Spartacus, chef de guerre, par Yann Le Bohec

En historien, Yann Le Bohec décape les vernis littéraires et fait ressurgir les véritables couleurs du héros Spartacus.

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Spartacus, chef de guerre, par Yann Le Bohec

Publié le 4 février 2016
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Spartacus chef de guerre yann le bohecLe propre d’un historien est d’abattre les mythes pour révéler la véritable histoire. Grand connaisseur de l’armée romaine, auteur de plusieurs livres sur Jules César, les guerres puniques et les légions, Yann Le Bohec s’attaque à un mythe cinématographique et marxiste : Spartacus.

À l’aide des sources éparses dont il dispose, il démontre que cet homme n’est pas l’esclave révolté luttant pour la liberté des siens et des hommes en général, ni le héros généreux qui se lève contre un système injuste. Spartacus est un homme libre de Thrace capturé lors d’une guerre et vendu comme esclave, au mépris de sa condition d’homme libre. Il échoit à un propriétaire d’une école de gladiateurs de Capoue, qui le forme à ce type de combat.

Refusant le sort et son injustice, Spartacus se soulève contre son maître et enrôle des compagnons. Son but est de quitter l’Italie pour rejoindre la Thrace. Les soldats envoyés contre lui échouent à l’arrêter. Il forme ses hommes au combat et parvient à tenir tête à Rome pendant au moins deux ans. Rome doit envoyer Crassus, un de ses meilleurs généraux, pour le vaincre lors d’une bataille et faire ainsi cesser les exactions commises dans les régions où le révolté sévissait. S’il a pu ébranler Rome, Rome a trouvé les moyens de mettre un terme à son combat. Spartacus meurt en chef de guerre, les armes à la main.

Il restait à la légende à s’emparer de lui, à trouver un bel acteur pour incarner le mythe, et que le Spartacus imaginé efface le Spartacus réel. En historien, Yann Le Bohec décape les vernis littéraires et fait ressurgir les véritables couleurs du héros.

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  • Spartacus ne voulait pas retourner en Thrace mais fonder un Etat de type royaume hellénistique en Sicile comme l’avaient tenté les deux guerres serviles précédentes. On a aussi penser u’il voulait passer gaule cisalpine et y disperser ses troupes mais ce ne serait pas cohérent avec ses actions ultérieures.

    Spartacus a été repris par Marx mais aussi par tous les insurgés du monde qu’ils aient été Cocos ou autres. Ce n’est pas un mythe marxiste plus u’autre chose.

    Crassus n’étais PAS un bon général, c’était même un piteux général à en juger par la stupidité de ses actions contre les Parthes. Crassus était un homme d’affaire doué, un esclavagiste intelligent qui avait compris qu’un esclave doué de compétence et capable de produire plus de valeur ajoutée, avait plus de valeur marchande. Crassus était un utilitariste avant tout, pas un bon général. Il a d’ailleurs écrasé Spartacus par le nombre et non pas par la stratégie. Il s’est même bien fait rouler par Spartacus en quand il pensait l’enfermer en Calabre en croyant pouvoir défendre une palissade longue de plusieurs dizaines de kilomètres contre une armée qui n’avait qu’à tenter un coup de force sur un endroit ponctuel. Crassus a bénéficié de la mort de Sertorius qui n’a du coup pas pu soutenir Spartacus Sinon il est évident que ce brillant stratège, infiniment plus brillant que Crassus, aurait financé et soutenu l’armée qui ravageait ses ennemis.

    Par ailleurs Il est à noter que Spartacus était secondé par Crixus (un bon petit Allobroge de chez moi: Savoie en Force) et Oenomaus et qu’il est loin d’avoir fait le travail seul, même si la discorde entre Crixus et Spartacus a signé la perte de l’armée servile. Spartacus avait fait tomber son bout de pain dans la fondue sans se dénoncer. Historiquement aucun savoyard n’a jamais toléré un pareil affront.

  • Il s’agit d’une évasion et non d’une révolte.
    L’erreur de spartacus fut de se laisser entraîner comme chef de guerre d’une armée de plus en plus hétéroclite dans les origines et les objectifs de ses soldats. C’était probablement un homme très orgueilleux, trop sans doute.

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