L’imposture de l’art contemporain, par Aude de Kerros

C’est l’histoire d’un État qui veut diriger l’art, au même titre que le logement, le travail et l’éducation.

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L’imposture de l’art contemporain, par Aude de Kerros

Publié le 25 janvier 2016
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Par Jean-Baptiste Noé

41FvspfTHwL._SX321_BO1,204,203,200_C’est l’histoire d’un État qui veut diriger l’art, au même titre que le logement, le travail et l’éducation. L’art est transformé en produit financier, porté par les prébendes publiques et la connivence de fonctionnaires des ministères, qui organisent des expositions dans des lieux historiques et qui promeuvent l’art officiel, au détriment de tous les artistes dissidents désormais cachés. L’art contemporain devient une imposture, car on désigne du terme art uniquement l’art officiel, soutenu de commandes publiques et abreuvé de subventions. Tout le reste n’ayant droit ni au qualificatif d’art, ni à celui de contemporain. C’est cette imposture que décrit Aude de Kerros, tout à la fois peintre, graveur et critique d’art. Une imposture qu’elle a déjà démasquée dans des ouvrages antérieurs, notamment L’Art caché, paru en 2007.

Cet art de connivence fonctionne comme un produit financier, qui aurait pu s’effondrer en 2008, mais qui a été soutenu à bout de bras pour éviter son krach. Mais comme toute imposture, il finira par disparaître. L’auteur a des propos très optimistes sur l’avenir de la création artistique, témoignant du fait que de nombreux artistes œuvrent de façon cachée, mais sont de plus en plus connus, et que toute imposture et tout mensonge finissent par s’effondrer.

L’ouvrage fourmille d’exemples sur les pratiques des expositions d’AC, sur les manipulations des FIAC et sur les connivences entre les fonctionnaires et les attachés de presse des artistes. On y découvre que l’argent devient la seule finalité surtout quand, la plupart du temps, cet argent est public et détourné de son usage initial.


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  • Pour bien se dire que la tradition artistique occidentale n’est pas morte et qu’il existe autre chose que les fumisteries officielles: http://www.artrenewal.org/pages/livingartists.php

  • Dénoncer un art de connivence comme on dénonce un « capitalisme de connivence » est une chose. Mais évacuer l’ensemble de la production « artistique » ,au fait qu’elle ne plait pas à l’auteur(c’est son droit) ou qu’elle ne serait pas dans la tradition, ou que ce ne serait pas de l’art, me semble aller vite en besogne et agir par méconnaissance .
    Pour que quelque chose soit ou ne soit pas de l’art, faudrait il avoir une définition de l’art, or l’art est sans concept, aucune définition n’est valide longtemps face à une analyse…
    Que l’art soit un produit financier rien de neuf, le marché de l’art à plusieurs siècles .
    Qu’il y ai un art officiel avec ses artistes et le pendant d’un ministère de la culture et de la demande de nombreux artistes d’un soutient pour l’art contre le vilain capitalisme et le marché…
    Les musées date des volontés nationales d’engranger les chefs d’œuvre(ou considérer comme tel à l’époque) de la nation , les musées nationaux continuent à engranger des œuvres .
    Pour les musées privé(or de France) les « combines » de valorisation d’estime ou financières sont du mêmes ordre que celle entre fabriquants , grossistes ,distributeurs pour d’autre produits . Les produits de l’art sont une une marchandise dés qu’on les porte sur le marché ; Une marchandise singulière mais une marchandise. Toute catégorie de marchandise est singulière…
    Les expos en France pour un « art » officiel il suffit d’être de de gauche ou de se taire. Actuellement ce qu’on appelle « art contemporain » ne prescrit plus aucune forme particulière Ce renversement ou cette dilution date des années 80 . La fin des avant-garde et des « ismes » .
    A l’étranger le problème se pose beaucoup moins.
    Quel est le « grand problème » pour un « artiste »?: plusieurs…
    1 Le nombre d’artisteS, en France et dans le monde .He oui le monde s’est enrichi ,s’est démocratisé et l’offre d’œuvres est énorme .
    2 Les formes » d’art » se sont diversifiées, le public aussi.
    3Quel que soit votre production, bonne ou mauvaise, il faut un travail de médiation( pas facile dans l’hyper médiation de tout), se créer un réseau( pas facile la concurrence est rude)
    4 Avoir un revenu pour faire face aux trois premiers points .(d’ou l’idée d’aide de l’état)(étre prof en école d’art c’est encore l’état) . La solution être un « fils »(fille) de famille (pour le réseau aussi) (l’aristocratie ‘la grande bourgeoisie ne méprise plus les artites). Un travail alimentaire lambda rend difficile la production et les relations publiques…
    5 Le marché en France se porte mal à cause de l’intervention de l’état.
    les galeries et les artistes ne sont pas préparés à la concurrence . C’est un milieu sclérosé .

    Donc il en est des artistes comme des entrepreneurs , il est possible de fuir l’état français avec ses petites jambes vers l’étranger . Mais l’extrême
    concurrence restera la mêmes . les snobismes, les modes, les connivences privées, le chauvinisme d’autre pays etc, resteront aussi .
    Dénoncer le poids de l’état d’accord , mais le servir comme seul responsable de sa situation est malhonnête.
    Personne ne nous attend, l’artiste caché doit se montrer, s’imposer…
    C’est très difficile, il faut saisir les chances , les opportunités . Sinon œuvrer pour soit (son entourage)et y trouver son compte
    Ps:Pour La situation des formes, des tendances ,de la monstration de « l’art contemporain »: Yves Michaud « L’Art à l’état gazeux » (auteur libéral). Aussi
    Jean-Claude Moineau « le retour du futur » (difficile pour les non initiés)

    • Je suis d’accord avec vous. La dénonciation (justifiée à mon avis) d’un certain capitalisme de connivence ne permet pas d’évacuer « l’art contemporain » dans sa totalité – ne fût-ce que parce que les contours de ce terme restent assez flous. Toutefois le problème va quand-même au delà de ce que vous semblez admettre. Car l’art est devenu chez certains un concept purement discrétionnaire; c’est de l’art uniquement parce que je décide (nous décidons) que c’est de l’art. A proprement parler l’art dit contemporain est donc « n’importe quoi »… ce qui n’exclut pas qu’il s’y trouve des choses intéressantes.
      Il est d’ailleurs amusant de constater que l’art est à ce titre une sorte de monnaie fiduciaire – il n’a de valeur que parce qu’on lui en donne, mais n’a aucune valeur en soi – exactement comme un billet de banque.
      Si on veut éviter cet état de fait, le débat est donc bien, qu’on le veuille ou non, de définir un ou des critères « objectifs » qui permettent de distinguer ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas…

      • La question de l’art que vous posez est une reprise (à grand frais de littérature sur le sujet) du problème posé au 19 eme : ceci est-il de la peinture en tant que peinture? Avec la peinture si l’on en rester tautologiquement au matériel; la réponse était oui. mais la question suivante se posait : ceci est-il de la « bonne peinture » en tant que peinture,
        Il fallait alors évaluer, critiquer l’oeuvre ou effectuer un jugement de gout .
        Si l’on remplace le mot peinture par art , nous avons la mêmes nature de problème . Comme vous le suggérer ion peut admettre que l’art soit un nominalisme: ceci est de l’art . Pour éviter les polémiques infinie sur « l’être de l’art »: ok ceci est de l’art mais je vais l’évaluer, le critiquer, émettre un jugement de gout. En bref que vaut ceci en tant qu’art,
        Les critères objectifs que vous évoquez sont plus faciles à mettre en place une fois évacuée « l’être de l’art »ou de son impossible définition(selon mon point de vue).
        Le problème des arguments objectifs en ce domaine est qu’on peut en discuter mais non point en disputer car
        en ce domaine comme on le dit des couleurs on ne peut convaincre par argumentation mais seulement débattre . La décision finale revient à un jugement de gout Kantien.

        La valeur fiduciaire de l’art comme vous l’énoncé est une valeur d’échange basée souvent sur des critères mondains qui peut servir de refuge comme l’or. Vous avez raison la valeur en soi d’une oeuvre n’est pas l’étalon de la valeur fiduciaire en soi si cela était possible.
        En libéral ,faisons notre marché, jugeons quitte à changer d’avis. (Mon avis)

  • Il me semble que seuls les états fascistes , nazis et staliniens ont un ministère de la culture …

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