Régionales 2015 : le point pour l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes

Régionales 2015 : le 6 décembre, voterez-vous pour ou contre les jacobins ? Analyse serrée et caustique de de l’ALCA.

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Régionales 2015 : le point pour l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes

Publié le 26 novembre 2015
- A +

Par Xavier Chambolle.

Ce n’est pas très passionnant une campagne régionale. Nous sommes en France, alias le paradis des jacobins. Nous y décentralisons comme nous préparons un steak végétarien (ça a l’air de, ça ressemble à, ça peut éventuellement en avoir un peu le goût, mais niveau consistance ce n’est pas encore ça). Autant aux présidentielles il y a des programmes développés, voire intéressants à lire, autant pour les régionales, ça ressemble à une succession d’idées et de slogans gribouillés sur le coin d’une table : « regardez nous avons réfléchi ». Mais comment leur en vouloir ? Élus, que pourront-ils faire, ou ne pas faire ?

Cependant ces régionales sont importantes, car elles vont acter la pathétique nouvelle organisation territoriale votée par la majorité socialiste et si mal attaquée par ce que nous aurions pu appeler « l’opposition ». Face à une réforme inique et inutile, nous aurions pu nous attendre à une saine levée de boucliers, mais le grand parti d’opposition semblait plus préoccupé par sa nouvelle dénomination : Les Républicains ; et sa primaire avec l’inévitable querelle des egos. Au demeurant, nous n’avions pas grand-chose à attendre de jacobins qui auraient pu mener une telle réforme.

L’ensemble de cet article concerne la future région « Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes », pas encore nommée, mais déjà connue sous le nom d’ALCA ou encore ACAL. Pour ma part je suggère AARCHLOR, innocent acronyme évidemment : Alsace ARdennes CHampagne LORraine.

Retour sur la réforme territoriale

Cette réforme a été imposée par une majorité non-représentative, sans consulter les populations concernées : elle est donc légale, mais illégitime. Ferghane Azihari a magistralement démontré à quel point cette réforme était d’une nullité absolue. Contentons-nous d’en rappeler les grandes lignes sans mentionner les objectifs qu’elle n’atteindra pas. Le gros de la réforme concerne la fusion de régions, parce que plus grande est la région plus nous ferions d’économies (ne riez pas svp) et plus gros est le palais régional, plus forte est la région – quant à éloigner les citoyens encore un peu plus de leurs représentants, voilà qui n’est clairement pas un problème pour nos zélés jacobins. Elle redessine également les intercommunalités. Certaines compétences attribuées aux départements échoient aux nouvelles régions, mais tout ceci s’imbrique dans l’Acte III de la décentralisation, donc il s’agit en théorie de décentralisation. La seule compétence qui, sur demande, pourrait revenir aux régions, c’est la gestion de certains aéroports. Surtout, décentralisons à petits pas et un peu à reculons même, faudrait pas être trop ambitieux.

Faisons donc le point sur les principaux pouvoirs et missions des Conseils régionaux :

  • organisation des services ferroviaires (voyageurs),
  • bâtiments et cantines des lycées,
  • sport, culture et tourisme (subventions, quelques bâtiments, etc. – rien de bien folichon),
  • parcs naturels,
  • ports fluviaux (l’État central ayant massacré les bateliers…) et aérodromes,
  • financement du logement,
  • chef de file pour les aides directes et indirectes aux entreprises (vous savez, l’État-stratège !),
  • chef de file en apprentissage et formation professionnelle.

Juste pour vous dégoûter un peu, voici quelques compétences des Länder en Allemagne (M. Philippot, Front National, c’est pour vous cette info !) : police, éducation ; des Cantons en Suisse : fiscalité directe, hôpitaux, éducation, justice ; des Provinces au Canada : transport, permis de commerce, éducation, santé, mariage, incorporation des entreprises, fiscalité, justice… En termes de décentralisation, la France en est donc encore au stade de « minable », mais nous progressons, paraît-il.

Résumés par candidat

Gardez à l’esprit que c’est une synthèse et que cela reflète mon opinion personnelle : je n’ai pas la prétention d’être neutre. Clarifions les choses : de mon point de vue cette réforme est à détruire, le droit local est à conserver impérativement (et si nous devons y changer quelque chose, cela doit être de l’initiative des Alsaciens et Mosellans). Plus largement, nous devrions tendre vers un État minimal (minarchisme, État de droit), mettre à la poubelle le modèle jacobin c’est-à-dire opter pour le fédéralisme (principe de subsidiarité) et nous inspirer de la Suisse notamment pour ce qui concerne la gouvernance et la démocratie (les fameuses votations) – autant de points qui ne concernent malheureusement pas les régionales. J’ai volontairement ignoré les débats, entrevues et autres occasions pour les candidats de détailler leurs idées : le programme devrait refléter toutes les positions, d’ailleurs Philippe Richert et son équipe l’ont fait, c’est donc possible. Si tous les candidats avaient fait comme lui, il m’aurait fait plaisir de produire un tableau comparatif.

Si nous regardons les missions et moyens qui sont confiés aux régions par Paris, dans le cas de l’ACAL, je m’attendais à retrouver les points suivants chez chacun des candidats car ce sont des politiques de simple bon sens qui transcendent les rivalités partisanes :

  • miser sur l’apprentissage, notre voisin Suisse démontre à quel point cela peut bien fonctionner,
  • miser sur le multilinguisme (allemand, langues régionales), cela nous permettrait de profiter davantage du dynamisme de nos voisins germaniques, entre autres bienfaits,
  • développer l’intégration transfrontalière, notamment avec le transport collectif (sans pour autant faire la guerre aux autos).

Europe Écologie les Verts + PRG : pastèque locale

 

xc1Programme, sans surprise, axé sur les dépenses orientées écologique et la guerre contre le transport individuel. Soulignons cependant les deux bons points indiscutables : ils ont compris que l’apprentissage ça marche et que le multilinguisme, pour une région frontalière qui gagnerait à être plus « économiquement intégrée » avec ses voisins, ça aide. Nous retrouvons également, comme au niveau national, des pistes intéressantes sur les questions de gouvernance et de démocratie.

L’énergie nouvelle | Europe Écologie les Verts, Les écologistes | Tête de liste : Sandrine Bélier

Debout la France : rien

Je n’ai pas trouvé de site de campagne pour Jacobelli. Debout la France ne proposerait donc rien pour notre région sur son site web, cependant c’est toujours mieux que ce qu’ils proposent aux Français.

Debout la France | Tête de liste : Laurent Jacobelli

Parti Socialiste + UDE : l’incarnation de Chantecler

 

xc2JP Masseret représente le parti qui a initié cette réforme, son slogan est «+ forte + proche» (ne riez pas svp) et son pamphlet donne les grandes lignes que nous pourrions résumer en quelques mots : plans, esbroufe, usine à gaz et démagogie. Pour chaque idée nous ne pouvons-nous empêcher de nous demander comment diable il va faire et pour quel coût. En 2015, nous aurions pu espérer des socialistes qu’ils rayent de leur vocabulaire les mots «plan» et «commissariat de».

L’un des trois piliers du programme de Masseret, c’est l’emploi. Malheureusement je n’y ai trouvé aucune mention de trois pistes prometteuses en la matière, à savoir : le développement de l’apprentissage, l’intégration avec les pays frontaliers et enfin le bilinguisme. Nous avons à la place un plan qui est le plus parfait exemple de brassage d’air. On se demande même comment un président de région peut sortir un tel programme !

Au final, les propositions du candidat socialiste ont l’air d’un exercice d’école : « listez sur une page double des propositions politiques attrayantes, mais floues, de telle sorte que cela ne vous engage à rien ». 20/20 !

Notre région avec JPM | Parti Socialiste, Union des Démocrates et des Écologistes, Écologistes le Parti, Mouvement des mdP progressistes | Tête de liste : Jean-Pierre Masseret

Front de Gauche + MRC : communiste

 

xc3Rappelons que le Front de Gauche est une alliance de partis d’extrême gauche, mais ils ne s’entendent pas sur tout. Leur tête de liste est communiste et nous ne pouvons pas reprendre le programme national de Mélenchon pour essayer d’en tirer des conclusions pour ALCA. N’ayant pas trouvé de résumé de leurs positions pour la région, leur communiqué de presse ne disant pas grand chose, je ne me prononce pas davantage.

PCF | Front de Gauche, Mouvement Républicain et Citoyen | Tête de liste : Patrick Peron

Front National : médaille d’or de la démagogie et de l’incohérence

 

xc4La candidature de Philippot mériterait tout un article pour répondre à sa profession de foi régionale. Je vais me contenter de souligner quelques erreurs et mensonges.

« Afin de calquer la France sur le modèle allemand » (à propos de la réforme territoriale) : si cela avait été un modèle allemand, l’Alsace n’aurait pas été fusionnée (il y a en Allemagne des Länder plus petits que l’Alsace !) et nous aurions vu une réelle et substantielle décentralisation (ne nommons qu’une seule des nombreuses compétences des Länder et qui fait défaut à nos régions : l’éducation). Évidemment nous retrouvons là la vieille critique frontiste de l’Allemagne-méchante-à-ne-surtout-pas-imiter. Le FN critique la réforme des régions, mais il suffit d’ouvrir son programme national pour comprendre qu’il serait capable de faire encore pire.

«[ réforme territoriale ] contre laquelle seul le Front National s’est battu résolument » : non M. Philippot, le Front national n’était pas seul, ceci n’est ni plus ni moins qu’un mensonge. Et pourquoi le Front national s’est-il « battu » contre cette réforme ? Pour porter un projet alternatif qui mise davantage sur la démocratie locale et la décentralisation ou par pure démagogie et attitude partisane ? Vu le programme national du FN, j’opte sans hésiter pour la deuxième possibilité.

Évidemment le FN met en avant le thème de la sécurité. Or, malheureusement, la réforme ne s’inspire pas de l’Allemagne, où les Länder ont certaines prérogatives en la matière : Philippot au Conseil régional n’aura aucun pouvoir, aucun outil ni aucun levier en matière de sécurité. C’est de facto une promesse qu’il ne pourra pas tenir, même avec la plus grande volonté du monde. Axer la campagne des régionales sur la sécurité est malhonnête.

Philippot répète le mot « ambition »… mais dans sa chère France centralisée, avant ou après la réforme, le président du Conseil Régional ne peut pas être ambitieux, et boire du Red Bull ne peut pas suffire.

Quiconque connaît un peu les positions du Front National sur les questions de gouvernance locale et de décentralisation constatera l’incohérence flagrante de Philippot : son discours sonne creux, il ne fait que flatter l’électorat. En matière de démagogie et d’incohérence, c’est le summum de la campagne pour cette région ! Le Front National, malgré les apparences trompeuses, n’est ni plus ni moins que le représentant du jacobinisme le plus arriéré ; ceux qui ont à cœur de revenir sur cette réforme seraient bien mal inspirés de voter pour Philippot. Quant à ceux qui croient aux promesses de Philippot, ils devraient se pencher sur les réels pouvoirs de la région.

Philippot 2015 | Front National | Tête de Liste : Florian Philippot

Les Républicains + UDI + Modem : avec des si on mettrait Paris en bouteille (et ce serait pas plus mal)

 

xc5Sans juger les idées, le programme de Richert est le meilleur sur la forme, très détaillé et concret. Je vous conseille vivement sa lecture, vous aurez un bel aperçu des leviers qu’aura le Conseil Régional. Et c’est toute la difficulté du présent exercice : dans quelle mesure le candidat est-il responsable de la politique de la rustine qu’il propose ? À bien des égards, le Conseil Régional sera contraint de rester à ce niveau-là par manque de marges de manœuvres. C’est bien à Paris que tout se joue, encore.

Comment résumer un projet si bien détaillé et fourni ? D’abord saluons les quelques idées très concrètes qui devraient faire l’unanimité dans le cadre d’un État interventionniste (pardonnez-moi ce sera essentiellement sur l’Alsace) : raccorder EuroAirport au réseau ferroviaire, la promotion des formations en allemand « pro » (histoire de contrebalancer l’incurie de l’Éducation nationale en la matière), le développement de l’apprentissage et l’intégration frontalière. Pour le reste, nous restons sur une ligne UMP avec une sorte de Région-stratège qui sait où et comment investir mieux que vous (critique que nous pouvons formuler pour chaque candidat !).

La liste de Philippe Richert, comme tant d’autres, est-elle pro ou anti ALCA ? Je considère que dire qu’on est contre, mais en prendre acte, c’est une posture. Cependant dans le cas de Richert, qui était, et est encore… ? opposé à cette réforme, c’est peut-être plus complexe : si Philippe Richert arrive à la tête de la région ALCA, si les Républicains reprennent Paris (présidentielles), si les Républicains parviennent à obtenir une majorité à l’Assemblée, si cette nouvelle majorité accepte de revenir sur cette réforme, alors nous aurons un « partisan des trois régions » et nous reviendrons alors effectivement en arrière, malgré tous les efforts déployés et l’argent dépensé entre-temps ? C’est une possibilité, une stratégie, mais il y a beaucoup de « si ». Personnellement je n’y crois pas, même si tout se réalise comme espéré, nous aurons probablement droit à un « maintenant c’est fait, ça fonctionne, restons-en là, merci ciao bye ».

Unissons nos énergies | Les Républicains, Union des Démocrates et Indépendants, Mouvement Démocrate | Tête de liste : Philippe Richert

Non à l’ACAL oui à nos régions (liste menée par Unser Land) : jetzt langt’s !

 

xc6Démystifions tout de suite ce qu’est Unser Land : c’est un parti autonomiste, alsacien, pro-européen (pour une Europe des régions) et tendance écolo (c’est dans l’air du temps). Nous y trouvons donc des autonomistes (et des indépendantistes !) de toute tendance politique, même des libéraux classiques. La ligne du parti est donc naturellement consensuelle sur les questions économiques, sociales et environnementales : Unser Land est centriste. Unser Land fait partie de Régions et peuples solidaires ainsi que de l’Alliance Libre Européenne et il n’est pas à confondre avec Alsace d’Abord, qui fait partie de la mouvance identitaire. Ses opposants prennent un malin plaisir à entretenir le doute, alors insistons : Unser Land et les autonomistes alsaciens qu’il représente n’est pas un parti d’extrême droite, son positionnement est clairement et incontestablement centriste. Je vous encourage à visiter leur site web, leur page Facebook et à rencontrer leurs sympathisants pour vérifier ce positionnement ainsi que la présence de nombreuses tendances politiques.

Dans le cadre des régionales, Unser Land a constitué une liste inter-régionale avec l’Alliance Écologiste Indépendante, le Parti Lorrain et le Parti Mosellan. Cette liste est donc la seule, je dis bien la seule, qui soit :

  • opposée à la nouvelle région, donc opposée à cette réforme,
  • favorable à un retour aux trois anciennes régions,
  • favorable à une plus grande autonomie des régions.

Concrètement, si Non à l’ACAL oui à nos régions gagne, nous aurons la Champagne-Ardennes avec l’Alliance Écologiste à sa tête, le Parti Lorrain au conseil régional de Lorraine et enfin Unser Land en Alsace. Leurs propositions pour ces trois régions ne sortent pas particulièrement du lot, mais, c’est à souligner, nous y retrouvons les meilleures idées communes à quelques listes, à savoir un réel intérêt pour le transfrontalier, l’apprentissage et le multilinguisme. Ajoutons à cela la promotion du Droit Local (qui pourrait même être étendu à toute la Lorraine !) et le Conseil Unique d’Alsace avec, espérons, une proposition qui ressemblerait à autre chose que l’usine à gaz qui avait fait l’objet d’un référendum.

L’intérêt de cette liste, vous l’aurez compris, ce n’est pas son programme régional consensuel, bien qu’il soit l’un des meilleurs, mais le retour sur cette fusion forcée. C’est de plus la seule liste anti-jacobine.

Cependant il faut voir au-delà du Conseil régional. Plus important sera le score de cette liste, plus fort sera le message : la France a un cruel besoin de décentralisation et cela ne consiste pas à prendre une paire de ciseaux et du scotch. Regardons ce qui s’est passé au Québec ou plus récemment en Écosse : c’est grâce à la menace de partis autonomistes et indépendantistes que les pouvoirs centraux ont donné des concessions et se sont engagés vers une décentralisation concrète. Si nous souhaitons que la France soit moins centralisée, ça commence par ça : voter pour des autonomistes et des indépendantistes plutôt que pour des jacobins, dès que l’occasion se présente.

NON à l’ACAL oui à nos régions | Unser Land, Parti Lorrain, Parti Mosellan, Alliance Écologiste Indépendante | Tête de liste : Jean-Georges Trouillet

Union populaire républicaine : promesses vagues

 

xc7« L’UPR n’est pas un parti de politiciens-caméléons qui multiplient les promesses vagues et contradictoires afin de plaire à tous les publics, juste avant les élections. Nos propositions sont très réfléchies, adéquates, précises, et sans ambiguïté.» Je n’ai malheureusement trouvé qu’une succession de promesses vagues, de tendance UMP avec quelques propositions originales et un rapprochement avec l’Afrique. Exemple de proposition originale (ceci n’est pour le coup pas un compliment) : « créer une chaîne de télévision qui assurera enfin une véritable diversité des différents courants d’opinion dans la société française », sérieusement, avons-nous besoin d’une chaîne de TV publique régionale ?

UPR | Tête de liste : David Wentzel

Lutte Ouvrière : présent !

 

xc8 « Le bulletin de vote ne permet pas de changer les choses. Mais il permet d’affirmer qu’il existe parmi les travailleurs un courant qui n’accepte pas de se taire et met en avant des exigences vitales pour le monde du travail ». Rien de pertinent (par rapport au contexte des régionales) ne peut donc ressortir d’une telle circulaire.

Lutte Ouvrière | Tête de liste : Julien Wostyn

Pour qui voter, comment choisir ?

Les programmes

L’électeur a l’illusion du choix au niveau des programmes et des idées. L’illusion parce que la future région, comme les anciennes, n’aura pas de marges de manœuvres. Cependant il existe quelques différences substantielles entre les programmes, leur esprit, leur qualité. Nous pouvons donc classer les listes comme suit :

  • À côté de la plaque : Front National, Parti socialiste (trop de brassage d’air), UPR.
  • Absence de propositions : Debout la France, Front de Gauche, Lutte Ouvrière (précisons que pour Lutte Ouvrière c’est volontaire, assumé et expliqué).
  • Idées pertinentes (comme : apprentissage, bilinguisme/langues régionales, intégration frontalière et en avoir minimum 2 sur 3) : Europe Écologie les Verts, les Républicains et NON à l’ACAL oui à nos régions.

Ne perdons pas de vue que, peu importe le parti, dès lors qu’il y a un programme, une profession de foi ou des propositions, nous y trouvons vite de la rustine et de la démagogie en plus ou moins grande concentration (très forte concentration dans le cas du FN et du PS). De plus il s’agit systématiquement d’incarner régionalement l’État-stratège avec une multitude de subventions « orientées » (TPE, PME, critères écolos, etc.).

Parce qu’ils ne proposent rien, parce qu’ils sont trop dans la démagogie et les incantations ou parce qu’ils semblent ignorer l’intérêt du multilinguisme, de l’intégration avec les voisins ou encore de l’apprentissage, les listes menées par Lutte Ouvrière, Debout la France, le Front de Gauche, l’UPR et surtout le Front national (Philippot insiste quand même sur l’apprentissage) et le Parti socialiste ne me semblent pas être à considérer. J’ai beau chercher pour tous ces partis, rien ne me convainc.

Tandis que j’ai trouvé plusieurs idées pertinentes chez Europe Écologie les Verts, les Républicains et Non à l’ACAL oui à nos régions, même si nous y trouvons aussi beaucoup des défauts des autres listes. Ce sont donc les trois listes qui proposent des programmes qui ont de l’allure, dans le cadre des missions attribuées par Paris aux régions.

Les têtes des candidats

« Ah ! Lui, sa tête ne me revient pas ! » ou bien « oh ben lui il est sympa, je l’ai rencontré au marché une fois ! ». Quelquefois, les préférences personnelles l’emportent sur le programme, le projet. À vous de voir.

Les restes de table

Paris aurait pu nous concocter une superbe réforme, transformant nos frêles régions en Cantons ou Länder ou Provinces, sans avoir de redécoupage à faire… mais non… En revanche le redécoupage a un intérêt certain : au lieu de rester soudé contre cette réforme inutile, les uns et les autres ont retourné leur veste et ont embrassé la réforme pour pouvoir grappiller des miettes : « il nous faut le siège à telle place ». Prenez Philippot : il veut mettre le conseil régional à Metz, on flatte les Lorrains (enfin les Mosellans plutôt, pourquoi n’a-t-il pas proposé Nancy ?) et la préfecture à Châlons-en-Champagne, tandis que les Alsaciens, ils votent suffisamment FN probablement… C’est difficile de flatter tout le monde ! L’État aussi l’a compris en désignant de facto Strasbourg comme capitale régionale, ça pourrait calmer l’aigreur des Alsaciens.

Allez-vous voter parce qu’untel vous promet qu’il va mettre tel truc près de chez vous ?

Les enjeux nationaux

Il y a deux enjeux nationaux : revenir sur cette réforme territoriale (seul choix : NON à l’ACAL oui à nos régions) et affaiblir le gouvernement socialiste à Paris (toutes les listes sauf celle du PS évidemment). Sachant que revenir sur cette réforme, en plus d’être utile, affaiblirait encore davantage Hollande plutôt que de simplement voter par protestation pour n’importe quelle liste, à commencer par le Front national, parti officiel de la protestation non-constructive.

Le vote utile

Le vote utile consiste à voter pour celui qui est le plus proche de l’emporter pour éviter qu’un autre parti le batte. L’idée est que si les citoyens se dispersent dans des petits partis, cela affaiblira certaines listes qui pourraient sinon être assez fortes pour barrer la progression, par exemple, du Front national.

Or le vote utile n’est pas un concept pertinent dans le cadre des régionales, car le Conseil régional, peu importe sa couleur, a un pouvoir de nuisance très faible. Ce serait effectivement dommage de voire Philippot à la tête de la région, mais regardez les missions du Conseil régional et vous serez vite rassuré : il ne pourra pas faire grand chose pour appliquer le programme frontiste. Rappelez-vous que sa profession de foi sécuritaire est complètement hors-sujet : la sécurité n’est pas une mission de la région.

paris-nous-navons-pas-besoin-de-toi

Conclusion

Si nous considérons que l’apprentissage, l’intégration transfrontalière et le multilinguisme (incluant les langues régionales) sont des politiques intéressantes pour les trois régions et plus particulièrement l’Alsace et la Lorraine, politiques qu’un Conseil régional peut mener, Les Verts, les Républicains et les anti-ALCA (Unser Land et sa liste inter-régionale) sont les trois listes dignes d’intérêt. Cela dans la perspective d’une réforme territoriale appliquée et non contestée.

L’idéal serait cependant une victoire de la liste Non à l’ACAL oui à nos régions, menée par Unser Land, pour tenter de revenir sur cette réforme qui ne peut rien apporter de bon et pour garantir la survie du Droit Local. Et ce d’autant plus que cette liste regroupe les meilleures propositions de tous les autres (dans les grandes lignes), probable résultat d’une réelle connaissance des problématiques locales et du caractère transpartisan de ses membres, fruit d’un rejet du modèle jacobin. Ce serait en plus une formidable leçon pour tous les autres candidats qui sont contre cette réforme, mais en prennent acte, ce qui a souvent l’air d’être de l’opportunisme bassement politique.

Sur le long terme, une victoire ou un bon score de la liste Non à l’ACAL oui à nos régions serait tout simplement la meilleure chose qui puisse arriver à la France le 6 décembre 2015 (premier tour), rien que ça. Inutile d’aller jusqu’à une victoire, ni même jusqu’à une influence stratégique. Un parti anti-jacobin qui fait parler de lui grâce à un succès dans les urnes, c’est un premier pas vers la remise en question du modèle français complètement obsolète en matière de gouvernance des territoires. Il faut en effet voir ces élections comme une bataille dans une guerre contre le jacobinisme qui s’annonce très longue. Au-delà de toute considération régionale, il faut espérer qu’une telle liste affaiblisse le Parti Socialiste, l’ex-UMP et le Front national, trois partis jacobins. Même ceux qui ne sont pas des autonomistes alsaciens devraient réfléchir à l’utilité de voter pour une liste menée par Unser Land.

Le 6 décembre, voterez-vous pour ou contre les jacobins ? Pour ou contre la conservation d’un modèle périmé ? Ferez-vous de cette élection régionale un simple choix partisan ou bien contribuerez-vous à amorcer le début d’une remise en question des bases obsolètes de la Vème République ? Céderez-vous aux chants de la sirène Philippot, succomberez-vous au brassage d’air de Masseret, ou bien direz-vous à Paris que nous pouvons et que nous devons fonctionner autrement ?

Lire sur Contrepoints notre dossier fédéralisme

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  • Merci pour cette analyse pertinente
    juste une précision pour les « non initiés » : AARCHLOR en dialecte alsacien peut se concevoir comme un tr du c..

    • De quel dialecte parlez-vous ? Sachant qu’un alsacien du Nord ne comprend pas un alsacien du Sud ?

      Et si on parlait de la « réalité » des « langues » régionales et de leur fausse récupération politique moyenageuse? L’unité terrotoriale linguistique affichée est aussi irréelle que le nombre de votant à l’ALCA est réel.
      Si un alsacien de Mulhouse ne veut pas de la langue Strasbourgeoise, alors il adhère à la France. Vous voulez refaire l’histoire, mais vous vous trompez d’ennemis … …

      • Du nord au sud AARCHLOCH est comprise par tous les alsaciens

        • Vous jouez sur « le » mot !! Je vous dit qu’un habitant du sundgau ne comprend pas le strasbourgeois, à moins d’efforts incommensurables.

          Un pavé dans la marre, les alsacien ont refusé récemment la fusion des 2 départements … bizarre, non ? mais continuez à l’ignorer, et à croire et propager à une unité de l’Alsace. Si ça peut vous faire plaisir, d’accord, mais malheureusement c’est faux.

          Les régions, fruit de la « décentralisation », puis maintenant les eurorégions IMPOSEES (sans vote, sinon ça ne passerait jamais !), structures factices, sont juste le moyen d’écarter « avec douceur » l’état français pour une nouvelle organisation « européenne ». C’est tout. il faut arrêter d’essayer d’y trouver des pseudo-légitimations.

          • petit ajustement : les alsaciens ont dit oui au référendum (58% des votes exprimés)..Le vote n’a pas été pris en compte car il ne représentait « que » 21% des électeurs au lieu de 25% minimum

            • les concernés se déplacement.
              les consternés vaquent à leurs occupations.

              Ca risque d’être pareil dans 15 jours … … car les politiques sont vraiment à côté de la plaque.

          • Pour ma part je suis favorable à un Conseil Unique d’Alsace, pourtant ce qu’on nous a proposé de valait pas tripette… Faudrait donc pas tirer de conclusions trop hâtives concernant ce référundum.

          • Bonjour ,
            ce n’est pas parce que que je ne sais pas ce que signifie ch’ni en patois pontissalien que je ne les comprends pas . Par la même logique il est donc faux de dire qu’un alsacien du nord ne comprend pas un alsacien du sud et vice versa . Même structure de langue et partage d’à minima 95% des mots. Une mission comme gsunt’heim ne se pose d’ailleurs pas la question de quel alsacien est parlé.
            Par ailleurs mon oncle par alliance vient du Sundgau et moi de Colmar (deux types d’alémaniques) et je le comprend sans problème. S’il me dit ch’ni à la place de poussière il me suffit de lui demander ce que cela veut dire . Le reste n’est pas un problème y compris l’adaptation à un accent.

          • Encore un argumentaire fallacieux !
            Pour que les régions puissent présenter un intérêt pour une Europe « supranationale », il faudrait qu’elles aient une autonomie suffisante pour se libérer du carcan national.
            Or, c’est bien le contraire. L’aberration territoriale agrandit ces régions et les soumet d’avantage encore qu’auparavant au bon vouloir de l’Etat central jacobin, puisque leurs domaines de compétences théoriques sont élargies, avec une réduction des moyens et une autonomie décisionnelle plus encadrée.
            Nous assistons donc bien au contraire de ce que pourraient souhaiter ces fameux complotistes ultra-européens, dont les souverainistes ne cessent de nous rabattre les oreilles.

      • Il s’agit d’apprendre aux enfants le auch deutsch pour qu’ils puissent dialoguer avec leurs voisins suisse et allemand

      • Ah bon un Alsacien du nord ne comprendrait pas un Alsacien du sud ? Vous vous avancez nettement.
        Etes-vous Alsacien ?
        Je prétends le contraire, moi Alsacien du nord !

  •  » cèderez vous au chant de la sirène philipot ? il y a bien des andouilles ( dont moi , hélas ) qui ont cédé aux chant de la sirène hollandouille …..

    • Merci à vous, la présidence du boulet à mis en lumière comme jamais la vacuité du socialisme et le trop d’État.

    • Rhôôoo! comment avez vous pu croire en ce personnage ? Il n’a rien fait et même ceux qui sont au gouvernement actuellement n’y croyaient pas. sa seule production c’est ses 4 enfants avec Ségolène et un avec Hidalgo.

  • J’ai une question pour les spécialistes de la question. Sauf erreur de ma part, l’Alsace vit sous le régime du concordat – et donc les liens avec l’Eglise sont un peu différents que dans le reste de la France. Comment ce régime particulier s’accordera-t-il avec la fusion en question?

    • Dans sa réponse à une question du député Christophe Premat (http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-68589QE.htm), voici la réponse du premier ministre à ce sujet :

      La réforme territoriale, déclinée dans la loi relative à la délimitation des régions et le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, n’a pas pour objet de remettre en cause le droit alsacien-mosellan ou l’existence des départements dans lesquels il s’applique. Il convient de rappeler que la création des régions en tant que collectivités territoriales est largement postérieure à la reconnaissance du droit alsacien-mosellan dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, et que cette création n’a pas remis en cause l’existence de ce droit spécifique. Dans sa décision n° 2011-157 QPC du 5 août 2011, le Conseil constitutionnel consacre comme principe fondamental reconnu par les lois de la République le fait que « tant qu’elles n’ont pas été remplacées par les dispositions de droit commun ou harmonisées avec elles, des dispositions législatives et réglementaires particulières aux départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle peuvent demeurer en vigueur et qu’à défaut de leur abrogation ou de leur harmonisation avec le droit commun, ces dispositions particulières ne peuvent être aménagées que dans la mesure où les différences de traitement qui en résultent ne sont pas accrues et que leur champ d’application n’est pas élargi ». Dans le cas d’espèce, aucune disposition des lois précédemment citées ne vient aménager le régime concordataire applicable dans les départements concernés.

      Ce sont à ma connaissance , les dernières dispositions connues

    • La Moselle aussi… ca n’a jamais empêché la Lorraine d’exister…

      • Parce que la Moselle a toujours pu compter sur l’Alsace. Les deux plongées dans un grand ensemble, c’est prendre le risque, tangible, d’affaiblir la défense du deoit local sans cesse menacé par Paris.

  • L’Alsace a une situation géographique socialement et économiquement favorable.
    Elle possède un droit local plus avancé que le reste de la France.

    Or depuis longtemps elle ne le défend plus, elle permet à des entreprises française, le siège social hors Alsace, de vendre sur le marché alsacien sans contrepartie de cotisation en regard du droit local, ceci a pour conséquence, par exemple, que de nombreux citoyens alsaciens ne sont pas couvert par la sécutité sociale locale mais nationale, donc il y a une inégalité sociale entre alsaciens.

    La France a perdu et vendu à deux reprises cette région, elle est donc en position de subordination de la région.
    Pourtant les politiciens locaux n’ont rien défendu, les alsaciens les ont élus.

    Vont-ils se laisser faire?

    • Nous aurions effectivement besoin d’avoir des Bretons dans nos rangs. Les Alsaciens semblent avoir peur de faire des vagues…

    • Région conquise par … les armes 🙁

      • Région conquise par les « armes ». Parce que vous pensez que les francs ou les teutons ou les romains ou les huns ont fait du prosélytisme ? Les peuples, ça va, ça vient, et nous avons tous poussé sur des cendres. Triste à dire mais la nature humaine est ainsi faite. Avec l’Europe et les eurorégions, ce sera la guerre économique entre chaque région. C’est un choix légitime, encore aurait-il fallu consulter le peuple français !!

        La partie religieuse du concordat doit être abolie dans la nouvelle région, si une once de cohérence habite nos élus. Mais c’est illusoire de l’espérer.

        • Le Concordat, notamment sa partie religieuse, ne devrait être abolie que si les Alsaciens et Mosellans en décident ainsi.

          Il est bon de préciser que l’Alsace a été conquise par les armes, car ce n’est pas ce qu’on apprend à l’école. On n’y apprend pas, par exemple, que le Roi a fait brûler Haguenau. Un sombre épisode parmi d’autres. Le problème n’est donc pas « la manière dont l’Alsace a rejoint la France », mais ce qu’on enseigne aux jeunes Alsaciens.

          • Effectivement, ce serait plus « démocratique », mais quelle perte de temps. En quoi la religion a-t-elle encore une place dans un état ou une région européenne au 21ième siècle ?
            L’Europe a-t-elle encore un projet de civilisation autre qu’économique ?

            • Parce que l’Europe a un projet de civilisation économique ? Whaou !

              • Sur les billets de banque, il n’y a déjà pas marqué « God trust Europe » … c’est déjà ça ! Ca peut s’appeler du libéralisme laïque, si tant est que ça construise une « civilisation »

            • Le modèle alsaco-mosellan en ce qui concerne la religion n’est pas fondamentalement mauvais, ni à jeter à la poubelle. La laïcité française est loin d’être parfaite.

              C’est un débat. Mais comme dit, c’est un débat que devraient avoir les Alsaciens et les Mosellans et les Français ne devraient pas s’en mêler.

              • par l’impôt, rétribuer des orateurs religieux qui prêchent à des enfants que le monde a commencé il y a 6000 ans, excusez moi, mais si, justement, on peut dire que littéralement, il est fondamentalement mauvais. Ou alors les mots ne vallent plus rien.

                • Soit vous n’avez jamais suivi les cours de religion dispensé dans les écoles alsaciennes et mosellanes, soit vous y êtes allés il y a très très longtemps, soit vous êtes tombé sur le seul bigot décérébré du continent qui enseignait dans la région. 😀 Les cours de religion à l’école (j’ai 29 ans) ne ressemblaient absolument pas à ça. A mon école primaire c’était une sorte d’enseignement culturel chrétien (catéchisme allégé), au collège j’avais une super prof qui a abordé un tas de sujets relatifs aux différentes spiritualités dans le monde, au lycée j’avais un Frère très critique envers l’institution catholique. Jamais personne n’a contesté les théories de Darwin, c’était plus une ouverture sur la réalité cultuelle de ce monde en mettant évidemment l’accent sur les cultes d’ici.

          • On n’y apprend pas, par exemple, que le Roi a fait brûler Haguenau. Un sombre épisode parmi d’autres.

            Un seigneur de Franche Comté exécuté malgré la promesse qui lui avait été faite s’il se rendait… Des villes saccagées brûlées, à la pelle… la liste est longue…

            Bref de quoi être fier… très fier même ❗

  • Merci pour cette analyse fouillée.

    Une petite précision quand même : vous écrivez (en parlant de Philippot) que la sécurité n’est pas une compétence de la Région. Ce n’est pas tout à fait exact : en tant que responsable des transports elle peut intervenir pour la sécurité de ses lignes (comme le font les patrouilles de la Ratp en Ile-de-France par exemple).
    Mais je vous accorde bien volontiers que ce n’est pas – et de loin ! – le point central. Et que Philippot nage en pleine démagogie (est-ce une surprise ?).

    Au delà de ce point, votre article est une bonne illustration du fait que la récente réforme :
    – s’est faite à la va-vite
    – n’a pas tenu compte des particularités locales
    – a mal compris le modèle allemand en ne croyant voir que la taille (certains Länders sont petits)
    – est complètement incomprise par la majorité des Français.

    • Pour les transports, la région a en quelque sorte son mot à dire pour les desserts, les horaires, les tarifs, mais ça s’arrête là. La région n’aura aucun « agent » à faire circuler pour donner des contraventions ou arrêter. Tout au plus peut-elle demander à la SNCF et à la police nationale de faire quelque chose…

      • En Ile-de-France, l’organisation des transports dépend du STIF (dont la Région est partie prenante).

        Le Stif coordonne les actions de la Ratp et de la Sncf. Et contrôle ses investissements.

        Partant si la Région veut vraiment augmenter les effectifs de Sécurité de la Ratp, cette dernière est forcée de suivre.

        OK c’est pas un pouvoir direct (et ça ne répond pas à l’essentiel en matière de sécurité comme le pointe votre article) mais il y a tout de même possibilité d’agir.

  • Vous êtes d’accord avec des régionalistes mais contre des nationalistes. Incompréhension totale……

    • Principe de subsidiarité.

    • Pour détailler : les régionalistes sont tout simplement les seuls qui font la promotion de véritables réformes en matière de gouvernance des territoires, de décentralisation.

      Il n’y a pas un seul parti politique à l’Assemblée nationale qui souhaite tendre vers un modèle fédéral, ou les régions s’occuperaient d’autre chose que des cantines dans les lycées.

      L’offre politique nationale est jacobine : État fort et centralisé. À l’extrême droite on trouver le jacobinisme arriéré et au centre on trouve le jacobinisme modéré. Dans les régions on trouve des mouvements identitaires souvent xénophobes et anti-européen, mais aussi des mouvements régionalistes centristes et pro-européens.

      C’est avec ce dernier régionalisme que je suis en total accord, parce qu’il porte en lui des concepts libéraux, même s’ils ne peuvent pas toujours être qualifiés, eux, de libéraux.

  • Bonjour,

    Allez vous proposer une analyse de la sorte pour chaque région de France ?

    Bien cordialement.

    • Non malheureusement, même s’il n’y a plus que 13 régions, cela ferait beaucoup de lecture, l’échéance en plus est dans 2 semaines. Et puis je ne connais absolument pas les subtilités des autres régions, d’ailleurs j’étais embêté pour la Lorraine et surtout la Champagne-Ardennes.

      Cependant s’il se trouve dans d’autres régions des listes antijacobines, elles sont à étudier. Peut-être que je ferai un rapide récapitulatif de ces alternatives…

  • Arschloch est le mot allemand parfait pour désigner les auteurs de la réforme territoriale.

    Pourquoi diable l’attribuer au seul « dialecte » alsacien? Deux gaffes en une phrase…

    Lorrain de naissance, Alsacien de coeur, amateur de champagne, Ardennais par alliance et germanophone,
    je n’irai pas voter. Cette réforme est bâclée, à l’image des Pieds Nickelés qui conduisent le pays …dans le mur

    Je note avec tristesse que la plupart des Français ignorent (avec une application suspecte) la règle qui impose la majuscule aux noms propres, (nationalité, habitants d’un même lieu) et réserve la minuscule aux adjectifs (et à la langue)
    Ex: cet Allemand parle français avec ses amis belges: c’est simple, non?

    Certains Alsaciens qui se sont manifestés ici ne doivent pas en être suffisamment fiers pour se doter d’une majuscule. Il est vrai que tant d’ enseignants s’obstinent à écrire je suis « français »! A qui se fier?

    Est-ce une expression subliminale de la culture du dénigrement (ou de la haine) de soi, qui gangrène notre société? Son effet dévastateur a explosé en ce fatidique vendredi 13 et n’a pas fini ses ravages. C’est un peu tard pour sortir les drapeaux des greniers et s’époumoner à retrouver les paroles de la Marseillaise. Depuis un demi-siècle, l’école, à l’unisson de l’ensemble du personnel politique, des medias et autres faiseurs d’opinion, a cessé de forger une identité commune aux élèves, ces membres les plus fragiles de la société.

    Et Valls geint qu’il a « la boule au ventre »! Les pompiers pyromanes et apprentis-sorciers qui pleurent aujourd’hui des larmes de crocodile, où étaient-ils quand une police de la pensée et une Justice partisane, traînaient Zemmour devant les tribunaux et Finkielkraut dans la boue pour avoir osé dire la vérité? Quand la reducto ad Hitlerum étouffait toute velléité de manifester de la fierté pour son pays natal! Qu’ont-ils fait contre les cuistres qui confondent patriotisme et nationalisme? Les adultes récoltent les fruits sanglants de leur démission collective et les enfants trinquent, dans toutes les couches de la société, et des deux côtés du Périphérique. L’absence de repères structurants favorise la récupération, par les barbares, des enfants abandonnés dans les « Territoires perdus de la République »- Depuis la parution de ce livre en 2002, la situation a considérablement empiré.

    Ecrivons je suis Français, Alsacien, Lorrain, ou Breton. Un peu de majesté dans cette gabegie de médiocrité et d’incompétence!

    Quelques lectures utiles:
    Rapport Grosperrin, « Faire revenir la République à l’école »
    http://www.senat.fr/notice-rapport/2014/r14-590-1-notice.html
    Note du SCRT (Service central du renseignement territorial) Place Beauvau.
    http://www.lepoint.fr/societe/comment-le-sport-peut-etre-source-de-radicalisation-15-10-2015-1973735_23.php#xtor=CS3-190
    L’Histoire repasse les plats:
    « Les Derniers jours. La fin de l’empire romain d’Occident », Michel De Jaeghere. ( Les Belles Lettres)

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