Combien allez-vous payer pour la faillite de l’État ?

L’État-providence organise sa faillite : c’est vous qui paierez la dette.

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Combien allez-vous payer pour la faillite de l’État ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 8 février 2016
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Par Simone Wapler

porte-monnaie Diana Rosa's K(CC BY-NC-ND 2.0)
porte-monnaie Diana Rosa’s K(CC BY-NC-ND 2.0)

 

L’Essonne cumule un milliard d’euros de dette, affronte la baisse des dotations de l’État et devrait augmenter l’ensemble des taxes qu’il prélève de 29% selon Le Parisien. François Durovray, président du département, demande sur BFM TV :

« des efforts partagés pour sortir de cette situation délicate ». […] « Les agents risqueraient de perdre les primes auxquelles ils ont droit, ils risqueraient une application rapide, brutale (sic) des 35 heures ».

Eh oui, les bienheureux agents territoriaux de l’Essonne travaillent 30 heures par semaine. Mais eux aussi seront victimes de la faillite publique…

Petit à petit se révèle comment la France va faire faillite. Faillite des départements, mutuelle santé obligatoire, érosion des points de retraite, hausse des impôts locaux, taux négatifs : voici les multiples formes insidieuses de défaut de notre pays.

Le budget 2016, intenable, révèle :

    • Un dramatique creusement entre dépenses (296 milliards d’euros) et recettes de l’État (221,5 milliards d’euros) soit 33% de dépenses excédentaires,
    • Un ratio dette sur recettes fiscales supérieur à 9 (ou 900% si vous préférez).

Notre pression fiscale, déjà une des plus élevées d’Europe, limite toute marge de manœuvre. Une des façons qu’a trouvé l’État pour commencer à se défausser de ses obligations consiste à réduire les dotations aux régions. Ce qui se traduit bien sûr par une augmentation de vos impôts locaux.
Mario veille au grain.

Etat needs your René le HonzecNotre pays ne fera pas défaut vis à vis de ses créanciers étrangers. C’est hors de question, nous sommes trop-gros-pour-faire-faillite et cela ferait s’écrouler l’euro. Notre bon Mario Draghi, au guichet de la Banque centrale européenne, veille au grain. Pas question que ses amis banquiers perdent des plumes dans cette issue fatale. En 2011, il a promis de faire « tout ce qu’il faudra » et au début de l’année, il a prévenu qu’il n’y aurait « pas de limite ».

Notre pays surendetté peut donc continuer à enfiler les déficits comme les perles, toute attaque contre la dette française sera contrée. Mario Draghi rachètera tout ce dont personne ne veut ; les Allemands ne protestent même plus, empêtrés qu’ils sont avec leurs migrants et leur Deutsche Bank trop-grosse-pour-faire-faillite.

Mais tout expédient a des limites, le défaut se produira et un État dispose de quatre façons de faire faillite :

    • Ne pas rembourser des prêteurs étrangers
    • Ne pas rembourser ses prêteurs nationaux
    • Faire défaut sur ses engagements vis à vis de ses fonctionnaires
    • Faire défaut sur ses engagements vis à vis de ses citoyens

Habituellement, un pays qui a le privilège de s’endetter dans sa propre monnaie peut faire défaut en ne payant pas ses créditeurs étrangers ou en les payant en monnaie de singe grâce à l’inflation.
Des faillites classiques émaillent l’histoire de notre pays : 1558, 1624, 1661, 1701, 1715, 1770, 1788, 1812. On pourrait ajouter l’après-Seconde Guerre mondiale et le passage au nouveau franc en 1958 qui concrétisa une dévaluation de 100 à 1.

Cette fois, il va falloir que la France fasse massivement défaut sur ses obligations envers ses propres citoyens, celles qu’elle a envers nous. À vous de payer !

Prenons la Sécurité sociale du côté de l’assurance maladie. Les complémentaires santé obligatoires depuis le 1er janvier ? Un moyen de vous faire assumer, sans impôt débattu ni voté, la ruine de la Sécurité sociale. Vous continuerez à payer vos lourdes cotisations, bien sûr, mais vos remboursements vont fondre et bientôt, tout ce qui ne sera pas une question de vie ou de mort, sera du ressort d’une mutuelle.

« Depuis une trentaine d’années, en effet, la société française recourt régulièrement à la dette pour financer la protection de ses membres. […] aucun gouvernement ne met(te) jamais en pratique le mécanisme automatique des impôts créé en 1996 pour maîtriser la dette de la Sécurité sociale. Ce contournement de la mystérieuse contribution au remboursement de la dette sociale évite un réveil douloureux aux Français qui sont pourtant supposés payer plus d’impôts lorsque la Sécurité sociale finit l’année en déficit ». (Éric Verhaeghe dans son dernier ouvrage Ne t’aide pas et l’État t’aidera).

Les retraites ? Le hors bilan, les dépenses non provisionnées à charge de l’État, est effrayant : 3,6 fois le PIB de notre pays, soit plus de 7 000 milliards d’euros.

sw

Petit à petit, le relevé de votre caisse valorisera vos points retraite pour des clopinettes mais vos cotisations ne baisseront pas.

En dépit de ces défauts larvés, la situation se dégrade vite et nous ne sommes pas à l’abri d’un accident. D’où les taux négatifs instaurés par Mario Draghi.

« Les expériences menées jusqu’à présent montrent qu’aucun pays ayant mis en place des taux négatifs n’a enregistré de retournement important de ses perspectives de croissance et d’inflation »,

écrit L’Agefi, attendrissant de naïveté.

Le but visé est tout autre. Les taux négatifs protègent dans l’immédiat la valorisation de tout le stock de dette publique existant. Si un banquier parquant son argent à la banque centrale doit payer 2%, il trouvera que de la dette d’État à 0% c’est une affaire. Les créanciers étrangers sont ainsi dissuadés de se débarrasser de leur mauvaise dette française. À charge pour les banquiers de répercuter ces taux punitifs sur leur clients en facturant des frais. C’est ainsi que vos frais bancaires sont en augmentation fulgurante.

Mais avec ces taux punitifs qui nous seront bientôt répercutés, si les clients avaient la mauvaise idée de s’en aller ? La parade consiste à imposer la société sans cash, à rendre les espèces illégales. Des déposants prisonniers et taxables à merci…

Voilà comment au 21ème siècle, à l’ère de la monnaie fiduciaire et de l’habile pilotage des banquiers centraux, un État-providence moderne organise sa faillite au nez et à la barbe de ses citoyens.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

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  • Il est clair qu’en matière de santé on est de moins en moins remboursés…les retraités semblent avoir du mal à se contenter de leur retraite actuelle.

    • c’est l’assurance maladie universelle…. il y a des bénéficiaires et des perdants…

      • C’était sensé bénéficier à tous à la base…
        Qui sont les gagnants d’ailleurs ?

        • Bonne question. On a beaucoup d’études à la c**, mais sur cette question là, curieusement c’est le désert.
          Cela dit, même les « gagnants » y perdent, dans un autre système la plupart d’entre eux seraient plus gagnant que dans l’actuel

        • Comme dans tout système collectiviste, les gagnants sont ceux qui le prêche pour les autres et se taillent des privilèges sur mesure en se mettant à l’abri des conséquences de ce qu’ils prêchent.

  • Super, sauf que l’on connaît déjà la solution pour être excédentaires.

    1 : on récupère entre 65 et 80 milliards d’euros par an en récupérant notre dû de la part des multinationales qui font de l’optimisation fiscale à gogo, et font des affaires en France en profitant grassement de toutes nos infrastructures.

    2 : on autorise enfin les salariés et indépendants à opter pour une mutuelle santé privée à la place de la sécurité sociale s’ils le désirent, quitter le RSI/URSSAF/MSA, et capitaliser eux même leur retraite sans se faire spolier, tout en laissant en place une CMU financée par l’impôt.

    • Quand on est endetté on baisse ses dépenses parce que c’est plus facile que d’augmenter ses revenus. On baisse donc drastiquement les impôts et les dépenses de l’Etat et surtout on réduit considérablement le périmètre de l’Obèse pour ne garder que les activités régaliennes.

  • rendre les espèces illégales , d’ici 2026 à ce qu’il parait …d’ici là, il s’en passer des choses en ce triste monde ;

  • Et pourtant la levée de boucliers populaire s’effectue contre la réforme de l’orthographe ou la déchéance de la nationalité. Personne, ou si peu, ne voit l’étendue du désastre où il se situe réellement. À nous d’informer et d’alerter nos concitoyens sur la vraie gravité de la situation.

    • Il nous faut dire le rôle infantilisant des médias du régime ( sauf exception) dans les « levées de bouclier populaire »

    • Pas d’accord. Les politiques font de l’enfumage (de la politique donc…) et se sont les médias qui font des polémiques autour de la déchéance de nationalité et de la réforme de l’orthographe.

  • Oui bah ca fait déjà trentre que ca dure avant qu’on arrive a l’effondrement du mur il se passera encore 30 ans.

    Soyons réaliste , les français comptent plus sur l’état Maman pour finir le mois que sur leur travail. Donc il se passera rien tant que l’Europe financera.

    Regardé le problème en Grèce , la population et les politiques ni le problème et sont financés, on prend le même chemin.

  • On a un levier pour aller dans une meilleure direction: le temps de travail. A condition que les Français comprennent qu’ils vivent au-dessus de leurs moyens depuis des décennies

    • Comprendre ? c’est fait depuis longtemps. C’est même une des raisons de la course à l’échalote : profiter le plus possible du système tant qu’il tient, et après moi le déluge.

  • C’est pas comme ça que ça se passe.
    Il n’y a généralement pas de faillite brutale, pas de baisse officielle des prestations, pas tout de suite, il y a d’abord un allongement sans limite des délais de paiements. Des « avances » d’une fraction de la somme due (pensions et prestations sociale, paie des agents public, fournisseurs…), le reste sera (soi disant) payé plus tard. En contrepartie, les fournisseurs ne livrent plus que de la m*** et les agents public s’absentent pour aller bosser à leur compte, ou se mettent à exiger des paiements accessoire au public, et on le tolère. Le racket étatique s’intensifie, et tant pis pour le marasme que ça provoque, tant pis pour le futur puisqu’il faut assurer la dose (l’État est drogué à votre pognon) d’aujourd’hui .

    • Les mains du prochain président sont déjà liées, et si les taux d’intérêts remontent ce sera pire.

      • Mains liés ? ne sous-estimez pas la quantité et l’étendue des c**neries qu’il pourrait faire. Ce sont NOS mains qui sont liées.
        Les taux ne remonteront pas, c’est Mario qui décide.

  • > tout ce qui ne sera pas une question de vie ou de mort

    Il y a déjà des procédures qui coûtent cher et qui sont absolument indispensable à la vie qui ne sont pas remboursées. Les Français vivent dans le déni.

  • « Mais avec ces taux punitifs qui nous seront bientôt répercutés, si les clients avaient la mauvaise idée de s’en aller ? La parade consiste à imposer la société sans cash, à rendre les espèces illégales. Des déposants prisonniers et taxables à merci… »
    J’espere que l’auteur du billet se rend compte de l’idiotie qu’il viens d’ecrire : mon petit gars, tu devrais savoir qu’un des gros avantages des crypto monnaies, tel le bitcoin, c’est de passer au sans cash sans rien devoir a une banque ou a un etat.
    Vous etes lourdingue avec la société sans cash….cela en deviens affligeant

  • Voici comment au 21ème siècle un Etat communiste assure sa survie : en spoliant les citoyens de tous leurs biens, de toutes leurs ressources et par dessus-tout de toutes leurs libertés !!!
    Bienvenu en Esclavagistant : le pays ou vous serez esclaves de l’état !!!

  • « Ne pas rembourser des prêteurs étrangers »

    C’est ce qu’a fait Allende en 1972. L’affaire a vite été pliée entre le défaut de paiement et la révolte de l’armée.

    Quand ça arrive, l’Etat essaie de faire bonne figure auprès des créanciers étrangers pour espérer pouvoir continuer à emprunter sur les marchés. Les habitants du pays sont donc sacrifiés.

  • On tape encore sur la Sécu. C’est pas la Sécu qui est responsable de son déficit, ce sont ces gestionnaires surdiplômés et ultra compétents. Mais comme on le dit ici, l’Etat s’amuse et se fait plaisir avec Notre argent !
    On vit au-dessus de nos moyens (semble-t-il), et vuque l’Etat socialiste n’aime pas les riches et qu’il veut faire payer les riches, il ne nous reste plus qu’à nous résigner à être ponctionnés de 75% de nos revenus (50% s’il est magnanime), T.V.A à 50%. Vu que les « très riches » sont copains-copains avec nos gouvernants, ils ont des ristournes, mais ce n’est pas notre cas, c’est l’I.S.F pour tous les autres ! Elle serait pas belle cette solution ?

  • L’article décrit très bien le processus de répression financière, à la suite de Bruno Bertez, Olivier Delamarche, etc.
    http://www.wikiberal.org/wiki/R%C3%A9pression_financi%C3%A8re

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