[Replay] Crise agricole : ces 5 raisons qui pourrissent le secteur

Alors que les agriculteurs bloquent la ville de Vannes, petit retour sur ce qui pourrit le secteur agricole français.

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[Replay] Crise agricole : ces 5 raisons qui pourrissent le secteur

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 février 2016
- A +

Par Xavier Chambolle.

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Ces derniers jours sont marqués par des manifestations organisées par les agriculteurs qui ne pourraient vivre de leurs exploitations agricoles et demandent donc de l’aide à l’État. Profitons-en pour rappeler comment fonctionne le marché agricole aujourd’hui en France, qui est responsable de la situation, quelles solutions sont apportées par le gouvernement et comment cela se passe ailleurs.

Fonctionnement du secteur agricole

« La manière dont le gouvernement voit l’économie peut être résumée en quelques courtes phrases : si ça bouge, taxez-le ; si ça continue à bouger, imposez-lui une réglementation ; si ça s’arrête de bouger, donnez-lui des subventions. »1Ronald Reagan

Comme n’importe quelle entreprise française, les exploitations agricoles sont beaucoup imposées et taxées (sans oublier les charges salariales). Le secteur agricole est également l’un des plus régulés et encadrés, notamment à cause de la Politique Agricole Commune (PAC), à laquelle la France tient mordicus avec une remarquable constance d’un gouvernement à l’autre. La PAC, c’est :

  • le contrôle de la production (quotas),
  • le contrôle des prix,
  • des subventions (massives et nombreuses),
  • des réglementations.

Si je peux librement acheter ma salade ou mon poulet, si l’agriculteur est bien propriétaire de sa ferme, il faut bien comprendre que le marché agricole n’est pas libre pour autant. Les interventions de l’État sont particulièrement nombreuses et intenses. Les signaux du marché sont complètement brouillés… même la nature devient une entité abstraite et secondaire. On subventionne par exemple la culture de maïs dans des milieux où l’eau manque.

Estimer l’impact de la PAC uniquement en matière de coût, de budget, n’est pas suffisant. Un quota ça ne coûte rien en tant que tel, mais cela a un impact immense sur le marché.

Crise

« L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » — Frédéric Bastiat

Les interventions de l’État consistent donc à ligoter les exploitants agricoles, puis à leur donner la becquée. Mais ils ont très faim et parfois, c’est la crise ! Les agriculteurs manifestent donc pour obtenir plus d’aides, plus de subventions : ils tirent la couverture.

Rappelons qu’en 2004, la part des subventions dans le RNEA (Revenu Net d’Entreprise Agricole) a même atteint… 80% ! On peut se poser la question : le métier d’agriculteur consiste-t-il à optimiser son exploitation au regard du marché et de son environnement ou bien au regard des formulaires ? Vaut-il mieux produire une denrée demandée par des clients potentiels et qu’on peut produire sur son site ou bien celle qui est subventionnée ?

Comment ne pas avoir l’impression que l’État a transformé les agriculteurs en assistés ? Non pas qu’ils ne travaillent pas, c’est tout le contraire, mais leur réflexe est de demander de l’assistance à l’État, comme toujours en France. Il est vrai que l’État a une énorme responsabilité dans la situation… mais si, en tant qu’agriculteur, vous demandez à ce que l’État intervienne alors que c’est précisément cette intervention qui rend la situation intenable, alors vous avez votre part de responsabilité.

Résolution de crise

« On défend le consommateur en évitant d’augmenter la rémunération du salarié ; on défend le salarié en chargeant d’impôts le capitaliste ; on défend le capitaliste en vendant le plus cher possible au consommateur ; et la justice se trouve ainsi d’autant mieux satisfaite que le salarié, le capitaliste et le consommateur, c’est presque toujours le même type. » — Auguste Detœuf, Propos de O.L. Barenton, confiseur (1938)

Pour résoudre la crise actuelle, avec les agriculteurs qui se plaignent de ne pas pouvoir vivre de leurs exploitations, plutôt que la réforme audacieuse, l’État a choisi d’acheter la paix : il promet 600 millions. Fort avec les faibles et faible avec les forts, comme lors du conflit Uber vs taxis. Quant à la dette publique, on n’est plus à quelques millions près, n’est-ce pas ?

La solution proposée par le gouvernement n’est qu’une fuite en avant, le problème de base n’est pas résolu et nous connaîtrons d’autres crises similaires.

Ne surtout pas remettre en question le système

« Dieu se rit des hommes qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes.» — Attribué à Bossuet

De fait, les agriculteurs soutiennent ces interventions, même s’ils en critiquent les modalités. Tous les gros partis français sont pour le maintien ou la modification de la PAC. Les gouvernements français successifs ont toujours défendu la PAC face aux partenaires européens qui souhaitaient sa suppression ou sa réduction. On a l’impression qu’une écrasante majorité de Français chérissent l’intervention de l’État dans le secteur agricole. Bref, le système actuel est réellement chéri. Mais certains se plaignent. Les uns parce que ça ne rapporte pas assez, les autres parce que ça ne soutient pas « le bon type d’agriculture », entre autres critiques formulées par les apôtres de l’interventionnisme agricole, sans mentionner la très longue liste de problèmes générés par ces interventions.

Dès lors que l’on regarde le secteur agricole dans son ensemble, avec l’État qui intervient de différentes manières, qui fait payer le contribuable plutôt que le consommateur et les principaux intéressés qui tirent la couverture, on comprend qu’il y a un problème majeur et que la solution ne consiste pas à signer des chèques ni à opter pour la rustine.

Le constat est simple : le secteur agricole est pourri jusqu’à la moelle par l’intervention de l’État et aucun intervenant ne semble prêt à le reconnaître. Quel est le pire ? Le système que nous subissons ou l’aveuglement général à son sujet ?

Une autre piste : l’assainissement

« L’État n’est pas la solution à notre problème ; l’État est le problème. » 2 — Ronald Reagan

Ce dont le secteur agricole a besoin, c’est d’être assaini. Cela passe immanquablement par la suppression de la PAC et un désengagement de l’État. Que ce soit clair : l’État aura évidemment encore un rôle. L’État interviendra et sanctionnera si un consommateur se fait intoxiquer, si un agriculteur pollue une rivière, si un intermédiaire étiquette « viande de bœuf » de la viande de cheval. Ce qu’on entend par désengagement de l’État, c’est :

  • 0 quota,
  • 0 subvention,
  • 0 contrôle des prix,
  • 0 règlements hors protection de la faune et du consommateur.

On appelle ça un marché libre : des producteurs, des acheteurs et personne pour brouiller arbitrairement les signaux du marché, personne pour orienter autoritairement l’offre. Quand on soutient cette idée, on nous oppose presque la fin du monde. On pourrait douter effectivement : quasiment tous les pays de l’OCDE ont des politiques similaires à la PAC et le secteur agricole y est quasiment partout massivement subventionné.

Tout est dans le quasiment. Non seulement on voit de temps à autre une petite réforme libérale, par exemple la fin des quotas laitiers en Australie, mais il existe un pays qui a mené une réforme agricole libérale radicale, passant du statut d’un des plus interventionnistes de l’OCDE au plus libéral : la Nouvelle-Zélande.

Les Fermiers Fédérés ont justement un message pour leurs collègues français et européens notamment : Vivre après la suppression des subventions. Lisez cette lettre, lisez-là et essayez donc de démontrer qu’on ne devrait pas tenter de suivre leur exemple. Regardez à quel point notre système est pourri, regardez à quel point le leur fonctionne mieux, même s’il n’est pas parfait, et réfléchissez un petit instant aux bénéfices que nous pourrions tirer d’un tel assainissement, que vous soyez consommateur, contribuable, agriculteur ou les trois à la fois.


Sur le web

  1. « Government’s view of the economy could be summed up in a few short phrases : If it moves, tax it. If it keeps moving, regulate it. And if it stops moving, subsidize it. » (Ronald Reagan, Remarks to the White House Conference on Small Business, 15 août 1986)
  2. « Government is not the solution to our problem ; government is the problem. » (Premier discours d’investiture de Ronald Reagan en tant que président des États-Unis, 20 janvier 1981)
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  • il ne faut pas chercher bien loin l’explication du chaos régnant sur l’agriculture française : il y a trop d’agriculteurs et trop de petites exploitations .
    et si il y a trop d’agriculteurs c’est sans doute que la France est trop rurale pour notre époque mais cela arrange nos politiques , ils trouvent toujours une ville ou un village pour se caser et faire le ‘petit’ chef de clan

    • Bien au contraire. Les gros gagnants de ce système et ses plus grands défenseurs sont justement les grosses exploitations et les gros intermédiaires. On a justement opposé à la libéralisation néo-zélandaise qu’une plus forte concentration du marché en résulterait et cela n’a pas du tout était le cas.

      De la même manière que notre code du travail, rigide et volumineux, donne un avantage compétitif aux grosses structures sur les plus petites.

      Si les petits exploitants jouent le jeu, c’est sans doute la peur du changement qui les motive et l’ignorance du cas néo-zélandais. Ce sont pourtant eux qui ont le plus intérêt à mettre fin à ce système coûteux, inique et inefficient.

    • C’est comme toutes les subventions… elles sont principalement versés aux gros… le CICE, les aides aux paysans sont calculés sur le nombre de m²,… et rajouter a cela, que dans al majorité des cas, il faut un sacré service expert en document d’Etat pour demander des subventions…. les petits n’ont le droit a presque rien.

      Donc NON, le problème ne réside pas dans le fait qu’il y ait trop de petits… ni trop de gros… mais qu’il y ait des subventions… outil de dérèglement du marché.

      Trop de ruralité ? Et vos agriculteurs vous les mettez ou ? au 2eme étage de la tour Montparnasse ? Laissez les gens libre, et laissez le marché tranquille.

    • Les agriculteurs sont deux fois moins nombreux que les fonctionnaires qui leur pourrissent la vie.

      • 10 FOIS, Théo31, 10 fois !
        450.000 agris contre 5.450.000 fonctionnaires !

        • il voulait dire qu’il y a plus de fonks qui s’occupent d’agriculture que de paysans, et c’est vrai.
          lycées agricoles, sécu agricole, office national des forêts, services vétérinaires, contrôleurs, guichets à subventions,…

    • @reactitude « il y a trop d’agriculteurs et trop de petites exploitations. »

      Erreur classique d’analyse : c’est une conséquence de l’interventionnisme, pas une cause de la situation actuelle.

  • Sur RMC, un éleveur expliquait que la FNSEA avait laissé ses adhérents surproduire ce qui avait engendré un effondrement du prix. Les syndicats agricoles et leurs annexes – chambres d’agriculture (8 000 salariés), SAFER (1 000 salariés) – gèrent l’économie agricole du pays à la place des agriculteurs et décident de qui a le droit de s’installer pour exploiter une propriété agricole ou en acquérir une. Ils étouffent les agriculteurs sous les réglementations. Il faut simplifier ces règlements, supprimer les organismes qui en vivent et traiter par des aides sociales directes la situation des agriculteurs en difficulté.

  • selon un vieux cadre supérieur du ministère de l’agriculture mis au placard (le cadre, pas l’opuscule), la PAC avait été et était encore (au moment où il écrivait), pour la France, un système conservateur pour figer la rente agricole et maintenir une sous-productivité soi-disant propice à l’emploi, et pour l’étranger y compris l’Allemagne (mais aussi l’Espagne, l’Italie du nord, etc.), un outil de financement de sa modernisation. La France était donc en train de créer sa propre concurrence, plutôt que suivre la voie de l’industrialisation.
    On comprends pourquoi ce monsieur était dans un placard …

    La philosophie agricole est la même que celle des taxis : le marché est captif et fixé, dans ces conditions ça ne sert à rien de se battre entre agriculteurs, il vaut mieux se le partager ; celui qui se modernise chasse un collègue pour prendre sa place, mais après on sera moins nombreux, on pèsera moins et pourra moins bien se défendre, la course à la productivité est donc une trahison. Sauf que … à l’étranger ils ont bien compris que le marché n’était pas fixé et qu’il avaient le droit, et la possibilité, de tailler des croupières à ces français assez stupides pour croire que tout leur était du et que leur part de marché était définitive. Certains autres français moins stupides ont d’ailleurs participé eux-mêmes à la curée, en s’installant à l’étranger.

    Et pour couronner le tout, on a rajouté des couches délirantes de protection environnementales (dans toute l’Europe) et de droit social (spécificité française) que les fermes industrielles supportent bien mieux que les petites et moyennes. Une ferme géante de mille vaches est moins gênante pour les voisins que son ancêtre traditionnel 20 fois plus petite.

    Bref : « plutôt crever que se moderniser ». 50 ans après la PAC, 15 ans après l’opuscule, le résultat est là : on crève. L’agriculteur nouveau doit miser 300 000 € pour avoir le droit de gagner un SMIC en bossant 70 h par semaine, si tout va bien (et « tout va bien », ce n’est pas tout le temps, n’est-ce pas …). tout ça pour quoi ? pour que maintenant en France le lait premier prix dans les supermarchés vienne d’Allemagne, ce qui aurait été inconcevable.
    Et quand les matières premières de base foutent le camp, les filières « de qualité » meurent aussi. Il n’est pas difficile de faire aussi bon que le roquefort ou le camembert en Silésie ou en Prusse.

    bottom line : c’est à la France de se réformer, pas aux autres de lui faire plaisir.

    • L’analyse est tout à fait correcte. En France On dénonce la subvention mais on montre du doigt celui qui veut s’agrandir, ce sale capitaliste !
      Au passage, aujourd’hui 1000 VL ce n’est plus du tout une « grosse » ferme.
      Voyez comment en Chine on ouvre à tours de bras des fermes de 40.000 VL : http://www.agweb.com/article/100000-cow-dairy-coming-to-china-NAA-wyatt-bechtel/
      Le mois prochain une unité de 100.000 VL va ouvrir ….
      ça fait pleurer quand j’entend Pinatel dénoncer la « ferme usine de la somme » …. Une belle bande de trotskistes !

      • Et ça se passe comment à l’intérieur des entrepôts ? Sur la vidéo on voit bien pendant 2 minutes les immenses hangars industriels, mais rien sur ce qui se passe pour de vrai dans cette usine, oups pardon, cette ferme. Les vaches pissent-elles le lait en 3×8 ?

    • oui…tout à fait…et le plus amusant je crois est qu’après avoir flingué la compétitivité, on propose même comme une solution à la crise d’exporter…on croit rêver…

    • et une petite remarque ce sont des règlements « environnementaux » qui n’ont pas de conséquences claires sur l’environnement, des normes quoi..

      • Dans ma campagne située à 35km de Bordeaux, peu de producteurs laitiers.Quelques producteurs de vache à viande.
        Le problème est le transport de lait vers les laiteries qui ont disparu
        L’abattage est un peu le même problème.
        Curieux que les leaders syndicaux ne s’inquiètent que maintenant.
        Quant au commerce des dérivés du lait, les produits sont nombreux et de différentes marques. Les gondoles en sont remplies

  • il faudrait se renseigner, mais après avoir entendu le commentaire d’un syndicaliste agricole, il me semble avoir compris qu’en fait Hollande donne 100 millions et non 600.

    Le reste est un report de dettes pour plus tard: sans doute faut-il, coute que coute, reporter le problème après les élections de 2017, comme avec la Grèce ?!

  • Oui mais la France est un pays d’etatiste-libre…. on veut pouvoir se bourrer la gueule, mais on assume pas nos actes et donc on veut que ca soit l’Etat qui paye…. On veut etre libre ET ne pas assumer les conséquences de nos actes.

    Les agriculteurs ne sont qu’un échantillon du Francais moyen, ils sont représentatif de ce qu’est le Francais… accepte lourdement les subventions et se plaint de l’augmentation des prélèvements… Combien d’entreprises (hors agriculteurs) ont touchés le CICE et qu’on entend se plaindre du poids de l’imposition Francaise ? 100%. Combien de citoyens se plaignent des impots, voudraient qu’on soit moins fliqués mais adoubent le petit dictateur espagnol et sa folie dépensière avec le maintien du plan Vigipirate… qu’il va nous garantir a vie ? 100%.

    Ce que me disent les petits agriculteurs, c’est que seul les céréaliers profitent de cette mane d’Etat, puisque les subventions sont calculés par rapport au nombre de metre carré de terrain… terrain qui ne coute presque rien a l’achat, mais dont les petits éleveurs n’ont pas besoin, puisqu’on leur prete les terrains gracieusement. Donc au final, comme d’habitude avec les subventions, on ne DONNE qu’a ceux qui gueulent le plus fort…

    Mais les agriculteurs, et je le repete, ne sont que le reflets des Francais dans leur grande majorité, normal finalement… « c’est gratuit c’est l’Etat qui paye »… aucun retour réel médiatique ni politique sur cette phrase… car tout le monde est d’accord.

    • Quand on les voit jeter de la nourriture pendant les manifs, ils n ont aucun respect pour leur travail.

      • En même temps… Anecdote d’un de mes amis journalistes, interviewant un agriculteur qui venait de balancer des palanquées de choux sur le bitume :
        Le journaliste : – Mais c’est du gâchis, bon sang ! Il vaudrait mieux les donner à manger à vos bêtes !
        L’agriculteur : – Ah ça non ! Avec tous les pesticides qu’il y a dedans, vous n’y pensez pas ! Moi, mes bêtes, je les nourris comme moi et ma famille, avec des produits sains que je cultive à part.
        🙂

      • clairement d’ailleurs un de ces énergumènes a balancé une inspectrice qui venait sur son exploitation dans une mare et elle est morte pire que les zadistes et les salariés d’air france j’espere qu’il ira en taule cet abruti.

        • Logique quand il y en a raz le bol des contrôles.

          • c’était pas un contrôle renseignez vous avant de balancer des idioties

            • Je vois que la bouillie prend bien. Les articles à l’origine sont sortis avec la mention de la profession de la jeune dame : controleuse… puis il a été dit que la contrôleuse ne contrôlait pas mais conseillait. Puis les diverses personnes qui se sont exprimées ont employé le mot salariée, conseillère puis technicienne…
              Vous la sentez la communication ?
              Un contrôleur contrôle point barre.

    • Toujours la même chose, en France! Pas d’audit, pas d’étude fiable, subsides, administration, usine à gaz, paperasse, toujours un détail qui manque, retard, pas d’évaluation coût / efficacité, réforme jamais envisagée, personnel insuffisant = augmentation du nombre de fonctionnaires, habitudes, dépenses récurrentes, et le jour où on y touche, les bénéficiaires descendent dans la rue jusqu’à la marche arrière ministérielle!

  • « l’État aura évidemment encore un rôle. L’État interviendra et sanctionnera si un consommateur se fait intoxiquer, si un agriculteur pollue une rivière, si un intermédiaire étiquette « viande de bœuf » de la viande de cheval. »

    Tout ceci n’est pas dur ressort de l’état mais de la justice.

    • C’est bien l’Etat qui se charge de la justice (qui vous condamne), de la police (qui vient vous chercher s’il le faut) et de la prison (qui vous garde s’il le faut).

      • Raison de plus pour la sortir des fonctions régaliennes : comme la monnaie, la justice est un sujet trop sérieux pour la laisser entre les mains de psychopathes.

        • Déjà la simple indépendance du parquet permettrait à votre justice d’être enfin démocratique: tant que des procureurs prononceront des « non-lieux » pour les V.I.P., la « République » restera bananière!

  • uberisons les agriculteurs !… maintenant que l’on réussi à abolir les quotas (merci Sarko), reste a abolir toutes ces subventions et à faire jouer le libre marché… en fait tous ces agriculteurs sont des communistes déguisés incapables de se reconvertir qui veulent des prix et des volumes garantis… tout le contraire du libéralisme…

  • Pauvre famille qui a voulu moderniser son lieu de production. Étranglée par le remboursement des prêts, des charges, ça s’est terminée par un suicide.
    Trop, c’est trop…….

  • Comme je suis heureux de vivre maintenant en Nouvelle Zélande. Ce que dit l’article est non seulement vrai mais c’est tout l’Etat qui s’est réformer au début des années 80. Ce que j’apprécie le plus dans ces réformes et l’esprit pionnier qui existe encore ici c’est la LIBERTE. Par exemple il faut 1/2 h pour acheter une voiture d’occasion et vous aurez seulement 2 vignettes a acheter ( assurance et controle technique), 1 h pour créer une entreprise et cel vous coutera 120 $ NZ. Le permis de construire pour notre future maison c’est maximum 1 mois. Bref beaucoup de bonheur. Et puis je ne parle pas du civisme, du respect de la propriété, du droit à la différence, du non jugement de ce que vous faite, etc …. Mais chut il ne faut pas que ce pays se retrouve envahi.

  • Ici aussi, comme pour Uber, mais pour d’autres raisons, nous atteignons les limites d’un marché libre.
    En Suisse, de par sa géographie le territoire empêche la création de larges exploitations qui pourraient régater sur ce segment. Par ailleurs, le gouvernement doit assurer la subsistance de sa population en temps de conflit.
    Je ne parle pas ici des dérives qui consistent à transporter des marchandises ou même des animaux à travers le globe pour permettre à tout un chacun de payer le moins cher possible.
    TISA, TTIP, vont accélérer la fuite en avant pour toujours plus de production au détriment de la prospérité. Mais vous ne serez vraisemblablement plus là pour mesurer les dégâts que votre manière de penser auront occasionné. Vos enfants vous remercieront. Eternellement.

    • C’est ce type de raisonnement arriéré qui nous a conduit dans le mur. En voulant absolument protégé l’agriculture française à tout prix nous l’avons sclérosé et rendu incapable de d’adapter à l’évolution naturelle. l’agriculture est une industrie comme les autres et elle bénéficierait comme les autres des bienfaits de la concurrence si elle y était exposé. l’intrusion permanente de l’état à tous les niveaux de la production, de la transformation et de la distribution à créé un vaste marais putride qui conduit à la mort tous ceux qui s’y embourbent et renchéri inutilement le cout de ces produits vitaux pour toute la société. Grâce à l’état nous avons à la fois des produits chers et des producteurs pauvres! Belle exploit et en plus vous en redemandé, les français sont décidément incurable et mérites à 100% leur triste sors.

      • Non ce n’ai pas une industrie comme les autres parce qu’elle produit avec le vivant. On ne peux pas gérer l’agriculture comme on gère une usine de voiture ou de plasturgie. Ce sont les lois biologiques qui doivent prônées avant la logique économique.

        Concurrence internationale avec des pays qui n’ont pas le même climat, le même ensoleillement,c’est la destruction de la l’agriculture française et européenne (de l’ouest) qui ne pourra jamais faire le poids face à des pays comme le Brésil ou la Nouvelle Zélande qui n’ont pas d’hiver et une température moyenne annuelle de 20°.

        L’agriculture qui a de l’avenir c’est une agriculture qui produit principalement pour nourrir la population locale, en respectant l’environnement.
        Ce qui à détruit l’agriculture, c’est l’agriculture chimique qui ruine les paysans qui doivent payer très cher les engrais chimique, les pesticides et graines non reproductible, qui demande des tracteurs puissant pour labourer profond et une consommation de carburant énormément. L’agriculture conventionnelle peux exister que avec des subventions, pur ne plus avoir de subventions ils faut avoir vers des méthodes alternatives comme la biodynamie, les semis direct sous couvert, l’agro écologie en générale.

        Une agriculture chimique qui produit très peu d’ailleurs, un agriculteur produisait plus en 1850 que aujourd’hui, et fait de la très mauvaise qualité.

        Le consommateur a aussi une responsabilité en achetant n’importe quoi, n’importe quand, n’importe ou.

        L’agriculture s’adapte très bien à la demande, elle fait de la merde pas cher, quoique encore trop cher pour ce que c’est. L’agro alimentaire (les gros groupes pas les petits sous traitants), la grande distribution et l’agroindustrie se goinfre pendant que les producteurs crèvent ou font crever les gens du village d’a coté et que le consommateur mange de la merde.

        L’Etat va juste dans le sens des grosses multinationales, tuer les petits pour gaver les gros et qu’ils aient le monopole.

        • « Agriculture chimique »

          Mon dieu, ce qu ‘il ne faut pas lire!
          « Un agriculteur de 1850 produisait plus ». Non, mais vous vous rendez compte des énormités que vous sortez?
          En 1850, la productivité agricole était faible. Un des facteurs limitant de la production végétale était l’azote. La synthèse de l’ammoniaque début XX a pu lever cette contrainte. Regardez l’évolution des rendements céréaliers pour vous faire une idée.
          Ce n’est pas parce qu’on répète mille fois une sottise que ça en devient une vérité.

          • Oui agricultrice chimique, on fertilise avec des engrais minéraux chimique, on traite au pesticides chimiques,les graines sont des graines industrielle non reproductibles, les animaux sont gavés d’antibiotiques.

            oui en 1850 les agriculteurs, les maraichers en particulier nourrissaient plus de monde sur moins de surface grâce au couches chaudes, et cultures associés, ils faisaient 9 récoltes par an sur un même champs. Tous cela grâce a l’équilibre agro sylvo pastorale
            L’agriculture conventionnelle n’a jamais réussi a dépassé les rendements par M2 des méthode paysannes.

            Les rendements céréaliers reste toujours faibles aujourd’hui on ne nourrit pas le monde avec des céréales.

            Et en céréale les agriculteurs en France font en moyenne moins de 80 quintaux par Hectare, loin des 150 promis dans les années 80 pour les années 2000. Depuis les années 80 les rendement n’augmente plus même baisse pourtant la quantité d’engrais n’a jamais étét aussi élevé et la quantité de pesticides ne baisse pas. Les seuls qui font augmenté leur rendement sont ceux qui font de l’agro écologie.

            • Tout à fait juste. De toute façon, si l’État ni mettait pas son nez, l’agriculture se réformerait d’elle même par effet de concurrence. On n’aurait plus de choix, plus de variétés, moins de produits formatés. La liberté, c’est aussi de pouvoir cultiver ce qu’on veut comme on veut, quitte à en revenir à des systèmes anciens qui ont fait leur preuves dans certains secteurs.

              • Nous sommes d’accord la solution c’est la liberté comme pour toutes activité humaine avec bien sur son pendant : la responsabilité. Que les paysans fassent leur métier et en vivent librement sans subvention ni intervention étatique pour leur dire quoi faire et comment faire. Personnellement je me moque de savoir d’où vient ce qu’il y a dans mon assiette du moment que cela correspond a mes gouts et mes besoins.

            • Ce qui compte c’est la production totale, les rendements brut ne signifie rien. Si on doit comparer des rendements c’est à travail égal sur terrain égale et là il n’y a pas photo. Si il faut 10 paysans pour faire du 150 quintaux à l’hectare et 2 pour faire du 80 alors le rendement RÉEL à augmenté. Ce qui compte en définitive c’est le prix de vente et les prix de vente sont en constante diminution.

  • Bonjour,
    le lien vers la lettre « Vivre après la suppression des subventions » est mort.
    J’ai trouvé ce pdf:
    http://www.fedfarm.org.nz/files/2005—Life-after-subsidies—the-NZ-experience.pdf

  • Le lien vers le site du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce de nouvelle Zélande
    est mort, dommage

  • En agriculture, les quotas sont utiles pour maintenir une production agricole locale. Sinon en périodes de cygnes noirs, celles qui ne devraient jamais arriver d’après certains, vous risquez d’être soumis aux diktats du marché libre : comme lors de la crise pétrolière de 1973 (où le marché libre a donné un avantage à l’OPEP), mais en plus grave avec des milliers ou millions de morts de faim et une entrée en guerre presque inévitable.
    Depuis des milliers d’années et au moins l’Egypte pharaonique, le maintien d’une forte régulation et aide de la production et de la distribution de la nourriture est essentiel à l’existence des sociétés.

    • OPEP/marché libre : l’un de ces deux mots ne va pas avec l’autre deviné lequel…
      le marché sera toujours plus efficace que la régulation et répartir la production agricole dans les zones les plus propice est le meilleur moyen pour éviter les pénurie. Il est parfaitement idiot de vouloir produire des tomate ou des cerises en écosse ou du lait dans le sahara sous prétexte d’indépendance alimentaire…

    • Celle là Darad il fallait oser… les milliers, les millions de morts… allons y les milliards !
      Surtout qu’en cas de cygnes noirs, les prix sur les marchés mondiaux auraient plus tendance à se ramasser et à moins que d’en vouloir au monde entier… auquel cas ce sera plutôt cela le problème : un contre tous

      Qu’avez vous prévu au cas où un astéroïde s’apprête à percuter la Terre ?

    • Et bien sur cette forte régulation bienfaitrice à permit d’éviter guerres et famines tout au long de l’histoire…wait… LOL!!! Si la régulation étatique était si bénéfique à la production agricole l’URSS aurait du devenir le paradis des paysans, dans les fait c’est devenu leur tombe…

    • Le marché libre du pétrole : elle énorme celle-là tellement elle est stupide (et je reste poli).

  • L’intensité capitalistique (euros investis / euros de résultat) est aussi élevée, voir plus, en agriculture qu’en industrie lourde (sidérurgie…). Les temps de retour sur investissement sont donc très longs, de même que les durées d’emprunt. Les fluctuations du climat, du marché, du prix des intrants, etc. peuvent très facilement amener des agriculteurs à la faillite. OK, on n’y peut rien à moins de vouloir faire éponger les pertes par l’état et donc par le contribuable, alors que la faillite devrait logiquement faire diminuer le nombre d’exploitations dans un secteur et donc rééquilibrer le marché. Pourquoi donc la faillite est elle considérée comme la dernière solution possible en France ? Parce que les lois sont telles que les dettes sont reportées sur la tête des individus désignés comme les responsables. Pas de prêt sans caution personnelle, donc faillite de l’exploitation égale mort sociale de l’individu. Enfin, pas toujours, il lui reste la possibilité de partir en Nouvelle Zélande, comme écrit plus haut. Savez vous que le Crédit Agricole dispose d’une exception par rapport aux autres banques, au titre du recouvrement des créances, qui lui permet de saisir matériel, maison d’habitation, meubles… immédiatement, sans passer par la justice ? Ce n’est pas la ville de Vannes ou autres que les agriculteurs devraient bloquer, mais notre assemblée nationale ou le sénat, pour réclamer la fin des lois et règlements iniques. Un agriculteur qui s’arrête pour cause d’impossibilité financière de poursuivre doit être intégralement libéré des dettes de son exploitation et pouvoir repartir sur un autre métier, que ce soit dans la filiière agricole ou en dehors.

    • « intensité capitalistique », Je m’ attendais à un écrit d’énarque, mais à vous lire, je constate que vous êtes d’un avis que la majorité des français partagent: Il y a le centralisme parisien, avec les élus issus des régions, mais, une fois sénateurs ou députés, ces beaux messieurs se comportent comme ceux que 1789 a voulu foutre dehors: Je suis d’accord avec vous, les tracteurs doivent bloquer l’assemblé nationale et le sénat!
      Et pourquoi pas une non participation au salon d l’agriculture?

    • Un entrepreneur qui fait faillite est obligé de ses séparer (vendre) de son outil de production pour payer au maximum ses dettes.

  • Selon un vieux cadre supérieur du ministère de l’agriculture mis au placard (le cadre, pas l’opuscule), la PAC avait été et était encore (au moment où il écrivait), pour la France, un système conservateur pour figer la rente agricole et maintenir une sous-productivité soi-disant propice à l’emploi, et pour l’étranger y compris l’Allemagne (mais aussi l’Espagne, l’Italie du nord, etc.), un outil de financement de sa modernisation. La France était donc en train de créer sa propre concurrence, plutôt que suivre la voie de l’industrialisation.
    On comprends pourquoi ce monsieur était dans un placard …
    La philosophie agricole est la même que celle des taxis : le marché est captif et fixé, dans ces conditions ça ne sert à rien de se battre entre agriculteurs, il vaut mieux se le partager ; celui qui se modernise chasse un collègue pour prendre sa place, mais après on sera moins nombreux, on pèsera moins et pourra moins bien se défendre, la course à la productivité est donc une trahison. Sauf que … à l’étranger ils ont bien compris que le marché n’était pas fixé et qu’il avaient le droit, et la possibilité, de tailler des croupières à ces français assez stupides pour croire que tout leur était du et que leur part de marché était définitive. Certains autres français moins stupides ont d’ailleurs participé eux-mêmes à la curée, en s’installant à l’étranger.
    Et pour couronner le tout, on a rajouté des couches délirantes de protection environnementales (dans toute l’Europe) et de droit social (spécificité française) que les fermes industrielles supportent bien mieux que les petites et moyennes. Une ferme géante de mille vaches est moins gênante pour les voisins que son ancêtre traditionnel 20 fois plus petite.
    Bref : « plutôt crever que se moderniser ». 50 ans après la PAC, 15 ans après l’opuscule, le résultat est là : on crève. L’agriculteur nouveau doit miser 300 000 € pour avoir le droit de gagner un SMIC en bossant 70 h par semaine, si tout va bien (et « tout va bien », ce n’est pas tout le temps, n’est-ce pas …). tout ça pour quoi ? pour que maintenant en France le lait premier prix dans les supermarchés vienne d’Allemagne, ce qui aurait été inconcevable.
    Et quand les matières premières de base foutent le camp, les filières « de qualité » meurent aussi. Il n’est pas difficile de faire aussi bon que le roquefort ou le camembert en Silésie ou en Prusse.
    bottom line : c’est à la France de se réformer, pas aux autres de lui faire plaisir.

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