 euros ; soit 429 euros de plus que le seuil de pauvreté à 60 %. Bref, Paul, Julie et leurs deux enfants ne sont officiellement pas pauvres.

Maintenant, supposez qu’ils divorcent. Comme dans la plupart des cas, Paul se retrouvera seul (une unité de consommation) tandis que Julie obtiendra la garde de ses deux enfants (1,6 unité de consommation). Évidemment, Paul va devoir payer un peu plus d’IRPP et touchera moins d’allocations ce qui ramène son revenu disponible et son niveau de vie à quelque chose comme 1400 euros par mois. Le seuil de pauvreté étant en 2013, fixé à 60 % du niveau de vie médian, soit 1000 euros, il n’est toujours pas pauvre mais son niveau de vie a légèrement baissé. Mais c’est pour Julie que ça va être vraiment différent : elle gagne toujours 1500 euros par mois mais le niveau de vie de son nouveau ménage, composé d’elle-même et de ces deux enfants soit 1,6 unité de consommation, vient de tomber à 938 euros. C’est-à-dire qu’elle et ses deux bambins sont désormais officiellement pauvres.

Du point de vue des statistiques, nous avions donc un ménage composé de quatre personnes qui s’en sortait et nous avons maintenant deux ménages dont un (Paul) qui a vu son niveau de vie baisser légèrement et un autre (Julie et les deux petits) qui sont passés sous le seuil de pauvreté monétaire. Tout ça pour un divorce.

 

L’ÉMERGENCE DE LA FAMILLE MONOPARENTALE

Pourquoi cet exemple ? Eh bien parce que parmi les grandes évolutions de notre société ces dernières décennies, le cas de Paul et Julie est de plus en plus fréquent. Si j’en crois les données de l’Insee, les familles monoparentalesdoux euphémisme qui dans huit cas sur dix désigne une mère seule avec ses enfants, représentaient à peine 5,2 % des ménages recensés en 19821. En 2012, trente ans plus tard, c’est 8,2 % des ménages qui sont dans cette situation ; en termes absolus, c’est plus du double. Mais il y a pire encore : non seulement leur nombre a augmenté en proportion de la population totale mais les familles monoparentales se sont aussi considérablement fragilisées. De 1996 à 20122, le taux de pauvreté des membres de familles monoparentales, c’est-à-dire la proportion de celles et ceux dont le niveau de vie était inférieur à 60 % du niveau de vie médian, est passé de 26,7 % à plus du tiers. Le résultat c’est qu’aujourd’hui, si seuls 9,4 % des Français vivent dans une famille monoparentale, c’est le cas de 22,8 % des pauvres.

Pour vous donner un ordre de grandeur de cette évolution, il faut savoir que sur cette même période, soit 1996-2012, le taux de pauvreté des Français a légèrement baissé : de 14,5 % en 1996 à 13,9 % en 2012 ; une baisse de 0,6 %. Or, si vous excluez les familles monoparentales du calcul, nous sommes passés d’un taux de pauvreté de 12,6 % en 1996 à 10,7 % en 2012 ce qui fait une baisse de 1,8 % ; soit 1,2 % de mieux. C’est-à-dire qu’en vivant au sein d’un couple, on est moins fréquemment pauvres qu’il y a 20 ans3 et que ce qui a freiné la baisse du taux de pauvreté en France, c’est très probablement l’éclatement de plus en plus fréquent de certains couples et la fragilisation des familles monoparentales qui en résulte.

Au-delà du biais statistique évident qu’illustre l’histoire fictive et largement simplifiée de Paul et Julie ce phénomène traduit une réalité essentielle de notre société moderne. Les traditionalistes évoqueront bien sûr l’éternelle perte des valeurs morales4 mais il existe aussi une explication beaucoup plus pragmatique : là où nos grand-mères, quand elles ne supportaient plus leur mari, courbaient l’échine parce qu’elles n’avaient économiquement pas le choix, les jeunes femmes modernes travaillent et sont donc beaucoup moins financièrement dépendantes. Il n’est peut-être pas non plus tout à fait inutile de rappeler que le principe du divorce par consentement mutuel, en France, est très récent : il date de 19755.

 

PIRE QUE CÉLIBATAIRE : ÊTRE VRAIMENT SEULE

Il est sans doute inutile de décrire ici toutes les difficultés auxquelles une mère qui élève seule ses enfants doit faire face. Il y a bien sûr de nombreuses femmes diplômées et éduquées qui gagnent correctement leur vie et qui de surcroît peuvent compter sur le soutien, au moins financier, de leurs ex-maris, de leurs parents et de leurs ex-beaux-parents. Seulement voilà, comme le divorce s’est largement démocratisé6, il existe aussi de plus en plus de mères célibataires peu ou pas diplômées et qui, pour ne rien arranger à l’affaire, ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour subvenir aux besoins de leurs enfants.

C’est malheureusement un fait7, on ne divorce pas de la même façon quand on est issu d’un milieu modeste que quand on appartient à une catégorie sociale plus aisée : entre les pères qui disparaissent sans verser de pension alimentaire, des parents qui ne peuvent souvent pas aider leurs filles et un réseau relationnel qui explose avec le couple, ces jeunes mères se retrouvent souvent absolument seules. S’il y a quelque chose en France qui ressemble vraiment à de la misère, c’est la situation de ces femmes et de leurs enfants ; lesquels, pour en ajouter une couche, se retrouveront souvent sur le marché du travail sans diplôme ni aide familiale et iront grossir les rangs des jeunes adultes pauvres8 à qui notre société n’offre rien de mieux que des « contrats d’avenir », ainsi nommés pour mieux cacher qu’ils n’en offrent aucun.

Alors évidemment, il est beaucoup plus simple et politiquement rentable d’énoncer quelques statistiques sans préciser ce qu’elles signifient et d’enrober cela de quelques envolées lyriques. On vous dira comment la concurrence des ouvriers chinois a plongé les nôtres dans la misère, ce n’est pas vrai ; on vous dira comment la déconstruction de notre système de retraite a fragilisé les retraités, ce n’est pas vrai ; on vous dira comment le patronat a obligé les salariés à se contenter du minimum de subsistance, ce n’est pas vrai ; on vous dira encore que le démantèlement de notre système de protection sociale a fragilisé les familles, ce n’est pas vrai non plus.

Ce qui est vrai, en revanche, c’est que la hausse du taux de pauvreté observée ces dernières décennies est très largement imputable à l’émergence des familles monoparentales et notamment celles issues de milieux modestes. Malheureusement pour ces mamans-courage et pour le reste d’entre nous, il semble que notre personnel politique n’ai pas trouvé ce thème suffisamment porteur et préfère monter à l’assaut de moulins plus glorieux. Elles sont décidément bien seules.

Sur le web

  1. Données pour la France métropolitaine, dans le fichier à télécharger, deuxième onglet.
  2. Je n’ai trouvé ni plus ancien ni plus récent sur le site de l’Insee.
  3. Fait stylisé : plus un couple a d’enfants, plus il a de « chances » de vivre sous le seuil de pauvreté. Il y a sans doute un peu de vrai là-dedans, mais il est plus que vraisemblable que l’échelle des unités de comptes introduise un biais non négligeable. Quoi qu’il en soit, pour un couple avec deux enfants, le taux de pauvreté est passé de 11,8 % en 1996 à 9,7 % en 2012 ; plus de deux points de réduction.
  4. Ce qui, de leur point de vue, se tient tout à fait : en Irlande et en Italie par exemple, les divorcés sont très mal vus (ce à quoi s’ajoutent, pour être juste, quelques difficultés d’ordre légal) et du coup, on y divorce effectivement très peu. Notez aussi que je qualifie la « perte des valeurs morales » d’éternelle parce que cette complainte n’a rien de moderne : relisez Platon ou Aristote.
  5. Notez cependant que le taux de divortialité avait largement anticipé la loi ; outre un pic après-guerre (c’est un classique, je vous laisse deviner), on comptait 2,9 divorces pour 1000 couples mariés en 1960 et déjà 3,3 en 1970. La loi a néanmoins accéléré le mouvement : 6,3 en 1980, 8,4 en 1990, 9,3 en 2000 et une dizaine aujourd’hui.
  6. Autre évolution importante sur le long terme : en 1968, pas moins de 56 % de ces mamans étaient en fait des veuves.
  7. Voir, notamment, Clotilde Lemarchant, Familles et inégalités sociales in Cahiers français n° 322.
  8. Cela aussi c’est une tendance lourde : le taux de pauvreté des ménages dont la « personne de référence » a moins de 30 ans est passé de 18,5 % en 1996 à 25,5 % en 2012.
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  • Votre calcul est biaisé, vous supposez que Julie ne touche rien de son ex, ce qui me paraît fort improbable.

    • C’est hélàs souvent le cas… Et le versement des pensions joue sur l’appauvrissement de celui qui la verse.

      – l’autre surcoût est lié à l’immobilier particulièrement cher en France. Dans l’exemple, Paul célibataire devra a minima conserver un logement lui permetant de recevoir ses enfants.
      – sans compter les transports si l’un des ex époux décide de s’installer à l’autre bout du pays.

      • Oui, un couple bénéficie de très nombreux effets d’échelles. Besoin d’une seule voiture, d’un seul logement, d’un seul exemplaire de tous l’électroménager, d’un seul abonnement EDF, GDF, téléphone, assurance, vacances ou hôtel à deux dans la même chambre. Les dépenses d’un couple séparé sont donc beaucoup plus importantes.

        • Oui, la vie est nettement plus coûteuse.

          Comme il est vrai aussi que beaucoup de pères ne respectent pas leur dette mensuelle très longtemps et après, c’est la croix et la bannière pour l’y forcer (en justice), ce qui conduit à la fois à la « fatigue du conflit » comme à la difficulté de continuer à payer l’avocat.

          On comprend mieux les traditionalistes (pour lesquels je n’ai aucune sympathie pour le mariage homosexuel dit sottement « pour tous ») mais la vieilles philosophie pragmatique: « on reste ensemble à cause des gosses » (après, on fait ce qu’on veut!).

      • Le fait est que, là aussi, l’augmentation forte du nombre de divorces contribue à l’augmentation des prix de l’immobilier.

        Il faut deux logements là où il n’en fallait qu’un seul.

        Pas besoin d’être grand clerc pour constater le lien de cause à effet. Mais c’est plus facile d’accuser les méchants promoteurs immobiliers et autres vipères libérales.

        • Très juste.
          D’ailleurs la diminution du nombre de personnes par foyer (INSEE) ne vient pas d’une moindre fécondité mais d’une augmentation du nombre de foyers à cause des divorces.

        • « Ll faut deux logements là où il n’en fallait qu’un seul.  »

          Les protagonistes peuvent retourner vivre chez leurs parents ou se mettre en ménage avec une autre personne. dans une certaine mesure, il y a un effet compensateur.

    • Il est possible que Julie soit censée toucher quelque chose de son ex. Il est même possible qu’il y ait un jugement du tribunal, contraignant, dans ce sens. Mais un ex qui ne veut pas payer ou qui disparaît dans la nature ne paie rien, c’est un fait aussi. Et ça n’arrive pas que dans les films.

    • Quand bien même elle toucherait 200 €, leur niveau de vie, aux deux, aurait baissé. Et si elle touche plus de 400 €, c’est Paul qui serait officiellement pauvre.

  • Un très bon article qui insiste sur une réalité connue mais trop peu médiatisée. Nos « élites » ne veulent sans doute pas l’évoquer de peur de tomber dans le prêche moraliste – ce que cet article évite heureusement.
    Quiconque élève des enfants s’est probablement rendu compte à quel point le faire seul(e) est difficile – ne fût-ce qu’en imaginant tout ce qui ne serait pas possible si le conjoint, et éventuellement les aides reçues de la famille (grands-parents, etc.), n’étaient pas là.

  • Tant de paramètres oubliés dans cet article, notamment celui de la pauvreté des mères alors qu’elles sont encore en couple. Les mères gagnent 42% en moins que leur conjoint (INSEE). Alors quand intervient la rupture du couple, cette pauvreté est visibilisée.
    Dire que l’augmentation du taux de pauvreté global est imputable au seul fait de la monoparentalité (féminine) c’est occulter non seulement les inégalités de salaire, de précarité de l’emploi, du plafond de maternité – dans tous les milieux socio-économiques, pas seulement les moins instruit ou plus modestes – mais aussi que lors des ruptures, ces femmes perdent (de nouveau) en niveau de vie – 20% en moins (contre 3% pour les pères, mais 35% des pères s’enrichissent même après la rupture – Collectif Onze).
    Enfin, en ce qui concerne la non prise en charge financière des enfants par les deux parents après la rupture, renvoyant la responsabilité (enfin) à ceux qui n’assument plus et qui profitent d’un système ou l’impunité règne – très largement les pères – qui ne paient plus leurs pensions (obligations alimentaires qui ont baissé de 10% à la fixation depuis 10 ans – et qui sont déductibles des impôts – donc pas d’excuses).

    • Caserait bien de citer les statistiques de l’INSEE en entier :

      En moyenne, en 2011, les femmes vivant en couple ont perçu un revenu annuel de 16 700 euros contre 29 000 euros pour leur conjoint, soit 42 % de moins. Par comparaison, cet écart n’est que de 9 % entre les femmes et les hommes sans conjoint.

      Dans les couples dont les deux membres travaillent à temps complet (44 % des couples), la femme contribue en moyenne pour 44 % aux revenus du couple (figure 1), niveau plus proche de la parité des revenus..

      De là à considérer que c’est un choix des femmes d’avoir une activité réduite lorsqu’elles sont en couple…

      Perso mon ex il a fallu que je la force à retrouver un job avant de la remettre sur le marché… dur dur.

  • Si je ne renie pas le cas de figure de familles monoparentales evoque dans votre article, je suis stupefait par le parti pris systematique en faveur des femmes divorcees… Jamais n’est evoque le cas des peres divorces qui payent une pension alimentaire et qui se trouvent soudainement dans une situation financiere grandement fragilisee… c’est mon cas et je ne pense pas etre un cas isole… Le cout d’un divorce (prestation compensatoire + pension alimentaire) est tres souvent supporte par le pere!

    • Je ne pense pas que l’auteur avait l’intention d’exclure les pères et ne faire porter la misère qu’aux seules mères.
      Mais il est vrai qu’un homme divorcé, avec des enfants qu’ils ne voient que le week-end, il voit systématiquement son niveau de vie baisser.
      Certes statistiquement, un divorce semble jouer plus en défaveur des femmes. Mais les hommes ne sont en rien privilégiés et y perdent aussi.
      Je témoigne aussi en tant qu’ enfant de parents divorcés (dans de bonnes conditions.)

    • Bien des hommes se font ratissé lors d’un divorce.

      Solution ?

      1/ Ne pas se marier. Ne pas faire d’enfants.

      2/ Se marier dans le régime de la séparation des biens. Marier une femme au moins aussi riche que vous et dont les perspectives de carrières sont financièrement intéressantes. Acheter l’immobilier en SCI dont les parts sont réparties en fonction des versements de chacun. Ne pas avoir de comptes joints. Acheter tous le restes avec son propre compte et garder les factures.

    • Il est un fait qu’ici aussi, il n’y a pas à faire de sexisme et il ne s’agit pas de ça mais du cas, fréquent, de la Maman qui interrompt plus facilement sa « carrière », à temps partiel, pour élever ses enfants, ce qui permet au mari qui progresse professionnellement.

      C’est une caricature mais encore trop souvent vérifiée, malheureusement.

  • Bonjour

    Et il y a combien de soit disant famille monoparentale où la mère vit avec un autre homme non officiel?

    • De ce que je peux voir, seule une faible proportion fait bourse commune.

    • gillib,

      Exact , cette non recomposition officielle des familles permet de toucher des aides sociales type  » aide à la femme isolée …

      Cela dit , l’appauvrissement via le divorce est très réel et je dirais même que le fait d’avoir des enfants à travers même un couple , appauvrit la famille..

      • une famille sans enfants, pour moi c’est un concept étrange… donc disons plutôt que le fait de fonder une famille appauvrit le couple sur un plan financier et réduit son niveau de vie

  • Parce que je suis une femme et que j’ai élevé mes enfants pour une grande partie sans leur père (mais avec leur contribution financière et plus) je vais me permettre de contester l’image d’épinal de la mère-courage et dire je supporte mal l’utilisation délibérément affective du mot « maman » comme dans le point 6 alors qu’à aucun moment il n’est question de « papa »

    Oui, le nombre de « foyers monoparentaux » a explosé au même rythme que le nombre de divorce ou le nombre d’enfants conçus hors mariage.
    Oui, pour un parent seul avec enfant(s) la vie et son coût sont plus problématiques qu’en couple.
    Oui, le parent seul avec enfant(s) est le plus souvent la mère.

    Mais les femmes ne sont pas des faibles d’esprit, y compris celles d’origine modeste.
    Elles ont accès à l’instruction, à l’éducation, à l’information, elles bénéficient du droit à la contraception, du droit à l’avortement, du droit à la recherche de paternité.

    Beaucoup sont de bonnes mères y compris en solo, d’autres ne le sont pas et se servent de leur(s) enfant(s) pour obtenir un statut, un logement ou pour faire « payer » le père. Les mères n’ont pas moins de faiblesses que les autres.

    Je trouve la dernière partie de l’article inutilement larmoyant.

    « Malheureusement pour ces mamans-courage et pour le reste d’entre nous, il semble que notre personnel politique n’ai pas trouvé ce thème suffisamment porteur et préfère monter à l’assaut de moulins plus glorieux. Elles sont décidément bien seules. »

    Que proposez-vous… un statut particulier de mère solo ?
    Comme si ces femmes étaient nécessairement des victimes soit d’hommes égoïstes qui se désintéressent de leur progéniture, soit de la société.
    Je revendique la responsabilité des femmes y compris seules avec enfant dans leur choix de vie.
    Ce qui importe, c’est qu’elles aient les armes intellectuelles pour décider de leur vie, ne les réduisez pas à l’appartenance d’un milieu « modeste » elles valent mieux que cela.

    • Wah ça fait du bien d’entendre ça venant d’une femme (si c’est une femme).
      « Homme libéral quarantaine cherche femme libérale affirmée même âge. »

  • L’Etat aide les familles monoparentales pour qu’elles aient le minimum de ressources. Donc, je ne pense pas qu’il faille plus faire compatir (« mêre courage ») les familles isolées que les autres.

    Le problème statistique est que le parent isolé ne dispose plus de la disponibilité nécessaire pour progresser ou acquérir un capital.
    A moins d’appartenir à une classe aisée par son métier ou le cercle familiale, la famille monoparentale devient un piège : les besoins minimum sont couverts mais sans plus, on reste absolument dépendant des aides de l’état…

    Au bas de l’échelle, on peut plutôt s’en contenter en espérant des opportunités. Mais dans les classes moyennes, c’est une chute morale et matérielle.
    Au final, la tendance fera que les familles monoparentale seront toujours plus fréquentes dans les milieux pauvres que dans les moyennes.

    • Il faut dire aussi que c’est quasiment impossible pour ces femmes pauvres de refaire leur vie, il existe peu de princes charmants acceptant de faire leur vie avec une femme desocialisée et des enfants qui ont du mal à vous accepter. C’est donc dans la majorité des cas le début de la fin.

  • C’est connu depuis fort longtemps
    Voltaire a écrit « l’homme au 40 écus » (c’était peu ou prou le revenu moyen de l’époque) , qui donne sa vision de ce qui ne s’appelait pas encore la micro-économie, et qui contient cette phrase (de mémoire) en faveur de la mise en couple :
    « deux pauvretés mise ensemble font une honnête moyenne  » (il utilise en fait le mot médiocrité, sans la connotation péjorative actuelle). Et bien sur l’inverse était déjà vrai : un couple moyen qui se sépare retombe dans la pauvreté

  • Je conseille fortement la lecture du livre de Bertrand Leminnicier « Le marche du mariage et de la famille » en complément.

    http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/07/Le-march%C3%A9-du-mariage-et-de-la-famille.pdf

  • L’article parle surtout de la situation des femmes seules avec leurs enfants. J’imagine que notre nouveau ministère de « l’égalité réelle » va lutter pour que les enfants soient également répartis entre père et mère ? ou bien je me fais des illusions sur les intentions et la volonté réelle de Hollande ?

  • Le père divorcé perd 25 à 30% de ses revenus de par la pension alimentaire (et les délais de recouvrement sont très rapides, en cas de non paiement). Cette somme doit donc être rajoutée aux revenus de la mère. Il s’agit, depuis des années, d’un barème fixé par la loi (bien que les juges puissent l’augmenter).

    Le capital qu’il aura pu accumuler durant leur vie commune (généralement, la maison achetée à deux) sera attribué à son ex femme, vu que la Prestation Compensatoire est miraculeusement fixée à la moitié de la valeur de cette maison. Le mari n’aura d’autre choix que de la céder (dans une magnifique apparence de légalité et de justice).

    Malgré un contrat de mariage en séparation des biens, il peut faire une croix sur tout ce qui est mobilier. Quand l’ordonnance de séparation est rendue par le juge, Monsieur quitte la maison avec ses vêtements personnels et RIEN d’autre. Ni ordinateur, ni frigo, ni télé. Bien sûr, il pourrait les récupérer après le jugement définitif, un an plus tard, quand il aura déjà tout racheté… Mais c’est une nouvelle procédure longue, coûteuse et, à ce stade, inutile.

    La garde des enfants étant presque toujours attribuée à la mère, la juge (je féminise à dessein) lui laissera l’usage de la voiture, même si elle est au nom du mari (et qu’il l’a payée).

    Si Madame décide de suivre son nouveau compagnon à 600 km de là, Monsieur sera bien forcé de payer les frais de déplacement car c’est celui qui n’a pas la garde des enfants qui est chargé de venir les chercher et de les ramener en temps et en heure.

    Comme l’a fait remarquer Cap2006, il faudra aussi que Monsieur, désormais célibataire, loue un appartement capable de recevoir ses enfants, donc plus grand et plus cher.

    Au final, plus d’enfants, plus de maison, quinze ans de remboursement de crédits partis en fumée, plus de meubles, plus de voiture et un salaire amputé d’un quart.

    Vous pensez vraiment que c’est la femme qui est à plaindre?

    • Je pense que les hommes qui se trouvent dans cette situation l’ont bien cherché. Un mauvais accord est préférable à un bon procès. Tout cela doit s’anticiper, l’amour ne doit pas être aveugle.

      Perso avec un revenu de 5 fois celui de mon ex, je n’ai pas versé de pensions (garde partagée), pas de prestation compensatoire et l’évaluation du patrimoine s’est fait au coût d’achat (et non du marché)… mais j’ai mis mon poing dans ma poche pendant 1 an et pris tous les frais des enfants à ma charge (santé, scolaire et extra-scolaire). Et j’ai même pris le même avocat que mon ex (je le conseille) !

      • « Je pense que les hommes qui se trouvent dans cette situation l’ont bien cherché »
        Non mais! Les femmes seraien t d’une race supérieure et la laideur, l’ignominie n’existerait pas chez elles? Il serait bien de revoir les stat de violence pour réintégrer dans tout raisonnement qu’elles sont aussi violentes que les hommes et que dans les histoires de divorce la violence ne s’exprimant pas par les muscles elles valent bien largement tout homme à ce niveau car leur violence s’exprime alors par des voies réglementaires et légales.
        Pour ce qui concerne l’article je le trouve insupportable par son sexisme. Et c’est bien dommage car il relève un problème de fond réel.

  • N’oublions pas que ces femmes, mêmes pauvres, sont plus heureuses qui si elles étaient restées avec leurs maris pour conserver un confort financier. Leur qualité de vie s’améliore, donc. 🙂

  • Et puis elles peuvent trouver un nouvel amour.

  • OK, « la hausse du taux de pauvreté observée ces dernières décennies est très largement imputable à l’émergence des familles monoparentales ». Dont acte.

    Mais pour une fois il me semble que l’Etat n’y est pour rien, ni les hommes politiques. On pourrait rêver que l’un deux explique ce fait pour recadrer les débats mais c’est tout (et vraisemblablement trop pour la plupart).

    • Un bémol toute fois. C’est l’accès gratuit à la justice (avec l’aide juridictionnelle) qui facilité grandement le divorce : ça coûte moins cher de divorcer que de chercher une solution… puisque c’est l’état qui paie.

  • Article tout à fait pertinent, qui décrit sans biais idéologique une réalité . Je connais beaucoup de mères et qq pères dans cette situation monoparentale précaire . Notre société, complètement leurrée par le rêve du mariage-amour éternel éclipse totalement une des fonctions du mariage : un noyau solide,efficace et stable sur la durée pour atteindre un objectif commun : la réussite et la croissance d’un groupe d’humains .

  • cet article permet aussi en négatif de considérer que le divorce a été rend possible par le progrès matériel..
    pouvoir se séparer est aussi un progrès…

  • Intéressant, cependant cela serait plus intéressant en utilisant une mesure de pauvreté absolue. Le taux de pauvreté relatif de l’INSEE ne fait que mesurer les inégalités, pas vraiment la pauvreté

  • les deux-tiers des divorces sont demandés par des femmes, seront jugés à 75 % par des femmes qui attribueront à 80 % la garde des enfants à la mère…

  • Bon article,

    Ce facteur de pauvreté et peu ou pas évoqué alors qu’il est très important.
    On peut penser que c’est pour éviter de passer pour un moraliste, mais dans un esprit complotiste on peut aussi penser le type de population qui en résulte est du pain béni pour le leviathan …

  • Bonsoir,

    Tout d’abord, c’est un sujet que les différents femmes ministres traitent temps après temps. Ségoléne royal en son temps , a imposé la Garde alternée depuis 2002 comme la règle et le 1, 3, 5 comme l’exception. Bien sur, il faut que les deux parents soient d’accord mais la raison était justement de permettre de contourner les problème de non paiement de pension alimentaire.

    En ce qui concerne ces dernières, elles restent très faible en France ( si l’on compare à d’autres pays, voir grille tarifaire du ministère de la justice mais en gros on est à 200 Euros par mois par enfant en moyenne française avec un dégressif par enfant) mais la CAF se substitue en pratique au bout de 2 mois de non paiement du débiteur. Une nouvelle disposition Taubira, depuis le mois dernier, permet d’aller chercher directement chez l’employeur désormais.

    Comme toutes ces questions, il est difficile à mon sens de généraliser et j’ai croisé en ce qui me concerne des pères courages aussi….

    La vérité est qu’il est difficile d’élever des enfants sans structure autour de soi , physiquement et psychologiquement et qu’autrefois, nos sociétés à taille humaine proposaient ce relais.

    • « La vérité est qu’il est difficile d’élever des enfants sans structure autour de soi , physiquement et psychologiquement et qu’autrefois, nos sociétés à taille humaine proposaient ce relais »

      Vous vouliez le droit de divorce, vous l’avez, mais par pitié … « démerdez-vous SEULES » et ne venez pas mendier chez nous, merci !

      • Mais non, faut faire payer les hommes, jusqu’au bout. 😀

      • C’est idiot et déplacé comme remarque d’autant qu’encore une fois, élever des enfants seul en garde alterné est aussi difficile pour les hommes. Mais je gage que vous n’avez aucune idée du fond de la cave de votre mère qui blanchit votre linge et fait vos courses, de quoi vous parlez.

  • INTERESSANT et excellent article.

  • Cet article est misandrie à un niveau insupportable.
    Plein de caricatures, plein de parti pris, déni de la réalité vécue par les hommes divorcés.

    En un mot REVOLTANT.

    A une certaine époque de notre histoire, un article comme celui-ci aurait pu être écrit par un COLLABO carriériste.

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Or, ce n'est pas le cas.

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Le Secours populaire et Ipsos ont sorti une étude abondamment commentée, en même temps que l’association Les Restos du Cœur faisait part de ses difficultés financières.

Les points saillants de l’enquête Secours populaire IPSOS :

53 % des Français déclarent ne pas pouvoir épargner. 45 % déclarent avoir du mal à assumer leurs dépenses courantes, chiffre en hausse de 6% par rapport à l’année dernière. 18 % vivent à découvert.

 

Tous ces chiffres sont en hausse.

Par ailleurs, ils sont 60 % à déclarer que la haus... Poursuivre la lecture

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